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Membre d’Allard
Étiquette stratigraphique : [narc]ard
Symbole cartographique : nAard
 

Première publication : 29 mars 2018
Dernière modification : 25 janvier 2022

 

 

Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.
 
nAard1 Andésite et dacite
 
Auteur(s) :Leclerc et al., 2011
Âge :Néoarchéen
Stratotype :Le parc Allard (feuillets SNRC 32G15 et 32G16, UTM NAD83, zone 18 : 543809 mE, 5529518 mN) constitue la localité-type du Membre d’Allard. Plusieurs affleurements de référence le long de la route 167, à 6 km à l’est de la ville de Chibougamau.
Région type :Région de Chapais – Chibougamau
Province géologique :Province du Supérieur
Subdivision géologique :Sous-province de l’Abitibi
Lithologie :Roches volcanoclastiques mafiques à felsiques
Catégorie :Lithostratigraphique
Rang :Membre
Statut :Formel
Usage :Actif

 

 

Historique

Cette unité a originalement été reconnue sous la forme de lentilles discontinues occupant la portion supérieure de l’ancienne Formation de Gilman, au nord du Pluton de Chibougamau (Smith et Allard, 1960; Allard, 1976; McPhee et Winfield, 1976; Hamilton, 1977; Trudeau, 1981; Ludden et al., 1984; Couture, 1986; Daigneault et Allard, 1990). La cartographie récente, supportée par la lithogéochimie et la géochronologie, a permis de démontrer que l’unité d’affinité transitionnelle à calco-alcaline a une étendue latérale de plus de 30 km et d’âge contemporain à la Formation de Waconichi (Leclerc et al., 2011). Le Membre d’Allard désigne donc formellement cette unité maintenant intégrée à la Formation de Waconichi (Leclerc et al., 2011).

 

Description

Membre d’Allard non subdivisé (nAard) : Roche volcanoclastique de composition basaltique à dacitique, andésite à dacite, métasédiments laminés, chert, exhalite

L’unité nAard se compose essentiellement de roches volcanoclastiques de composition basaltique à dacitique et inclut une portion sommitale localement caractérisée par une séquence de métasédiments laminés, de chert pyriteux et de rhyodacite. Les roches volcanoclastiques forment des séquences généralement granoclassées avec des niveaux à grain fin montrant des chenaux d’érosion, des laminations obliques, des plis et des failles synvolcaniques. Les tufs à lapillis grossiers à fins se caractérisent par la présence de fragments anguleux à subanguleux en relief positif, étirés et aplatis dans le plan de la schistosité régionale, et l’abondance de fragments de chert et de sulfures. Les fragments de roches volcaniques mafiques noires à vertes sont aphyriques et à grain fin, alors que les fragments beiges à gris sont de composition intermédiaire à felsique et contiennent plus de 25 % de phénocristaux de plagioclase. Quelques fragments de roches volcaniques contiennent aussi des phénocristaux de pyroxène altéré en actinote. Les fragments de chert sont rectangulaires et orientés parallèlement au litage, lorsque celui-ci est préservé. Les clastes de sulfures rouillés sont constitués de pyrite et de pyrrhotine dans une matrice cherteuse. Des fragments moulés les uns contre les autres impliquent une mise en place à température élevée. Les bordures figées plus foncées de certains fragments suggèrent un refroidissement rapide lors du dépôt dans les cendres volcaniques. La matrice des roches volcanoclastiques est de couleur grise à verte et sa granulométrie varie de fine à moyenne. Elle est composée d’un assemblage de chlorite + séricite + carbonate et contient jusqu’à 25 % de phénocristaux millimétriques de plagioclase. Dans certains secteurs, la forte proportion de chlorite donne à la matrice une couleur vert foncé qui contraste avec les fragments généralement beiges à blancs. Aux endroits où la séricite est le minéral dominant, la surface altérée présente communément une teinte beige qui témoigne de la présence de carbonate. Les tufs à cristaux de plagioclase (20 à 25 %, <1 à 5 mm) forment des lits de quelques centimètres d’épaisseur lorsqu’ils sont intercalés avec les tufs à lapillis, mais dominent l’unité au nord du lac Gilman et à l’ouest de la baie Proulx (feuillet 32G16-200-0201).

Le sommet du Membre d’Allard est particulièrement bien exposé sur une série d’affleurements situés à l’ouest de la baie Proulx (McPhee et Windfield, 1976; Trudeau, 1981). À cet endroit, les tufs à lapillis grossiers sont recouverts par une lentille de rhyodacite gris pâle à blanche à phénocristaux de quartz, dont l’épaisseur est estimée à 450 m. Au contact supérieur de la lentille, on trouve une séquence de brèches et de tufs à lapillis grossiers de composition intermédiaire, d’exhalite à chert-pyrite et de turbidites formées de lits millimétriques de siltstone et de mudstone. La séquence est surmontée par des coulées de lave felsique à structure d’écoulement laminaire caractérisées par des plis intraformationnels et des fragments dont la forme suggère une rotation synvolcanique.

Dans le parc Allard, les roches volcanoclastiques forment des séquences de lits granoclassés qui se répètent sur une épaisseur de plus de 25 m (Leclerc et al., 2008). Les lits décimétriques sont composés de tuf à lapillis grossiers à fins avec des fragments qui diminuent en taille et en pourcentage vers le sommet (de 15 à <1 cm et de 70 % à <1 %)

Membre d’Allard 1 (nAard1) : Andésite et dacite

La base du Membre d’Allard est constituée d’une unité d’andésite et de dacite à structure massive, coussinée et bréchique d’affinité transitionnelle à calco-alcaline. Cette unité est caractérisée par une patine vert pâle à blanche, ce qui la distingue des roches volcaniques sous-jacentes appartenant au Membre de David ayant une patine vert foncé et une affinité tholéiitique.

 

 

Épaisseur et distribution

L’épaisseur de l’unité varie de 30 m au nord-est du lac Gilman (feuillet 32G16-200-0201) à plus de 1000 m à l’ouest du lac Lempira (feuillet 32G16-200-0202). Son épaisseur moyenne est d’environ 200 m. Elle s’étend de l’ouest du lac Fleury (feuillet 32G15-200-0102) jusqu’au secteur du lac Taché (feuillet 32G16-200-0202).

Datation

L’analyse d’un échantillon de tuf à lapillis moyens provenant de la section supérieure du parc Allard a permis de déterminer un âge de cristallisation de 2726,6 ±0,7 Ma (TIMS–U-Pb sur zircons; Leclerc et al., 2011). Cet âge est identique à celui d’un tuf à lapillis moyens prélevé sur un affleurement bordant la route 167 à l’ouest de la baie Proulx (2726,7 ±0,7 Ma; Leclerc et al., 2011), et très similaire à celui d’un autre tuf à lapillis moyens recueilli dans le secteur du bûcher Faribault (2727,4 ±0,9 Ma; Leclerc et al., 2011).

UnitéÉchantillonSystème isotopiqueMinéralÂge de cristallisation (Ma)(+)(-)Référence(s)
nAard
 
5000U-PbZircon2726,50,80,8Leclerc et al., 2011

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

5061U-PbZircon2726,70,70,7
5118U-PbZircon2727,40,90,9

 

 

Relations stratigraphiques

À l’ouest de Chibougamau (feuillet 32G15), les roches du Membre d’Allard reposent en contact franc sur celles du Membre de Scott, alors que dans la région de Chibougamau, elles recouvrent celles du Membre de David. Dans tous les cas, le sommet du Membre d’Allard est caractérisé par un contact franc avec les roches volcaniques mafiques de la Formation de Bruneau.

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

ALLARD, G. O., 1976. DORE LAKE COMPLEX AND ITS IMPORTANCE TO CHIBOUGAMAU GEOLOGY AND METALLOGENY. MRN; DPV 368, 486 pages, 2 plans.

ALLARD, G. O., SMITH, J. R., 1960. MOITIE SUD DU CANTON DE MCKENZIE, DISTRICT ELECTORAL D’ABITIBI-EST. PREMIERE PARTIE: QUART SUD-OUEST ET MOITIE NORD DU QUART SUD-EST. DEUXIEME PARTIE: MOITIE SUD DU QUART SUD-EST. MRN; RG 095, 86 pages, 2 plans.

DAIGNEAULT, R., ALLARD, G. O., 1990. LE COMPLEXE DU LAC DORE ET SON ENVIRONNEMENT GEOLOGIQUE – REGION DE CHIBOUGAMAU – SOUS-PROVINCE DE L’ABITIBI. IREM-MERI; MM 89-03, 290 pages.

HAMILTON, W., 1977. PROGRESS REPORT, 1977 EXPLORATION PROGRAM, ROY PROJECT, MAIN BLOCK. CAMPBELL CHIBOUGAMAU MINES LTD, rapport statutaire soumis au gouvernement du Québec; GM 33409, 74 pages, 80 plans.

MCPHEE, D. S., WINDFIELD, B., 1976. GEOLOGICAL REPORT, CHIBOUGAMAU QUEBEC PROPERTY. ROUANDA MINING CO LTD, BRUNEAU MINING CORP [1970], rapport statutaire soumis au gouvernement du Québec; GM 32509, 63 pages, 7 plans.

Autres publications

COUTURE, J.-F. 1986. Géologie de la Formation de Gilman dans la partie centrale du canton de Roy, Chibougamau, Québec. Université du Québec à Chicoutimi; mémoire de maîtrise, 151 pages. https://constellation.uqac.ca/1733

LECLERC, F., BÉDARD, J.H., HARRIS, L.B., GOULET, N., HOULE, P., ROY, P. 2008. Nouvelles subdivisions de la Formation de Gilman, Groupe de Roy, région de Chibougamau, Sous-province de l’Abitibi, Québec : résultats préliminaires. Commission géologique du Canada; Recherches en cours 2008-7, 20 pages.  https://doi.org/10.4095/226211

LECLERC , F., BÉDARD, J.H., HARRIS, L.B., MCNICOLL, V., GOULET, N., ROY, P., HOULE, P. 2011. Tholeiitic to calc-alkaline cyclic volcanism in the Roy Group, Chibougamau area, Abitibi Greenstone Belt – Revised stratigraphy and implications for VHMS exploration. Canadian Journal of Earth Sciences; volume 48, pages 661-694. https://doi.org/10.1139/E10-088

LUDDEN, J.N., FRANCIS, D.M., ALLARD, G.O. 1984. The geochemistry and evolution of the volcanic rocks of the Chibougamau region of the Abitibi metavolcanic belt. In: Chibougamau : stratigraphy and mineralization (Guha, J. and Chown, E.H., editors). Canadian Institute of Mining and Metallurgy; volume 34, pages 20-34.

TRUDEAU, Y. 1981. Pétrographie et géochimie des roches du secteur environnant de la mine Bruneau, Chibougamau, Québec. Université du Québec à Chicoutimi; mémoire de maîtrise, 136 pages, 1 plan. https://constellation.uqac.ca/1810

Citation suggérée

Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN). Membre d’Allard. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-du-superieur/membre-allard [cité le jour mois année].

Collaborateurs

Première publication

François Leclerc, géo., Ph. D. francois.leclerc@mern.gouv.qc.ca (rédaction)

Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. (coordination); Simon Auclair, géo., M. Sc. (lecture critique et révision linguistique); Céline Dupuis, géo., Ph. D. (version anglaise); Marie-Ève Lagacé et Ricardo Escobar Moran (montage HTML). 

 
29 mars 2018