Dernière modification :
Auteur(s) : |
Hébert et al., 2009
|
Âge : |
Mésoprotérozoïque
|
Stratotype : |
Lac aux Grandes Pointes (localité type). Affleurements de référence 90-RG-11147 et 92-AB-4052
|
Région type : |
Canton de Saint-Onge (feuillet SNRC 22E04)
|
Province géologique : | |
Subdivision géologique : | |
Lithologie : | Roches métasédimentaires |
Catégorie : |
Lithodémique
|
Rang : |
Lithodème
|
Statut : | Formel |
Usage : | Actif |
Aucune
Historique
Hébert (1989) a découvert des zones minéralisées en wollastonite dans le secteur du lac aux Grandes Pointes dans la région du lac Saint-Jean (feuillet 22E04). Suite à cette découverte, le Ministère a programmé des projets de cartographie dans cette région. Au SW du feuillet 22E04, Gervais (1993) a réalisé une cartographie à l’échelle 1:50 000; il a notamment identifié, entre autres, cinq lambeaux de roche métasédimentaire qu’il a associés au Supergroupe de Grenville (Wynne-Edwards, 1972). Lors de la compilation géologique du feuillet 22E04 (dans Hébert et al., 2009, carte hors-texte), l’auteur a nommé ces roches métasédimentaires « Séquence supracrustale de Saint-Onge ». Gervais (1993) a subdivisé ces roches supracrustales en cinq unités informelles, reprises par Hébert et al. (2009). Les travaux de Moukhsil et El Bourki (2020) ont permis d’identifier quatre de ces unités dans la région de Normandin (feuillets 32A16 et 32A09).
Description
Les roches de la Séquence supracrustale de Saint-Onge sont composées de paragneiss quartzofeldspathique, de marbre, de roches calcosilicatées et de quartzite. Selon les données géochimiques (Moukhsil et El Bourki, 2020), le marbre varie de calcitique à dolomitique.
Séquence supracrustale de Saint-Onge 1 (mPong1) : Skarn à wollastonite avec roches calcosilicatées et un peu de marbre
L’unité mPong1 correspond à un skarn à wollastonite qui forme une zone plurikilométrique interstratifiée dans du marbre et des roches calcosilicatées de la séquence supracrustale dans le secteur du lac aux Grandes Pointes. Gervais (1993) mentionne que de très minces niveaux de skarn à wollastonite ont aussi été observés dans le secteur des lacs Savard et des Cyprès (feuillet 22E04). Le skarn à wollastonite est grisâtre et homogène. Il contient en moyenne 30 % de wollastonite (Hébert et Jacob, 1995) et présente un rubanement tectonométamorphique généralement plissé et souligné par l’alternance de rubans de wollastonite et de diopside (1 à 3 cm d’épaisseur). Les rubans de diopside contiennent un peu de wollastonite, de plagioclase calcique, de feldspath potassique et de quartz. Les minéraux accessoires dans le skarn sont la calcite, le grenat, la titanite, la pyrite et le zircon.
Les roches calcosilicatées de cette unité sont grises à gris verdâtre et contiennent du diopside, du quartz, de la calcite, du plagioclase calcique, de la scapolite et de la pyrite. Localement, il y a présence de niveaux enrichis en diopside (jusqu’à 90 % de la roche) dans ces niveaux calcosilicatés. Les minéraux accessoires sont le grenat, feldspath potassique, phlogopite, épidote, biotite, hornblende, titanite, tourmaline et zircon.
Le marbre de cette unité est moins abondant et contient jusqu’à 25 % de diopside, ce qui confère une couleur grise à noirâtre à la roche. Les minéraux accessoires sont la phlogopite, la biotite, la hornblende, le plagioclase, la scapolite, la titanite et le grenat. Un important gisement de wollastonite et quelques petites zones minéralisées en zinc se trouvent dans cette unité.
Séquence supracrustale de Saint-Onge 2 (mPong2) : Roches calcosilicatées, marbre, paragneiss et quartzite
Les roches calcosilicatées de cette unité affleurent sur des superficies très considérables dans le feuillet 22E04, alors qu’elles sont moins présentes dans la région de Normandin. Ce sont des roches de couleur rouille ou chamois et de composition variée, selon les proportions de quartz et de feldspath (Gervais, 1993). Le minéral calcosilicaté dominant est le diopside (jusqu’à 90 % de la roche). Les roches calcosilicatées alternent avec des niveaux de quelques mètres d’épaisseur de paragneiss calcosilicaté ou de paragneiss quartzofeldspathique à grenat. Par endroits, elles sont accompagnées de marbre avec ou sans olivine et de niveaux millimétriques à centimétriques de quartzite impur. Le marbre est blanchâtre à grisâtre, à grain grossier et contient des paillettes de graphite (<1 % de la roche). Les niveaux de quartzite contiennent également des traces de graphite. Localement, le marbre et les niveaux de quartzite présentent une déformation importante avec des plis isoclinaux (affleurement 19-AM-180).
Séquence supracrustale de Saint-Onge 3 (mPong3) : Marbre et roches calcosilicatées
Cette unité est constituée d’un assemblage de marbre et de roches calcosilicatées et regroupe deux sous-unités : mPong3a et mPong3b. Le point qui différencie ces deux sous-unités est la proportion en olivine dans le marbre.
Séquence supracrustale de Saint-Onge 3a (mPong3a) : Marbre avec ou sans olivine et roches calcosilicatées
Le marbre de cette unité est généralement blanc en surface fraîche et grisâtre en surface altérée. Constitué à ~95 % de calcite et d’un peu de quartz, il est de granulométrie moyenne à fine et forme des bancs d’épaisseur métrique. Localement, il peut renfermer 25 à 30 % d’olivine dans des niveaux grisâtres. Dans le cas où l’olivine est serpentinisée, le marbre prend une teinte jaunâtre ou localement verdâtre. Les roches calcosilicatées sont verdâtres en surfaces fraîche et altérée. Elles sont de granulométrie moyenne, enrichies en diopside (50 à 90 %) et à structure granoblastique et rubanées. Les rubans sont centimétriques et présentent des bandes carbonatées et silicatées et, localement, une proportion mineure de minces lits de quartzite.
Séquence supracrustale de Saint-Onge 3b (mPong3b) : Marbre et roches calcosilicatées
Cette unité a été définie dans le secteur SW du feuillet 22E04 (Gervais, 1993), où elle se présente en niveaux de longueur kilométrique et de largeur décamétrique. Elle affleure également dans le feuillet 32A16 sous forme de niveaux plissés dans le paragneiss quartzofeldspathique de la même séquence supracrustale (mPong5). Dans le feuillet 22E04, les bandes de marbre les plus importantes se situent au nord du lac aux Grandes Pointes. Près de la rivière aux Rats au village de Saint-Eugène-d’Argentenay, on retrouve les meilleurs affleurements de roche de cette unité dans deux carrières (Bouchard – Grenon et Des Pères Trappistes).
Le marbre est surtout calcitique, blanc à gris, à grain grossier et localement rubané. Il contient de la calcite avec des traces de phlogopite et de graphite. Quelques niveaux de marbres dolomitiques et calcosilicatés ont été aussi observés localement. Les roches calcosilicatées sont verdâtres, de granulométrie fine à moyenne et formées de diopside, de calcite, de phlogopite, de <1 % de scapolite, de traces de pyrite.
Séquence supracrustale de Saint-Onge 4 (mPong4) : Quartzite
Le quartzite forme de minces lits dans des secteurs restreints au nord du lac aux Grandes Pointes (Gervais, 1993, feuillet 22E04) et dans le coin NNE du feuillet 32A16 (Moukhsil et El Bourki, 2020). Ces roches sont gris très pâle à blanc laiteux, de granulométrie très fine et composées de >80 % de quartz. Elles renferment également des petits grains subarrondis de feldspath potassique et de plagioclase (Hébert et al., 2009).
Séquence supracrustale de Saint-Onge 5 (mPong5) : Paragneiss quartzofeldspathique avec quartzite, roches calcosilicatées et un peu de marbre
L‘unité mPong5 a été cartographiée par Grevais (1993) à la limite ouest du feuillet 22E04, au SW du lac de l’Ouest, où sa superficie ne dépasse pas 8 km2. Elle affleure davantage dans la région de Normandin (feuillet 32A16). Elle est constituée de paragneiss quartzofeldspathique gris verdâtre de granulométrie fine à moyenne à quartz, feldspath potassique, biotite, hornblende, augite et enstatite. Ces roches sont localement interlitées avec des niveaux de quartzite, de roches calcosilicatées et de quelques niveaux de marbre millimétrique par endroits. Au contact de l’unité mPong5 et de la Suite intrusive de Sainte-Hedwidge (mPshe2) (feuillet 32A16), le paragneiss quartzofeldspathique est fortement injecté de dykes et de veines pegmatitiques de granite rose donnant un aspect de gneiss granitique à la roche.
Épaisseur et distribution
Les bandes de marbre sont généralement minces et leur extension est difficile à suivre. Leur épaisseur peut être évaluée dans les carrières Bouchard – Grenon et Des Pères Trappistes. Dans la première, les niveaux de marbre sont prédominants et peuvent atteindre une épaisseur de 3 m. Dans la deuxième carrière, les niveaux de marbre observés présentent des bandes dépassant les 5 m de puissance.
Datation
Ider (1997) et Higgins et al. (2002) ont obtenu respectivement un âge de 1160 ±20 Ma et de 1163 ±18 Ma sur un échantillon de skarn à wollastonite appartenant à l’unité mPong1. Ces âges sont ceux de la cristallisation de la wollastonite formée par le métamorphisme de contact induit par la mise en place du Granite de Du Bras, daté à 1148 ±5 Ma (Ider, 1997).
Unité | Numéro d’échantillon | Système isotopique | Minéral | Âge de cristallisation (Ma) | (+) | (-) | Référence(s) |
mPong1 | MI 95-32 | U-Pb | Titanite | 1163 | 18 | 18 | Higgins et al., 2002 |
MI 95-32 | U-Pb | Titanite | 1160 | 20 | 20 | Ider, 1997 |
Relation(s) stratigraphique(s)
Au nord du lac aux Grandes Pointes (feuillet 22E04) et dans les deux carrières susmentionnées (feuillet 32A16; Bouchard – Grenon et Des Pères Trappistes), les roches de la Séquence supracrustale de Saint-Onge sont coupées par des dykes ou filons-couches mafiques (gabbro, gabbronorite, amphibolite) et felsiques (granite). Dans le marbre calcitique, on trouve également des enclaves et des boudins d’amphibolite.
Paléontologie
Ne s’applique pas.
Références
Publications accessibles dans SIGÉOM Examine
GERVAIS, R. 1993. RAPPORT GEOLOGIQUE DE LA REGION DU LAC AUX GRANDES POINTES. MRN. MB 93-14, 123 pages.
HEBERT, C. 1989. POTENTIEL ECONOMIQUE DES SEDIMENTS PROTEROZOIQUES (REGION DU LAC-SAINT-JEAN) ET SITES POTENTIELS DE PIERRES ARCHITECTURALES (REGIONS DE PORTNEUF ET DU LAC-SAINT-JEAN). MRN. PRO 89-03, 9 pages.
HEBERT, C., VAN BREEMEN, O., CADIEUX, A M. 2009. REGION DU RESERVOIR PIPMUACAN, (SNRC 22 E): SYNTHESE GEOLOGIQUE. MRNF, COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA. RG 2009-01, 59 pages et 1 plan.
MOUKHSIL, A., EL BOURKI, M. 2020. Géologie de la région de Normandin, Province de Grenville, région du Saguenay – Lac-Saint-Jean, Québec, Canada. MERN. BG 2020-01, 1 plan.
Autres publications
HEBERT C., JACOB, H.L. 1995. Wollastonite in Quebec Province, Canada. 29th Forum on the geology of Industrial Minerals. Proceeding 1995, Special publication 110, Dept. of Conservation and Geology, Long Beach, California, pages 245-251.http://www.gbv.de/dms/tib-ub-hannover/233895477.pdf
HIGGINS, M.D., MOHCINE, I., VAN BREEMEN, O. 2002. U-Pb ages plutonism, wollastonite formation, and deformation in the central part of the Lac-Saint-Jean anorthosite suite. Canadian Journal of Earth Sciences; volume 39, pages 1093–1105. https://doi.org/10.1139/e02-033
IDER, M. 1997. Géochronologie, géochimie et pétrologie des roches métamorphiques et ignées autour du gisement de wollastonite du canton de St-Onge. Thèse de maîtrise, Université du Québec à Chicoutimi, Québec, Canada; 167 pages. https://constellation.uqac.ca/1097
WYNNE-EDWARDS, H. R. 1972. The Grenville Province. In Variation of Tectonic Styles in Canada. Geological Association of Canada; special paper 11, pages 263-264.
Citation suggérée
Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN). Séquence supracrustale de Saint-Onge. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-de-grenville/sequence-supracrustale-de-saint-onge [cité le jour mois année].
Collaborateurs
Première publication |
Abdelali Moukhsil, géo., Ph.D. abdelali.moukhsil@mern.gouv.qc.ca; Mhamed El Bourki. géo. stag., M.Sc. mhamed.elbourki@mern.gouv.qc.ca (rédaction) Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. (coordination); Fabien Solgadi, géo., Ph. D. (lecture critique); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique); Céline Dupuis, géo., Ph. D. (version anglaise); Ricardo Escobar Moran (montage HTML). |