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Suite intrusive de Sainte-Hedwidge
Étiquette stratigraphique : [mpro]she
Symbole cartographique : mPshe

Première publication : 14 juin 2019
Dernière modification : 17 janvier 2020

 

 

Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.
 
mPshe2 Syénite quartzifère, mangérite, syénogranite, granite à feldspath alcalin, gabbronorite, gneiss granitique et enclaves de paragneiss
mPshe1 Monzodiorite quartzifère, jotunite, monzonite quartzifère, gabbronorite, quantités mineures de syénogranite et de monzogranite
 
Auteur :
Moukhsil et Daoudene, 2019
Âge :
Mésoprotérozoïque
Stratotype :
Affleurement de référence  18-AM-137 , situé en bordure de la route de Sainte-Hedwidge
Région type :
La localité type se trouve dans le village de Sainte-Hedwidge (nord du feuillet SNRC 32A08)
Province géologique :
Subdivision géologique :
Lithologie :Roches intrusive felsiques, intermédiaires, mafiques
Type :
Lithodémique
Rang :
Suite
Statut :Formel
Usage :Actif

 

 

Historique

La Suite intrusive de Sainte-Hedwidge a été définie par Moukhsil et Daoudene (2019) lors des travaux de cartographie du secteur sud-ouest du lac Saint-Jean (feuillet SNRC 32A08).

Description

La Suite intrusive de Sainte-Hedwidge est un batholite polyphasé dont la composition varie de la gabbronorite au granite, en passant par la syénitie. Elle est subdivisée en deux unités informelles, mPshe1 et mPshe2, de puissance kilométrique et très magnétiques. En effet, elles sont facilement identifiables sur les cartes aéromagnétiques (Intissar et Benahmed, 2015).

Suite intrusive de Sainte-Hedwidge 1 (mPshe 1) : Monzodiorite quartzifère, jotunite, monzonite quartzifère, gabbronorite, quantités mineures de syénogranite et de monzogranite

L’unité mPshe1 est formée de roches de composition intermédiaire (monzodiorite quartzifère, jotunite, monzonite quartzifère), mafique (gabbronorite) et felsique (syénogranite et monzogranite). La monzodiorite quartzifère est grisâtre en patine d’altération avec un aspect moucheté et gris-noir en surface fraiche. Elle est constituée de quartz à extinction ondulante, de plagioclase séricitisé à inclusions grisâtres (feldspath potassique), de minéraux ferromagnésiens (hornblende verte, biotite) dont la disposition en amas allongés soulignent la foliation et de minéraux accessoires tels que l’apatite, le zircon et la titanite. Cette lithologie est à grain grossier et localement porphyroclastique. La monzodiorite quartzifère contient aussi des enclaves centimétriques, foliées et plissées de gabbro à grain fin. La jotunite (monzodiorite à hypersthène) ressemble à la monzodiorite quartzifère en tout point, à l’exception que la première contient de l’hypersthène comptant pour 5 % de la roche. La monzonite quartzifère est beige-rose en patine d’altération et rose saumon en surface fraiche. Elle contient du feldspath potassique, du plagioclase, de la biotite et de la hornblende. Elle est foliée, porphyrique en feldspath potassique et localement porphyroclastique.

La gabbronorite est observée à plusieurs endroits dans l’intrusion et semble en injection dans les faciès intermédiaires de l’unité. Elle est massive et présente une structure ophitique à subophitique avec environ 55 % d’hornblende verte, 40 % de plagioclase séricitisé. Le reste de la roche est constitué de petits grains de grenat et de cristaux de biotite, laquelle montre une altération en chlorite et en épidote (pistachite).  En plusieurs localités, la gabbronorite présente de l’orthopyroxène.

Le syénogranite et le monzogranite qui représentent une faible proportion de cette intrusion affleurent localement sous la forme d’injections dans le reste des faciès de cette unité.

Suite intrusive de Sainte-Hedwidge 2 (mPshe 2) : Syénite quartzifère, mangérite, syénogranite, granite à feldspath alcalin, gabbronorite, gneiss granitique et enclaves de paragneis

L’unité mPshe2 est surtout constituée de syénite quartzifère, de mangérite, de syénogranite et de granite à feldspath alcalin. Quelques affleurements de cette unité sont formés de gabbronorite et rarement de gneiss granitique. Le syénogranite est de couleur rose-gris en patine d’altération et rose en surface fraiche. Il est massif et communément porphyrique en feldspaths potassique et plagioclase. Les phénocristaux ont une taille de 2 à 3 cm de longueur et forme environ 25 % de la roche. La syénite quartzifère et le granite à feldspath alcalin sont difficiles à distinguer sur le terrain, car la quantité de quartz varie à l’intérieur d’un affleurement et d’un affleurement à l’autre (6 à 25 %). Ils sont tous deux de teinte grisâtre à rose saumon en surface fraiche et porphyriques à phénocristaux de feldspath potassique rosâtre dispersés dans la roche.

La mangérite est à grain moyen à grossier, localement porphyrique à phénocristaux de feldspath potassique perthitique et montre une teinte verdâtre en surface fraiche. Elle est très magnétique (présence de magnétite), sa minéralogie se compose de quartz à extinction ondulante, d’orthopyroxène altéré, localement ouralitisé avec une bordure d’hornblende, du plagioclase séricitisé, de la biotite et des cristaux automorphes à subautomorphes d’épidote magmatique (affleurement typique 18-AM-81A). Les minéraux ferromagnésiens forment des amas qui contiennent des inclusions d’apatite en cristaux automorphes. Le syénogranite est à grain moyen à grossier, folié et il contient du quartz, du feldspath potassique, du plagioclase et de la hornblende. Le granite à feldspath alcalin est de teinte rose saumon en surfaces fraiche et altérée. Il est à grain fin à moyen et se compose de microcline, de quartz à extinction roulante en grosse plage, de biotite et de minéraux accessoires (zircon, épidote, apatite). La gabbronorite est à grain grossier, granoblastique et de même minéralogie que l’unité mPshe1, toutefois, il ne montre pas de structure ophitque. Le gneiss granitique est rubané avec une alternance de niveaux gris et de niveaux roses riches en feldspath potassique. Le gneiss granitique est observé généralement en bordure de l’intrusion et pourrait correspondre à un faciès métasédimentaire injecté par des dykes de composition granitique, le tout ayant été fortement transposé suite à une déformation importante. En effet, des lambeaux décamétriques de roches métasédimentaires (Complexe de Barrois) sont observés dans cette unité.

Épaisseur et distribution

Cette unité affleure dans le nord du feuillet 32A08. L’interprétation des cartes aéromagnétiques régionales indique son prolongement dans le feuillet 32A09 (Intissar et Benahmed, 2105). Elle a une orientation grossièrement N-S avec un axe long de 36 km et une largeur maximum de 14 km (centre de l’intrusion). L’unité mPshe2 est très magnétique et facilement identifiable sur les cartes aéromagnétiques, alors que seulement le centre de l’unité mPshe1 est magnétique.

Datation

Une datation sur l’échantillon 2018-AM-0137A a récemment été effectuée.

UnitéNuméro d’échantillonSystème isotopiqueMinéralÂge de cristallisation (Ma)(+)(-)Référence(s)
mPshe2018-AM-0137AU-PbZircon10173636Papapavlou, 2019

Relation(s) stratigraphique(s)

La Suite intrusive de Sainte-Hedwidge est en contact faillé avec la Suite de Travers et la Suite plutonique de Thaddé. Elle contient des lambeaux de paragneiss du Complexe de Barrois (mPboi4), en plus d’être injectée par des dykes centimétriques à métriques de diorite et de pegmatites de composition granitique à syénitique.

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans Sigéom Examine

INTISSAR, R., BENAHMED, S. 2015. LEVE MAGNETIQUE AEROPORTE DANS LE SECTEUR OUEST DU LAC-ST-JEAN, PROVINCE DE GRENVILLE. MERN, GOLDAK AIRBORNE SURVEYS. DP 2015-06, 7 pages et 2 plans.

MOUKHSIL, A., DAOUDENE, Y. 2019. Géologie de la région du lac des Commissaires, Province de Grenville, région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Québec, Canada. MERN. BG 2019-01.

PAPAPAVLOU, K. 2019. U-Pb geochronology report, Grenville 2018-2019. UQAM. MB 2019-11, 21 pages.

 

 

 

14 juin 2019