Le Brèche de Marsal est officiellement introduite dans les travaux de cartographie du Ministère du feuillet SNRC 22P02 pour définir une brèche de diatrème coupant le Gabbro de Baune et la grabbonorite du Complexe de Poisset (Gobeil et al., 1997; Chevé et al., 2001). Cette nomenclature est conservée dans la synthèse géologique de la Moyenne-Côte-Nord de Gobeil et al. (2002, 2003). Le nom fait référence au lac Marsal situé dans le coin NE du feuillet 22P02.

En affleurement, la Brèche de Marsal est généralement verte, faiblement brunâtre (Chevé et al., 2001). Une matrice magnétique à grain très fin englobe 10 à 25 % de fragments disjoints, arrondis à subanguleux, dont la taille est centimétrique à décimétrique. Ces fragments se composent de granite, de gabbronorite et de gneiss. En lame mince, la matrice se présente comme une poudre de roche microcristalline recristallisée et parsemée de fines granules de clinozoïsite et, en proportion moindre, de minéraux opaques et subopaques. Elle supporte des proportions variables de petits fragments lithiques felsiques et de fragments millimétriques de minéraux, les plus communs étant le quartz, le plagioclase plus ou moins damouritisé et/ou carbonaté, la biotite dilacérée brun orangé, la hornblende, le clinopyroxène amphibolitisé et l’orthopyroxène partiellement à totalement ouralitisé. Tous ces petits fragments montrent des films réactionnels et/ou des évidences de corrosion à leur périphérie.

Quelques particularités ont également été observées par Chevé et al. (2001). Parmi les fragments felsiques les plus grossiers, certains se caractérisent par un assemblage quartzo-feldspathique granophyrique d’où se dégagent des lattes très allongées de plagioclase qui suggèrent des textures squelettiques de trempe. Une telle texture « fraiche » suggère la présence d’un protolite felsique postgrenvillien dans le secteur du lac Marsal qui aurait soit accompagné le magmatisme de la brèche, soit été coupé en surface par le diatrème. L’autre particularité réside dans la présence d’amygdales centimétriques, arrondies et aux contours réguliers, remplies de quartz et bordées de fins bâtonnets de clinozoïsite. La plus importante amygdale observée atteint près de 5 cm de diamètre; son intérieur est tapissé de gerbes de quartz et est rempli de sphérolites millimétriques de préhnite.

La Brèche de Marsal n’a pas enregistré d’épisode de métamorphisme de degré élevé (Chevé et al., 2001). Ses amygdales remplies de préhnite fibroradiée ou frangées d’aiguilles de clinozoïsite témoignent d’un métamorphisme de faible température au faciès préhnite-pumpellyite.