Historique

Au nord des lacs Allard et Kelly, dans le canton de Blondeau, Retty (1931a et 1931b) cartographie une masse de granite et de granite porphyrique, ainsi que de pegmatite et d’aplite incluant de petites étendues de syénite et de diorite (feuillet 31M07). Dans les cartes régionales de Denis (1936 et 1937) et de Henderson (1937, 1938a et 1938b), ainsi que dans la carte de compilation de la Commission géologique du Canada (1943), cette intrusion était intégrée dans un ensemble constitué de granite, de granodiorite et de lithologies connexes. Auger (1950 et 1952) cartographie une grande partie du canton de Guillet et la bordure est du canton de Blondeau; il y décrit des syénites granitiques et des porphyres syénitiques autour des lacs Froid et Boulder (feuillet 31M07), dans la partie nord de l’intrusion. Quelques décennies plus tard, Kish (1966 et 1971) définit une masse de granite rose dans la région de Belleterre qui correspond à la partie ouest de l’actuel Pluton de la Tour de Belleterre (feuillet 31M07), mais ne lui attribue toutefois pas un nom formel. Par la suite, Van der Leeden (1978) cartographie la partie ouest du pluton dans le feuillet 31M07 et décrit une monzodiorite quartzifère/monzodiorite quartzifère porphyroïde contenant de petites enclaves d’amphibolite. Le nom « Pluton de la Tour de Belleterre » est introduit formellement par Rive (1994) pour décrire une intrusion de monzodiorite à hornblende (à cœur de pyroxène) et biotite et une phase de monzodiorite quartzifère porphyroïde. Il apparaît également sur les cartes géologiques du Ministère comme une monzodiorite (par ex. Goutier 1999a et 1999b). Le nom fait référence au lac de la Tour situé au sud de Belleterre, dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue.

Description

Le Pluton de la Tour de Belleterre est constitué de monzodiorite rose relativement homogène, moyennement grenue (3 mm en moyenne) et foliée. La structure est subéquigranulaire et localement cataclastique avec une granulation des feldspaths. Une variété à structure œillée localisée au NE du lac Allard coupe de façon complexe le paraschiste. Les injections de type lit-par-lit sont parallèles aux plans de la schistosité dans la roche encaissante, mais suivent aussi des tracés irréguliers. La monzodiorite rose est par endroits pegmatitique. La roche contient du plagioclase, du feldspath potassique, de la hornblende, de l’épidote, du quartz (<10 %), un peu de muscovite et, plus rarement, de la biotite (Kish, 1971; Van der Leeden, 1978; Rive,1994).

La foliation dans la monzodiorite est parallèle aux contacts de l’intrusion et à la foliation régionale. Elle est bien marquée, particulièrement dans les zones marginales où elle est définie par la présence de nombreuses enclaves centimétriques, de composition mafique à ultramafique (hornblendite), fortement aplaties. Ces secteurs sont aussi caractérisés par une linéation minérale.  

Épaisseur et distribution

Le Pluton de la Tour de Belleterre forme un massif allongé d’orientation E-W de 14,5 km sur 3,75 km (56 km²).

Datation

Un échantillon de monzodiorite du Pluton de la Tour de Belleterre a été daté à 2669 ±3 Ma (Machado et al., 1991).

Relations stratigraphiques

Le Pluton de la Tour de Belleterre est intrusif dans les roches métasédimentaires du Groupe de Pontiac (<2683 Ma, Mortensen et Card, 1993), à l’est, et dans les laves du Groupe de Belleterre, au nord. L’unité est également en contact intrusif avec la tonalite et la trondhjémite du Batholite de Belleterre-Fugèreville (2705 ±3 Ma; Machado et al.,1991b) et avec les roches volcaniques du Groupe du Lac des Bois à l’ouest et au sud-ouest, respectivement. Cette intrusion est considérée comme syntectonique à tarditectonique, notamment en raison de la présence de xénolites de hornblendite et des faciès marginaux foliés ou bréchifiés (Rive et al., 1990).

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

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