Dernière modification :
Auteur(s) : | Kish, 1968 |
Âge : | Mésoprotérozoïque |
Stratotype : |
Aucun
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Région type : | Région de l’embouchure des rivières Beaupin et Hart Jaune (centre du feuillet SNRC 22N09) |
Province géologique : | |
Subdivision géologique : | |
Lithologie : | Anorthosite |
Catégorie : |
Lithodémique
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Rang : |
Lithodème
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Statut : | Formel |
Usage : | Actif |
Aucune
Historique
Kish (1962, 1963) est le premier à cartographier une unité d’anorthosite et de gabbro anorthositique dans la région de la rivière Hart Jaune (feuillet SNRC 22N09), correspondant à l’Anorthosite de Brien. Kish (1968) introduit par la suite de façon informelle le « gabbro anorthositique de Brien » pour définir cette unité. Currie et Murtaugh (1969) incluent plutôt ces roches dans une unité indifférenciée de roches plutoniques ultramafiques qui inclut de la dunite, de la péridotite, de la péridotite à grenat et de la troctolite. Cette unité de roches mafiques et ultramafiques est ensuite individualisée et le terme informel de « gabbro anorthositique de Brien » est repris par Murtaugh (1976). L’Anorthosite de Brien est finalement officialisée dans les travaux de compilation du Ministère (Nadeau et al., 1998). L’unité est alors uniquement constituée d’anorthosite. Dans les travaux de Francis et al. (2000) sur les intrusions de troctolite-anorthosite situées le long du corridor de Manicouagan, l’« intrusion de Brien » est essentiellement décrite comme une leucotroctolite massive. Le nom d’Anorthosite de Brien est conservé dans le cadre de la rédaction de cette fiche stratigraphique et fait référence au canton de Brien (feuillet 22N09).
Description
L’Anorthosite de Brien consiste en roches anorthositiques et gabbroïques massives, foncées et à grain grossier (Kish, 1968; Murtaugh, 1976). La roche est composée de plagioclase bleuâtre (labradorite calcique), d’olivine et de pyroxène. L’olivine et le pyroxène (hypersthène) primaires sont fortement altérés (Kish, 1968; Francis et al., 2000). L’hypersthène primaire renferme des traces de minuscules particules opaques et possède une étroite bordure d’altération en hornblende vert brillant. Des reliques corrodées d’olivine persistent, mais la plus grande partie est transformée en pyroxène granulaire clair. La transformation semble avoir été accompagnée par la ségrégation des particules opaques. Le pyroxène secondaire est séparé des cristaux de plagioclase par des bordures de réaction constituées d’amphibole pâle et de grenat. Les minéraux accessoires sont les minéraux opaques et la biotite. La séquence de cristallisation pour l’Anorthosite de Brien est la suivante : olivine, plagioclase, titanomagnétite, et finalement clinopyroxène (Francis et al., 2000).
Le coin SE de l’unité est déformé et altéré en gneiss à hornblende et plagioclase au contact avec la Faille de Hart Jaune (Kish, 1968; Murtaugh, 1976; Francis et al., 2000). Les changements minéralogiques et texturaux observés en passant de la roche anorthositique massive et coronitique au gneiss à hornblende et plagioclase peuvent être suivis vers le sud (Kish, 1968; Francis et al., 2000). La roche affectée par une légère déformation est massive et le plagioclase devient blanc (Kish, 1968). Les minéraux ferromagnésiens consistent en agrégats d’amphibole vert pâle qui donnent à la roche un aspect tacheté. Du grenat et de la scapolite sont présents localement, le grenat se concentrant par endroits sous la forme de points minuscules autour des agrégats d’amphibole. À un stade avancé de la déformation, une texture gneissique apparait à proximité du contact faillé. Les minéraux ferromagnésiens (hornblende) sont allongés et forment des traînées parallèles. Le grenat se trouve en grains automorphes épars. Le plagioclase devient de l’andésine calcique finement grenue dont les macles sont mal définies.
Selon Kish (1968), deux épisodes métamorphiques peuvent être distingués. Le métamorphisme régional précoce transforme l’Anorthosite de Brien en coronite. La partie sud du massif est cisaillée et, avec le développement du gneiss à hornblende et plagioclase, la structure coronitique est détruite.
Épaisseur et distribution
L’Anorthosite de Brien est située au NE de l’astroblème de Manicouagan (réservoir de Manicouagan), au centre du feuillet 22N09. De forme ovale, elle s’étend sur ≤6,2 km selon une orientation E-W et sur ≤2,4 km selon un axe N-S. Elle est tronquée au SE par la Faille de Hart Jaune.
Datation
La datation U-Pb sur zircon de l’Anorthosite de Brien a donné un âge de 1169 ±2 Ma interprété comme l’âge de mise en place de l’intrusion (Scott et Hynes, 1994).
Unité | Système isotopique | Minéral | Âge de cristallisation (Ma) | (+) | (-) | Référence(s) |
mPbrn | U-Pb | Zircon | 1169 | 2 | 2 | Scott et Hynes, 1994 |
Relations stratigraphiques
L’Anorthosite de Brien est coupée par les roches paléoprotérozoïques de la Formation de Nault. Elle est limitée au SE par la Faille de Hart Jaune qui la sépare du Complexe métamorphique de Manicouagan. Selon Kish (1968), les relations structurales de l’Anorthosite de Brien et de l’Intrusion mafique de Raudot à la Faille de Hart-Jaune suggèrent que l’Anorthosite de Brien aurait été reliée à l’Intrusion mafique de Raudot avant le développement de la faille. Le lien génétique entre ces deux unités est indiquée par leurs compositions similaires. Une plus grande proportion d’hypersthène dans les roches de l’Anorthosite de Brien peut s’expliquer par une différenciation plus tardive, qui entraîne un enrichissement en silice, favorisant la cristallisation du pyroxène aux dépens de l’olivine. Francis et al. (2000) ont également associé l’Anorthosite de Brien et l’Intrusion mafique de Raudot (1166 ±1 Ma; Indares et Dunning, 2004) en fonction de leur séquence de cristallisation similaire. Selon ces auteurs, ces deux intrusions de troctolite-anorthosite diffèrent de celles du Complexe du Lac Lucie, de la Suite anorthositique de Tétépisca, de la Suite plutonique mafique de La Blache, du Complexe de Baie-Comeau et de la Suite anorthositique de Rivière-Pentecôte, et les différences entres ces deux types d’intrusion reflètent probablement le degré de saturation en silice de leur magma parent en rapport avec la séparation de la troctolite.
Paléontologie
Ne s’applique pas.
Références
Publications accessibles dans SIGÉOM Examine
NADEAU, J., BILODEAU, C., GOBEIL, A., 1998. Compilation géologique 1/50 000 – 22N09 RIVIÈRE HART JAUNE. In: MRNF, 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 22N. CG SIGEOM22N, 16 plans.
Autres publications
FRANCIS, D., SCOWEN, P., PANNETON, G., DOIG, R., 2000. Contrasting Si-saturation in troctolite-anorthosite intrusions along the Manicouagan corridor of the Abitibi-Grenville transect. Canadian Journal of Earth Sciences, volume 37, pages 271-289. https://doi.org/10.1139/e99-071
INDARES, A., DUNNING, G., 2004. Crustal architecture above the high-pressure belt of the Grenville Province in the Manicouagan area: new structural, petrologic and U-Pb age constraints. Precambrian Research; volume 130, pages 199-228. https://doi.org/10.1016/j.precamres.2003.11.005
SCOTT, D., HYNES, A., 1994. U-Pb geochemistry along the Manicouagan corridor, preliminary results : evidence for ca. 1.47 Ga metamorphism. In : Lithoprobe Workshop V, Abitibi-Grenville Transect. Lithoprobe report 41, pages 109-110.
Citation suggérée
Ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF). Anorthosite de Brien. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-de-grenville/anorthosite-de-brien [cité le jour mois année].
Collaborateurs
Première publication |
Céline Dupuis, géo., Ph. D. celine.dupuis@mrnf.gouv.qc.ca (rédaction) Philippe Pagé, géo., Ph. D. (coordination, lecture critique); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique); André Tremblay (montage HTML). |