Historique

La Commission géologique du Canada (Wilson, 1918; CGC, 1943) inclut d’abord les roches correspondant au Pluton de Grassy dans une importante masse intrusive non différenciée de granite, syénite, granodiorite, diorite et gneiss granitique et syénitique (pegmatite et aplite) qui englobe toutes les roches intrusives de la partie sud de la Sous-province de Pontiac. Dans le canton de Brodeur, entre la rive ouest du lac Simard et la rive NE du lac des Quinze (feuillet 31M10-200-0101), les roches du Pluton de Grassy sont incluses dans des unités de : 1) granite à hornblende et de syénite à hornblende; 2) diorite; 3) granite à albite-microcline et porphyre granitique (à albite) (Chagnon, 1961). Quelques années plus tard, elles sont uniquement associées à une unité de syénite à hornblende non différenciée du Batholite du Lac Simard Sud (Chagnon, 1968).

Trois décennies plus tard, Rive (1994) introduit le « Batholite du lac des Quinze Est et du lac Simard Nord et Est » pour définir la granodiorite à hornblende et la monzodiorite quartzifère à hornblende situées dans le secteur de la branche orientale du lac des Quinze et de la partie occidentale du lac Simard. Ce batholite inclut alors les roches correspondant au Pluton de Grassy ainsi que les roches de l’extrémité ouest du Batholite du Lac Simard Sud. Dans les travaux de compilation du Ministère (Goutier, 1999a-d, 2000; Beausoleil, 2000), la monzonite quartzifère à hornblende, localement porphyrique, correspondant au Pluton de Grassy est différenciée et assignée au Pluton du Lac Simard Nord. Pour éviter des confusions d’ordre géographique, c.-a.-d. la position du pluton par rapport au lac Simard, le nom est modifié pour Pluton de Grassy (Jean Goutier, communication personnelle, 17 février 2022) en référence au lac Grassy situé entre le lac des Quinze, au SW, et le Lac Simard, à l’est (feuillets SQRC 31M10-200-0101 NE et 31M10-200-0201 SE).

Description

Le Pluton de Grassy est essentiellement constitué de monzonite quartzifère à hornblende (Goutier, 1999a-d, 2000; Beausoleil, 2000).

Pluton du Lac Simard Nord 1 (nAsin1) : Monzonite quartzifère à hornblende

La monzonite quartzifère à hornblende est généralement gris vert foncé en cassure fraiche, localement rosâtre, et grise à blanche en surface altérée. La roche est de granulométrie fine à moyenne (Chagnon, 1968; Rive, 1994). La texture varie d’allotriomorphe à hypidiomorphe avec tendance du plagioclase à l’automorphisme (≤5 mm). La roche est habituellement massive, mais une certaine orientation de la biotite peut être observée localement. La structure primaire est foliée. Celle-ci est soulignée par l’orientation des minéraux ferromagnésiens ainsi que par la présence d’enclaves aplaties riches en hornblende et de schlierens disposés parallèlement au contact de la roche encaissante. Des enclaves de roche métasédimentaire et de métabasalte coussiné sont également observées par endroits (Rive, 1994).

La roche est principalement constituée de hornblende, de plagioclase (60 %) et de microcline (25 %) avec des proportions mineures de quartz et, rarement, de pyroxène (Chagnon, 1968; Rive, 1994). Les minéraux secondaires sont l’albite, le quartz, la biotite, la chlorite et l’épidote, tandis que les minéraux accessoires sont la titanite, l’apatite, la pyrite, les oxydes de fer, le zircon et l’allanite (Chagnon, 1968). La hornblende forme des cristaux prismatiques automorphes, légèrement plus grossiers que ceux de la plupart des autres constituants. La hornblende s’altère en épidote et/ou chlorite ou en biotite (inclusions pœcilitiques). En lame mince, une trémolite incolore et fibreuse est également observée dans la roche altérée. Le plagioclase est habituellement altéré en séricite ou paragonite et en épidote. Il montre des bordures albitiques claires et des intercroissances locales avec le quartz aux endroits où il est jointif au microcline. Il contient communément des inclusions de microcline, particulièrement le long des clivages.

Pluton du Lac Simard Nord 1a (nAsin1a) : Monzonite porphyroïde

La monzonite est localement porphyroïde (Chagnon, 1968; Beausoleil, 200). La roche renferme alors des mégacristaux rectangulaires de microcline et, rarement, de perthite (Chagnon, 1968). La perthite provient probablement du remplacement du plagioclase par le microcline.

Épaisseur et distribution

Le Pluton de Grassy, situé dans la partie centre sud de la Sous-province de Pontiac, est découpé en plusieurs blocs par les intrusions adjacentes (Rive, 1994). Ces blocs sont répartis dans les feuillets 32M06-200-0202, 31M07-200-0201, 31M10-200-0101, 31M10-200-0201, 31M10-200-0202 W et 31M11-200-0102. Le corps principal (feuillet 31M10) a une forme allongée suivant la branche orientale du lac des Quinze; celui-ci mesure ~26 km selon un axe NE-SW pour une largeur maximale de 7,5 km dans sa partie centrale. Le deuxième corps en importance est situé immédiatement au SW et montre une forme triangulaire de 8 à 10 km d’envergure. Les autres corps intrusifs (feuillets 31M07-200-0201 et 31M11-200-0102) sont allongés et de plus petite taille (2 à 3 km de longueur).

Datation

Aucune.

Relations stratigraphiques

Dans sa portion sud, le Pluton de Grassy est intrusif dans les roches gneissiques et tonalitiques du Massif du Lac des Quinze et des batholites de Belleterre-Furgèriville et du Lac Devlin (Rive, 1994). Les contacts sont nets et tranchés, mais concordants avec la foliation régionale. Le pluton est également en contact intrusif avec les batholites de Rémigny et du Lac Simard Sud, au NW. Il coupe les roches sédimentaires du Groupe de Pontiac, au NE, ainsi que les roches volcaniques du Groupe de Baby, au sud (Rive, 1994). Les contacts avec les roches sédimentaires sont nets et tranchés; ils se font par récurrence des roches intrusives dans les roches sédimentaires, et vice-versa. Les contacts avec les roches volcaniques sont également nets et tranchés ou sont visibles par l’intermédiaire d’une brèche de quelques mètres d’épaisseur montrant une recristallisation de la hornblende en cristaux légèrement plus grossiers. Finalement, le Pluton de Grassy contient des occurrences kilométriques d’amphibolite à hornblende.

Paléontologie

 Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

Autres publications

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Collaborateurs