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Formation de Deschambault
Étiquette stratigraphique : [ordm]dc
Symbole cartographique : Omdc

Première publication :  
Dernière modification :

 

 

Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.
 
Omdc1 Micrite fossilifère
 
Auteur :
Clark, 1952, 1959
Âge :
Ordovicien moyen
Stratotype :
Plusieurs coupes de référence ont été décrites dans différentes régions (Clark et Globensky, 1975, 1976a, 1976c, 1977; Globensky, 1983)
Région type :
Région de Deschambault (feuillet SNRC 21L12)
Province géologique :
Plate-forme du Saint-Laurent
Subdivision géologique :
Plate-forme des Basses-Terres du Saint-Laurent
Lithologie :Calcaire cristallin
Type :
Lithostratigraphique
Rang :
Formation
Statut :Formel
Usage :Actif

 

 

Historique

Lors de la cartographie des Basses-Terres du Saint-Laurent, Clark (1952, manuscrit non publié; in Globensky, 1993) a donné le nom de Deschambault à une unité de calcaire du Groupe de Tren­ton inférieur en référence au village de Deschambault, dans la région de Portneuf (feuillet SNRC 21L12). Husain (1955) en a étudié les principaux microfossiles et Clark (1959) a officiellement introduit le terme de Formation de Deschambault.

Description

La Formation de Deschambault est décrite en détail dans plusieurs régions des Basses-Terres du Saint-Laurent (Clark, 1972; Clark et Globensky, 1973a, b, 1975, 1976a, b, c, 1977; Brun, 1974, 1975; Globensky, 1983, 1986, 1987; Lacoste et Hébert, 1999; MRNF, 2009a à i; Bilodeau et Brun, 2001; Hébert et al., 2012; Lacoste et al., 2012). Harland et Pickerill (1982) et Globensky (1993) en font un bon résumé présenté ici : « La formation est typiquement constituée d’un calcaire cristallin bioclastique, en lits épais à stratifications entrecroisées, contenant plusieurs lumachelles et niveaux de coquillages fragmentés. Le calcaire est gris clair à foncé, légèrement teinté de brun, et la granulométrie varie de très fine à très grossière. Le litage est irrégulier et les nombreuses cuvettes et stratifications entrecroisées tabulaires sont accentuées par la présence de lamines argileuses. Autrement, les horizons de shale sont rares ou inexistants, quoique plus présents vers le sommet de la formation. » 

La formation est riche en fossiles et contient une faune marine très diversifiée, composée en grande partie de plaques et de tiges de crinoïdes polies et arrondies par l’eau avant leur sédimentation. La formation est parsemée de nodules et lamelles de chert, qui peuvent avoir jusqu’à 30 cm de diamètre, mais qui, en général, ne mesurent que quelques centimètres. La Formation de Deschambault représente principalement un dépôt de haute énergie qui s’est accumulé dans un environnement complexe de hauts fonds subtidaux, de barres et de grandes rides mouvantes (Harland et Pickerill, 1982). Les lamines argileuses ont été déposées dans des périodes calmes reflétant des pauses dans le déplacement de ces figures sédimentaires de fond.

Depuis plus d’un siècle, les lits supérieurs épais de la Formation de Deschambault sont exploités comme pierre à construction et pour la fabrication de chaux à Saint-Marc-des-Carrières.

 

À partir de cinq coupes (carrière de la compagnie Miron ltée, Montréal; carrière de St-Vincent de Paul, Saint-Vincent-de-Paul; carrière Sintra, Saint-Jacques; carrière des Ciments Indépendants inc., Joliette; carrière Turnbull Construction Inc., Saint-Thomas), Brun (1974, 1975) a défini des stratotypes de limite entre les formations de Mile End et de Deschambault et le Membre Saint-Michel de la Formation de Montréal : « Limite Mile End-Deschambault : passage franc d’un très gros banc de calcaire “wakestone” à nombreuses ondulations internes discontinues (Mile End) à une succession de petits calcaires “packstone” ou “wakestone” disposés en grandes ondulations à stratifications obliques à faible pente (Deschambault 1 [ensemble inférieur]). Limite Deschambault-St-Michel : passage d’un gros banc de calcaire “grainstone” ou “packstone” à stratifications obliques à forte pente (Deschambault 3 [ensemble supérieur] à des petits lits réguliers de calcaire “mudstone” gris foncé (St-Michel). »

 

Formation de Deschambault 1 (Omdc1) : Micrite fossilifère

Dans la région de Beaupré (feuillet 21M02), le calcaire de la Formation de Deschambault est décrit comme une micrite fossilifère. Par ailleurs, Globensky (1983) décrit une coupe de 1,3 m de la Formation de Deschambault dans une carrière abandonnée de la région des Laurentides, 2,5 km au NE de Sainte-Anne-des-Plaines (feuillet 31H13), dont la base consiste en « un calcaire gris moyen, micritique, très fossilifère; les bryozoaires y forment de véritables paillassons […] le litage est mince (2 à 10 cm) […]. »

Épaisseur et distribution

La Formation de Deschambault est présente à travers toutes les Basses-Terres du Saint-Laurent entre Montréal (feuillet 31H) et Saint-Siméon (feuillet 21N13), là où le Groupe de Trenton se rencontre. L’épaisseur de la Formation de Deschambault est généralement de l’ordre de 24 à 28 m, mais elle diminue à 3 à 5 m dans la région de Montréal et atteint 64 m dans la région de Trois-Rivières (Harland et Pickerill, 1982; Globensky, 1993). La Formation de Deschambault forme des gorges spectaculaires aux endroits où elle est coupée par des rivières importantes (Clark et Globensky, 1973, 1975, 1976a, b, c, 1977; Globensky, 1987).

Datation

Aucune.

Relation(s) stratigraphique(s)

En général, les contacts avec les formations inférieure et supérieure sont graduels (Harland et Pickerill, 1982; Globensky, 1993). Dans la région de Québec, la Formation de Deschambault repose directement sur le socle précambrien, alors que dans Charlevoix, elle est précédée de la Formation de Cap-à-l’Aigle (Groupe de Black River). Elle est surmontée de la Formation de Montréal dans les régions de Montréal à Joliette ou de la Formation de Neuville dans les régions de Trois-Rivières à Saint-Siméon (résumé dans les coupes schématiques de Harland et Pickerill, 1982).

Paléontologie

La faune de la Formation de Deschambault, très importante, est représentée par environ 90 espèces. Elle est principalement constituée de brachiopodes, de bryozoaires et de trilobites, mais également de gastéropodes et d’ostracodes, dont : Dinorthis browni, Dinorthis pectinella Emmons, Parastrophia hemiplicata, Solenopora compacta Billings, Refinesquina alternata Conrad, Zygospira recurvirostris (Hall), CaIyptauIax calderi Wilson, Bumastus mil-lent Billings, et Ceraunus pleurexanthemus Green (Husain, 1955; Clark et Globensky, 1975, 1976a, b, c, 1977; Harland et Pickerill, 1982; Globensky, 1987, 1993).

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

BILODEAU, C., BRUN, J. 2001. GEOLOGIE 1/50 000, 21L13 – SAINT-RAYMOND. In : MRNF. 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 21l. CG SIGEOM21L, 43 plans.

BRUN, J. 1974. ETUDE PETROGRAPHIQUE DES FORMATIONS DU BLACK RIVER ET DU TRENTON DU QUEBEC. MRN. DP 248, 24 pages et 4 plans.

BRUN, J. 1975. ETUDE GEOLOGIQUE ET GEOCHIMIQUE DES FORMATIONS DU BLACK RIVER ET DU TRENTON DU QUEBEC. MRN. DP 296, 45 pages et 4 plans.

CLARK, T H. 1972. REGION DE MONTREAL. MRN. RG 152, 260 pages et 1 plan.

CLARK, T H., GLOBENSKY, Y. 1973. REGION DE PORTNEUF ET PARTIES DE ST-RAYMOND ET DE LYSTER, COMTES DE PORTNEUF ET DE LOTBINIERE. MRN. RG 148, 117 pages et 1 plan.

CLARK, T H., GLOBENSKY, Y. 1975. REGION DE GRONDINES. MRN. RG 154, 171 pages et 1 plan.

CLARK, T H., GLOBENSKY, Y. 1976a. REGION DE SOREL ET PARTIE SUD-EST DE SAINT-GABRIEL-DE-BRANDON. MRN. RG 155, 166 pages et 1 plan.

CLARK, T H., GLOBENSKY, Y. 1976b. REGION DE TROIS-RIVIERES. MRN. RG 164, 94 pages et 1 plan.

CLARK, T H., GLOBENSKY, Y. 1976c. REGION DES LAURENTIDES (MOITIE EST) ET DE RAWDON (PARTIE SUD-EST). MRN. RG 157, 121 pages et 1 plan.

CLARK, T H., GLOBENSKY, Y. 1977. REGION DE VERCHERES. MRN. RG 190, 72 pages et 1 plan.

GLOBENSKY, Y. 1983. REGION DES LAURENTIDES (SW). MRN. MM 82-01, 42 pages et 1 plan.

GLOBENSKY, Y. 1986. GEOLOGIE DE LA REGION DE SAINT-CHRYSOSTOME ET DE LACHINE (SUD). MRN. MM 84-02, 182 pages et 2 plans.

GLOBENSKY, Y. 1987. GEOLOGIE DES BASSES-TERRES DU SAINT-LAURENT. MRN. MM 85-02, 71 pages et 1 plan.

GLOBENSKY, Y. 1993. LEXIQUE STRATIGRAPHIQUE CANADIEN – VOLUME V-B – REGION DES APPALACHES, DES BASSES-TERRES DU SAINT-LAURENT ET DES ILES DE LA MADELEINE. MRN. DV 91-23, 336 pages.

HEBERT, C., BILODEAU, C., DE SOUZA, S., TREMBLAY, A. 2012. COMPILATION GEOLOGIQUE – SAINT-JOACHIM. MRN. CG-21M02-2012-01, 1 plan.

LACOSTE, P., HÉBERT, C., BILODEAU, C. 1999. GEOLOGIE 1/50 000, 21M08 – ILES AUX COUDRES. In : MRNF. 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 21m. CG SIGEOM21M, 23 plans.

LACOSTE, P., HEBERT, C., BILODEAU, C., DE SOUZA, S., TREMBLAY, A. 2012. COMPILATION GEOLOGIQUE – ILE AUX COUDRES. MRN. CG-21M08-2012-01, 1 plan.

MRNF 2009a. GEOLOGIE 1/50 000, 31H05 – LACHINE. In : MRNF. 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 31h. CG SIGEOM31H, 22 plans.

MRNF 2009b. GEOLOGIE 1/50 000, 31H06 – SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU. In : MRNF. 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 31h. CG SIGEOM31H, 22 plans.

MRNF 2009c. GEOLOGIE 1/50 000, 31H12 – LAVAL. In : MRNF. 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 31h. CG SIGEOM31H, 22 plans.

MRNF 2009d. GEOLOGIE 1/50 000, 31H13 – LAURENTIDES. In : MRNF. 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 31h. CG SIGEOM31H, 22 plans.

MRNF 2009e. GEOLOGIE 1/50 000, 31H14 – VERCHÈRES. In : MRNF. 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 31h. CG SIGEOM31H, 22 plans.

MRNF 2009f. GEOLOGIE 1/50 000, 31I03 – SOREL. In : MRNF. 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 31i. CG SIGEOM31M, 16 plans.

MRNF 2009g. GEOLOGIE 1/50 000, 31I07 – TROIS-RIVIÈRES. In : MRNF. 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 31i. CG SIGEOM31M, 16 plans.

MRNF 2009h. GEOLOGIE 1/50 000, 31I08 – BÉCANCOUR. In : MRNF. 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 31i. CG SIGEOM31M, 16 plans.

MRNF 2009i. GEOLOGIE 1/50 000, 31I09 – GRONDINES. In : MRNF. 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 31i. CG SIGEOM31M, 16 plans.

THERIAULT, R. 2014. GEOLOGIE DES BASSES-TERRES DU SAINT-LAURENT. MERN. DV 2014-05, 1 plan.

 

Autres publications

CLARK, T.H., 1959. Stratigraphy of the Trenton Group, St. Lawrence Lowlands, Quebec. Association géologique du Canada; proceedings 1959, pages 13-21.

HARLAND, T.L., PICKERILL, R.K., 1982. A review of Middle Ordovician sedimentation in the St. Lawrence Lowland, eastern Canada. Geological Journal; volume 17, pages 135-156. doi.org/10.1002/gj.3350170205

HUSAIN, B.R., 1955. Semi-microfossils of the Black River and Trenton Groups of Quebec. Thèse de Doctorat, Université McGill, Montréal, 429 pages.

YOUNG, F.G., 1964. Petrology of the Deschambault Forma­tion, Trenton Group, St. Lawrence Lowlands of Quebec. Thèse de maîtrise, Université McGill, Montréal. http://digitool.library.mcgill.ca/R/?func=dbin-jump-full&object_id=116742&local_base=GEN01-MCG02

 

 

 

14 juin 2019