Historique

Description

Batholite de Belleterre-Fugèreville 1 (nAfug1) : Tonalite et trondhjémite

Selon Goutier (1999a-b) et Beausoleil (2000a-d), cette unité est composée de tonalite et de trondhjémite. 

À l’extrémité NW, Imreh (1978) décrit une trondhjémite leucocrate gris clair à blanchâtre. La roche est équigranulaire. Les cristaux trapus de feldspath et de quartz sont plus abondants que ceux d’amphibole altérée en chlorite. Au microscope, le feldspath maclé et hypidiomorphe est fortement saussuritisé et altéré. Les amas de chlorite sont les seuls éléments ferromagnésiens de l’édifice cristallin. Le feldspath sodique est limpide, xénomorphe et globulaire. Il est associé à des grains de quartz xénomorphe de même taille. Les lamelles de biotite ou de phlogopite semblent interstitielles; elles sont rares et plus petites que les autres cristaux. Cette trondhjémite est entièrement dépourvue de feldspath potassique.

À l’extrémité SE, Kish (1971) décrit un granitoïde gris et à granulométrie grossière. La roche est gneissique et caractérisée par des filets de quartz bleuâtre à peu près parallèles. Les principaux constituants de la roche sont le quartz et le feldspath; les minéraux ferromagnésiens sont la biotite (6 à 15 %), l’épidote (3 à 7 %), la chlorite (4 à 8 %) et, dans quelques échantillons, la hornblende. En lame mince, on peut voir de la granulation autour des cristaux de feldspath. Quelques échantillons ressemblent à du gneiss œillé. Une altération considérable des minéraux est également observée : le plagioclase est séricitisé et des vestiges de macles polysynthétiques sont reconnaissables.

Dans la partie ouest, les données de forages (Van De Walle, 1974, 1976) indiquent que la roche est à grain grossier et plus ou moins tectonisée. Elle est constituée de 35 % de quartz, 45 % de feldspath altéré et 15 à 20 % de hornblende généralement chloritisée.

Dans la partie sud, le forage N°1 (Rive, 1979) décrit une trondhjémite à grain moyen à grossier, localement plus fin, contenant du quartz, du plagioclase verdâtre et de la biotite en lamelles empilées.

Batholite de Belleterre-Fugèreville 1a (nAfug1a) : Trondhjémite à hornblende et biotite

Batholite de Belleterre-Fugèreville 2 (nAfug2) : Tonalite et tonalite à biotite et épidote

Cette unité est composée de tonalite et de tonalite à biotite et épidote (Goutier, 1999c) visibles dans trois principales intrusions réparties dans les feuillets 31M03, 31M06 et 31M10. Sanschagrin (1980) décrit les deux intrusions méridionales comme une trondhjémite (feuillet 31M03) et un granite (feuillet 31M06). La roche est grise à rose et grossièrement grenue. Dans la trondhjémite, le feldspath potassique est totalement absent (Sanschagrin, 1980).

D’après les données de deux forages d’exploration (N°1 et N°2), Van De Walle (1970, 1977) décrit un granitoïde bréchifié plus ou moins altéré avec des veinules de quartz et de pyrite.

Le forage N°1 (Thibault, 1965) a permis de reconnaitre dans l’intrusion la plus au nord (feuillet 31M10) un granite gris (tonalite?) à biotite, de granulométrie moyenne, porphyroblastique et faiblement gneissique. La roche est constituée de ~10 % de biotite noire non altérée et de porphyroblastes de feldspath peu colorés, blanchâtres, xénomorphes à automorphes. Les plus gros feldspaths sont zonés.

Chagnon (1968) décrit lui aussi un granite gris (tonalite?) à biotite. La roche est gris pâle à moyen en cassure fraiche et gris foncé en surface altérée. Le grain est moyen à grossier. La roche exhibe une structure en partie gneissique, laquelle est soulignée par : le parallélisme des minéraux ferromagnésiens et leur tendance à être répartis en couches, la disposition quasi parallèle des grains allongés de plagioclase, et la ségrégation du quartz dans des couches bien définies. La roche est constituée essentiellement de plagioclase (60 %) et de quartz (27 %), avec un peu de biotite, de chlorite et d’épidote. Les minéraux accessoires sont la hornblende, l’apatite, le sphène, le microcline, l’oxyde de fer, l’allanite et le zircon. Le plagioclase forme des cristaux trapus ou des grains subanguleux, par endroits tellement plus gros que les autres minéraux que la roche prend un aspect porphyroïde. Le plagioclase est altéré en séricite ou en paragonite et épidote, généralement au centre ou en bordure des grains, mais parfois avec une répartition uniforme. Le quartz est en grains plus petits que ceux du plagioclase, mais généralement plus grossiers que ceux des minéraux ferromagnésiens. L’épidote forme des amas ou des agglomérations dans le plagioclase en couches concentriques alternativement pâles et foncées, et la distribution des produits d’altération dans quelques cristaux produit des zones dans le plagioclase à passage graduel.

Batholite de Belleterre-Fugèreville 2a (nAfug2a) : Tonalite bréchique

Sanschagrin (1980) identifie cette unité dans ses limites actuelles comme une trondhjémite bréchique. Selon Goutier et al. (1999), il s’agit d’une tonalite bréchique.

Épaisseur et distribution

Le Batholite de Belleterre-Fugèreville est localisé dans la partie sud de la Sous-province de Pontiac, principalement dans les feuillets 31M06-200-0101, 31M07-200-0101, la partie SW du feuillet 31M10 ainsi que dans le coin SW du feuillet 31M03-200-0201. Il présente une forme irrégulière composée de plusieurs massifs. Le massif principal est allongé E-W sur une distance de 21 km avant de disparaître, à l’ouest, sous les dépôts quaternaires et les formations protérozoïques et paléozoïques du Bassin du Témiscamingue (Rive, 1994).  

Datation

Un échantillon de tonalite du Batholite de Belleterre-Fugèreville a donné un âge de cristallisation néoarchéen (Machado et al., 1991).

Relations stratigraphiques

Dans sa partie SW, le Batholite de Belleterre-Fugèreville est bordé par un segment du Front de Grenville (Faille de Fabre) qui le sépare des orthogneiss trondjémitiques grenvilliens du Gneiss du Lac Bay. Au NE, le batholite est en contact avec le Batholite du Lac Devlin et le Pluton de Grassy. Selon Rive (1994), le Batholite de Belleterre-Fugèreville fait intrusion dans l’empilement de roches volcaniques du sillon de Belleterre-Baby et est recouvert en discordance par les sédiments protérozoïques, notamment par le conglomérat du Groupe de Cobalt dans lequel il se trouve en galets. Les contacts avec l’encaissant peuvent être nets et tranchés et, dans ce cas, plus ou moins sinueux ou jalonnés par des zones de brèche.

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

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