Historique

Description

Le Batholite de Rémigny est principalement formé de granodiorite (unité nArmg1), localement porphyroïde (unité nArmg2) et, en moindre proportion, de trondhjémite (unité nArmg3).

Batholite de Rémigny 1 (nArmg1) : Granodiorite

L’unité nArmg1 est constituée de granodiorite (Imreh, 1978; Rive, 1994; Goutier 1999b-d; Goutier et al., 2000a-b; Beausoleil, 2000b). La roche est invariablement gris rosâtre et contient du feldspath potassique et du quartz en proportions variables (Imreh, 1978; Rive, 1994). Bien que Rive (1994) ait décrit une phase de monzodiorite quartzifère, les faibles tendances vers le champ tonalitique ou vers le champ monzodioritique (appauvrissement local en feldspath potassique ou en quartz) ne justifient pas leur différenciation en carte (Imreh, 1978). La granulométrie est moyenne (3 à 5 mm) et la texture grenue, équigranulaire, avec une tendance à l’automorphisme du feldspath. Les enclaves de roche métasédimentaire et d’amphibolite sont communes (Rive, 1994). 

Outre le quartz et le microcline, la roche contient du plagioclase et des proportions variables de hornblende verte, de biotite et de chlorite (Imreh, 1978; Rive, 1994). Les minéraux accessoires sont l’épidote, l’apatite, la titanite et la magnétite. En lame mince, le plagioclase est altéré, généralement finement épidotisé, et montre des macles polysynthétiques bien reconnaissables (Imreh, 1978). Le microcline est généralement plus frais. De la perthite et, par endroits, du feldspath sodique limpide, localement zoné et associé au quartz sont également observés. Des reliques de pyroxène apparaissent localement dans les cœurs de hornblende verte. Une amphibole pâle (de type ouralite) peut également être observée.

Batholite de Rémigny 2 (nArmg2) : Granodiorite porphyroïde

La granodiorite de l’unité nArmg2 ne diffère de la granodiorite de l’unité nArmg1 que par sa texture porphyroïde (Imreh, 1978).

Batholite de Rémigny 3 (nArmg3) : Trondhjémite

L’unité nArmg3 est constituée de trondhjémite leucocrate gris pâle à blanchâtre présentant une texture macroscopique équante (Imreh, 1978; Goutier, 1999c, Beausoleil, 2000b). La roche est homogène et composée principalement de cristaux trapus de feldspath et de quartz avec une proportion moindre d’amphibole chloritisée (Imreh, 1978). En lame mince, le feldspath maclé et hypidiomorphe est fortement saussuritisé, alors que le feldspath sodique, limpide, xénomorphe et globulaire est associé à des grains de quartz xénomorphe de même taille. Le feldspath potassique est absent. Les taches de chlorite sont les seuls éléments ferromagnésiens de l’assemblage minéralogique. Les lamelles de biotite ou de phlogopite, relativement rares et de plus petite dimension que les autres cristaux, semblent interstitielles.

Épaisseur et distribution

Le Batholite de Rémigny est localisé dans la partie SW de la Sous-province de Pontiac. Il est formé d’un massif principal et de plusieurs massifs secondaires. Le massif principal s’étend de façon continue selon un axe N-S du feuillet 31M06-200-0202 au centre nord du feuillet 31M11, soit une distance de >30 km pour une largeur E-W continue maximale de ~12 km au nord. Le batholite s’étend de façon discontinue et irrégulière vers le SW (feuillet 31M06-200-0101), vers l’ouest (feuillet 31M11 W) et, principalement, vers le NW, le nord et le NE (feuillet 31M11 N et 31M14). 

Datation

La datation Pb-Pb de granodiorite (dont l’affleurement 2020-JG-4016) a donné des âges de cristallisation très semblables de 2679 Ma et 2679,3 ±4 Ma (Machado et al., 1991; Godet et al., 2023) ainsi que des âges d’héritage proches, entre 2682 et 2686 Ma (Machado et al., 1991). Une syénite quartzifère en enclave dans le Batholite du Réservoir Decelles, qui appartiendrait au Batholite de Rémigny, a livré un âge de cristallisation similaire de 2679,7 ±0,8 Ma, associé à la mise en place du Batholite de Rémigny (Mortensen et Card, 1993).

Relations stratigraphiques

Le Batholite de Rémigny est une intrusion composite (Rive, 1994) dont les faciès porphyrique et équant de la granodiorite (nAred2 et nAred1) sont intimement imbriqués les uns dans les autres et ne sont pas séparés de la trondhjémite grise (nArmg3) (Imreh, 1978). Le batholite coupe les roches gneissiques du Massif du Lac des Quinze, les roches métasédimentaires du Groupe de Pontiac et les roches (méta)volcaniques et (méta)volcanoclastiques du Groupe de Baby et de la Formation d’Angliers (Rive, 1994). Les contacts avec les roches métasédimentaires sont essentiellement sécants (dykes, filons). Les minéraux de ces roches encaissantes présentent une recristallisation discrète observée seulement sur quelques centimètres d’épaisseur. Les unités de granodiorite (nArmg1 et nArmg2) contiennent communément des enclaves bien identifiables de la série métavolcanique, particulièrement dans la partie est du canton de Baby (Imreh, 1978). Le Batholite de Rémigny est coupé par le Batholite du Réservoir Decelles (Rive, 1994). Finalement, il est coupé par des dykes de diabase protérozoïques, orientés NE-SW à ENE-WSW, ainsi que par des Dykes de Biscotasing et des dykes de diabase mésoprotérozoïques, orientés NW-SE, non différenciés.

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

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