Auteur(s) | Bandyayera et al., 2022 |
Méthodologie | Défini à partir d’un levé géologique |
Subdivision(s) géologique(s) | Province du Supérieur/Sous-province de Nemiscau |
Mouvement principal | Ne s’applique pas |
Style de déformation | Dômes et bassins |
Faciès métamorphique (faciès moyen lié à la déformation principale) | Amphibolites supérieur à granulites |
Historique et méthodologie
Le Domaine structural de Lac Long (DSlon), initialement appelé « Domaine structural de Long », a été défini par Bandyayera et Daoudene (2018b). Les limites du domaine ont été redéfinies par Bandyayera et al. (2022), qui se sont basés sur le levé aéromagnétique régional (D’Amours, 2011) et les travaux de cartographie de Bandyayera et Daoudene (2018a, 2018b).
Ce domaine tire son nom du lac Long, localisé aux coins NE et SE des feuillets SNRC 32N08 et 32N09, respectivement.
Limites et morphologie
Largeur (km) | 6 (moy.), 11 (max.) |
Longueur (km) | 45 |
Orientation | Allongement E-W |
Le Domaine structural de Lac Long est localisé principalement dans le feuillet 32N08, mais il s’étend en partie vers l’ouest (feuillet 32N07) et le SE (feuillets 32N01, 32O04 et 32O05). Le centre du domaine se situe approximativement à la jonction des rivières à la Marte et Rupert. Il se présente sous la forme d’une bande orientée ESE-WNW d’une longueur de ~63 km et d’une largeur de 11 km dans sa partie médiane. La bande s’amincit graduellement vers les extrémités ouest et SE, qui se terminent en pointe. Le domaine est de forme légèrement arquée et montre une bordure sud grossièrement rectiligne, alors que son côté nord est bombé avec une convexité faisant face au NE. La moitié occidentale du domaine est orientée E-W à ENE-WSW, alors que la partie orientale est orientée NW-SE.
Le Domaine structural de Lac Long est limité par les zones de cisaillement de Poste Albanel, au NW, et de Rupert, au sud. Dans sa partie NE, le domaine est en contact avec les roches plutoniques de la Sous-province d’Opatica.
Unités stratigraphiques concernées
Les unités stratigraphiques qui composent le Domaine structural de Lac Long sont :
- Complexe de Wettigo (mAwti2 et mAwti3);
- Formation de Peat (nApea1);
- Complexe de Rupert (nAru2, nAru3, nAru4 et nAru5);
- Suite de Marte (nAmte1 et nAmte2);
- Suite de Simiyan (nAsmy);
- Suite de Masayuqui (nAmyu1 et nAmyu2);
- Suite de Mezières (nAmzr);
- Dykes de Senneterre (pPsen);
- Dykes du Lac Esprit (pPesp);
- Dykes de Shpogan (pPspg);
Caractéristiques structurales
Le Domaine structural de Lac Long montre des fabriques associées minimalement à deux phases de déformation. La plus précoce et la principale, Dn, est régionalement attribuée à D2, alors que la plus tardive, Dn+1, est associée à D3 (Bandyayera et al., 2022).
❯ Fabriques principales
Les unités affectées par la fabrique planaire principale Sn sont le Complexe de Wettigo, la Formation de Peat, le Complexe de Rupert et la Suite de Marte. En affleurement, la fabrique Sn s’exprime par le rubanement migmatitique des paragneiss du Complexe de Rupert, la gneissossité des tonalites du Complexe de Wettigo ou la foliation diffuse de certaines roches intrusives felsiques et intermédiaires de la Suite de Marte. Cette dernière montre aussi localement une foliation magmatique, exprimée par l’orientation préférentielle des phénocrystaux de feldspath potassique, qui est concordante avec la foliation tectonométamorphique Sn des unités voisines (Bandyayera et Daoudene, 2018b). Cette caractéristique semble indiquer que la Suite de Marte s’est mise en place de façon pénécontemporaine à la déformation Dn. À l’échelle macroscopique, la foliation Sn est généralement matérialisée par l’orientation préférentielle des feuillets de biotite et des grains de hornblende.
La projection stéréographique de 128 mesures de la fabrique Sn, collectées un peu partout dans la majeure partie du domaine, montre une direction moyenne (95°) cohérente avec la plupart des mesures. Ces dernières sont globalement orientées E-W à WNW-ESE dans la partie ouest du domaine, et NW-SE dans la portion est. Les mesures de la fabrique Sn montre aussi des pendages modérés à abrupts vers le sud avec une moyenne estimée à 62°. Par ailleurs, la trajectoire de la fabrique Sn dessine en carte des plis serrés à isoclinaux Pn+1.
La fabrique Sn présente localement une linéation minérale et d’étirement Ln qui s’exprime par l’alignement préférentiel des minéraux ferromagnésiens et l’allongement des grains de quartz. La moyenne estimée de cette linéation plonge de façon modérée vers le sud (172°/48°), mais les mesures montrent une grande variabilité de la direction, laquelle est distribuée du SW au SE.
Fabrique principale | Type de fabrique | Direction (°) | Pendage (°) | Nombre de mesures | Commentaires |
Foliation Sn | Rubanement migmatitique, gneissosité et foliation minérale secondaire (tectonométamorphique) | 95 | 62 | 128 | Mesures provenant de Bandyayera et Daoudene (2018a; 2018b) ainsi que de Wallach (1973) |
Linéation Ln | Linéation minérale secondaire (tectonométamorphique) et linéation d’étirement | 172 | 48 | 13 | Mesures provenant de Bandyayera et Daoudene (2018a; 2018b) |
❯ Autres fabriques
Un litage compositionnel interprété comme l’expression de la stratification S0 peut être localement observé dans les paragneiss variablement migmatitisés du Complexe de Rupert. Ce litage s’exprime par une alternance de niveaux centimétriques à décimétriques de wacke, de mudrock et d’arénite.
La trajectoire de fabrique principale Sn dessine en carte des plis Pn+1 qui devraient être associés à une foliation de plan axial Sn+1 non documentée. La forme des plis Pn+1 pourrait en partie expliquer l’absence de mesures associées à Sn+1 En effet, en carte, ceux-ci sont serrés à isoclinaux, ce qui laisse penser que les foliations Sn et Sn+1 sont régulièrement confondues dans les flans de plis, et donc difficilement distinguables. Une meilleure analyse dans les charnières de plis Pn+1 devrait permettre de distinguer les deux fabriques.
❯ Plis
En carte, la trajectoire de la foliation Sn dessine une série de plis antiformes et synformes Pn+1, serrés à isoclinaux, dont les traces des plans axiaux sont orientées E-W à WNW-ESE. De plus, la foliation Sn montre globalement un pendage vers le sud, à la fois le long des flancs nord et sud des plis. Cette caractéristique semble indiquer que les plis sont déversés vers le nord. Étant donné la géométrie serrée à isoclinale des plis en carte, le plan moyen de la foliation Sn à 95°/62° pourrait approximativement correspondre au plan axial moyen des plis Pn+1.
Paramètres géométriques des plis régionaux :
Plis ou famille de plis | Type (anticlinal, synclinal ou indéterminé) | Forme (antiforme ou synforme) | Attitude (déversé ou droit) | Plan axial | Axe de pli | Position (certaine ou probable) | Phase de déformation | Commentaires | ||
Direction | Pendage | Direction | Plongement | |||||||
Famille de plis E-W | Indéterminé | Antiforme et synforme | Déversé | 95 | 62 | – | – | Problable | Dn+1 |
❯ Relations de recoupement
Non observé.
❯ Cinématique
Ne s’applique pas.
Style de la déformation
Ce domaine présente globalement une géométrie en dômes et bassins (Bandyayera et Daoudene, 2018b) matérialisée par une série de plis synformes et antiformes. Bien qu’en affleurement, les roches montrent généralement une déformation modérée, la présence de plis Pn+1, serrés à isoclinaux, aux plans axiaux E-W à WNW-ESE et à vergence forte vers le nord, indique que le Domaine structural de Lac Long a enregistré un fort raccourcissement N-S durant la phase de déformation Dn+1.
Caractéristiques métamorphiques
La présence de diatexite du Complexe de Rupert indique que les conditions métamorphiques ont minimalement atteint le faciès supérieur des amphibolites. Les charnockites de la Suite de Simiyan et la présence locale d’orthopyroxène dans les roches intrusives intermédiaires de la Suite de Marte impliquent aussi, par endroits, des conditions métamorphiques associées au faciès des granulites.
Altérations
Non observé.
Caractéristiques géophysiques
Les caractéristiques géophysiques sont décrites en utilisant la nomenclature de Lavoie (2017). La description des textures magnétiques est faite à partir de la carte du gradient vertical du champ magnétique résiduel (D’Amours, 2011).
Le Domaine structural de Lac Long présente deux types de signatures magnétiques. La partie sud du domaine se caractérise par une bande de 3 km de largeur montrant une forte susceptibilité magnétique et une texture rubanée E-W. Le contraste entre les crêtes et les creux est modéré à fort. En revanche, la partie nord du domaine montre une susceptibilité magnétique moins intense et une texture annulaire elliptique. Le contraste entre les crêtes et les creux magnétiques est aussi plus faible.
Repères chronologiques
À la limite sud du Domaine structural de Lac Long, un échantillon de diatexite dérivée de paragneiss du Complexe de Rupert (éch. 2017-DB-1050A) a été daté par la méthode U/Pb sur zircon à 2688,3 ±4,7 Ma (David, 2020). Cet âge, interprété comme celui de la fusion partielle des roches sédimentaires du Complexe de Rupert, date la phase de déformation régionale Dn à ~2690Ma.
Références
Publications accessibles dans SIGÉOM Examine
BANDYAYERA, D., CARON-CÔTÉ, E., PEDREIRA PÉREZ, R., CÔTÉ-ROBERGE, M., CHARTIER-MONTREUIL, W., 2022. Synthèse géologique de la Sous-province de Nemiscau. Eeyou Istchee Baie-James, Québec, Canada. MERN; BG 2021-03, 1 plan.
WALLACH, J.1973. Geology of the Nemiscau lake area, Mistassini Territory. MRN. DP 146 , 11 pages et 1 plan.
Autres publications
LAVOIE, J. 2017. Sous-province d’Opatica : nouveau territoire pour l’exploration minérale. Rapport, Projet CONSOREM 2016-01. CONSOREM; 85 pages.
Citation suggérée
Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN). Domaine structural de Lac Long. Lexique structural du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-structural/domaine-structural-de-lac-long [cité le jour mois année].
Collaborateurs
Première publication |
Emmanuel Caron-Côté, géo. M. Sc. emmanuel.caron-cote@mern.gouv.qc.ca (rédaction) Ghyslain Roy, géo. (coordination); Yannick Daoudene, géo., Ph. D. (lecture critique); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique); André Tremblay (montage HTML) |