Zone de cisaillement de Guercheville
Étiquette structurale : ZCgue
 
 
 
Première publication :  
Dernière modification :
Auteur(s) Hamel-Hébert et Brochu, 2022
Méthodologie Défini à partir d’un levé géologique et géophysique
Subdivision(s) géologique(s) Province du Supérieur / Sous-province de l’Abitibi
Mouvement principal Dextre
Style de déformation Cisaillement
Faciès métamorphique (faciès moyen lié à la déformation principale) Schistes verts

Historique et méthodologie

 

La présence d’un couloir de déformation au sud du lac Dickson (moitié sud du feuillet SNRC 32G11) est connue depuis le début des années 1990. Plusieurs campagnes de cartographie avaient permis de reconnaître le niveau élevé de déformation présent dans ce secteur (Tait et al., 1990; Midra et al., 1992; Daigneault, 1996; Dion et Simard, 1999). Différents segments de ce couloir de déformation avaient auparavant été nommés Faille d’Opawica, Faille d’Opawica-Guercheville et Faille de Winchester (Tait, 1992a et 1992b; Brisson et Guha, 1993; Daigneault, 1996; Dion et Simard, 1999). À la suite des travaux de cartographie du Ministère réalisés à l’été 2022 (Hamel-Hébert et Brochu, 2022) dans la région au sud du lac Dickson, ce couloir est baptisé « Zone de cisaillement de Guercheville » (ZCgue).

 

 

Limites et morphologie

Largeur (km) 1,5 à 4
Longueur (km) 38 (minimum)
Orientation WNW-ESE

 

La Zone de cisaillement de Guercheville est d’épaisseur kilométrique. Elle occupe la moitié sud du feuillet 32G11 et se poursuit vers l’ouest (feuillet 32G12) et vers l’est (feuillets 32G06, 32G10), où d’autres zones de cisaillement comparables ont aussi été identifiées (Lauzière et al., 1989; Tait et al., 1990; Midra et al., 1992; Daigneault, 1996; Dion et Simard, 1999).

 

 

 

Unités stratigraphiques concernées

 

Les unités lithostratigraphiques et lithodémiques affectées par la Zone de cisaillement de Guercheville sont :

 

 

Caractéristiques structurales

 

❯ Fabriques principales

Sn = S2

 

La Zone de cisaillement de Guercheville montre une déformation d’une intensité communément élevée, mais de distribution hétérogène. La fabrique structurale dominante dans cette zone de cisaillement prend la forme d’une schistosité de flux nommée Sn/S2 qui représente une accentuation de la schistosité régionale. La trajectoire de cette schistosité est localement ondulante, particulièrement aux endroits où la lithologie hôte est sévèrement cisaillée ou qu’un clivage de crénulation s’y superpose.

Les projections sur stéréonet des mesures de la schistosité principale S2 montrent une attitude générale WNW-ESE à E-W avec un pendage abrupt vers le nord dans les roches volcaniques et dans le Pluton de Drouet. Le long du contact avec les roches intrusives du Complexe d’Eau Jaune et de la Suite intrusive de Lapparent, cette schistosité est plutôt orientée vers le sud.

La schistosité principale S2 contient par endroits une linéation minérale et d’étirement. Cette linéation s’exprime davantage dans les unités volcaniques de la Formation des Vents. Les projections sur stéréonet indiquent que cette linéation est à faible plongée (15° à 25°) dans une direction WNW.

 

 

Fabrique principale Type de fabrique Direction (°) Pendage (°) Nombre de mesures Commentaires
Schistosité S2 Schistosité de flux 276 63 100 Mesures provenant du levé géologique de Hamel-Hébert et Brochu, 2022
Linéation L2 Linéation minérale secondaire (tectonométamorphique) et linéation d’étirement 279 30 19

 

❯ Autres fabriques

Non observées.

❯ Plis

Ne s’applique pas.

❯ Relations de recoupement

Ne s’applique pas.

❯ Cinématique

 

Des indicateurs cinématiques, telles des fabriques de type C/S et des bandes de cisaillement (« shears bands »), ont été reconnus par endroits dans la Zone de cisaillement de Guercheville. Le mouvement global interprété à partir de ces indicateurs est inverse dextre. Un tel mouvement signifie que le compartiment nord a chevauché le compartiment sud et s’est déplacé vers l’est. Ce mouvement semble consistant pour cette zone de cisaillement et s’applique également régionalement (Lauzière et al., 1989; Tait et al., 1990; Midra et al., 1992; Dion et Simard, 1999), même si Daigneault (1996) a observé par endroits des linéations à plongée abrupte dans le feuillet 32G12.

 

Style de la déformation

 

Le style de déformation de la Zone de cisaillement de Guercheville est bien représenté dans la Formation de Caopatina, particulièrement par la distribution de multiples segments linéaires mesurant plusieurs centaines de mètres de longueur et montrant une susceptibilité magnétique élevée. Ces segments magnétiques s’avèrent subparallèles à des chapelets d’anomalies électromagnétiques également distribuées de façon rectiligne et subparallèles entre elles. Ces segments et chapelets, composés d’anomalies magnétiques et électromagnétiques, sont d’orientation WNW-ESE et s’avèrent subparallèles à l’attitude de la fabrique principale S2.

 

Caractéristiques métamorphiques

Dans la moitié sud de la Zone de cisaillement de Guercheville, les roches des formations d’Obatogamau, de Waconichi, de Caopatina et des Vents montrent des assemblages minéralogiques à trémolite-actinote ± épidote ± chlorite ± séricite ± carbonate. Dans la moitié nord de cette zone de cisaillement, les abondances générales de chlorite, de séricite et de carbonates diminuent progressivement pour laisser place à du grenat, de la hornblende et de la biotite, ce qui indique des conditions métamorphiques évoluant graduellement vers le faciès inférieur des amphibolites dans cette direction.

Près des contacts avec la Suite intrusive de Lapparent et du Complexe d’Eau Jaune, un assemblage minéralogique à actinote-chlorite associé à un épisode métamorphique rétrograde (aucune orientation préférentielle des minéraux ferromagnésiens) masque localement et se superpose à la signature d’un métamorphisme à plus haut grade métamorphique du faciès des amphibolites.

 

Altérations

Non observées.

Caractéristiques géophysiques

Sur les levés aéromagnétiques (Keating et D’Amours, 2010), la Zone de cisaillement de Guercheville présente un aspect généralement rubané produit par la présence de multiples segments discontinus à hautes valeurs de susceptibilité magnétique. Ces segments sont d’une épaisseur variant de 150 à 700 m et sont disposés subparallèlement à la trajectoire de cette zone de cisaillement. Ces segments sont observables dans toute la portion sud du feuillet 32G11 (Keating et D’Amours, 2010). Certains intervalles répartis entre ces segments magnétiques sont occupés par des chapelets discontinus d’anomalies électromagnétiques aux intensités variables (Lefebvre, 1995).

On note également des linéaments d’attitude NE-SW montrant une susceptibilité magnétique élevée qui est attribuable à des dykes de diabase protérozoïques. Ces linéaments coupent à la fois les segments d’anomalies magnétiques et les chapelets d’anomalies électromagnétiques.

 

Repères chronologiques

Ne s’applique pas.

Références

 

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

 

BRISSON, H., GUHA, J., 1993. CARACTÉRISATION PÉTROGRAPHIQUE ET GÉOCHIMIQUE DE LA MINÉRALISATION AURIFÈRE DE LA RÉGION DU LAC SHORTT (ABITIBI). MRN; ET 92-04, 105 pages. 

DAIGNEAULT, R., 1996. COULOIRS DE DÉFORMATION DE LA SOUS-PROVINCE DE L’ABITIBI. MRN; MB 96-33., 140 pages. 

DION, C., SIMARD, M., 1999. COMPILATION ET SYNTÈSE GÉOLOGIQUE ET MÉTALOGÉNIQUE DU SEGMENT DE CAOPATINA, RÉGION DE CHIBOUGAMAU. MRN; MB 99-33, 343 pages.

HAMEL-HÉBERT, M.-K., BROCHU, A., 2022. Géologie de la région du lac Dickson, Sous-province de l’Abitibi, Eeyou Istchee Baie-James, Québec, Canada. MERN; BG 2023-06, 1 plan.

KEATING, P., D’AMOURS, I., 2010. Réédition des données numériques en format Géosoft (profils) des levés aéroportés de l’Abitibi, au Québec. MRNF, COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA; DP 2010-09, 6 pages.

LAUZIERE, K., CHOWN, E. H., SHARMA, K. N. M., 1989. GÉOLOGIE DE LA RÉGION DU LAC REMICK – PROJET CAOPATINA – RAPPORT INTÉRIMAIRE. UQAC; MB 89-60, 93 pages, 3 plans.

LEFEBVRE, D., 1995. LEVÉ EM AÉRIEN HÉLIPORTÉ SYGHEM 4 ET 5 – RÉGION LAC DES VENTS. SIAL GEOSCIENCES INC; DP-95-01, 44 plans.

MIDRA, R., CHOWN, E. H., TAIT, L., 1992. GÉOLOGIE DE LA RÉGION DU LAC DICKSON (BANDE CAOPATINA-DESMARAISVILLE). MRN; MB 91-30, 65 pages

TAIT, L., SHARMA, K. N. M., CHOWN, E. H., BARRETTE, J. P., 1990. GÉOLOGIE DE LA RÉGION DE DU GUESCLIN – RAPPORT INTÉRIMAIRE -. UQAC; MB 90-01, 67 pages, 3 plans.

TAIT, L., 1992a. GÉOLOGIE DE LA RÉGION DU LAC À L’EAU JAUNE, NOUVEAU QUÉBEC. MRN; ET 90-08, 4 plans. 

TAIT, L., 1992b. GÉOLOGIE DE LA RÉGION DU LAC À L’EAU JAUNE (TERRITOIRE DU NOUVEAU-QUÉBEC). MRN; MB 91-29, 86 pages.

 

 

 

 

 

Citation suggérée

 

Ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF). Zone de cisaillement de Guercheville. Lexique structural du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-structural/zone-de-cisaillement-de-guercheville [cité le jour mois année].

Collaborateurs

Première publication

Maxym-Karl Hamel-Hébert, géo., M. Sc. (rédaction)

Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. (coordination); Pierre Pilote, ing., M. Sc. (lecture critique); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique); André Tremblay (montage HTML).

 
31 août 2023