La Suite d’Iqalulik a été introduite par Lafrance et al. (2023) à la suite des résultats d’analyse géochronologique d’un échantillon prélevé par Vanier et Lafrance (2020) dans la région du lac Sirmiq. Ces auteurs avaient auparavant assigné les gabbronorites et les gabbros mouchetés de la Suite d’Iqalulik aux roches d’âge néoarchéen du Complexe de Pingasualuit (nApgs5). Toutefois, l’âge paléoprotérozoïque obtenu a permis sa réassignation à une nouvelle unité distincte.

Son nom est tiré du lac Iqalulik localisé dans la partie centre est du feuillet 35K02.

Les roches intrusives mafiques de la Suite d’Iqalulik sont caractérisées par leur aspect moucheté grenu causé par l’alternance d’amas millimétriques à centimétriques de minéraux ferromagnésiens et quartzo-feldspathiques. Ces amas sont cependant partiellement recristallisés en grains plus fins. Les roches peuvent être faiblement migmatitisées, renfermant jusqu’à 5 % de leucosome à porphyroblastes de hornblende, de pyroxène ou de grenat.

La Suite d’Iqalulik comprend deux unités : 1) une unité de gabbronorite mouchetée; et 2) une unité de gabbro moucheté. Aux endroits où les roches intrusives mafiques de la Suite d’Iqalulik sont injectées de dykes de granite centimétriques à décimétriques, du grenat se développe préférentiellement en bordure des intrusions.

Suite d’Iqalulik 1 (pPiqi1) : Gabbronorite mouchetée

L’unité pPiqi1 est en majeure partie constituée de gabbronorite et comprend une proportion moindre de diorite à hypersthène et de norite. La roche est homogène, foliée, habituellement linéée, et contient 20 à 35 % de minéraux ferromagnésiens. Elle est mouchetée beige et noir en surface altérée et verdâtre ou cassonade en cassure fraîche.

En lame mince, le plagioclase est partiellement recristallisé en de grands grains xénomorphes interlobés avec des zones granoblastiques couramment localisées en bordure de ceux-ci. Les amas de minéraux ferromagnésiens sont lenticulaires et généralement étirés dans la déformation. Ces amas incluent la hornblende verte (8 à 12 %), le clinopyroxène (~5 %), l’orthopyroxène (4 à 12 %) et la biotite (<5 %). L’orthopyroxène est localement serpentinisé et la biotite se présente en feuillets mal répartis et aléatoirement orientés. La hornblende verte est en remplacement sur le clinopyroxène, qui forme localement des cœurs préservés au sein de celle-ci. Des pseudomorphes de liquide anatectique sont présents en inclusions dans la hornblende.

Certains échantillons contiennent aussi un peu de quartz (<4 %) et du grenat rouge foncé en grains millimétriques et en porphyroblastes (1 à 4 cm de diamètre). Ce dernier montre localement une couronne de clinopyroxène ou de symplectites à hornblende-plagioclase. Les minéraux opaques (<2 %) et l’apatite (<1 %) sont présents dans tous les cas. Les autres phases accessoires rencontrées sont l’épidote, le carbonate, la scapolite, la chlorite et l’allanite.

Suite d’Iqalulik 2 (pPiqi2) : Gabbro moucheté

Le gabbro est homogène, folié, localement linéé, et contient 25 % à 50 % de minéraux ferromagnésiens. Il est moucheté blanc et vert ou blanc et noir en surface altérée. Mis à part l’absence d’orthopyroxène, la minéralogie et les caractéristiques microstructurales observées en lames minces sont similaires à celles de l’unité pPiqi1.