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Complexe de Rupert
Étiquette stratigraphique : [narc]ru
Symbole cartographique : nAru
 

Première publication : 14 novembre 2017
Dernière modification : 19 janvier 2024

 

 

Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.
 
nAru5 Diatextite dérivée de paragneiss, contenant 50 à 90 % de mobilisat et 10 à 30 % d’enclaves de paragneiss
nAru4 Métatexite dérivée de paragneiss, contenant 20 à 50 % de mobilisat; injections de granite à biotite ± grenat
nAru3 Paragneiss migmatitisé, contenant 10 à 20 % de mobilisat; injections de granite à biotite ± grenat
nAru2 Paragneiss à biotite-hornblende ± grenat, contenant <10 % de mobilisat
nAru1 Amphibolite dérivée de basalte; niveaux de tuf intermédiaire à felsique amphibolitisé localement
 
Auteur(s) :

Bandyayera et Daoudene, 2018

Âge : Néoarchéen
Stratotype : Aucun
Région type : Région du lac Mezières (feuillet SNRC 32N06)
Province géologique : Province du Supérieur
Subdivision géologique : Sous-province de Nemiscau
Lithologie : Roches métasédimentaires et migmatitiques
Catégorie : Lithodémique
Rang : Complexe
Statut : Formel
Usage : Actif

 

 

Historique

Les premières descriptions de ces lithologies proviennent des travaux de Remick (1963) et Gillain (1965). Le nom de « Groupe de Rupert » a été introduit au début des années 2000 lors des travaux de compilation dans le Système d’information géominière (SIGÉOM) pour décrire l’ensemble des roches métasédimentaires de la Sous-province de Nemiscau. Bandyayera et Daoudene (2018, 2019) ont formalisé cette unité et l’ont renommée « Complexe de Rupert » en raison de la nature variée (métamorphique et ignée) de cet ensemble. Considérant que la ceinture du lac des Montagnes ne fait plus partie du Nemiscau (Pedreira Pérez et al., 2019; Pedreira Pérez et al., 2020; Bandyayera et al., 2022), les roches sédimentaires du Complexe de Rupert localisées dans cette ceinture ont été réassignées à la Formation de Voirdye (Bandyayera et Caron-Côté, 2019). Cette formation se distingue par l’omniprésence de structures primaires sédimentaires, l’abondance des roches sédimentaires à assemblages de minéraux métamorphiques (p. ex. biotite-sillimanite-cordiérite) et la rareté des roches sédimentaires migmatitisés (<1 % de cette unité). À l’opposé, le Complexe de Rupert est formé à 95 % de migmatites (diatexite et métatexite) et les assemblages de minéraux métamorphiques tels que ceux à sillimanite-cordiérite des paragneiss migmatitisés sont généralement absents.

 

Description

Le Complexe de Rupert comprend cinq unités : 1) amphibolite dérivée de basalte, avec présence locale de niveaux de tuf intermédiaire à felsique amphibolitisé (nAru1); 2) paragneiss à biotite et hornblende ± grenat, contenant <10 % de mobilisat (nAru2); 3) paragneiss à biotite et hornblende migmatitisé, contenant 10 à 20 % de mobilisat (nAru3); 4) métatexite dérivée de paragneiss, contenant de 20 à 50 % de mobilisat (nAru4); et 5) diatextite dérivée de paragneiss, contenant 50 à 90 % de mobilisat (nAru5).

 

Complexe de Rupert 1 (nAru1) : amphibolite dérivée de basalte; niveaux de tuf intermédiaire à felsique amphibolitisé localement

L’unité nAru1 est formée de lambeaux d’amphibolite gris foncé en surface altérée et en cassure fraiche, moyennement à grossièrement grenue, granoblastique, fortement foliée à rubanée. Les structures volcaniques primaires sont rarement préservées, quoique dans l’étroite bande d’amphibolite localisée entre les zones de cisaillement de Rupert et de l’Échancrure, on observe par endroits du basalte coussiné très déformé. La structure rubanée est caractérisée par une réorganisation tectonométamorphique de l’amphibolite, suivie d’une séparation en bandes plus ou moins riches en hornblende. L’amphibolite est constituée de cristaux noirs allongés de hornblende (55 à 65 %), entourés de plagioclase séricitisé de composition An25 (25 à 40 %) et de quartz métamorphique. L’épidote et la biotite sont omniprésentes. Les minéraux accessoires sont représentés par l’apatite et la titanite.

Les bandes d’amphibolite sont observées au contact avec les gneiss du Complexe de Wettigo ou en enclaves dans les migmatites du Complexe de Rupert.

 

Complexe de Rupert 2 (nAru2) : paragneiss à biotite-hornblende ± grenat, contenant <10 % de mobilisat

L’unité nAru2 se compose de paragneiss à biotite-hornblende ± grenat gris moyen en cassure fraiche et gris brunâtre légèrement rouillé en surface altérée. Le protolithe est généralement un wacke, et localement des arkoses, qui ont subi un faible recyclage sédimentaire (Heron, 1988). La roche moyennement grenue présente une structure granoblastique, pœciloblastiques à lépidoblastique. La biotite (5 à 30 %) et la hornblende (2 à 10 %) forment jusqu’à 40 % de la roche. Les paillettes noires de biotite disséminée donnent à la roche un aspect poivre et sel. En lame mince, les feuillets de biotite sont subautomorphes à xénomorphes, de couleur marron-orange, et très riches en inclusions de zircon. Le grenat (2 à 15 %) rose ou rouge se présente sous la forme de pœciloblastes ou de porphyroblastes millimétriques à centimétriques, xénomorphes ou amiboïdes, à inclusions de biotite et de quartz. Les aluminosilicates (sillimanite et cordiérite) sont plutôt rares et sont généralement concentrés dans des niveaux spécifiques, probablement plus pélitiques.

L’orthopyroxène est uniquement observé dans les paragneiss de la bande fortement magnétique localisée au sud de la Zone de cisaillement de la Rivière Rupert (ZCRR). Il se présente en grains xénomorphes, intensément fracturés et altérés. La tourmaline, l’apatite et le zircon sont des minéraux accessoires communs dans les paragneiss.

Par endroits, l’unité nAru2 renferme jusqu’à 10 % de mobilisat granitique ou tonalitique sous la forme de ségrégations concordantes à la foliation ou d’amas de granite pegmatitique blanc. Les ségrégations millimétriques à centimétriques, localement décimétriques sont discontinues, plissées ou boudinées. Le mobilisat se présente également comme des veines ou des veinules leucocrates discontinues injectées parallèlement à la foliation dans le paragneiss. Ces injections forment des plis ptygmatitiques à trace axiale parallèle à la foliation. Le mobilisat est généralement bordé de lisérés riches en biotite et contient de la biotite (≤5 %) et, localement, du grenat (≤5 %).

L’unité nAru2 contient par endroits des niveaux métriques de paragneiss migmatitisé qui contient de 10 à 20 % de mobilisat. Le rubanement migmatitique est concordant à la foliation régionale.

D’un point de vue géochimique, le protolite de l’ensemble des paragneiss bien préservés de l’unité nAru2 est un grauwacke. Ce dernier est dérivé de l’érosion de roches intrusives felsiques de composition tonalitique à granodioritique. Les faibles rapports Zr/Sc suggèrent que ces roches n’ont pas subi de recyclage sédimentaire.

 

Complexe de Rupert 3 (nAru3) : paragneiss migmatitisé, contenant 10 à 20 % de mobilisat; injections de granite à biotite ± grenat 

L’unité nAru3 est formée de paragneiss migmatitisé contenant de 10 à 20 % de mobilisat. Dans la partie centrale de la région du lac Mezières (feuillet 32N06), au sud de la rivière Rupert, elle représente une unité kilométrique en contact de faille ou possiblement en discordance avec les roches volcaniques de la Formation de Peat. L’unité nAru2 se compose d’une alternance de bancs rectilignes d’épaisseur métrique à décamétrique de paragneiss à biotite ± grenat caractérisés par des laminations parallèles et des niveaux de métatexite. Les injections et les ségrégations de mobilisat sont essentiellement parallèles à la foliation.

Le paragneiss présente une structure granolépidoblastique et une surface altérée poivre et sel. Il contient 10 à 25 % de biotite et 1 à 10 % de hornblende. Des niveaux de paragneiss non migmatitisés comptent 5 à 10 % de grenat, quoique d’autres plus migmatitisés peuvent en contenir jusqu’à 15 %. Le grenat est présent à l’intérieur du mobilisat, au contact du mobilisat et du mélanosome ou dans les lisérés de biotite en bordure du mobilisat. Dans ce cas, les porphyroblastes de grenat peuvent atteindre une taille centimétrique. Le mobilisat contient généralement 1 à 5 % de grenat, une proportion qui grimpe jusqu’à 15 % par endroits.

Le degré de fusion partielle des paragneiss est très hétérogène et peut varier d’un affleurement à l’autre. Ce phénomène se manifeste par la présence de taches diffuses de leucosome réparties dans la roche, d’amas ou de poches de leucosome hétérogranulaire et de ségrégations leucocrates de mobilisat à lisérés de biotite. Le leucosome se caractérise également par l’omniprésence des schlierens de biotite.

L’unité nAru3 comporte également des injections métriques à décamétriques de composition granitique, lesquelles sont concordantes aux plans de foliation. Le granite montre généralement une foliation magmatique et une structure graphique. Il contient 1 à 3 % de grenat, 1 à 5 % de biotite et 1 à 3 % de tourmaline. Le contact avec le paragneiss est très irrégulier, hétérogranulaire et enrichi en biotite.

 

Complexe de Rupert 4 (nAru4) : métatexite dérivée de paragneiss, contenant 20 à 50 % de mobilisat; injections de granite à biotite ± grenat 

L’unité nAru4 se distingue essentiellement de l’unité nAru2 par une proportion plus élevée de mobilisat (20 à 50 %) dans la migmatite. Il s’agit d’une métatexite à biotite-grenat ± orthopyroxène à structure nébulitique ou stromatique. La biotite représente de 10 à 30 % de la roche, le grenat de 1 à 20 %, et l’orthopyroxène <5 %. La métatexite est typiquement composée de paragneiss gris brunâtre à grain moyen, folié, lité et magnétique (le paléosome) et de 30 % de mobilisat granitique beige pâle, à grain moyen à grossier, associé à des schlierens de biotite. Le mobilisat se présente généralement sous la forme de lentilles ou de rubans concordants à subconcordants de granite blanc hétérogranulaire, moyennement à grossièrement grenu ou localement pegmatitique. Les schlierens de biotite sont disposés parallèlement aux plans de la foliation dans l’encaissant. Le rubanement stromatique est caractérisé par une alternance de niveaux centimétriques de paragneiss ayant subi une fusion partielle avec des rubans boudinés de leucosome bordés de lisérés de biotite. Certains affleurements de métatexite montrent des niveaux de paragneiss migmatitisés contenant 10 à 20 % de mobilisat qui alternent avec des niveaux n’ayant subi aucune ou peu de fusion partielle (paléosome), et où le rubanement de composition est préservé. Dans le leucosome à grain moyen, le plagioclase et le quartz ont une forme amiboïde et certains grains de quartz montrent une structure en échiquier.

Dans la partie sud de la région des lacs Nemiscau et Mezières, au sud de la Zone de cisaillement de l’Échancrure, l’unité nAru4 forme des bandes kilométriques fortement magnétiques au sein d’une séquence de diatextite (nAru4). Dans cette zone, les deux unités (nAru3 et nAru4) sont caractérisées par l’omniprésence de l’orthopyroxène et du grenat dans le mobilisat granitique, le paragneiss fusionné et les niveaux de paragneiss (paléosome). Il convient de noter que, même dans ce domaine au faciès des granulites où le processus de fusion partielle est le plus avancé dans la région, on observe encore des bandes décamétriques de paragneiss présentant des structures primaires bien préservées.

 

Complexe de Rupert 5 (nAru5) : diatextite dérivée de paragneiss, contenant 50 à 90 % de mobilisat et 10 à 30 % d’enclaves de paragneiss

L’unité de diatexite dérivée de paragneiss (nAru5) constitue jusqu’à 60 % de la superficie du Complexe de Rupert. Elle se présente sous la forme de bandes allongées kilométriques de migmatite contenant 50 à 90 % de mobilisat. Les structures antérieures à la fusion partielle ne sont généralement plus visibles dans le néosome, et ont été remplacées par de nouvelles structures de fluage associées au processus dynamique d’anatexie (Sawyer, 2008).

La diatexite est une roche généralement hétérogène à structure nébulitique ou stromatique. Dans l’ensemble, la roche se compose de quartz, de plagioclase, de feldspath potassique et de 10 à 30 % de minéraux ferromagnésiens comprenant la biotite rougeâtre et l’orthopyroxène, ce qui indique une mise en place dans des conditions de hautes températures du faciès des granulites.

La structure stromatique est très commune. Elle correspond à un rubanement migmatitique caractérisé par une alternance de rubans millimétriques à centimétriques de mobilisat à schlierens de biotite et de rubans de paragneiss variablement migmatitisé. Il est possible que la foliation marquée par l’alignement des schlierens soit le résultat d’un écoulement magmatique dans la diatexite (Sawyer, 2008). Le rubanement migmatitique discontinu et l’hétérogénéité de la diatexite sont intrinsèquement associés à la présence d’enclaves fortement assimilées de paragneiss allongées parallèlement à la foliation régionale. On observe un changement graduel de granulométrie entre le paragneiss partiellement fondu et la partie centrale des niveaux de mobilisat, passant de moyennement à grossièrement grenu.

La diatextite est caractérisée par la présence de nombreux schlierens de biotite (jusqu’à 30 %) sous la forme de petits feuillets millimétriques disséminés qui représentent par endroits des vestiges du paragneiss fusionné. La biotite constitue également des amas centimétriques dans le mobilisat. Ce minéral représente le constituant principal du mélanosome et forme des lisérés au contact entre le mobilisat et les niveaux de mélanosome. En lame mince, la biotite se présente sous la forme de feuillets subautomorphes à xénomorphes, marron-orange ou brunâtre, localement intensément chloritisés et contenant <1 % d’inclusions de zircon. Les grains de quartz montrent communément une structure en échiquier.

Le grenat constitue jusqu’à 15 % du mode de la roche, mais sa distribution est très inégale d’un affleurement ou même d’un niveau à l’autre. En général, la taille du grenat augmente au fur et à mesure qu’on passe du mélanosome au mobilisat, pour atteindre 2 cm par endroits. En lame mince, le grenat se présente sous la forme de grains xénomorphes ou en amas arrondis, de taille très régulière, disséminés, trapus, fracturés, légèrement rosés. L’orthopyroxène et le grenat se présentent généralement sous la forme de cristaux pœcilitiques localement centimétriques. Le clinopyroxène a été observé dans les niveaux à enclaves mafiques localisés entre les zones de cisaillement de l’Échancrure et de Naquiperdu (feuillets 32N06 et 32N07).   

Le mobilisat est composé de leucosome in situ et d’injections leucocrates. Ces roches de composition granitique à localement tonalitique sont hétérogranulaires (granulométrie moyenne, grossière à pegmatitique) et contiennent de la biotite ± grenat ± orthopyroxène. Elles sont blanc rosâtre à gris pâle en surface altérée et beige à blanc rosâtre en cassure fraiche. Le mobilisat renferme des poches à granulométrie grossière à pegmatitique, des schlierens de biotite et des restites de paragneiss non fusionné. Le contact très irrégulier entre le mobilisat et le paléosome montre généralement une bordure de réaction métasomatique riche en biotite ± muscovite ± hornblende.   

La diatexite renferme de 10 à 30 % de paragneiss sous la forme d’enclaves centimétriques à décamétriques ou de rubans centimétriques à décimétriques faiblement à moyennement fusionnés. Le paragneiss est à grain moyen, folié, gris brunâtre en surface altérée et gris moyen en surface fraiche. Il contient jusqu’à 30 % de biotite et 15 % de grenat. Dans les enclaves de paragneiss, le mobilisat est formé de traînées de leucosome, de rubans discontinus, irréguliers, boudinés ou plissés. Le paragneiss est également fortement imprégné de leucosome en petits amas millimétriques à centimétriques. Ces enclaves sont généralement étirées et présentent communément des structures associées à des phases de déformation antérieures à leur incorporation dans la masse de diatexite. Les structures planaires sont discordantes par rapport à la foliation de la diatexite encaissante. Les enclaves ressemblent par endroits à des radeaux qui flottaient dans le magma anatectique. Le paléosome est localement observé au milieu de la diatexite porphyrique sous la forme de radeaux, ou au sein de la diatexite rubanée sous la forme de lentilles subparallèles au rubanement migmatitique. Certaines enclaves décrites comme étant du paléosome contiennent jusqu’à 2 % de poches de leucosome diffus. En plus des enclaves de paragneiss omniprésentes, la diatexite contient localement des enclaves d’amphibolite et de diorite.

Par endroits, la diatexite est caractérisée par une structure porphyroïde marquée par la présence de 10 à 20 % de phénocristaux blancs idiomorphes à subidiomorphes de feldspath potassique de 1 à 3 cm d’arête, disséminés dans le paragneiss fondu ou baignant dans une matrice granitique riche en biotite. Dans les roches à structure porphyroïde, les feuillets de biotite forment des amas qui comblent les espaces entre les phénocristaux de microcline, de plagioclase ou de quartz. Certains phénocristaux de feldspath potassique montrent une structure myrmékitique. Plusieurs grains de quartz possèdent une structure en échiquier. L’apatite est en quantité assez importante (5 %) dans la roche et elle forme des prismes trapus.

Dans le secteur situé entre les zones de cisaillement de l’Échancrure et de Naquiperdu (feuillets 32M08, 32N05, 32N06 et 32N07) à l’est, et entre celles de Rupert et de Naquiperdu, l’unité nAru5 forme des bandes kilométriques continues, orientées E-W, étroitement associées à des zones de susceptibilité magnétique très élevée.

Dans ces bandes, la diatexite présente généralement l’assemblage biotite-orthopyroxène ± clinopyroxène ± grenat ± magnétite. Cet assemblage est observé dans le mobilisat granitique (charnockitique) ségrégué, dans le paléosome et dans le néosome. L’orthopyroxène est altéré en un mélange de serpentine, d’amphibole et d’oxydes de fer. Les cristaux de pyroxène, de grenat et de magnétite sont généralement de taille millimétrique, mais peuvent être centimétriques dans le mobilisat. 

 

Épaisseur et distribution

Le Complexe de Rupert représente l’unité principale de la Sous-province de Nemiscau. Il s’étend en direction E-W sur ≥200 km de longueur et mesure de 10 km à 80 km de largeur. La diatexite (nAru5) représente ≥60 % de la superficie de cette unité. La métatexite de l’unité nAru4, la seconde en importance, constitue jusqu’à 30 % du Rupert. Les autres unités, nAru3 et nAru2, couvrent respectivement 9 % et 1 % de la surface du Rupert.

Datation

Une datation U-Pb sur zircons a été réalisée sur un échantillon de diatexite provenant de l’unité nAru5 (affleurement 2017-DB-1050), localisé aux environs de la rivière à la Marte, au SW de la région du lac de La Sicotière (feuillet 32N08; David, 2020). L’âge de cristallisation de 2688,3 ±4,7 Ma est interprété comme étant l’âge de la mise en place de la diatexite, et par conséquent l’âge de la migmatitisation des roches métasédimentaires du Nemiscau, contemporaine au pic métamorphique régional. L’âge de dépôt des sédiments du Nemiscau est donc supérieur à 2688 Ma. Un âge de cristallisation de 2672 ±2 Ma a été également obtenu pour un échantillon de granite à biotite qui coupe l’unité de diatexite nAru5 (Davis et al., 1995). La position de ce dernier échantillon est imprécise. Il se trouve dans une zone géologique de diatexite, et pourrait représenter un mobilisat ségrégué qui serait issu de la fusion partielle des roches métasédimentaires.

Unité Échantillon Système isotopique Minéral Âge de cristallisation (Ma) (+) (-) Référence(s)
nAru5 2017-DB-1050A U-Pb Zircon 2688,3 4,7 4,7 David, 2020
OP411 U-Pb

Zircon

2672 2 2 Davis et al., 1995

 

 

Relation(s) stratigraphique(s)

Le Complexe de Rupert constitue l’unité principale de la Sous-province de Nemiscau, laquelle est située entre les sous-provinces d’Opatica, au sud, et de La Grande, au nord. Le Complexe de Rupert est probablement en discordance sur le gneiss tonalitique du Complexe de Wettigo et la Formation de Peat. Cette discordance est toutefois oblitérée par différents épisodes de déformation et des failles. Des dômes de gneiss tonalitique et de granodiorite foliée, d’âge mésoarchéen à néoarchéen, constituent le socle sur lequel se sont déposées les roches métasédimentaires du Complexe de Rupert.

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

BANDYAYERA, D., CARON-CÔTÉ, E. 2019. Géologie de la région du lac des Montagnes, sous-provinces de La Grande, de Nemiscau et d’Opatica, Eeyou Istchee Baie-James, Québec, Canada. MERN. BG 2019-03, 1 plan.

BANDYAYERA, D., CARON-CÔTÉ, E., PEDREIRA, R. P., CÔTÉ-ROBERGE, M., CHARTIER-MONTREUIL, W. 2022. Synthèse géologique de la Sous-province de Nemiscau, Eeyou Istchee Baie-James, Québec, Canada. MERN; BG 2021-03, 1 plan.

BANDYAYERA, D., DAOUDENE, Y. 2018. Géologie de la région du lac Champion, sous-provinces de La Grande et de Nemiscau, à l’est de Waskaganish, Eeyou Istchee Baie-James, Québec, Canada. MERN. BG 2018-06, 2 plans.

BANDYAYERA, D., DAOUDENE, Y., 2019. Géologie de la région du lac Nemiscau, secteur ouest de la rivière Rupert (SNRC 32N06, 32N07 et 32N11). MERN; RG 2018-03, 58 pages, 1 plan.

DAVID, J. 2020. Datations U-Pb dans les provinces du Supérieur et de Churchill effectuées au GEOTOP en 2017-2018. GEOTOP, MERN. MB 2020-05, 29 pages.

GILLAIN, P.R. 1964. Rapport géologique sur la région du lac Naquiperdu, territoires de Mistassini et d’Abitibi. MRN. DP 178, 40 pages et 1 plan.

GILLAIN, P.R. 1965. Géologie de la région du lac Naquiperdu, territoires de Mistassini et d’Abitibi. MRN. RP 525, 15 pages et 1 plan. 

PEDREIRA PÉREZ, R., TREMBLAY, A., DAOUDENE, Y., BANDYAYERA, D. 2019. Étude structurale du secteur sud-est de la Sous-province de Nemiscau, Baie-James, Québec; résultats préliminaires. UQAM, MERN. MB 2019-07, 68 pages. 

PEDREIRA PÉREZ, R., TREMBLAY, A., DAOUDENE, Y., BANDYAYERA, D. 2020. Étude géochimique, structurale et géochronologique de la Sous-province de Nemiscau, Baie-James, Québec : implications quant à l’origine et l’évolution tectonique d’un domaine sédimentaire archéen. UQAM, MERN. MB 2020-07, 97 pages.

REMICK, J.H., 1963. Géologie de la région de Colomb-Chaboullié-Fabulet, territoire d’Abitibi. MRN; RP 514, 32 pages, 3 plans.

REMICK, J.H., 1963. Preliminary report, geology of Colomb-Chaboullié-Fabulet area, Abitibi Territory. MRN; RP 514(A), 27 pages, 3 plans.

 

Autres publications

DAVIS, W.J., MACHADO, N., GARIÉPY, C., SAWYER, E.W., BENN, K.,1995. U-Pb geochronology of the Opatica tonalite-gneiss belt and its relationship to the Abitibi greenstone belt, Superior Province, Quebec. Canadian Journal of Earth Sciences; volume 32, pages 113-127. doi.org/10.1139/e95-010

HERON, M.M., 1988. Geochemical classification of terrigenous sands and shales from core ou log data. Journal of Sedimentary Petrology, volume 85, pages 820-829. doi.org/10.1306/212F8E77-2B24-11D7-8648000102C1865D

PERCIVAL, J.A., SANBORN-BARRIE, M., SKULSKI, T., STOTT, G.M., HELMSTAEDT, H., WHITE, D.J., 2006. Tectonic evolution of the Western Superior Province from NATMAP and Lithoprobe studies. Canadian Journal of Earth Sciences; volume 43, pages 1085-1117. doi.org/10.1139/e06-062

SAWYER, E.W., 2008. Atlas of migmatites. The Canadian Mineralogist; Special Publication 9, 371 pages. doi.org/10.3749/canmin.46.5.1373

 

Citation suggérée

Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN). Complexe de Rupert. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-du-superieur/complexe-de-rupert [cité le jour mois année].

Collaborateurs

Première publication

Daniel Bandyayera, géo., Ph. D. daniel.bandyayera@mern.gouv.qc.ca (rédaction)

Marie-Andrée Vézina, géo. (coordination); Jean Goutier, géo., M. Sc. (lecture critique); Claude Dion, ing., M. Sc. (révision linguistique); Nathalie Bouchard (montage HTML). 

Révision(s)

Daniel Bandyayera, géo., Ph. D. (rédaction)

Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. (coordination); Abdelali Moukhsil, géo., Ph. D. (lecture critique); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique); André Tremblay (montage HTML).

 
14 novembre 2017