Historique

Description

La Suite de Salleneuve a une susceptibilité magnétique élevée qui peut être suivie du lac Bienville jusqu’à la baie James (Pelletier, 2008; Simard et Lafrance, 2011a). Elle est divisée en deux unités informelles : 1) une unité de monzodiorite quartzifère à texture porphyroïde (nAsln1); et 2) une unité de granodiorite et monzodiorite quartzifère (nAsln2).

Suite de Salleneuve 1 (nAsln1) : monzodiorite quartzifère porphyroïde

L’unité nAsln1 est formée de monzodiorite quartzifère à hornblende. La roche est homogène et de granulométrie moyenne à grossière. Elle est constituée majoritairement de feldspath plagioclase, auquel s’ajoute 10 à 25 % de feldspath potassique et 5 à 15 % de quartz (Simard et Lafrance, 2011a). Localement, la teneur en quartz est de <5 %, ce qui donne une composition monzodioritique à la roche. L’unité est généralement foliée, bien que localement massive, et est principalement définie par sa texture porphyroïde. Elle présente 10 à 20 % de phénocristaux de feldspath potassique et de plagioclase bien distribués de 0,5 à 3 cm de longueur. L’unité exhibe une texture mouchetée causée par la présence de 15 à 25 % d’amas millimétriques à centimétriques de minéraux ferromagnésiens constitués de gros cristaux de hornblende verte, et d’une proportion moindre de feuillets de biotite verdâtre ou brunâtre plus ou moins chloritisée. De petits grains de minéraux opaques et des cristaux xénomorphes de sphène sont généralement accolés à ces amas ferromagnésiens.

Suite de Salleneuve 2 (nAsln2) : granodiorite et monzodiorite quartzifère homogènes

L’unité nAsln2 est très semblable à l’unité nAsln1 en composition, mais ne présente pas de structure porphyroïde (Simard et Lafrance, 2011a). Elle se compose de monzodiorite quartzifère et de granodiorite à hornblende homogènes, gris blanchâtre ou gris rosâtre. De granulométrie moyenne à grossière, l’unité est généralement foliée, mais localement massive. Sans être porphyroïde, elle peut contenir 1 à 8 % de phénocristaux de feldspath potassique de 1 à 4 cm de longueur; ceux-ci sont distribués de façon hétérogène. L’unité renferme 10 à 25 % d’amas millimétriques à centimétriques de minéraux ferromagnésiens noirâtres, généralement allongés dans la foliation, ce qui donne un aspect moucheté à la roche. Ces amas sont constitués de gros cristaux de hornblende verte et d’une proportion égale ou moindre de biotite verdâtre ou brunâtre plus ou moins chloritisée. De petits grains de minéraux opaques et de sphène xénomorphes y sont communément associés.

Suite de Salleneuve 2a (nAsln2a) : granodiorite et monzodiorite quartzifère hétérogènes

L’unité nAsln2a est caractérisée par une composition hétérogène liée à un mélange de phases de monzodiorite, de granodiorite, de tonalite et localement de granite produisant un rubanement irrégulier, ondulant et discontinu (Simard et Lafrance, 2011a). L’ensemble donne un aspect de diatexite hétérogène à l’unité; les textures de fluage observées suggèrent un mélange des différents types de roche dans un état semi-solide. L’unité contient également un nombre important d’enclaves d’origine diverse.

Épaisseur et distribution

La Suite de Salleneuve suit le contact E-W des sous-provinces de Minto et de La Grande à partir du lac Bienville jusqu’à la baie James, correspondant au sud du Domaine de Bienville. Elle est localisée dans les feuillets 33I et 33J, de même que dans la partie nord des feuillets 33E, 33F et 33G ainsi que dans la partie sud du feuillet 33K. La Suite de Salleneuve mesure ainsi près de 450 km de longueur sur ~50 km de largeur. D’autres bandes kilométriques discontinues sont dispersées sur une cinquantaine de kilomètres plus au nord. L’unité informelle nAsln2 compte pour >50 % de la superficie de la suite (le Pluton de Radisson compte pour 40 %). L’unité nAsln2a se trouve exclusivement aux environs du lac Vincelotte.

Datation

Une datation isotopique a été réalisée sur un échantillon de monzodiorite quartzifère porphyroïde (affleurement 2010-MP-1228) de la Suite de Salleneuve, donnant un âge de 2696,8 Ma. Cet âge particulièrement jeune ne s’accorde pas avec l’âge relatif de la Suite de Salleneuve déduit à partir d’observations en affleurement (cf. infra). L’échantillon analysé pourrait donc provenir de la Suite de Maurel (2707 à 2686 Ma) (David et al., 2009; Simard, 2008; Simard et al., 2009; Simard et Lafrance, 2011b). La composition granodioritique et la texture porphyroïde de cette dernière la rendent similaire, bien que plus tardive, à la Suite de Salleneuve.

Relations stratigraphiques

La Suite de Salleneuve est située au contact entre les sous-provinces de Minto et de La Grande, sur toute la longueur du Domaine de Bienville. Ce contact est visible à l’est de la suite, où les phases intrusives potassiques de l’unité nAsnl2a se mélangent avec les tonalites hétérogènes (Acoa1a) de la Suite de Coates (2716 Ma) (David et al., 2011; Simard et Lafrance, 2011a). Ce phénomène indiquerait une mise en place contemporaine de la Suite de Salleneuve et de certaines phases tonalitiques de la Suite de Coates.

Plusieurs indicateurs de l’âge relatif de la Suite de Salleneuve sont observés en affleurement. Des enclaves de la Suite de Salleneuve sont visibles dans les roches intrusives des suites de Desbergères (2720 à 2710 Ma; Simard et al., 2008) et de Kinglet (2705 Ma; Ciesielski, 1998). La Suite de Salleneuve est coupée par des plutons et des dykes des suites tardives de Tramont et de Maurel. L’unité informelle nAsln2a renferme plusieurs enclaves d’origine multiple; on y reconnait ainsi des enclaves de gneiss de la Suite de Brésolles, de même que de paragneiss, de roches mafiques et ultramafiques appartenant probablement aux ceintures volcano-sédimentaires démembrées de la région, tels le Complexe de Laforge et le Groupe d’Aquilon.

Le Pluton de Radisson (2712 Ma; Mortensen et Ciesielski, 1987) est désormais considéré comme un lithodème de la Suite de Salleneuve, en raison de sa composition similaire, sa texture porphyroïde et le contact graduel entre les deux unités (Simard et Lafrance, 2011b).

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

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