Historique

Description

Massif du Lac des Quinze 1 (nAquz1) : Gneiss quartzo-feldspathique, migmatite et orthogneiss

L’unité nAquz1 est constituée de gneiss quartzo-feldspathique, de migmatite et d’orthogneiss (Goutier, 1999a-b, d-e; Beausoleil, 2000). Le gneiss quartzo-feldspathique est gris à rose en cassure fraiche, gris pâle à blanc grisâtre en patine d’altération, à grain fin ou moyen et à texture partiellement granoblastique (Chagnon, 1968; Rive, 1994). La structure gneissique est mise en évidence par l’allongement des cristaux de quartz et de feldspath, par l’orientation parallèle des minéraux tabulaires (biotite; Rive, 1994) et par la présence de rubans de composition variée (Chagnon, 1968). Des lamines épaisses (0,8 à 1,6 mm) soulignées par une concentration de biotite (trace à 3,5 %) alternent plus ou moins régulièrement avec des rubans (6 à 12 mm d’épaisseur) de quartz (23,5 à 28 %) et de plagioclase (60,5 à 68 %). Le plagioclase (oligoclase) n’est généralement pas maclé et xénomorphe. Les cristaux automorphes à subautomorphes sont invariablement séricitisés. Du microcline (2 à 7 %) est présent de manière interstitielle. Quelques cristaux de hornblende (≤5 %) vert bleuâtre sont observés localement. Le minéral secondaire le plus commun est l’épidote (trace à 1 %), alors que les minéraux accessoires sont le sphène, l’apatite, le zircon, la pyrite et la magnétite. La clinozoïsite est rare.

Les migmatites sont caractérisées par une stratification grossière et par plusieurs générations de dykes trondhjémitiques, par endroits granodioritiques, de nature syntectonique à tarditectonique (Imreh,1978; Rive, 1994). Les différentes strates prises individuellement sont cependant homogènes. De corps aplitiques blancs, concordants ou pénéconcordants sont également observées (Imreh, 1978). La roche est composée de quartz, de plagioclase et d’amphibole et/ou de biotite (Imreh, 1978; Rive, 1994). La limite entre le gneiss et les migmatites n’est jamais tranchée. Le gneiss quartzo-feldspathique se transforme également en gneiss granitique ou tonalitique gris (Chagnon, 1968; Rive, 1994).

Massif du Lac des Quinze 2 (nAquz2) : Gneiss à plagioclase-hornblende

Le gneiss à plagioclase-hornblende se trouve couramment sous forme de massifs allongés dans le gneiss quartzo-feldspathique (nAquz1), dans les roches monzonitiques et granodioritiques du Pluton de Grassy et du Batholite de Rémigny (Chagnon, 1968), ainsi que dans les roches métasédimentaires du Groupe de Pontiac. La roche est rose pâle à grise, de granulométrie moyenne à grossière et granoblastique (Chagnon, 1968). La structure gneissique (rubanement) est bien développée et régulière, mais communément onduleuse (Chagnon, 1968, Imreh, 1978). Elle semble concorder avec les orientations tectoniques des formations avoisinantes (Chagnon, 1968). Elle est marquée par le parallélisme et la concentration des minéraux ferromagnésiens en bandes (Chagnon, 1968) et par la présence de masses aplitiques blanches interstratifiées en minces couches (Imreh, 1978). Les enclaves lenticulaires de roches mafiques foncées et d’amphibolite (Groupe de Baby, entre autres) sont typiques (Chagnon, 1968).

La roche est principalement composée de plagioclase (≤70 %, 45 % en moyenne) et de hornblende (10 à 40 %) avec des proportions moindres de microcline, de quartz, de séricite, de biotite, d’épidote et de chlorite (Chagnone, 1968). Il y a présence de passages dépourvus de quartz (Imreh, 1978). Sinon, ce dernier se présente sous forme de cristaux interstitiels xénomorphes ou de produit secondaire (Chagnon, 1968). Le plagioclase est habituellement très altéré et remplacé principalement par la séricite, la paragonite et l’épidote, mais également par du quartz et de l’albite. Le microcline est peu commun, mais il peut être abondant (≤30 %) à proximité des roches monzonitiques et granodioritiques du Pluton de Grassy et du Batholite de Rémigny. Dans ce cas, il remplace et coupe le plagioclase. La hornblende s’altère généralement en biotite sous forme d’inclusions pœcilitiques, mais elle peut être complètement transformée en chlorite et en épidote jaune pâle. L’apatite, le sphène et le zircon peuvent être présents comme minéraux accessoires. En lame mince, des microfailles ou des zones de bréchification microgrenue sont remplies de chlorite et d’épidote ou de fragments granuleux de quartz, d’albite, de microcline et de sphène.

Massif du Lac des Quinze 2a (nAquz2a) : Gneiss à plagioclase-hornblende-biotite

Le gneiss de l’unité nAquz2a se distingue par une proportion plus importante de biotite (Imreh, 1978; Goutier, 1999a-b, d-e; Beausoleil, 2000).

Épaisseur et distribution

Le Massif du Lac des Quinze est situé dans la partie sud de la Sous-province de Pontiac (feuillets 31M06-200-0202, 31M10-200-0101-0201, 31M11-200-0102-0202 et 31M15-200-0101). L’unité nAquz1 forme une importante structure en dôme de ~20 km de diamètre entre les branches orientale et occidentale du lac des Quinze. Le flanc NW montre un contour régulièrement arrondi, alors que le flanc SE est probablement tronqué par une faille NE-SW (Rive, 1994). L’unité nAquz2 est plus irrégulière et se prolonge de façon discontinue vers le NE sur >20 km.

Datation

La datation U-Pb sur zircon de deux échantillons de gneiss a livré des âges de mise en place de 2685 ±9 Ma (Machado et al., 1991) et 2695 ±1 Ma (Mortensen et Card, 1993). Un âge de refroidissement sur titanite de 2673 ±4 Ma a également été obtenu pour un des échantillons (Mortensen et Card, 1993).

Relations stratigraphiques

Dans le secteur SW du Massif du Lac des Quinze, l’unité nAquz1 est particulièrement riche en migmatites et est surmontée de manière irrégulière par l’unité nAquz2 (Imreh, 1978). Au NE et au NW, le massif se trouve au contact des roches métasédimentaires du Groupe de Pontiac et ces contacts sont complexes (Rive, 1994). Les roches métasédimentaires sont affectées par un aplatissement de plus en plus marqué à mesure qu’on se rapproche du massif. De plus, les figures de remobilisation lit par lit de type pression-solution et les injections trondhjémitiques variées deviennent de plus en plus abondantes (Chagnon, 1968; Rive, 1994). Dans cette zone de contact qui atteint plusieurs centaines de mètres d’épaisseur, il y a également l’apparition d’un faciès gneissique à biotite-muscovite qui représente un intermédiaire entre le métagrauwacke et le gneiss gris (Rive, 1994).

Le Massif du Lac des Quinze est coupé par les roches felsiques des batholites de Rémigny, au SW, et du Réservoir Decelles, au nord et ponctuellement en son centre (Rive, 1994). Les contacts entre les dykes et les amas de ces batholites qui coupent les roches du massif sont nets et tranchés. Sur son flanc SE, le massif est en contact irrégulier avec le Pluton de Grassy et, sur quelques kilomètres, avec le Batholite de Belleterre-Fugèreville. Finalement, il est coupé par des dykes de diabase protérozoïques orientés NNE-SSW de l’Essaim de dykes de Matatchewan et des dykes de diabase mésoprotérozoïques, orientés NW-SE, non différenciés.

Paléontologie

 Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

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