Historique

La première carte géologique qui mentionne la présence de granitoïdes dans la grande région de Témiscamingue est celle de Wilson (1918). Dans cette unité générale, seule l’extrémité occidentale du Batholite du Lac Devlin, dans le secteur du lac Moore (feuillet SQRC 31M07-200-0201), est cartographiée. L’extrémité orientale du batholite, dans le secteur du lac Delvin (feuillet 31M07-200-0202), est décrite simplement comme du granite non différencié (Denis, 1936, 1937). Dans la carte de compilation plus générale de la Commission géologique du Canada (CGC, 1943), les roches correspondant au Batholite du Lac Devlin sont incluses dans une vaste unité de granite, de syénite, de granodiorite, de diorite et de granite gneissique. Dans la région de Belleterre, au SW du lac Devlin, Auger (1947, 1950) décrit d’abord une unité non différenciée de granite et de porphyre granitique, puis de granite, de syénite et de syénite porphyrique. Chagnon (1968) décrit une masse de granite à oligoclase et microcline ainsi que de granite porphyroïde à oligoclase et microcline dont le contour, dans la région au SE du lac des Quinze (feuillet 31M07-200-0201), correspond à la partie occidentale de l’actuel Batholite du Lac Devlin.

La partie orientale du batholite est cartographiée comme du granite rose ou gris, de l’aplite et de la pegmatite (Rive, 1974). Elles sont considérées comme le faciès banal de l’unité, ce qui les différencie des unités granitiques environnantes, dont le Batholite du Réservoir Decelles. Rive (1975) identifie du granite rose homogène, mais cette lithologie touche uniquement l’extrémité NE du batholite et n’est pas différenciée du Batholite du Réservoir Decelles une superficie beaucoup plus vaste dans sur sa carte. Le nom formel de Batholite du Lac Devlin est introduit par Rive (1994) qui décrit un batholite composé essentiellement de granodiorite et, accessoirement, de monzodiorite quartzifère, de diorite quartzifère, de tonalite, toutes à biotite et/ou hornblende, ainsi que de monzogranite à biotite, accompagné localement d’aplite à muscovite. Dans les cartes de compilation du Ministère, la composition du batholite devient de la tonalite à hornblende et à biotite et de la tonalite foliée (Goutier, 1999a-d). Le nom du batholite fait référence au lac Devlin qui chevauche les municipalités de Belleterre et de Laforce, en Abitibi-Témiscamingue (feuillet 31M07-200-0202).

Description

Le Batholite du Lac Devlin est constitué de tonalite, communément à hornblende et à biotite (Goutier, 1999a-d). La roche est gris verdâtre en cassure fraiche, grise en patine d’altération et de granulométrie fine à moyenne (Rive, 1974, 1994). Elle présente une texture grenue à tendance porphyroïde à phénocristaux de plagioclase automorphe (Rive, 1994). La structure est foliée et homogène.  De petites inclusions et des enclaves (1 à 3 cm de longueur) de hornblendite sont aplaties dans le plan de foliation. La roche est composée de quartz, de plagioclase, de microcline, de biotite et de hornblende verte (Rive, 1974, 1994). Les minéraux accessoires sont l’épidote, l’apatite, le sphène et la magnétite (Rive, 1994). La phase principale est localement coupée d’une phase rosâtre, par endroits aplitique à muscovite (Rive, 1974, 1994).

Batholite du Lac Devlin 1 (nAdev1) : Tonalite à hornblende et biotite

Selon Goutier (1999a-d), la majeure partie du Batholite du Lac Devlin est constituée de tonalite à hornblende et biotite (nAdev1). Selon Rive (1994), les faciès mafiques à hornblende se trouvent essentiellement sur le flanc oriental du batholite, plus précisément à l’est et à l’ouest du lac Devlin (feuillet 31M07-200-0202). Il est bon de noter que c’est dans ce secteur que se trouve la quasi-totalité des descriptions d’affleurement ayant servi à définir ce batholite.

Batholite du Lac Devlin 1a (nAdev1a) : Tonalite foliée

Dans le secteur est et NE du batholite, près ou au contact avec le schiste à actinote et épidote du Groupe de Belleterre (nAbe1a), Goutier (1999b-d) a noté en carte des niveaux de tonalite foliée. La foliation primaire est soulignée par l’orientation des minéraux ferromagnésiens et par celle des enclaves centimétriques de hornblendite ou d’amphibolite présentes dans les faciès mafiques (Rive, 1994). Une foliation secondaire est présente le long des couloirs de cisaillement NE et s’accompagne généralement d’une texture en mortier et d’une linéation minérale très nette.

Épaisseur et distribution

Le Batholite du Lac Simard Sud est situé dans la partie centre sud de la Sous-Province de Pontiac (nord du feuillet 31M07 et sud du feuillet 31M10). De forme patatoïde, il a une longueur E-W de ~28 km et une largeur N-S de ~15 km. Une petite intrusion satellite (1,2 km sur 0,6 km) coupe les roches volcaniques du Groupe de Belleterre au SE, à l’est du lac Taché (feuillet 31M07-200-0202).

Datation

Aucune.

Relations stratigraphiques

Le Batholite de Devlin coupe le Batholite de Belleterre-Furgèreville (Rive, 1994), daté à 2705 ±3 Ma (Machado et al., 1991). Les contacts, exposés au NW et au SSW, sont recoupant. Le Batholite de Devlin est également en contact intrusif avec le Pluton de Grassy, au SW, et avec le Batholite du Lac Simard Sud (~2669 Ma) sur une distance <5 km au nord. Toute sa moitié orientale est intrusive dans les roches volcaniques du Groupe de Belleterre (Rive, 1994). Les contacts avec les roches volcaniques peuvent être nets et tranchés ou peuvent être soulignés par une brèche de quelques décimètres d’épaisseur. L’amphibole recristallise en cristaux de hornblende de plus grande taille, sur une épaisseur métrique. Le contact entre la tonalite foliée (nAdev1a) et le schiste à actinote et épidote (nAbe1a) est particulièrement marqué par des zones de cisaillement. Le Batholite du Lac Devlin est coupé par les plutons de Laforce et de Guillet-Nord. Il contient des enclaves du Groupe de Belleterre, du Pluton de Grassy, du Groupe de Pontiac ainsi que d’amphibolite non différenciée. Enfin, il est coupé de petits dykes (<2 km de longueur) de diabase protérozoïques.

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

Autres publications

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