Dernière modification :
Aucune
Auteur(s) : |
Midra et al., 1994
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Âge : |
Néoarchéen
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Stratotype : |
Aucun
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Région type : |
Région située au nord du lac Doda (à la limite orientale entre les feuillets SNRC 32G06 et 32G11)
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Province géologique : | |
Subdivision géologique : |
Sous-province de l’Abitibi
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Lithologie : | Roches intrusives |
Catégorie : |
Lithodémique
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Rang : |
Lithodème
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Statut : | Formel |
Usage : | Actif |
Aucune
Historique
Le Pluton de Drouet est initialement nommé « Complexe volcanique de Drouet » par Tait et al. (1990), qui le décrivent comme un ensemble de filons-couches rhyodacitiques et tonalitiques injectés dans des coulées de laves massives.
Par la suite, Midra et al. (1994) utilisent le terme « Intrusion de Drouet ». Ils détaillent une série d’injections décimétriques à métriques qui correspondent à plusieurs phases intrusives de composition dioritique à texture porphyrique, dont le pourcentage et la granulométrie des feldspaths et du quartz varient. Selon leurs observations, le cœur de l’intrusion est tonalitique.
Dion et Simard (1999) le désignent sous le nom de « Complexe de Drouet », tout comme Marsden (2005). Dion et Simard (1999) décrivent le Complexe de Drouet comme une intrusion subvolcanique formée d’un essaim de dykes felsiques. Ils notent aussi la présence de dykes quartzo-feldspatiques de signature granitique à granodioritique et d’affinité calcoalcaline.
Plus récemment, Doutre et Berthelot (2012) notent la présence d’une intrusion porphyroïde dans le secteur, sans toutefois utiliser une nomenclature particulière.
À la suite de leur levé géologique de la région du lac Dickson, Hamel-Hébert et Brochu (2022) décrivent l’unité comme une intrusion polyphasée en lui attribuant le nom de Pluton de Drouet. Ils modifient son contour à partir des observations de terrain, des cartes magnétiques (Keatings et D’Amours, 2010) et des descriptions historiques de forage (Ressources Aurex Inc., 1986).
Description
La description pétrologique qui suit se base sur les travaux de Hamel-Hébert et Brochu (2022).
Le Pluton de Drouet est polyphasé (Tait et al., 1990; Dion et Simard, 1999; Midra et al., 1994; Hamel-Hébert et Brochu, 2022). Il se compose d’une phase granodioritique au cœur du pluton et d’une phase granitique sur les bordures. Les données de terrain ne permettent pas de distinguer cartographiquement les deux phases; les caractéristiques de celles-ci seront décrites dans les parties qui suivent.
La granodiorite localisée occupant le cœur du pluton a une granulométrie fine et peut contenir jusqu’à 10 % de minéraux ferromagnésiens, soit principalement de la chlorite et des traces de biotite. En surface altérée, la roche est gris verdâtre moyen. En cassure fraiche, la roche est plutôt gris-beige moyen. La roche est non magnétique. La foliation est faiblement à moyennement développée et est soulignée par l’orientation préférentielle des minéraux ferromagnésiens et, localement, par celle des phénocristaux de plagioclase (affleurement 2022-AB-8025).
Sur les bordures du pluton, on observe une phase granitique homogène et non magnétique. Celle-ci est de granulométrie moyenne et peut contenir jusqu’à 5 % de minéraux ferromagnésiens, principalement de la chlorite (affleurement 2022-AB-8026). Cette phase granitique est blanc grisâtre en surface altérée et gris verdâtre en cassure fraiche. Contrairement à la granodiorite située au cœur du pluton, le granite ne contient pas de phénocristaux et l’altération pervasive en ankérite-calcite-quartz-sulfures y est plus intense.
Des analyses géochimiques montrent que les roches du Pluton de Drouet ont une composition de granite en sa bordure et de granodiorite en son centre, et qu’elles sont d’affinité calco-alcaline (Hamel-Hébert et Brochu, 2022).
Le Pluton de Drouet abrite plusieurs zones minéralisées en or (Drouet-Gradis, GD-32, Drouet et GD-22), toutes obtenues par forage. Elles sont caractérisées par des veines de quartz et de sulfures associées à des zones de cisaillement affectant les phases intrusives du Complexe de Drouet et coupées par la Zone de déformation d’Opawica (Doutre et Berthelot, 2012).
Épaisseur et distribution
Le Pluton de Drouet est allongé grossièrement selon un axe E-W. Sa largeur est comprise entre 0,5 à 1,2 km et sa longueur est de 8 km. Le pluton présente une superficie totale de 5,3 km2.
La forme du pluton est déduite de sa signature magnétique (Keating et D’Amours, 2010). En effet, il se superpose à une anomalie magnétique de forte intensité et d’aspect hétérogène. La position de la bordure sud du pluton est incertaine, et ce, pour plusieurs raisons. D’abord, l’intense déformation associée à la Zone de cisaillement de Guercheville rend par endroits difficile l’identification des roches. Ensuite, l’altération hydrothermale dans le secteur complique la reconnaissance des roches. Enfin, les roches dans ce secteur sont peu affleurantes. Au nord du pluton, l’information disponible est limitée en raison du manque d’affleurements. Des descriptions de forages historiques ont permis de déduire la présence de roches intrusives granitiques dans le secteur de l’affleurement 2022-AB-8108 (Ressources Aurex Inc., 1986).
Datation
Aucune.
Relations stratigraphiques
Le Pluton de Drouet coupe les roches volcaniques du Groupe de Roy. Au sud, le pluton est en contact avec les roches volcaniques et volcanoclastiques de la Formation de Waconichi. Au nord, le pluton est en contact avec les roches volcaniques de la Formation des Vents. À l’ouest et à l’est, le pluton coupe les roches volcaniques mafiques de la Formation d’Obatogamau.
Paléontologie
Ne s’applique pas.
Références
Publications accessibles dans SIGÉOM Examine
DION, C., SIMARD, M., 1999. COMPILATION ET SYNTHÈSE GÉOLOGIQUE ET MÉTALLOGÉNIQUE DU SEGMENT DE CAOPATINA, RÉGION DE CHIBOUGAMAU. MRN; MB 99-33, 343 pages.
DOUTRE, R., BERTHELOT, P., 2012. RAPPORT TECHNIQUE DE LA PROPRIÉTÉ DIEGO, TRAVAUX DE FORAGE 2011. RESSOURCES CARTIER INC. Rapport statutaire soumis au gouvernement du Québec; GM 66513, 444 pages, 8 plans.
HAMEL-HÉBERT, M.-K., BROCHU, A., 2022. Géologie de la région du lac Dickson, Sous-province de l’Abitibi, Eeyou Istchee Baie-James, Québec, Canada. MERN; BG 2023-06, 1 plan.
MARSDEN, H., 2004. DROUET PROJECT. LAKE SHORE GOLD CORPORATION. Rapport statutaire soumis au gouvernement du Québec; GM 61582, 84 pages, 3 plans.
MIDRA, R., LAUZIERE, K., CHOWN, E. H., TAIT, L., 1993. GÉOLOGIE DU SECTEUR DU LAC DODA BANDE CAOPATINA-DESMARAISVILLE (SOUS-PROVINCE DE L’ABITIBI). MRN; ET 91-05, 4 plans.
MIDRA, R., LAUZIERE, K., CHOWN, E. H., TAIT, L., 1994. GÉOLOGIE DU SECTEUR DU LAC DODA (FEUILLET 32G/06), BANDE CAOPATINA-DESMARAISVILLE (SOUS-PROVINCE DE L’ABITIBI). MRN; MB 93-12, 88 pages.
RESSOURCES AUREX INC, EXPLORATION ORBITE V S P A INC, 1986. JOURNAL DE SONDAGE, PROPRIÉTÉ LAC PAUL. Rapport statutaire soumis au gouvernement du Québec; GM 43617, 18 pages, 11 plans.
TAIT, L., SHARMA, K. N. M., CHOWN, E. H., BARRETTE, J. P., 1990. GÉOLOGIE DE LA RÉGION DE DU GUESCLIN – RAPPORT INTERIMAIRE. UQAC; MB 90-01, 67 pages, 3 plans.
Citation suggérée
Ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF). Pluton de Drouet. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-du-superieur/pluton-de-drouet [cité le jour mois année].
Collaborateurs
Première publication |
Antoine Brochu, géo., M. Sc. antoine.brochu@mrnf.gouv.qc.ca; Pierre Pilote, ing. géo., M. Sc. A. (rédaction) Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. (coordination); Yannick Daoudene, géo., Ph. D. (lecture critique); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique). |