Pluton de Huguette
Étiquette stratigraphique : [narc]huu
Symbole cartographique : nAhuu
 

Première publication :  
Dernière modification :

 

 

Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.

Aucune

Auteur(s) :
Daoudene et Beaudette, 2021
Âge :
Néoarchéen
Stratotype :
Affleurement de référence 2021-YD-2020
Région type :Région du lac la Trêve, Chapais-Chibougamau (feuillet SNRC 32G13)
Province géologique :
Subdivision géologique :
Sous-province de l’Abitibi
Lithologie :Monzonite quartzifère et monzodiorite
Catégorie :
Lithodémique
Rang :
Lithodème
Statut :Formel
Usage :Actif

 

 

Historique

Hébert (1981) fut le premier à identifier l’anomalie magnétique associée au Pluton de Huguette, mais une incertitude persistait quant à la lithologie étant donné la très faible densité d’affleurement dans le secteur. Dix ans plus tard, dans le cadre d’une synthèse géologique de la région comprise entre Chapais et Waswanipi, Charbonneau et al. (1991) mentionnent que l’intrusion est composée de syénite et de syénite porphyroïde et la nomment « Stock de Daine ».

À l’issue d’un levé géologique en 2021, Daoudene et Beaudette (2021) regroupent des intrusions tarditectoniques du quart NE du feuillet 32G13 dans la Suite intrusive de Daine. Le Stock de Daine est alors renommé Pluton de Huguette. 

 

Description

Très peu d’affleurements permettent de préciser la nature et la répartition du Pluton de Huguette, dont l’étendue a été déterminée à l’aide des levés magnétiques (Keating et al., 2010). Le pluton se superpose à une forte anomalie magnétique de forme ovoïde qui contraste avec la faible susceptibilité de l’unité encaissante, la Formation d’Obatogamau. À noter qu’une zone curvilinéaire de faible susceptibilité magnétique traverse d’est en ouest la partie sud du pluton. La nature de cette zone n’est pas connue.

La description suivante est basée sur les affleurements décrits à la suite du levé géologique mené par le Ministère en 2021 (Daoudene et Beaudette, 2021) et sur ceux décrits dans le cadre d’une étude portant sur le potentiel aurifère d’intrusions alcalines de la Sous-province de l’Abitibi (Legault et Goutier, 2014).

Tous les affleurements décrits à ce jour montrent que le Pluton de Huguette est composé d’au moins quatre phases de roches intrusives intermédiaires. Bien que localisé en dehors de la masse principale du Pluton de Huguette, l’affleurement 2021-YD-2020 est caractéristique, puisqu’il expose bien trois des phases ainsi que leurs relations de recoupement. De la plus ancienne à la plus jeune, ces phases sont : i) la monzodiorite mélanocrate à phénocristaux; ii) la monzonite quartzifère rose porphyroïde; iii) la syénite pegmatitique; et iv) la monzonite quartzifère beige.

 

 

Phase 1 : Monzodiorite mélanocrate à phénocristaux de feldspath

La phase 1, la plus ancienne, est une monzodiorite mélanocrate à phénocristaux de feldspath. En patine et en cassure fraîche, la roche est noirâtre et le feldspath est rosé. Elle contient jusqu’à 35 % de minéraux ferromagnésiens compris dans une matrice entourant des phénocristaux de feldspath. Malgré la taille des cristaux, il est difficile de déterminer la proportion de plagioclase et de feldspath potassique. Cependant, la géochimie indique une composition de monzodiorite (analyse 2021080306). Par endroits, les phénocristaux montrent une orientation préférentielle, assez nette, soulignant une foliation magmatique. Les phénocristaux de feldspath sont hypidiomorphes à idiomorphes; ceux-ci représentent ~30 % de la minéralogie et mesurent de 5 mm à 2 cm. Les minéraux ferromagnésiens (amphibole de type hornblende, clinopyroxène et biotite) se présentent en grains millimétriques. La roche contient ~70 % de feldspath incluant de la microcline et du plagioclase ainsi que 1 % de quartz. La magnétite, l’apatite, l’épidote et le sphène sont accessoires. 

 

 

Phase 2 : Monzonite quartzifère rose porphyroïde

La phase 2 est une monzonite quartzifère rose. Elle est homogène, à grain fin à moyen et présente une texture porphyroïde. Les phénocristaux sont constitués de microcline millimétrique à centimétrique. La monzonite quartzifère est fortement hématitisée, ce qui confère une couleur rose à la roche, tant en patine qu’en cassure fraîche. Elle contient ~7 % de minéraux ferromagnésiens qui se présentent en amas millimétriques ou centimétriques et qui sont composés d’amphibole de type actinote et hornblende, de biotite et de minéraux opaques. Les phénocristaux de microcline sont de taille millimétrique à centimétrique et représentent ~7 % de la roche. Du feldspath potassique est également présent en grains submillimétriques, autour des phénocristaux, dans les amas de minéraux ferromagnésiens. Le feldspath potassique constitue ~40 % de la roche. La monzonite quartzifère contient également ~50 % d’un assemblage de quartz et de plagioclase légèrement altérés en séricite et en épidote. L’allanite, l’apatite et le sphène sont présents en trace sous la forme de grains submillimétriques. La monzodiorite mélanocrate à phénocristaux de feldspath (phase 1) est observée en enclave dans la monzonite quartzifère.

 

Phase 3 : Syénite pegmatitique 

La phase 3 se présente sous la forme d’injections de syénite pegmatitique rose contenant des cristaux d’allanite et de magnétite. De toute évidence, à l’affleurement 2021-YD-2020, la pegmatite coupe la phase 2. 

 

 

 

Phase 4 :  Monzonite quartzifère beige

La monzonite quartzifère est beige en surface altérée et grise en cassure fraîche. Elle est à grain fin, homogène et massive. Elle contient ~2 % de minéraux ferromagnésiens, principalement de la biotite. La monzonite quartzifère beige se présente sous la forme d’injections coupant localement la monzonite quartzifère rose porphyroïde (phase 2). Elle contient aussi des enclaves décimétriques à métriques de monzodiorite mélanocrate à phénocristaux de feldspath (phase 1), de gabbro ou encore d’amphibolite dérivée de basalte. 

 

Épaisseur et distribution

Le Pluton de Huguette est situé à l’ouest du lac la Trêve, au nord de la route 113 (feuillet 32G13). Il est de forme ovoïde et présente un diamètre qui varie de 3,5 km selon une orientation E-W, et 5 km selon un axe N-S. À 500 m à l’est, une masse lenticulaire de puissance kilométrique est associée au pluton.

En bordure du pluton, des dykes de monzodiorite et de monzonite (phases 1 et 2) coupent couramment les roches volcaniques de la Formation d’Obatogamau (2012-ML-1067, 2012-ML-1068, 2021-AB-1164, 2021-YD-2022, 2021-YD-2024). 

Datation

Aucune.

Relations stratigraphiques

Le Pluton de Huguette coupe la séquence volcanique de la Formation d’Obatogamau

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

 

CHARBONNEAU, J. M., PICARD, C., DUPUIS-HEBERT, L., 1991. SYNTHESE GEOLOGIQUE DE LA REGION DE CHAPAIS-BRANSSAT (ABITIBI). MRN; MM 88-01, 202 pages, 13 plans.

DAOUDENE, Y., BEAUDETTE, M., 2021. Géologie de la région du lac La Trêve, Sous-province d’Abitibi, Eeyou Istchee Baie-James, Québec, Canada. MERN; BG 2022-04, 1 plan.

HÉBERT, Y., 1981. Carte préliminaire de la géologie du quart nord-est de la region du lac Inconnu. MRN; DP 892, 1 plan.

KEATING, P., LEFEBVRE, D., RAINSFORD, D., ONESCHUCK, D., 2010. SERIE DES CARTES GEOPHYSIQUES, PARTIES DES SNRC 31, 32, 41 ET 42, CEINTURE DE ROCHES VERTES DE L’ABITIBI, QUEBEC ET ONTARIO. COMMISSION GEOLOGIQUE DU CAN; DP 2010-05, 8 pages, 2 plans.

LEGAULT, M., GOUTIER, J., 2014. EVALUATION DE LA FERTILITE AURIFERE D’INTRUSIONS ALCALINES DANS LES SOUS-PROVINCES DE L’ABITIBI ET DU PONTIAC AU QUEBEC. MRN; RP 2014-01, 8 pages.

 

 

 

 

Citation suggérée

Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN). Pluton de Huguette. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-du-superieur/pluton-de-huguette [cité le jour mois année].

Collaborateurs

Première publication

Mélanie Beaudette, géo., M. Sc. melanie.beaudette@mern.gouv.qc.ca; Yannick Daoudene, géo., Ph. D. yannick.daoudene@mern.gouv.qc.ca (rédaction)

Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. (coordination); James Moorhead, géo., M. Sc. (lecture critique); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique); André Tremblay (montage HTML).

 
6 octobre 2022