Hawley (1932) et Wilson (1962a, b, c) ont reconnu l’existence d’une syénite porphyroïde encaissée dans une masse de conglomérat et de grauwacke dans le canton de Beauchastel (feuillet SNRC 32D03), sans que celle-ci soit nommée. Le nom de « Syénite de Granada » est introduit formellement par Rive (1994) pour décrire une syénite porphyroïde mélanocrate. Les contours et les descriptions lithologiques sont repris ultérieurement par Goutier et al. (2003). Le nom de l’unité fait référence à la localité de Granada située dans la municipalité de Rouyn-Noranda, en Abitibi-Témiscamingue.  

La Syénite de Granada est cons­tituée de syénite porphyroïde (Hawley, 1932; Wilson, 1962; Rive, 1994). La roche est gris rosâtre en cassure fraîche et rosâtre en patine d’altération. La roche est de granulométrie fine à moyenne et massive. La syénite est composée principalement d’augite, d’apatite, d’amphibole, d’ilménite, de biotite, d’orthose, d’albite-oligoclase et de quartz. Les cristaux d’augite sont partiellement ouralitisés en leurs bordures. L’albite-oligoclase est nettement subordonnée au feldspath potassique et montre localement des cristaux altérés et obscurcis par l’épidote, le carbonate et la séricite. Les phénocristaux d’orthose mélanocrate perthitique mesurent jusqu’à 20 mm de longueur sur 10 mm de largeur. Ils sont zonés avec un cœur de teinte gris sombre et des bordures gris clair. Ceux-ci contiennent des petits cristaux d’albite-oligoclase. Ces phénocristaux sont enserrés dans une matrice à grain moyen à fin (1 à 2 mm) constituée de biotite chloritisée par endroits, du feldspath, du quartz, de l’épidote, des carbonates et de la magnétite. La syénite est fortement déformée et montre localement de nombreuses évidences de cisaillement (Wilson, 1962; Rive, 1994).

La minéralisation aurifère documentée antérieurement à la mine Granada consiste en des veines de quartz mésothermales achéennes encaissées dans les roches sédimentaires du Groupe de Timiskaming et dans les dykes porphyriques de nature syénitique. Une série de dykes de porphyres feldspathiques de composition syénitique, minéralisés en pyrite et/ou arsénopyrite finement disséminées est également observée. Ce gîte filonien mésothermal contrôlé par la structure se trouve le long de la prolifique Faille de Cadillac, où d’importantes quantités d’or ont déjà été extraites (Hawley, 1932; Wilson, 1962c; Guay, 2012).