Dernière modification :
| Auteur(s) : | Harvie, 1911 |
| Âge : | Paléoprotérozoïque |
| Stratotype : | Aucun |
| Région type : | Région du lac Témiscamingue (rivière des Outaouais) (feuillets SNRC 31M05 E et 31M06 W) |
| Province géologique : | |
| Subdivision géologique : | Aucune |
| Lithologie : | Roches sédimentaires terrigènes |
| Catégorie : | Lithostratigraphique |
| Rang : | Groupe |
| Statut : | Formel |
| Usage : | Actif |
- Supergroupe de l’Huronien
- Groupe de Flack Lake(Ontario)
- Formation de Bar River (Ontario)
- Formation de Gordon Lake (Ontario)
- Groupe de Cobalt
- Groupe de Quirke Lake (Ontario)
- Formation de Serpent (Ontario)
- Formation d’Espanola (Ontario)
- Formation de Bruce (Ontario)
- Groupe de Hough Lake (Ontario)
- Formation de Mississagi (Ontario)
- Formation de Pecors (Ontario)
- Formation de Ramsay Lake (Ontario)
- Groupe de Elliot Lake (Ontario)
- Formation de McKim (Ontario)
- Formation de Matinenda (Ontario)
- Formation de Copper Cliff (Ontario)
- Formation de Stobie (Ontario)
- Formation de Elsie Mountain (Ontario)
- Groupe de Flack Lake(Ontario)
Historique
Dès le début des années 1910, Harvie (1911) introduit la « Série de Cobalt moyenne » dans la région de Saint-Édouard-de-Fabre (feuillets SNRC 31M03 NW et 31M06 SW) pour décrire des roches sédimentaires terrigènes d’âge protérozoïque. Cette série est alors stratigraphiquement située entre la « Série de Lorrain supérieure » et la « Série de Fabre inférieure ». Wilson (1918) regroupe toutes ces unités dans la « Série de Cobalt » et l’étend vers le nord, jusque dans le feuillet 32D03. Auger (1942, 1947) conserve cette appellation pour l’extrémité NW de l’unité. Les formations de Gowganda et de Lorrain sont plutôt utilisées dans les travaux de cartographie régionale de la Commission géologique du Canada (GSC, 1943). La « Série de Fabre » est à nouveau différenciée de la Série de Cobalt (formations de Gowganda et de Lorrain) dans la région de Saint-Édouard-de-Fabre, car elle est jugée plus vieille que cette dernière (Mauffette, 1951, 1953). Robert (1962) modifie le nom pour « Membre de Fabre » et l’associe à la base de la Formation de Gowganda, donc à la Série de Cobalt. Pendant ce temps, dans la portion nord de l’unité (feuillets 32D03 et 32D04), Dugas et Gilbert (1953, 1954a-b) et Dugas (1964, 1965) définissent différentes unités lithologiques informelles pour les roches sédimentaires de type huronien, sans toutefois les nommer. Dans la partie centre nord (feuillets 31M11 et 31M14), Chagnon (1963, 1968) conserve d’abord l’appellation « Série de Cobalt », puis la modifie pour Groupe de Cobalt.
Le terme Groupe de Cobalt et les unités apparentées sont conservés dans les travaux de cartographie et de compilation du Ministère (Sanschagrin, 1980; Richard et Sanschagrin, 1980; Goutier et al., 1999; Goutier, 1999a-b; Beausoleil, 1999, 2000a-d; Goutier et al., 2000a-b; Beausoleil et al., 2003a-c; Beausoleil et Bélanger, 2003a-b), sauf pour la Série/Membre de Fabre qui est dissocié(e) du Groupe de Cobalt. Cette unité est présumément associée à la Formation de Bruce, du Groupe de Quirke Lake, deux unités qui sont présentes uniquement du côté ontarien (Goutier et al., 1999; Goutier, 1999a-b; Beausoleil, 1999, 2000a-d). Richer-Laflèche et al. (2020) font une synthèse géologique et géochimique des roches sédimentaires du Groupe de Cobalt. Le Membre de Fabre est finalement réassigné à la Formation de Gowganda et au Groupe de Cobalt dans le cadre de la rédaction de cette fiche stratigraphique. Le nom fait référence à la municipalité de Cobalt située du côté ontarien, ~7 km à l’ouest du lac Témiscamingue (rivière des Outaouais) (feuillet 31M05) qui marque la frontière entre les deux provinces. Une synthèse du Groupe de Cobalt dans cette région est présentée par White et Sherlock (2018).
Description
Le Groupe de Cobalt marque le 3e cycle de sédimentation du Supergroupe de l’Huronien (Long, 2004; Richer-Laflèche et al., 2020). Ce cycle débute par la présence de tillites, de diamictites et de varves glaciaires (Howe et al., 2016) qui sont suivies par une sédimentation siliclastique devenant de plus en plus mature en remontant la stratigraphie (Young et al., 2001; Long, 2004). Au Québec, les roches sédimentaires du Groupe de Cobalt sont regroupées dans les formations de Gowganda (wacke, arkose, conglomérat polygénique et mudrock) et de Lorrain (arénite quartzitique et conglomérat polygénique).
Du grès et du siltstone du Groupe de Cobalt échantillonnés à des fins d’étude pétrographique proviennent d’affleurements de roches sédimentaires non déformées et montrant un litage subhorizontal (Richer-Laflèche et al., 2020). Ces roches ne montrent aucune foliation tectonique ni évidence de plissement à l’échelle des affleurements cartographiés. Le siltstone est immature (diamètre des grains généralement <50 µm) et contient principalement des grains de quartz monocristallin anguleux et des cristaux de feldspath. Des sphérules de chlorite sont localement observées dans la matrice. En fonction de la proportion de la matrice et de la nature des grains de quartz, de feldspath et des grains lithiques, les échantillons de grès ont été subdivisés en arkose ou en wacke quartzofeldspatique. L’arkose est caractérisée par une matrice peu abondante (<10 %) et par une forte proportion de grains de quartz monocristallin et de feldspaths (>35 %) de granulométrie moyenne. Du microcline est également observé.
Le wacke quartzitique (ou quartzofeldspatique) est caractérisé par une granulométrie moyenne à grossière et une texture empâtée reliée à la présence d’une abondante matrice riche en illite (et possiblement séricite) avec, localement, de la muscovite plus grossière (Richer-Laflèche et al., 2020). La matrice de ces roches ne contient généralement pas de carbonates. Les grains consistent principalement en quartz monocristallin à extinction ondulante. Le quartz polycristallin représente <5 % de la roche et les feldspaths, si présents (<10 %), sont très altérés. La forte proportion de grains de quartz suggère un enrichissement des constituants stables (quartz) par rapport aux constituants instables (feldspaths et grains lithiques). La nature très altérée des grains de feldspath et l’abondante matrice riche en illite (et possiblement séricite) suggèrent des conditions d’intempérisme chimique relativement élevées dans la région source à l’époque de sédimentation de ces grès. Ce constat est intéressant sachant que la Formation de Gowganda, qui marque la base du Groupe de Cobalt, est associée à la plus importante période glaciaire du Paléoprotérozoïque. Enfin, la nature subanguleuse et la faible sphéricité des grains de quartz ainsi que l’importante matrice suggèrent une faible distance de transport et donc un fractionnement granulodensitométrique limité.
Les grès du Groupe de Cobalt semblent provenir d’une source de composition intermédiaire à mafique pour ce qui est des roches sédimentaires immatures et d’une source intermédiaire à granitique (felsique) pour ce qui est du grès mature (Richer-Laflèche et al., 2020). Le conglomérat montre une composition dominée par un pôle basaltique. Cependant, la dispersion des données géochimiques montre que le conglomérat possède également une composante de fragments de dérivation felsique (granite). Ceci est par ailleurs démontré par l’observation de clastes granitiques en affleurement. L’absence d’enrichissement en hafnium (Hf), normalement associé à l’accumulation de zircon dans les sédiments, suggère fortement que les grès sont de type monocyclique et ne contiennent pas de composantes recyclées. La nature monocyclique des roches sédimentaires du Groupe de Cobalt est compatible avec une sédimentation arkosique de sources proximales.
Épaisseur et distribution
Le Groupe de Cobalt affleure en bordure du lac Témiscamingue (rivière des Outaouais) et plus à l’est, dans les régions de Saint-Édouard-de-Fabre, de Lorrainville, de Ville-Marie, de Duhamel-Ouest et de Saint-Bruno-de-Guigues (Richer-Laflèche et al., 2020) (feuillets SQRC 31M03-200-0101-0201, 31M05-200-0202, 31M06 W, 31M11-200-0101, 31M12-200-0102, 31M13 E, 31M14 NW, 32D03 et 32D04 W). Au sud, il s’étend sur ~40 km selon une orientation NNW-SSE et 35 km selon une orientation NNE-SSW pour une largeur maximale d’une quinzaine de kilomètres à la jonction des deux « branches ». La partie nord est accolée à la frontière avec l’Ontario et consiste, du côté québécois, en une bande de 1 à 5 km de largeur en forme d’équerre qui s’étend sur ~22 km selon une orientation N-S et 29,5 km selon une orientation E-W. L’unité s’étire vers le NNE en deux endroits (sur 2 et 6 km) au niveau de la zone « charnière ». Enfin, une occurrence de quelques kilomètres s’observe une douzaine de kilomètres au sud de la bande principale.
Datation
Aucune.
Relations stratigraphiques
Le Groupe de Cobalt repose en discordance sur les unités (néo)archéennes (Sanschagrin, 1980), soit du sud au nord, le Batholite de Belleterre-Fugèreville, la Formation d’Angliers, le Groupe de Baby, le Groupe de Pontiac, le Batholite du Réservoir Decelles, le Gneiss d’Opasatica, le Groupe de Timiskaming et le Groupe de Blake River. Il est surmonté des roches ordoviciennes du Groupe de Liskeard. Au sud, il est coupé par les Intrusions de Nipissing (Richer-Laflèche et al., 2020).
Paléontologie
Pas de fossiles rapportés.
Références
Publications accessibles dans SIGÉOM Examine
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Autres publications
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Citation suggérée
Ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF). Groupe de Cobalt. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-du-sud/groupe-de-cobalt [cité le jour mois année].
Collaborateurs
Première publication | Céline Dupuis, géo., Ph. D. celine.dupuis@mrnf.gouv.qc.ca (rédaction) Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. (coordination); Charles St-Hilaire, géo., M. Sc. (lecture critique et révision linguistique). |