Historique

Description

Complexe de Wettigo 1a (mAwti1a) : métatexite dérivée de roche tonalitique à dioritique, contenant 20 % à 50 % de mobilisat

La sous-unité mAwti1a a est observée à l’ouest et au sud du lac de l’Échancrure, en bordure du Complexe de Champion. La métatexite est dérivée de la fusion partielle d’un ensemble de roches tonalitiques à dioritiques, foliées à gneissiques, et renferme 20 % à 50 % de mobilisat. Le paléosome est fortement déformé et magnétique. La diorite migmatitisée est riche en minéraux ferromagnésiens (50 % de hornblende, 10 % de biotite), fortement déformée et très magnétique. Les roches tonalitiques migmatitisées contiennent jusqu’à 30 % d’enclaves gris verdâtre de diorite foliée et magnétique, dont les dimensions varient de centimétriques à métriques, et localement décimétriques. 

Le mobilisat est de composition charnockitique, hétérogranulaire, hétérogène, et contient typiquement des schlierens de hornblende-biotite. Il se présente sous la forme d’amas ou de rubans leucocrates subparallèles aux plans de foliation. Par endroits, le mobilisat est également caractérisé par la présence de quartz bleuté et d’orthopyroxène, ce qui indique des conditions de mise en place à haute température au faciès métamorphique des granulites. Des radeaux ou des enclaves de diorite sont régulièrement observés dans la métatexite. Cette dernière montre communément une structure agmatitique caractérisée par la présence de mobilisat granitique qui englobe des fragments subanguleux de diorite à bordures franches ou diffuses.

Dans la sous-unité mAwti1a, des bandes de métatexite dérivée de la fusion partielle d’une amphibolite rubanée d’origine inconnue sont observées en bordure des dômes de gneiss tonalitique (mAwti1). L’orthopyroxène, le clinopyroxène et le grenat sont communs, aussi bien dans l’amphibolite ayant subi la fusion partielle que dans le mobilisat. La roche est également caractérisée par la présence d’enclaves et de radeaux d’amphibolite rubanée dans le néosome.  

Complexe de Wettigo 1b (mAwti1b) : diatexite dérivée de roche tonalitique à dioritique, contenant 50 % à 90 % de mobilisat et 10 % à 30 % d’enclaves de tonalite ou de diorite

La sous-unité mAwti1b a été reconnue à l’est du lac Naquiperdu (feuillet 32N06). Elle est constituée de diatexite dérivée de la fusion partielle des unités gneissiques de l’unité mAwti1. Dans cette unité, le paléosome est principalement de composition dioritique, quoique localement tonalitique. Le mobilisat constitue 50 % à 90 % de la diatexite et est similaire au mobilisat de la métatexite de l’unité mAwti1a. Il est formé de leucosome in situ ou ségrégué, hétérogranulaire et à schlierens de hornblende-biotite. Il contient typiquement 10 % de fragments de roche mafique centimétriques riches en hornblende (5 à 10 %) et en pyroxène (orthopyroxène et clinopyroxène; 5 %). Le mobilisat contient jusqu’à 30 % d’enclaves partiellement assimilées et de restites qui renferment jusqu’à 40 % de hornblende, 10 % de clinopyroxène et un peu de biotite.

Des fragments subarrondis de diorite foliée ou des enclaves d’amphibolite rubanée dérivée de diorite flottent dans le mobilisat riche en hornblende, ce qui définit une structure en radeau. La structure agmatitique, très répandue au sein de l’unité mAwti1b, est attribuable à la présence des fragments de diorite rubanée flottant dans le leucosome hétérogranulaire riche en hornblende. La structure nébulitique, également très commune, est caractérisée par la présence de reliques d’enclaves de diorite ayant subi de la fusion partielle et infiltrées de leucosome diffus, lesquelles sont englobées dans le mobilisat hétérogranulaire.

Complexe de Wettigo 2 (mAwti2) : granodiorite à pyroxène et hornblende

L’unité mAwti2 est constituée de granodiorite à pyroxène et hornblende. La roche est fortement magnétique et présente une granulométrie moyenne à grossière et un niveau de déformation modéré à intense. La granodiorite est caractérisée par la présence de fragments ou de porphyroclastes de hornblende (jusqu’à 10 %), étroitement associés à la biotite et orientés parallèlement aux plans de la foliation, ainsi que par l’omniprésence de pyroxène (orthopyroxène et clinopyroxène; 1 à 5 %). Par endroits, la granodiorite s’apparente à un mobilisat ségrégué, où le néosome ressemble à la diatexite de la sous-unité mAwti1b. L’unité mAwti2 est également caractérisée par la présence de nombreuses enclaves riches en amphibole, représentant probablement des restites de diorite ou d’amphibolite assimilées par la granodiorite.

Complexe de Wettigo 2a (mAwti2a) : granodiorite à biotite et hornblende

Cette unité est constituée de granodiorite à biotite-hornblende ± magnétite, à grain moyen à grossier, homogène, faiblement foliée et légèrement à fortement magnétique. Des injections de granite à biotite ± magnétite hétérogranulaire (à grain moyen, grossier à pegmatitique) et hématitisé forment jusqu’à 40 % de cette unité. La roche est rose grisâtre à localement rosâtre en surface altérée, et rose brunâtre en cassure fraiche. Elle contient généralement 10 % de biotite, 2 % à 10 % de hornblende et 1 % à 2 % de magnétite. L’unité mAwti2a renferme jusqu’à 5 % d’enclaves centimétriques à métriques d’amphibolite, lesquelles contiennent jusqu’à 50 % de hornblende.

Complexe de Wettigo 3 (mAwti3) : tonalite et granodiorite à pyroxène et hornblende

L’unité mAwti3 est formée de tonalite blanchâtre à rosé moyen clair en surface altérée et gris blanchâtre moyen en surface fraiche. La roche est à grain moyen, foliée, hétérogranulaire et généralement magnétique. Elle contient 15 % à 20 % de hornblende, 10 % de biotite, 1 % de magnétite et 1 % de clinopyroxène. Elle présente des amas riches en hornblende et en biotite à plusieurs endroits. La tonalite contient couramment des enclaves centimétriques (jusqu’à 10 %) de diorite ou de diorite quartzifère finement à moyennement grenue, foliée et homogène. Ces enclaves sont gris moyen en surface altérée et contiennent 40 % de hornblende et 5 % de clinopyroxène. Cette unité montre par endroits des niveaux de tonalite gneissique (jusqu’à 4 %). Des enclaves centimétriques d’amphibolite (1 %) sont observées par endroits. Celles-ci sont vert foncé en surface altérée, gris verdâtre en cassure fraiche, massives et à grain moyen.

La granodiorite est beige moyen clair en surface altérée, rose blanchâtre moyen en surface fraiche, à grain moyen, foliée, hétérogène et légèrement magnétique. Elle contient 15 % de hornblende, 5 % de biotite et 1 % de magnétite. Elle renferme également de nombreux amas de hornblende et de magnétite. Il est commun d’observer des enclaves de diorite (10 %) gris-beige moyen clair en surface altérée, à grain moyen, foliée et homogène.

On note aussi localement d’importants niveaux ou enclaves (5 à 20 %) décamétriques de tonalite à biotite à grain fin à moyen, foliée, localement gneissique et rubanée.

Épaisseur et distribution

La majorité des dômes du Complexe de Wettigo ont une longueur de 3 km à 12 km et une largeur de 0,5 km à 5 km. Ceux-ci sont concentrés dans les feuillets 32N05 à 32N08, 32O12 et 32O14. Ils sont allongés dans l’axe E-W, en plus d’être associés au Complexe de Rupert.

Datation

Le Complexe de Wettigo n’a pas été daté directement. L’âge mésoarachéen des gneiss tonalitiques (mAwti1) qui le composent est estimé à partir des âges des tonalites gneissiques du Complexe de Champion (2815,8 ±3 Ma; David, 2020) et du Pluton du Lac Rodayer (2820 +6/-3 Ma; Davis et al., 1994), localisées respectivement au nord et au sud des dômes plutoniques assignés au Complexe de Wettigo.

Relations stratigraphiques

Le Complexe de Wettigo forme le socle mésorachéen sur lequel se sont déposées les roches surpracrustales du Complexe de Rupert. La foliation subhorizontale observée dans le Complexe de Wettigo appuie l’interprétation selon laquelle il s’agit de dômes exposés dans des fenêtres au cœur d’anticlinaux. De plus, le Complexe de Wettigo est coupé par les pegmatites blanches à muscovite-grenat de la Suite de Mezières, les granites roses à biotite ± magnétite de la Suite de Masayuqui et par des dykes de diabase protérozoïques appartenant aux Dykes du Lac Esprit, et aux essaims de dykes de Matachewan et de Senneterre.

Paléontologie

 Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

Autres publications

Citation suggérée

Collaborateurs