La Suite de Wahemen a été introduite par Talla Takam et al. (en préparation) pour décrire des intrusions non déformées de granite à patine blanche à rosée, à grain moyen à grossier, localement pegmatitique et pauvre en minéraux mafiques. Ces intrusions granitiques sont répertoriées dans la région du lac Léran (Talla Takam et al., en préparation), de l’île Bohier (Beauchamp et al., 2018) et du lac Cadieux (Beauchamp, 2020).

Le granite de la Suite de Wahemen est massif, homogène, hétérogranulaire et non magnétique. Cette unité présente une très faible susceptibilité magnétique sur la carte du champ magnétique total résiduel. Il est leucocrate et très pauvre en minéraux ferromagnésiens (<3 %). Les contacts granulométriques sont graduels et diffus, passant de grain moyen et grossier à pegmatitique. Le granite de la Suite de Wahemen contient du quartz, du plagioclase, du feldspath potassique, de la muscovite, de la biotite moyennement chloritisée et des traces de grenat, de tourmaline, de chlorite, de béryl, et d’apatite. Des amas centimétriques de spodumène (20 à 30 %) sont également présents à l’affleurement 18-SG-7072. Le grenat est microgrenu et arrondi (1 à 5 mm). Il est soit distribué de façon homogène au sein du granite, soit aligné et préférentiellement associé aux micas. Le rubanement est d’origine magmatique et se traduit par l’alternance de niveaux centimétriques à décimétriques à grain moyen sous forme de rubans riches en grenat (1 à 3 %), en muscovite et en tourmaline (<3 %). À plusieurs endroits, le granite présente des structures graphiques bien développées qui témoignent de la cristallisation simultanée du quartz et du feldspath alcalin. Des structures micrographiques, perthitiques et de la microcline pœcilitique contenant de la muscovite ont été observées en lame mince. Les niveaux pegmatitiques sont d’épaisseur décimétrique à métrique et contiennent des amas en rosette et des baguettes de muscovite et de biotite.

La Suite de Wahemen est une lithologie cible pour les minéralisations en Li, en Be et en Ta (zone minéralisée Éch. S894341). Au Québec, les principales minéralisations de lithium sont concentrées en Abitibi et dans la région d’Eeyou Istchee Baie-James; ces minéralisations correspondent à des pegmatites granitiques coupant des roches encaissantes d’âge archéen. Dans la plupart des cas, il s’agit de pegmatite et de granitoïdes hyperalumineux (de type S), comme dans le cas de la Suite de Wahemen.