Auteur(s) | Vanier et Lafrance, 2020 |
Méthodologie | Défini à partir d’un levé géologique et des données géophysiques |
Appartenance | Province de Churchill / Orogène de l’Ungava / Domaine lithotectonique de Narsajuaq |
Mouvement principal | Ne s’applique pas |
Style de déformation | Zone homogène de structures subhorizontales |
Faciès métamorphique (faciès moyen lié à la déformation principale) | Amphibolites supérieur |
Historique et méthodologie
Cette fiche est issue de l’interprétation de cartes aéromagnétiques (Intissar et al., 2014) et d’informations recueillies à partir d’un levé géologique réalisé à l’été 2019 dans la région du lac Sirmiq (Vanier et Lafrance, 2020).
Limites et morphologie
Largeur (km) | 12 |
Longueur (km) | 15 |
Le Domaine structural de Kuuruq (DSkuu) occupe un espace de forme irrégulière lobée entre cinq domaines structuraux. Une zone de cisaillement inverse marque la frontière NW du Domaine structural de Kuuruq (DSkuu) avec celui des Sources (DSsou). Au NW, une zone de cisaillement sépare possiblement le DSrou du DSkuu. Au nord, le DSkuu partage une limite diffuse avec le Domaine structural de Siukkaq (DSsiu). À l’est, il se termine aux abords du Domaine structural d’Estre (DSest), où se trouve une zone de cisaillement senestre. Vers le sud, il est en contact graduel avec le Domaine structural d’Aküllirütaaluk (DSaku).
Unités stratigraphiques concernées
Les unités stratigraphiques occupant le DSkuu sont les complexes de Sainte-Hélène, d’Estre, de Pingasualuit et d’Erik Cove. La Suite de Kuugaq en fait également partie. L’ensemble de ces unités sont affectées pas la déformation principale du DSkuu.
Caractéristiques structurales
❯ Fabriques principales
Les fabriques dominantes dans le DSkuu sont une foliation et une linéation subhorizontales. Les mesures de foliation sont légèrement de direction NW. Quant aux linéations, elles se concentrent selon une orientation WNW-ESE. Ces fabriques sont répandues de manière homogène sur la majorité du DSkuu. Les roches felsiques sont foliées à gneissiques. Les foliations sont parallèles aux gneissosités aux endroits où la ségrégation minérale causée par le métamorphisme est plus importante. Certaines unités stratigraphiques présentes dans le DSkuu (p. ex. le Complexe de Sainte-Hélène) sont caractérisées par un rubanement de composition parallèle à la foliation. Le quartz est généralement étiré en lentilles millimétriques. Dans les roches intermédiaires ou mafiques, les amas de minéraux ferromagnésiens allongés soulignent une linéation minérale. Ces deux types de structure sont parallèles.
Fabrique principale | Type de fabrique | Direction (°) | Pendage (°) | Nombre de mesures | Commentaires |
Linéation Ln | Linéations d’étirement ou minérale | 107 | 02 | 44 |
❯ Autres fabriques
Non observé.
❯ Plis
Non observé.
❯ Relations de recoupement
Aucune.
❯ Cinématique
Une zone de cisaillement à pendage subhorizontal a été observée dans la partie NW du DSkuu (affleurements 19-MV-1053 et 19-MV-1055). Des roches mafiques à ultramafiques du Complexe de Pinguasualuit ont été mylonitisées sur des épaisseurs décimétriques à métriques. Des pœciloblastes de grenat et les ombres de pression associées définissent un mouvement normal vers l’est. Des structures de type C’ indiquent la même cinématique. Ce mouvement le long d’une structure subhorizontale (foliation à 300°/07° et linéation à 073°/05°) n’a pas été observé ailleurs dans le DSkuu ni dans le Domaine lithotectonique de Narsajuaq. Il est difficile d’inclure cette structure dans le schéma structural régional. Puisque cette structure d’épaisseur limitée à pendage aussi faible affleure de manière erratique sur le territoire vallonné, la zone de cisaillement n’est pas tracée en carte.
Type | Direction (°) (moy) | Pendage (°) (moy) | Plongée de la linéation dans le plan de la faille | Mouvement apparent | Indicateur cinématique | Commentaires |
Cisaillement régional | 300 | 07 | 47° | Senestre | Sigmoïde, structures C’ | Mouvement apparent défini avec le regard porté vers le sud; le mouvement est normal vers l’est. |
Style de la déformation
Le qualificatif homogène est employé pour définir le style structural du DSkuu puisque dans l’ensemble, l’orientation des structures et l’intensité de la déformation présentent peu de variation. Par endroits, le pendage subhorizontal des foliations cause un patron désorganisé non observé pour les structures linéaires, ces dernières étant constantes sur l’ensemble du domaine. Règle générale, le DSkuu est marqué par une foliation ou une gneissosité nette portant un étirement du quartz indiquant une déformation modérée. Des zones de déformation intense existent, mais sont peu répandues; il en va de même pour les endroits peu déformés.
La portion nord du DSkuu montre un style de déformation potentiellement différent. Les cartes aéromagnétiques indiquent des structures de forme concentrique qui ne sont pas tout à fait corroborées par les structures mesurées. Ces dernières sont plus désorganisées que dans le reste du domaine. Le patron général de cette zone peut être interprété comme formant grossièrement un bassin.
Caractéristiques métamorphiques
Les structures stromatiques présentes dans le DSkuu témoignent de la fusion partielle sous contraintes tectoniques. Ce rubanement migmatitique est parallèle aux mesures de foliation et de gneissosité, indiquant que la fusion partielle s’est produite durant la déformation principale du DSkuu. Ainsi, le degré minimal de métamorphisme est estimé au faciès supérieur des amphibolites.
Altérations
Ne s’applique pas.
Caractéristiques géophysiques
Les caractéristiques géophysiques du DSkuu sont variées. Au sud, on trouve de fortes anomalies positives associées au Complexe de Pingasualuit. Celles-ci dessinent des linéaments généralement WSW-ENE dont la visibilité s’atténue vers l’ouest. La portion centrale montre un patron homogène du champ magnétique résiduel qui varie graduellement d’est en ouest de faible à fort. L’extrémité nord du DSkuu est occupée par une anomalie positive circulaire entourée d’un anneau d’intensité moyenne. Des structures concentriques sont bien visibles sur les cartes du gradient vertical du champ magnétique résiduel et de l’angle tilt magnétique (Intissar et al., 2014).
Repères chronologiques
Aucune contrainte chronologique n’est disponible dans le DSkuu. La meilleure estimation pour la période de déformation principale est de postuler, comme pour les domaines adjacents de Routhier et de Siukkaq, qu’elle est concomitante avec l’événement de fusion partielle dans le Domaine lithotectonique de Narsajuaq, soit de 1880 Ma à 1806 Ma (Davis et Sutcliffe, 2019; Vanier et Lafrance, 2020).
Références
Publications accessibles dans SIGÉOM Examine
DAVIS, D W., SUTCLIFFE, C.N., 2018. U-Pb Geochronology of Zircon and Monazite by LA-ICPMS in Samples from Northern Quebec. University of Toronto. MB 2019-01, 113 pages.
INTISSAR, R., BENAHMED, S., D’AMOURS, I., 2014. Levé magnétique et spectrométrique aéroporté de la partie nord de l’Orogène de l’Ungava, Province de Churchill. MRN. DP 2014-03, 10 pages et 410 plans.
VANIER, M.-A., LAFRANCE, I., 2020. Géologie de la région du lac Sirmiq, Orogène de l’Ungava, Nunavik, Québec, Canada. MERN. BG 2020-02, 1 plan.
Citation suggérée
Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN). Domaine structural de Kuuruq. Lexique structural du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-structural/domaine-structural-de-kuuruq [cité le jour mois année].
Collaborateurs
Première publication |
Marc-Antoine Vanier, ing. jr, M. Sc. marc-antoine.vanier@mern.gouv.qc.ca; Isabelle Lafrance, géo. M. Sc. isabelle.lafrance@mern.gouv.qc.ca (rédaction) Ghyslain Roy, géo. (coordination); James Moorhead, géo. M. Sc. (lecture critique); Simon Auclair, géo. M. Sc. (révision linguistique); André Tremblay (montage HTML); Céline Dupuis, géo., Ph. D. (version anglaise). |