Les premiers travaux de reconnaissance effectués par Dunbar (1927) dans la région du lac Opawica et de la rivière Waswanipi (feuillet SNRC 32G12 W) mentionnent la présence de roches vertes et de rhyolite. Par la suite, plusieurs campagnes de cartographie sont réalisées dans les années 1980 et 1990 et identifient des unités de roches majoritairement volcanoclastiques (Lamothe, 1981, 1983, 1987; Sharma, 1981; Sharma et Lauzière, 1982, 1986; Proulx et Rioux, 1992; Brisson, 1998; voir le tableau ci-dessous). Lamothe (1987) introduit de façon informelle la « formation du ruisseau Dalime », alors que Brisson (1998) utilise l’appellation informelle « formation de Dalime ». Des roches sédimentaires sont mises en évidence au nord de l’extrémité orientale du lac Opawica (feuillet SQRC 32G12-200-0101) par le décapage de la zone minéralisée Mariposite en 1987 et ces roches sont associées à la formation volcanoclastique (Brisson, 1998, voir le tableau ci-dessous). Le nom est officialisé en tant que Formation du Ruisseau Dalime dans les travaux de compilation du Ministère des feuillets SQRC 32G12-200-0101, 32G12-200-0201 et 32G12-200-0202 (Simard et al., 2004a-c) en référence au ruisseau Dalime qui se jette vers le sud dans le lac Opawica (feuillet 32G12). La formation inclut alors le tuf intermédiaire et les roches sédimentaires, sans être subdivisée. La Formation du Ruisseau Dalime est divisée en trois unités informelles dans le cadre de la rédaction de cette fiche stratigraphique afin de différencier les roches volcancoclastiques (nArd1) et les roches sédimentaires terrigènes (nArd2 et nArd3).

La Formation du Ruisseau Dalime comprend un assemblage de brèche volcanique et de tuf à blocs, tous deux monogéniques et de composition intermédiaire (Lamothe, 1987). La brèche volcanique et le tuf à blocs sont formés de 30 à 60 % de fragments subanguleux à arrondis de lave porphyrique de composition intermédiaire reposant dans une matrice volcanodétritique vert sombre de composition à peu près identique. Les fragments mesurent 4 à 30 cm de longueur et contiennent des phénocristaux de feldspath (10 à 40 %) et d’amphibole (5 à 15 %). Ils sont généralement vert foncé en surface fraiche et vert pâle rosâtre en surface altérée. La matrice est un tuf à grain moyen ou grossier, composé de feldspath (40 à 80 %), de minéraux ferromagnésiens (2 à 40 %) et de quartz (0 à 20 %). Certains niveaux dénués de fragments sont interstratifiés avec les niveaux de tuf à blocs; ils montrent communément la même composition que la matrice du tuf et sont généralement bien lités et granoclassés. Les lits sont parallèles et réguliers, mesurant 1 à >30 cm d’épaisseur.

En lame mince, la matrice de la brèche volcanique se compose d’un amas polycristallin de feldspath et de quartz en grains de 0,01 à 0,05 mm (Lamothe, 1987). Plusieurs porphyroblastes (0,1 à 2 mm de longueur) de plagioclase à texture pœcilitique sont observés. En outre, la matrice contient, dans quelques cas, 3 à 10 % de phénocristaux de plagioclase partiellement saussuritisés. Il y a également ≤15 % de phénocristaux idiomorphes de hornblende, localement recouverts d’une enveloppe d’actinote, et ≤12 % de grains d’épidote dispersés. Des plages de biotite (~10 %) englobent par endroits les autres minéraux.

Une bande de tuf ou de lave porphyrique, de ~400 m d’épaisseur, est interstratifiée avec l’unité principale de tuf à blocs (Lamothe, 1983, 1987). La roche est vert foncé en surface fraiche et vert pâle blanchâtre en surface altérée (Lamothe, 1987). Elle est parsemée de phénocristaux d’amphibole de 0,5 à 5 mm d’arête qui peuvent représenter jusqu’à 15 % du volume de la roche. Des ébauches de coussins sont visibles en quelques endroits, mais généralement, la roche est plutôt massive et dénuée de structures primaires.

Formation du Ruisseau Dalime 2 (nArd2) : Mudstone, siltsone et grès

Au niveau de la zone minéralisée Mariposite, l’unité nArd2 comprend, de la base au sommet, du grès grossier surmonté par une succession de turbidites litées (grès, siltstone et mudstone; lits généralement <10 cm), puis par du shale graphitique et pyriteux (Brison, 1998 et références citées). Le grès grossier forme des lits d’épaisseur métrique et sans structure interne ou, ponctuellement, granoclassés de façon normale. Les divisions Ta-b-e de Bouma sont discernées dans la succession de turbidites, de même que des chenaux d’érosion, des figures de charge, des pseudonodules et des slumps.

Formation du Ruisseau Dalime 3 (nArd3) : Conglomérat polygénique

L’unité nArd3 est constituée de conglomérat polygénique et représente la base de la succession de roches sédimentaires de l’unité nArd2 (Brison, 1998 et références citées). Comme le grès grossier de cette succession, le conglomérat forme des lits d’épaisseur métrique et sans structure interne ou, ponctuellement, granoclassés de façon normale. Le conglomérat est formé d’un assemblage de granules, cailloux et galets, jointifs ou non, et d’une matrice sablonneuse ou boueuse. Aux endroits où la déformation est moins prononcée, les fragments apparaissent subarrondis à arrondis. Ce sont principalement des fragments de roches volcaniques mafiques et felsiques, ces dernières contenant communément des phénocristaux de quartz et de feldspaths. Des fragments de chert, de jaspe, de quartzite, de sulfures (amas pyriteux) et de shale noir graphiteux et pyriteux sont présents de façon accessoire.