English
 
Suite plutonique de Saint-Méthode
Étiquette stratigraphique : [mpro]stm
Symbole cartographique : mPstm
 

Première publication : 23 octobre 2020
Dernière modification : 9 février 2021

 

 

Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.
 
Aucune
 
Auteur(s) :
Moukhsil et El Bourki, 2020
Âge :
Mésoprotérozoïque 
Stratotype :
Localité type près de la ville de Normandin. Affleurement de référence 19-AM-42, situé à 3,5 km au NE de la ville de Normandin, en bordure de la route 169
Région type :
Saguenay–Lac-Saint-Jean (feuillet SNRC 32A15)
Province géologique :
Subdivision géologique :
Lithologie :Roches plutoniques felsiques, intermédiaires et mafiques
Catégorie :
Lithodémique
Rang :
Suite
Statut :Formel
Usage :Actif

 

 

 

Historique

La Suite plutonique de Saint-Méthode a été définie par Moukhsil et El Bourki (2020) lors des travaux de cartographie du secteur de Normandin–Roberval–Saint-Félicien, dans la région de Saguenay–Lac-Saint-Jean (feuillets 32A09, 32A10, 32A15 et 32A16). Auparavant, Morfin et al. (2015) n’avaient pas individualisé cette suite sur leur carte géologique des feuillets 32A09 et 32A10, bien que celle-ci soit très magnétique et facilement identifiable sur les cartes aéromagnétiques (Intissar et Benahmed, 2015).

Description

La Suite plutonique de Saint-Méthode correspond à un large batholite polyphasé constitué principalement de granite à feldspath alcalin, de mangérite et de syénite quartzifère. Elle regroupe également une proportion mineure de gabbronorite, de syénite à hypersthène et d’enclaves de paragneiss du Complexe de Barrois.

Le granite à feldspath alcalin est folié et de teinte rose saumon en surfaces fraîche et altérée. Il est à grain moyen à grossier et se compose de microcline, de quartz à extinction roulante en grosse plage, de biotite localement chloritisée, de titanite, et de proportions moindres d’orthopyroxène et de minéraux accessoires (zircon, épidote, apatite). Quelques affleurements de ce faciès montrent une structure porphyrique à feldspath potassique de 1 à 2 cm d’épaisseur. En lame mince, le granite à feldspath alcalin contient localement des grains millimétriques de myrmékite, de la titanite avec des cœurs de minéraux opaques (magnétite), des cristaux de plagioclase séricitisés et quelques feldspaths potassiques perthitiques. En général, la structure du granite est magmatique; toutefois, en bordure de l’intrusion, le granite est déformé et montre des grains de quartz émiettés et étirés.

La mangérite est blanchâtre à grisâtre en patine d’altération et rosâtre à verdâtre en surface fraîche. Elle est constituée de quartz formant de larges plages à extinction ondulante, par endroits myrmékitique, de plagioclase séricitisé, de feldspath potassique à structure en treillis (microcline), de minéraux ferromagnésiens (orthopyroxène, clinopyroxène, hornblende verte et biotite) dont la disposition en amas allongés souligne la foliation, de minéraux opaques (magnétite et pyrrhotite) et de minéraux accessoires tels que l’apatite, le zircon et la titanite. Elle est surtout porphyrique à feldspath potassique, et quoique sa structure soit généralement magmatique, plusieurs affleurements montrent une déformation importante au niveau des failles et des zones de cisaillement.

La syénite quartzifère est grisâtre ou rose saumon en surfaces fraîche et altérée (affleurement 19-CD-10100), et à grain grossier. Elle est porphyrique à phénocristaux de feldspath potassique. Celui-ci est perthitique et, localement, maclé Carlsbad. Elle est constituée également de quartz formant de grandes plages à extinction ondulante, localement myrmékitique, d’une proportion moindre de plagioclase (séricitisé), de minéraux ferromagnésiens (hornblende verte et biotite), de minéraux opaques (magnétite) et de minéraux accessoires tels que l’apatite et le zircon. La syénite quartzifère contient des enclaves centimétriques de gabbronorite à grain fin. La syénite à hypersthène est de même composition que la syénite quartzifère, mais contient 5 à 8 % d’orthopyroxène. Sur le terrain, quelques affleurements montrent une syénite à structure coronitique avec l’hypersthène au centre, le clinopyroxène en bordure, ce dernier étant à son tour bordé de magnétite.

La gabbronorite affleure à plusieurs endroits de l’intrusion. Elle est noire en surface fraîche et noir rouille en patine d’altération. La roche est à grain fin, localement porphyrique à phénocristaux de plagioclase et foliée. Elle est constituée d’orthopyroxène, de clinopyroxène, d’amphibole, de plagioclase, de biotite et de magnétite. La gabbronorite contient également des xénocristaux de feldspath potassique issus de la syénite de cette même unité; l’affleurement 19-DJ-8136 montre d’ailleurs le mélange magmatique et le contact diffus entre les deux faciès. Ceci indique également que ces faciès sont probablement cogénétiques. Par endroits, on observe aussi des injections du faciès syénitique dans la gabbronorite.

Épaisseur et distribution

La Suite plutonique de Saint-Méthode est constituée d’un batholite polyphasé de ~32 km de longueur sur ~19 km de largeur (608 km2). Elle affleure surtout dans les feuillets 32A09 et 32A10. L’interprétation des cartes aéromagnétiques de la région (Intissar et Benahmed, 2015) a permis son extension vers le nord, dans les feuillets 32A15 et 32A16. 

Datation

L’âge de mise en place de la suite, soit 1021 ±15 Ma, obtenu sur un échantillon de mangérite (affleurement 2019-AM-0170), coïncide avec l’évènement magmatique du Grenville moyen (1050-1018 Ma; Gower et Krogh, 2002), qui correspond à un épaississement de la croûte durant la période collisionnelle grenvillienne (voir p. ex. Moukhsil et al., 2017).

UnitéNuméro d’échantillonSystème isotopiqueMinéralÂge de cristallisation (Ma)(+)(-)Référence(s)
mPstm2019-AM-0170A U-PbZircon10211515Papapavlou, 2020

Relation(s) stratigraphique(s)

La Suite plutonique de Saint-Méthode est en contact faillé avec la Suite intrusive de Sainte-Hedwidge, la Séquence supracrustale de Saint-Onge et le Complexe de Barrois.

Paléontologie

Ne s’applique pas. 

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

INTISSAR, R., BENAHMED, S. 2015. LEVE MAGNETIQUE AEROPORTE DANS LE SECTEUR OUEST DU LAC-ST-JEAN, PROVINCE DE GRENVILLE. MERN, GOLDAK AIRBORNE SURVEYS. DP 2015-06, 7 pages et 2 plans.

MORFIN, S., TREMBLAY, C., SOLGADI, F., MOUKHSIL, A., DAIGNEAULT, R. 2015. GEOLOGIE DE LA REGION DE CHAMBORD, ROBERVAL ET NOTRE-DAME-DE-LA-DORE (FEUILLETS SNRC 32A08, A09 ET A10) ET RECONNAISSANCE DES FEUILLETS 32A06, A07 ET A11. MERN, CERM. MB 2015-07, 69 pages et 5 plans.

MOUKHSIL, A., EL BOURKI, M. 2020. Géologie de la région de Normandin, Province de Grenville, région du Saguenay – Lac-Saint-Jean, Québec, Canada. MERN. BG 2020-01, 1 plan.

MOUKHSIL, A., SOLGADI, F., JANNIN, S., GERVAIS, F., CROWLEY, J L., AUGLAND, L E., INDARES, A., LETOURNEAU, M., DUNNING, G., CLARK, T., GOBEIL, A., OHNENSTETTER, D., LAMOTHE, D., INTISSAR, R., BENAHMED, S., GROULIER, P A., 2017. GEOLOGIE, POTENTIEL MINERAL ET CADRE GEODYNAMIQUE DES ROCHES DE LA REGION DU RESERVOIR DANIEL-JOHNSON (MANICOUAGAN), PARTIE CENTRALE DE LA PROVINCE DE GRENVILLE. MRN; MM 2017-01, 307 pages, 1 plan. 

PAPAPAVLOU, K., 2020. U-Pb geochronology report, Grenville 2019-2020. UQAM; MB 2020-09, 25 pages.

 

Autres publications

GOWER, C.F., KROGH, T.E. 2002. A U-Pb geochronological review of the Proterozoic history of the eastern Grenville Province. Canadian Journal of Earth Sciences, volume 39, pages 795-829. doi.org/10.1139/e01-090

 

 

Citation suggérée

Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN). Suite plutonique de Saint-Méthode. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-de-grenville/suite-plutonique-de-saint-methode [cité le jour mois année].

 

Collaborateurs

Première publication

Abdelali Moukhsil, géo., Ph. D. abdelali.moukhsil@mern.gouv.qc.ca; Mhamed El Bourki, géo. stag., M. Sc. A. mhamed.elbourki@mern.gouv.qc.ca (rédaction)

Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. (coordination); Fabien Solgadi, géo., Ph. D. (lecture critique); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique); Céline Dupuis, géo., Ph. D. (version anglaise); Ricardo Escobar Moran (montage HTML). 

 
23 octobre 2020