La Suite de Sanimualuk a été introduite par Mathieu et al. (2023) pour regrouper des dykes lités mafiques à ultramafiques coupant les roches volcaniques du Groupe de Parent. Les roches de la Suite de Sanimualuk avaient auparavant été cartographiées par Lamothe et al. (1984) et par Stone (2006) dans le feuillet 35G10, et par Beaudette et al. (2020) dans le feuillet 35G11, sans être rattachées à une unité stratigraphique.​

La Suite de Sanimualuk est constituée de roches mafiques à ultramafiques litées, de granulométrie fine à moyenne et foliées. Les phases mafiques et ultramafiques affleurent généralement de concert sous la forme de dykes lités, mais il est possible par endroits de les cartographier séparément.

Suite de Sanimualuk 1 (pPsnm1) : Dykes de webstérite à cumulat de pyroxène et de dunite

Les lithologies ultramafiques, qui sont représentées par une webstérite à cumulat de pyroxène et à cumulat d’olivine ainsi que par une dunite, forment une alternance de bandes d’épaisseur décamétrique. Ces roches arborent une teinte qui varie d’ocre à orangée. Elles montrent des veines vert sombre et une cassure fraîche noire à reflet verdâtre. Les roches ultramafiques sont striées de veinules rectilignes de chrysotile et sont partiellement serpentinisées. Localement, les roches ultramafiques sont remplacées par un assemblage de carbonate, de magnétite, de talc et d’amas de quartz. La foliation est définie par l’orientation préférentielle des cristaux de spinelle et par des plans anastomosés de serpentine.

Au microscope, la webstérite est composée de 70 à 85 % de pyroxène (80 % de clinopyroxène et 20 % d’orthopyroxène) en cristaux subautomorphes. La bordure de ces derniers montre une réduction de la taille des grains et est partiellement recristallisée en actinote-trémolite. De 15 à 20 % d’amas de serpentine montrant un habitus d’olivine sont également observés. Les minéraux opaques représentent 5 à 10 % du total de la roche et sont soit en exsolution dans le pyroxène, soit associés à la serpentine. Les cumulats de la webstérite sont constitués d’un assemblage de 70 % de clinopyroxène et de 30 % d’orthopyroxène en cristaux subautomorphes, dont la bordure montre une réduction de la taille des grains et le clivage est localement courbe. La dunite est totalement serpentinisée. Des minéraux opaques (5 %) finement grenus délimitent les reliques arrondies de cristaux d’olivine. Le cumulat à olivine est composé de 45 % d’olivine en cristaux automorphes, partiellement remplacés par un assemblage de spinelle, d’iddingsite et de serpentine, de 20 % d’olivine serpentinisée en grains xénomorphes remplissant les espaces interstitiels, de 30 % d’orthopyroxène en grains pœcilitiques et de 5 % de spinelle primaire.

Suite de Sanimualuk 2 (pPsnm2) : Dykes de gabbro et de gabbronorite

Les roches mafiques ont une patine d’altération verdâtre tachetée de brun et une cassure fraîche gris verdâtre. Elles possèdent une structure ophitique et leur composition minéralogique est celle d’une gabbronorite ou d’un gabbro. Elles sont composées de 40 à 60 % de plagioclase laiteux en cristaux subidiomorphes et de 40 à 60 % de pyroxène partiellement recristallisé en amphibole. L’orthopyroxène représente 5 à 30 % du mode. La foliation est marquée par l’orientation préférentielle de toutes les phases minérales primaires.

Au microscope, le clinopyroxène est partiellement remplacé par un assemblage à actinite-trémolite-sphène-minéraux opaques. Le plagioclase est soit granoblastique, soit totalement remplacé par un assemblage à zoïsite-pistachite. L’orthopyroxène montre une extinction ondulante.

L’encaissant des dykes est généralement altéré sur une épaisseur variant de quelques mètres à quelques décamètres. Les roches volcaniques sont carbonatées et chloritisées. À proximité des épontes, elles exhibent une patine orangée propre aux carbonates de fer et de magnésium.