Le Pluton de Val-St-Gilles a tout d’abord fait partie d’un important batholite de roches intrusives felsiques non nommé et non différencié (Joannes, 1918; Flaherty, 1939; Remick, 1964) qui incluait, entre autres, les plutons adjacents de Clive, de Rousseau, de Boivin, de Normétal, de Patten, de Paradis et de Mistaouac. Dans les régions du lac Pajegasque (feuillet 32E03-200-0101) et de Val-Saint-Gilles (feuillet 32D14-200-0202), Bogoch (1967, 1971) et Thibault (1970) décrivent respectivement de la granodiorite à biotite et du granite sodique à biotite qu’ils incluent dans le Batholite de Mistawac indifférencié. Le Pluton de Val-St-Gilles a été individualisé par Hocq (1990), bien que la limite nord avec le Pluton de Rousseau ait été placée plus au nord que celle d’aujourd’hui. Rive (1994) l’inclut dans le Pluton de Rousseau. Un peu au même moment, il est nommé, mais non décrit, par Lacroix et Sawyer (1995). La distribution actuelle apparaît dans les cartes de compilation géologique du Ministère (Beausoleil, 2000a-b; Beausoleil et Doucet, 1998, 2002a-c; Chabot et al., 2003) et la subdivision en deux phases distinctes dans la carte de compilation géologique au 1/250 000 de Beausoleil (2005). 

Le nom du pluton fait référence au village de Val-Saint-Gilles situé dans le coin NE du feuillet 32D14-200-0202.

Le Pluton de Val-St-Gilles comprend deux phases principales : une diorite ancienne (nAvsg1) et une trondhjémite-tonalite à biotite plus jeune (nAvsg2) (Beausoleil et Doucet, 2002c; Deschênes, 2012; Deschênes et al., 2015; Guemache, 2020).

Pluton de Val-St-Gilles 1 (nAvsg1) : Diorite

L’unité nAvsg est constituée de diorite. Elle est limitée à la bordure orientale du pluton.

Pluton de Val-St-Gilles 2 (nAvsg2) : Trondhjémite à biotite et tonalite à biotite

L’unité nAvsg2 comprend de la trondhjémite à biotite, de la tonalite à biotite (Beausoleil, 2000a-b, 2005; Beausoleil et Doucet, 1998, 2002a-c; Chabot et al., 2003; Deschênes, 2012; Deschênes et al., 2015), de la tonalite à enclaves de rhyolite et de la tonalite granophyrique (Guemache, 2020). La tonalite est mésocrate à leucocrate, tandis que la trondhjémite est plutôt leucocrate. La roche est grise à blanc gris en cassure fraiche, légèrement rouillée en surface altérée là où la biotite est plus abondante, de granulométrie généralement moyenne, mais variant de fine à grossière, et généralement foliée (Bogoch, 1967, 1971; Thibault, 1970). La roche contient généralement un peu plus de feldspath que de quartz (jusqu’à 60 % de feldspath). Le quartz est incolore, limpide, et le feldspath est bien cristallisé. Dans l’ensemble, le granite contient 3 à 12 % de biotite et une proportion moindre de hornblende. Près du contact avec le basalte et l’andésite du Groupe de Gale à l’ouest, la roche est amphibolitisée, le quartz est moins abondant et la bordure du pluton contient des xénolithes de roche volcanique fortement altérée. La roche est généralement foliée, cette foliation étant soulignée par l’alignement de la biotite (Bogoch, 1967, 1971).

En lame mince, la roche est composée de 34 à 47 % de plagioclase, de <4 à 22 % de microcline microperthitique, de 35 à 51 % de quartz en grains équants à extinction roulante, de <1 à 16 % de biotite et de 4 % de hornblende Thibault (1970). Le plagioclase (oligoclase à albite) est en cristaux trapus en général finement maclés, communément zonés et modérément saussuritisés. Le microcline microperthitique est en fins grains anguleux inaltérés, interstitiels et à peu près équidimensionnels. La biotite brune est généralement en amas de fines paillettes déchiquetées uniformément répartis, ainsi qu’en larges lamelles communément échancrées et en passoire. Elle est d’autant plus abondante qu’il y a moins de microcline. Les minéraux suivants peuvent être en inclusions dans la biotite ou lui être associés : le sphène, avec ou sans ilménite, l’épidote, la zoïsite, le zircon, l’apatite, le quartz, très peu d’oxydes de fer opaques, quelques aiguilles de rutile et le grenat partiellement entouré d’une couronne de chlorite. La biotite peut être totalement remplacée par la chlorite (6 à 20 %), particulièrement dans la partie méridionale du pluton. Dans ce cas, la roche peut être colorée en rouge par la présence d’hématite (~0,5 %). La biotite peut également être remplacée par de la muscovite (~15 %) en grosses paillettes (5 à 8 mm) et en feuillets (Bogoch, 1967, 1971).

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