Gilbert (1955) est le premier à avoir reconnu la présence d’un petit « culot » (pluton) granitique entre la partie principale du lac la Trêve et le lac Gisèle au nord, dans le quart NE du feuillet 32G13. Une trentaine d’années plus tard, à la suite de son levé géologique de la région du lac la Trêve, Hébert (1981 et 1983) confirme la présence d’une masse plutonique qu’il identifie comme du granite. Au début des années 1990, Charbonneau et al. (1991) nomment formellement l’unité « Stock de Gisèle » en référence au lac Gisèle situé dans la péninsule de terre longeant au nord la partie principale du lac la Trêve. Lors du dernier levé géologique de la région du lac la Trêve (Daoudene et Beaudette, 2021), seul un affleurement a pu être étudié. Celui-ci montre la présence d’une monzonite quartzifère à grain moyen. À la suite de ce levé, l’unité a été rebaptisée Pluton de Gisèle et attribuée à la Suite intrusive de Daine qui regroupe d’autres intrusions mafiques à intermédiaires d’affinité alcaline de la région du lac la Trêve.

Les roches du Pluton de Gisèle affleurent peu. Ainsi, la description qui suit provient de celles réalisées par Gilbert (1955) ainsi que par Hébert (1983), mais aussi d’un affleurement visité durant l’été 2021 (Daoudene et Beaudette, 2021).

Selon Gilbert (1955) : « La roche de ce culot est un granite ou une syénite à albite-oligoclase, à grain moyen et de couleur rose rougeâtre. Elle est très altérée et, par endroits, le plagioclase et la biotite, ses minéraux essentiels primaires, ont été fortement brisés. Du quartz et du microcline constituent ses minéraux primaires plus récents alors que la chlorite, l’épidote, l’allanite, l’apatite, le leucoxène, la titanite et les oxydes de fer forment les minéraux secondaires et accessoires. Nous avons vu d’occasionnels petits cristaux de zircon dans le facies syénitique et de la fluorine violacée dans celui du granite. Tout l’amas contient une dissémination très clairsemée de pyrite. »

Selon Hébert (1983) : « Ce granite, de grain moyen à grossier, est constitué de 37 % d’albite (réfringence inférieure à celle du quartz), de 37 % de microcline, de 22 % de quartz et de 4 % de biotite; il contient moins de 1 % d’apatite, de zircon, de sphène et de magnétite. L’albite forme des cristaux xénomorphes de 0,9 mm de diamètre. Le microcline perthitique se présente en cristaux xénomorphes d’une taille de 2,1 mm; le quartz, allotriomorphe, a un diamètre de 0,2 à 0,5 mm. La biotite brune forme de petits agrégats de cristaux de moins de 0,4 mm de largeur; elle est légèrement altérée en chlorite. »

Le seul affleurement étudié lors du dernier levé géologique de la région du lac la Trêve (Daoudene et Beaudette, 2021) montre une monzonite quartzifère à la patine d’altération rose-beige et à la cassure fraîche gris-rose. La roche est à grain moyen et porphyroïde. Elle est homogène et légèrement foliée. Elle est de plus magnétique. Elle contient entre 10 et 20 % de minéraux ferromagnésiens disposés en amas millimétriques. Le seul échantillon étudié au microscope contient ~10 % de quartz, 45 % de plagioclase fortement séricitisé et 35 % de feldspath potassique. Le plagioclase et le feldspath se présentent en gros cristaux subautomorphes à xénomorphes de taille variable, localement zonés et communément jointifs, alors que le quartz comble les espaces interstitiels. Les amas de minéraux ferromagnésiens sont principalement constitués de biotite brunâtre en feuillets xénomorphes auxquels sont associés des grains d’apatite, d’allanite, de titanite et d’opaques.

La signature géochimique de l’unité indique une composition de monzonite quartzifère d’affinité alcaline (Daoudene et Beaudette, 2021).

Les données aéromagnétiques (Keating et D’Amours, 2010) montrent que le pluton est marqué par une forte anomalie positive de forme circulaire qui s’étend sur une trentaine de mètres au-delà du contact lithologique avec les roches des unités encaissantes.