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Complexe de Kovik
Étiquette stratigraphique : [arch][ppro]kvk
Symbole cartographique : ApPkvk
 

Première publication : 8 mai 2018
Dernière modification : 16 juin 2023

 

 

 

 

Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.
 
ApPkvk10 Syénogranite à biotite et pegmatite
ApPkvk9 Monzogranite et monzonite porphyrique à biotite
ApPkvk8 Granodiorite et tonalite à biotite, localement avec enclaves de roche mafique
ApPkvk7 Tonalite et granodiorite à hornblende-biotite
ApPkvk6 Tonalite et diorite quartzifère à hornblende-biotite
ApPkvk5 Tonalite et granodiorite à biotite avec rares enclaves de roche mafique, gneiss tonalitique et gneiss granodioritique
ApPkvk4 Tonalite et granodiorite à biotite avec enclaves abondantes de roche mafique
ApPkvk3 Aleurite, pélite, psammite, quartzite et paragneiss
ApPkvk2 Diorite quartzifère et gabbro
ApPkvk1 Amphibolite et hornblendite à grenat
 
Auteur(s) : Charette et Beaudette, 2018
Âge : Archéen à Paléoprotérozoïque
Stratotype : Aucun
Région type : Partie nord de la Péninsule d’Ungava
Province géologique : Province de Churchill
Subdivision géologique : Orogène de l’Ungava / Domaine lithotectonique de Kovik
Lithologie : Ensemble de roches plutoniques foliées à gneissiques
Catégorie : Lithodémique
Rang : Complexe
Statut : Formel
Usage : Actif

 

Historique

Les roches du Complexe de Kovik ont d’abord été cartographiées par Taylor (1982) qui a assigné l’âge aphébien à toutes les roches plutoniques reposant au nord du Domaine Sud (aussi appelé Ceinture de Cape Smith ou Fosse de l’Ungava). Doig (1983, 1987) a démontré, grâce à des datations Rb-Sr ayant livré des âges allant de 2934 Ma à 2569 Ma, que les roches de la baie Déception (désignés « gneiss de Déception ») sont d’âge archéen. Dans la plupart des travaux du Ministère, le terme « Groupe de Déception » a été utilisé pour décrire les roches formant le socle nord interne (Lamothe et al., 1984; Tremblay, 1991; Barrette, 1990a, 1990b). Ce terme a été abandonné par Lamothe (2007) qui a introduit le nom de « Antiforme de Kovik », comme suggéré par Michel Hocq (non publié), en tant qu’unité lithodémique. Néanmoins, ce nom n’est pas conforme au Code stratigraphique nord-américain (NACSN, 1983, 2005). Charette et Beaudette (2018) ont donc préféré remplacer l’Antiforme de Kovik en domaine lithotectonique, et introduire le « Complexe de Kovik » pour décrire les unités géologiques de ce secteur. Le Domaine lithotectonique de Kovik a formellement été introduit par Vanier et Lafrance (2020).
 
La subdivision stratigraphique du Complexe de Kovik est basée sur les descriptions de Lamothe (2007). Charette et Beaudette (2018) ont prolongé le Complexe de Kovik de 5 km à 20 km vers le nord, dans la partie ouest du Domaine de Kovik. Ils ont également introduit des unités de gabbro et de diorite rubanés localement à grenat (ApPkvk2a), de métatexite et de diatexite issues de la fusion partielle de roche métasédimentaire (ApPkvk3a et 3b, respectivement), de migmatites issues de la fusion des tonalites et des granodiorites (ApPkvk4a et ApPkvk4b) et de diorite quartzifère migmatitisée (ApPkvk6a). Vanier et Lafrance (2020) ont aussi déplacé la limite entre les domaines de Kovik et de Narsajuaq vers le nord. Ils ont toutefois réassigné les sous-unités ApPkvk3a et ApPkvk3b de Charette et Beaudette (2018) à la Suite de Crony. Lafrance et al. (2023) ont par la suite réassigné la sous-unité ApPkvk2a à la Suite de Gastrin (pPgan2a) ainsi que les affleurements des sous-unités ApPkvk4a, ApPkvk4b et ApPkvk6a à différentes unités du Complexe de Nanuk, selon leur composition et leur structure. Enfin, toujours dans la région du Cap Wolstenholme, les affleurements de granodiorite, de tonalite et de monzogranite (ApPkvk7, ApPkvk8 et ApPkvk9) ont aussi été transférés dans les suites d’Arviq ou de Nunatak, selon le cas. À mesure que les travaux de cartographie du Ministère seront parachevés, ces unités seront mieux définies et réassignées à des suites distinctes selon leur composition et leur classe génétique. Le Complexe de Kovik sera par la suite abandonné. Ces modifications sont synthétisées dans le tableau ci-dessous.
 
Unités et sous-unités actuelles (Vanier et Lafrance, 2020; Lafrance et al., 2023) Unités et sous-unités antérieures Références
pPgan2a ApPkvk2a Charette et Beaudette, 2018
ApPcry1 ApPkvk3a
ApPcry2 ApPkvk3b
ApPnuk3a ApPkvk4a
ApPnuk3b ApPkvk4b
ApPnuk1 ou ApPnuk1a ou ApPnuk1b ApPkvk6a
pPavi1a ou ApPnuk1 ou ApPnuk2 ApPkvk7
pPavi1a ou ApPnuk1 ou ApPnuk2 ApPkvk8
pPavi1ou pPnat ApPkvk9
 
 

Description

Le Complexe de Kovik est constitué d’un assemblage de roches archéennes du socle parautochtone sous-jacent aux unités allochtones de l’Orogène de l’Ungava. Cet assemblage se compose principalement de tonalite ou granodiorite à biotite ± hornblende ± épidote ± titanite ± allanite (ApPkvk4, ApPkvk5 et ApPkvk6) montrant des proportions variables d’enclaves de roche mafique et métasédimentaire (Taylor, 1982; St-Onge et Lucas, 1990, 1992). De rares lambeaux de roche métasédimentaire siliciclastique (ApPkvk3) et de roches ignées mafiques à intermédiaires (ApPkvk1 et ApPkvk2) sont préservés au sein ou en bordure des intrusions tonalitiques. Des intrusions tardives métriques à kilométriques, variant de composition tonalitique à syénogranitique (ApPkvk7 à ApPkvk10), s’injectent dans les tonalites et granodiorites (St-Onge et Lucas, 1992).

Complexe de Kovik 1 (ApPkvk1) : Amphibolite et hornblendite à grenat

L’information qui se rapporte à l’unité ApPkvk1 est limitée puisque celle-ci n’a été décrite que par Moorhead (1996) et Charette et Beaudette (2018). La roche est à grain fin à très fin, noire en surface altérée et verte en cassure fraiche. L’aspect de l’amphibolite varie de massif à rubané. Lorsque présente, une variation compositionnelle est marquée par des rubans millimétriques à centimétriques mélanocrates à clinopyroxène-hornblende, et des niveaux décimétriques à métriques ultramafiques d’aspect massif. Par endroits, des rubans millimétriques discontinus de leucosome (jusqu’à 7 %) sont observés parallèlement à la foliation. Dans la hornblendite, la hornblende forme jusqu’à 90 % de la roche. Elle est associée à des proportions décroissantes de quartz, de grenat, de chlorite, de sphène et d’ilménite. La hornblende n’est généralement pas altérée; localement, au contact du grenat, elle montre une altération partielle en chlorite et biotite.

Complexe de Kovik 2 (ApPkvk2) : Diorite quartzifère et gabbro

Les roches mafiques et ultramafiques de l’unité ApPkvk2 forment des lambeaux et des masses de dimension kilométrique entre les vastes massifs de tonalite et les plutons granitiques, ainsi que des enclaves digérées par ces amas. À l’échelle de l’affleurement, ces roches sont associées aux tonalites des deux façons suivantes : 1) en interstratification de diorite et de tonalite, apparemment comagmatiques; et 2) en enclaves anguleuses à faible allongement de diorite, d’amphibolite, de pyroxénite et de péridotite dans de la tonalite (structure agmatitique).
 
De rares plutons de diorite tardifs, à structure isogranulaire et à grain moyen, coupent les plutons de tonalite et forment des corps de centaines de mètres à plusieurs kilomètres de diamètre. Un petit complexe composite de roche intrusive mafique mis en place dans la tonalite a été cartographié plus en détail sur la côte NE de la baie Déception. Ce complexe est surtout constitué de diorite quartzifère à hornblende-biotite qui passe à la tonalite à hornblende-biotite vers l’intérieur du pluton. La diorite quartzifère renferme des inclusions de pyroxénite, de diorite et de tonalite (Lucas et St-Onge, 1997). On distingue une phase de diorite associée à la diorite quartzifère dans laquelle dominent des phénocristaux de plagioclase ovoïdes atteignant 3 cm de longueur au maximum. Les phénocristaux de plagioclase ont un noyau de hornblende, et des inclusions de grenat sont présentes localement. La pyroxénite à clinopyroxène, hornblende et biotite forme une deuxième phase intrusive distincte associée à la diorite quartzifère et périphérique à celle-ci. Toutes les unités du complexe intrusif sont traversées par des veines de monzogranite. Des bordures foliées et un noyau à structure massive, traversé par des zones de cisaillement bien définies, caractérisent le complexe (Lucas et St-Onge, 1997).
 

 

Complexe de Kovik 3 (ApPkvk3) : Aleurite, pélite, psammite, quartzite et paragneiss

De grands lambeaux de roche métasédimentaire clastique à grain fin ont été conservés dans les plutons de tonalite et de monzogranite. Ils s’étendent principalement à l’est de la baie Déception. La composition dominante est la semi-pélite. Elle présente une patine rouille et est, par endroits, interstratifiée avec des bandes pélitiques et amphibolitiques de <1 m d’épaisseur. Une stratification marquée est caractéristique de la semi-pélite et de la pélite. Ces lithologies comprennent localement des niveaux de conglomérat, de marbre et d’amphibolite. Dans la région de la baie Wakeham, les massifs de tonalite et de monzogranite contiennent des petites lentilles (0,5 m d’épaisseur) de marbre calcaire (Lucas et St-Onge, 1997). Dans la fenêtre tectonique du socle archéen de l’ouest, les roches métasédimentaires sont moins volumineuses au sein de la tonalite de l’unité ApPkvk4 et ne forment localement que des bandes de longueur significative cartographiables au 1/100 000. Dans ce secteur, la séquence métasédimentaire montre majoritairement de la pélite et de la semi-pélite, avec de rares strates de quartzite, ce qui indique une sédimentation en eau relativement profonde. Des veines de granitoïde issues de massifs plutoniques adjacents ou dérivées d’une fusion partielle locale coupent la séquence (Lucas et St-Onge, 1997).

Complexe de Kovik 4 (ApPkvk4) : Tonalite et granodiorite à biotite avec enclaves abondantes de roche mafique

Il s’agit de l’unité de roche plutonique prédominante du Complexe de Kovik. La structure foliée à gneissique ainsi que la couleur grise en surface altérée sont caractéristiques de la roche. Au sein de la tonalite, un rubanement est marqué par une variation compositionnelle allant de la tonalite à la diorite quartzifère, et accentué par 5 à 20 % de leucosome millimétrique à centimétrique, blanchâtre ou rosé. Ce dernier varie de granitique à tonalitique, de grain moyen à grossier et localement plissé. Une faible proportion (1 à 5 %) de niveaux et d’enclaves de diorite décimétriques sont en contact net ou transitionnel dans la tonalite. Des niveaux de tonalite plus fortement migmatitisée, présentant jusqu’à 40 % de rubans de leucosome, sont présents par endroits. Les études pétrographiques révèlent que la répartition du feldspath potassique est généralement hétérogène et que ce dernier se concentre dans des rubans diffus. Les minéraux ferromagnésiens sont disséminés ou en fines lamines millimétriques représentant 7 à 25 % de la minéralogie. La biotite est le principal minéral ferromagnésien, la hornblende étant en plus faible proportion. Les minéraux accessoires observés en lame mince incluent l’apatite, le zircon, la monazite et localement le sphène, l’épidote et la magnétite.

 

 

 

 

Complexe de Kovik 5 (ApPkvk5) : Tonalite et granodiorite à biotite avec rares enclaves de roche mafique, gneiss tonalitique et gneiss granodioritique

L’unité ApPkvk5 a été décrite par St-Onge et Lucas (1992) et St-Onge et al. (1992) afin de distinguer les secteurs où les tonalites et les granodiorites du complexe contiennent peu d’enclaves. En effet, l’unité ApPkvk5 contient une proportion plus faible d’enclaves de roche mafique que l’unité ApPkvk4. Cette unité informelle se distingue aussi par sa minéralogie :  la hornblende est le minéral ferromagnésien prédominant de l’unité ApPkvk5, tandis qu’il s’agit de la biotite pour l’unité ApPkvk4.

Complexe de Kovik 6 (ApPkvk6) : Tonalite et diorite quartzifère à hornblende-biotite

L’unité ApPkvk6 contient moins de feldspath potassique que les unités ApPkvk4 et ApPkvk5. La tonalite est marquée par un rubanement prenant la forme de strates ou de rubans de diorite quartzifère. Tout comme l’unité ApPkvk5, le principal minéral ferromagnésien est la hornblende. La biotite est présente en proportion moindre.

 

 

Complexe de Kovik 7 (ApPkvk7) : Tonalite et granodiorite à hornblende-biotite

Au SW de la baie Foul, deux plutons de composition tonalitique à granodioritique à hornblende-biotite se sont mis en place dans la tonalite plus ancienne. Ces roches intrusives plus récentes sont à grain fin, foliées et à structure isogranulaire. Les deux plutons contiennent de nombreuses enclaves d’amphibolite et de diorite quartzifère.

Complexe de Kovik 8 (ApPkvk8) : Granodiorite et tonalite à biotite, localement avec enclaves de roche mafique

Les plutons de l’unité ApPkvk8 coupent les intrusions de tonalite. Ils sont généralement caractérisés par des associations minérales du faciès des granulites et une foliation tectonique d’intensité variable. Ces granitoïdes montrent une structure généralement massive, tandis que d’autres sont uniquement massifs dans leur cœur. Ces granitoïdes contiennent typiquement des xénolites de tonalite, de diorite quartzifère, d’amphibolite et de pyroxénite d’échelle centimétrique à kilométrique (St-Onge et al., 1992). Qu’ils soient foliés ou massifs, les plutons sont de forme tabulaire et d’orientation E-W. Ils semblent s’être mis en place parallèlement à la direction E-W de la foliation tectonique dans les tonalites. La biotite est le minéral ferromagnésien prédominant dans cette unité. La muscovite, la hornblende et l’épidote sont également observées en lame mince et composent <1 % de la roche.

Complexe de Kovik 9 (ApPkvk9) : Monzogranite et monzonite porphyrique à biotite

Parmi les roches granitiques coupant les tonalites anciennes, le monzogranite est le plus abondant. La composition des plutons peut cependant varier de granodioritique en bordure à syénogranitique près du centre. Respectivement, la granulométrie varie de fine à grossière. En affleurement, les roches plutoniques sont homogènes, blanches à rosées, d’aspect folié ou massif et contiennent habituellement des enclaves centimétriques à kilométriques de tonalite, de diorite quartzifère, d’amphibolite et de pyroxénite. Les études pétrographiques indiquent toutefois une hétérogénéité (phases diffuses) produite par la variation du contenu en feldspath potassique (10 à 75 %). L’unité ApPkvk9 inclut aussi une monzonite d’aspect localement gneissique à phénocristaux de feldspath potassique centimétriques. La roche est composée de 10 à 30 % d’orthoclase, de 25 à 40 % de plagioclase, de 10 à 25 % de quartz et de 5 à 20 % de minéraux ferromagnésiens, principalement de la biotite. Par endroits, la hornblende est aussi présente, mais en proportion moindre. La magnétite, la muscovite et l’épidote sont localement observées. À certains endroits, l’apatite forme des cristaux millimétriques pouvant représenter jusqu’à 3 % de la roche.

Complexe de Kovik 10 (ApPkvk10) : Syénogranite à biotite et pegmatite

L’information disponible pour cette unité est limitée. Le syénogranite de l’unité ApPkvk10 contient principalement de la biotite comme minéral ferromagnésien. Cependant, on observe localement de la hornblende. L’unité ApPkvk10 peut présenter une structure pegmatitique.

Épaisseur et distribution

Le Complexe de Kovik occupe la partie centrale de l’Orogène de l’Ungava. Dans la portion ouest du Domaine lithotectonique de Kovik, la Zone de cisaillement de Sugluk marque la limite entre le nord de ce domaine et le Domaine lithotectonique de Narsajuaq.

L’unité ApPkvk4 forme la majeure partie du Complexe de Kovik. Les petits plutons de tonalite, de granodiorite et de monzogranite tardifs des unités ApPkvk7, ApPkvk8 et AKpPkvk9 se sont mis en place dans les tonalites et les granodiorites de l’unité ApPkvk4. Les monzogranites de l’unité ApPkvk9 sont communément observés en veines et en injections au sein des tonalites (ApPkvk4) et des diorites quartzifères (ApPkvk6a) et peuvent représenter localement jusqu’à 40 % des affleurements. Le seul pluton cartographié de syénogranite et de pegmatite de l’unité ApPkvk10 est situé dans la portion est du Domaine de Kovik.

Datation

Deux datations U-Pb sur zircons dans des tonalites à biotite ± hornblende (ApPkvk5) ont indiqué des âges de protolite de 2882 +44/-28 Ma (Parrish, 1989) et 2737 ±2 Ma (Scott et St-Onge, 1995). Un lambeau de tonalite cisaillé et incorporé au décollement basal entre le Domaine de Kovik et les roches sédimentaires du Povungnituk a retourné un âge U-Pb sur zircons de 2780 ±4 Ma (Parrish, 1989). Un petit complexe composite de roche intrusive mafique (ApPkvk2) cartographié sur la côte NE de la baie Déception, et mis en place dans de la tonalite, a été daté par la méthode U-Pb sur zircons à 2740 ±10 Ma (Parrish, communication personnelle, 1992). Quatre âges Rb-Sr sur roches totales ont été obtenus dans un paragneiss et des orthogneiss du Complexe de Kovik. Ceux-ci indiquent des âges de cristallisation entre 2569 ±83 Ma et 2934 ±77 Ma (Doig, 1983).
 
Unité Numéro d’échantillon Système isotopique Minéral Âge de cristallisation (Ma) (+) (-) Référence(s)
ApPkvk4 D156 U-Pb Zircon 2737 2 2 Scott et St-Onge, 1995
ApPkvk5
 
SAB-D245-86 U-Pb Zircon 2780 4 4 Parrish, 1989
SAB-D244A-86

U-Pb

Zircon 2882 44 28

 

Relations stratigraphiques

Tremblay (1991) et Lamothe (1994) indiquent que le contact entre le socle archéen responsable de l’antiforme et les roches allochtones de l’orogène est généralement marqué par une faille de décollement, sauf à de très rares endroits où des lentilles métriques de conglomérat basal sont préservées. Charette et Beaudette (2018) proposent que le contact entre le Complexe de Kovik et les unités du Domaine lithotectonique de Narsajuaq concorde avec une structure tectonique importante, soit la Zone de cisaillement de Sugluk.
 
Les unités ApPkvk2 à ApPkvk6 sont des plutons anciens constituant le socle archéen au sein desquels se sont injectées des veines granitiques. Les migmatites des sous-unités ApPkvk4a et ApPkvk4b sont en contact transitionnel avec les tonalites de l’unité ApPkvk4 et interprétées comme issues de la fusion de ces dernières. La migmatite forme des niveaux métriques dans la tonalite ainsi que des masses kilométriques allongées qui sont orientées dans le grain structural E-W. Différentes lithologies sont visibles en enclave dans la migmatite, soit le paragneiss migmatitisé de la Suite de Crony et la diorite quartzifère de la sous-unité ApPkvk6a. Les diorites quartzifères de la sous-unité ApPkvk6a sont communément observées en contact transitionnel avec les tonalites de l’unité ApPkvk4. En raison de leur composition intermédiaire, ces diorites quartzifères situées dans la portion ouest de l’antiforme ont été assignées à l’unité ApPkvk6 qui avait été définie par St-Onge et al. (1992), mais semblent être comagmatiques aux tonalites de l’unité ApPkvk4.
 
Dans toutes les unités cartographiques plus anciennes, les veines granitiques montrent une déformation d’intensité variable; elles semblent liées à l’épisode de plutonisme granitique aux produits volumineux, contemporain de la déformation (Lucas et St-Onge, 1995). Cette hypothèse est corroborée par l’absence relative de veines granitiques dans les massifs granitiques et les états de déformation globalement variables, à la fois des veines et des plutons granitiques. Les roches granitiques qui coupent les tonalites anciennes de l’unité ApPkvk4 regroupent des roches allant de la granodiorite (ApPkvk8) au syénogranite (ApPkvk10), bien que le monzogranite (ApPkvk9) soit incontestablement le type le plus abondant. En se basant sur la géométrie des plutons et leur état de déformation, il semble que les unités les plus anciennes soient les granodiorites et les monzogranites, et que le pluton de syénogranite (ApPkvk10) soit le plus récent.

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

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BARRETTE, P.D., 1990b. GEOLOGIE DE LA REGION DU LAC BOLDUC (FOSSE DE L’UNGAVA). MRN; ET 89-03, 48 pages et 3 plans. 

CHARETTE, B., BEAUDETTE, M., 2018. Géologie de la région du cap Wolstenholme, Orogène de l’Ungava, Province de Churchill, sud-est d’Ivujivik, Québec, Canada. MERN; BG 2018-03, 2 plans. 

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LAMOTHE, D., 2007. LEXIQUE STRATIGRAPHIQUE DE L’OROGENE DE L’UNGAVA. MRNF; DV 2007-03, 66 pages et 1 plan. 

MOORHEAD, J., 1996. GEOLOGIE DE LA REGION DU LAC HUBERT (FOSSE DE L’UNGAVA). MRN; ET 91-06, 121 pages et 4 plans. 

N A C S N., 1986. CODE STRATIGRAPHIQUE NORD-AMERICAIN. DV 86-02, 76 pages. 

TREMBLAY, G., 1991. GEOLOGIE DE LA REGION DU LAC LESSARD (FOSSE DE L’UNGAVA). MRN; ET 88-09, 32 pages et 2 plans. 

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Autres publications

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DOIG, R., 1987. Rb-Sr geochronology and metamorphic history of Proterozoic to early Archean rocks of the Cape Smith fold belt, Quebec. Canadian Journal of Earth Sciences; volume 24, pages 813-825. https://doi.org/10.1139/e87-079

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Citation suggérée

Ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF). Complexe de Kovik. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-de-churchill/complexe-de-kovik [cité le jour mois année].

Collaborateurs

Première publication

Benoit Charette, géo., M. Sc. benoit.charette@mern.gouv.qc.ca; Mélanie Beaudette, géo. stag., B. Sc. melanie.beaudette@mern.gouv.qc.ca (rédaction)

Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. (coordination); Mélina Langevin, géo. stag., B. Sc. (lecture critique); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique); Céline Dupuis, géo., Ph. D. (version anglaise); Ricardo Escobar Moran (montage HTML).

Révision(s)

Isabelle Lafrance, géo., M. Sc. isabelle.lafrance@mern.gouv.qc.ca; Marc-Antoine Vanier, ing., M. Sc. marc-antoine.vanier@mern.gouv.qc.ca (rédaction; 20 octobre 2020)

Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. (coordination); Benoit Charette, géo., M. Sc. (lecture critique); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique); Céline Dupuis, géo., Ph. D. (version anglaise); André Tremblay (montage HTML).

 
8 mai 2018