Dernière modification :
Auteur(s) : |
de Rosen-Spence, 1976
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Âge : |
Néoarchéen
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Stratotype : |
Aucun
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Région type : |
Région du lac Dufault sud (feuillet SQRC 32D06-200-0102)
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Province géologique : | |
Subdivision géologique : |
Sous-province de l’Abitibi
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Lithologie : | Rhyolite et proportion mineure d’andésite coussinée |
Catégorie : |
Lithostratigraphique
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Rang : |
Membre
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Statut : | Formel |
Usage : | Actif |
Historique
Dans le comté de Témiscamingue, les roches du Membre de Héré sont d’abord incluses dans les « volcanites de l’Abitibi » par Wilson (1918), une vaste unité comprenant de la rhyolite, de l’andésite et d’autres roches associées. Dans la grande région de Rouyn-Noranda, elles sont par la suite incluses dans une unité de basalte, d’andésite, de dacite et de rhyolite variablement altérés et en partie transformés en schiste, avec des proportions mineures de tuf et de petits corps intrusifs (Cooke et al., 1931; James et al., 1933; CGC, 1936). Dans le quart SW du canton de Dufresnoy (feuillets SQRC 32D06-200-0102 E et 32D07-200-0101 W), elles sont cartographiées plus en détail comme de la rhyolite, non différenciée de celle du Membre d’Insco, ainsi que de deux niveaux d’andésite et d’un niveau d’agglomérat de brèche explosive (Robinson, 1952). Au sud, dans le quart NW du canton de Rouyn, elles sont cartographiées comme de la rhyolite, localement bréchiforme (Dugas et Gilbert, 1953). À plus grande échelle, elles sont cartographiées comme des coulées felsiques non différenciées (Dugas et al., 1956, 1961).
Dans le cadre de sa thèse sur l’empilement volcanique central de Noranda, de Rosen-Spence (1976) introduit la « Rhyolite du Ruisseau Héré » dans le « Sous-groupe de Noranda » pour décrire de la rhyolite principalement verte, aphyrique, vésiculaire et, par endroits, à joints columnaires située au nord de la Faille de Beauchastel ainsi que la « Rhyolite de Don » pour décrire de la rhyolite principalement gris pâle, porphyritique à quartz et aphyrique située au sud de la Faille de Beauchastel. Goodwin (1977, 1979, 1980, 1982) cartographie les roches du Membre de Héré comme des roches métavolcaniques felsiques (dacite, rhyolite, proportion mineure de rhyodacite) non différenciées dans le « Sous-groupe de Noranda », une unité qui englobe alors presque toutes les formations du Groupe de Blake River du côté québécois. Gélinas et al. (1978), Gélinas (1980) et Gélinas et al. (1982) décrivent en détail le « Complexe rhyolitique de Don » dont la séquence rhyolitique comprend de la rhyolite massive et différents faciès de volcanoclastites. Ce complexe comprend des roches de la portion SE du Membre de Héré, des roches de la portion sud du Membre de South Bay ainsi que des roches de la portion SW de la Formation de Noranda (unité nAnd5). Dans la stratigraphie géochimique des roches du Groupe de Blake River de Gélinas et al. (1984), les roches du Membre de Héré appartiennent à l’« unité calco-alcaline de Dufault ». Gibson (1989) conserve plutôt la nomenclature de de Rosen-Spence (1976).
Le Membre de Héré est officiellement introduit et associé à la Formation de Noranda dans la carte de compilation du Ministère du feuillet 32D06-200-0102 (Beausoleil et Patry, 2004) pour décrire de la rhyolite, de la brèche de coulée rhyolitique et de la rhyolite hétérogène, laminée, massive et en joints columnaires. Quelques structures dans la rhyolite sont notées en carte, principalement dans la portion ouest de l’unité, tandis que deux niveaux sont tracés dans la portion NE, mais non annotés. Dans le feuillet 32D07-200-0101, l’extrémité est de l’unité est assignée à l’unité de rhyolite, par endroits sphérolitique ou porphyrique, de la Formation de Noranda (And5; Goutier, 2000).
Sur la base d’une nouvelle datation (voir la section Datation) et similairement aux divisions lithologiques de de Rosen-Spence (1976), Goutier et al. (2011) ont proposé de séparer le Membre de Héré en deux membres distincts de part et d’autre de la Faille de Beauchastel : le Membre de Héré au NW et le Membre de Pump House au SE. À l’instar de de Rosen-Spence (1976) et Goutier et al. (2011), Sterckx (2018) répartie les roches correspondant au Membre de Héré en trois unités lithostratigraphiques : le Membre de Héré (rhyolite hétérogène, rhyolite massive à joints en colonnes) à l’ouest, au nord de la Faille de Beauchastel, la Rhyolite de Pump House (andésite coussinée, rhyolite, rhyolite hétérogène, massive, massive à joints en colonnes, vésiculaire, laminée, porphyrique, tufs et pyroclastites felsiques, brèche de coulée rhyolitique) formant un « croissant » à l’est et la Rhyolite de Don (dacite, rhyolite, rhyolite hétérogène, porphyrique, pyroclastites intermédiaires et felsiques) au cœur du croissant. La Rhyolite de Don est séparée de la Rhyolite de Pump House par des intrusions de diorite quartzifère et par la Faille de Héré Creek, au nord.
Ces modifications ne sont pas appliquées dans cette fiche stratigraphique. Le Membre de Héré est plutôt subdivisé en cinq unités informelles en partie sur la base de la division en carte de Beausoleil et Patry (2004).
Description
Le Membre de Héré est majoritairement constitué de rhyolite (de Rosen-Spence, 1976; Gibson, 1989; Beausoleil et Patry, 2004; Sterckx, 2018). Les coulées rhyolitiques comprennent trois phases, massive, hétérogène et bréchique, qui passent graduellement de l’une à l’autre latéralement et verticalement (de Rosen-Spence, 1976). La présence dans les trois phases de caractéristiques spécifiques comme des phénocristaux de quartz ou des sphérolites implique que toutes les phases d’une même coulée sont dérivées du même magma. Le Membre de Héré a été subdivisé en cinq unités informelles de rhyolite (nAhc1), de rhyolite hétérogène (nAhc2), de rhyolite massive, localement à joints columnaires et vésiculaire (nAhc3), de brèche de coulée rhyolitique (nAhc4) et, en moindre proportion, d’andésite coussinée (nAhc5).
Les observations sur le terrain et en lame mince indiquent l’existence de plusieurs stades d’altération et de métamorphisme (de Rosen-Spence, 1976). En ordre d’apparition, il s’agit : (1) d’altérations étendues, mais localisées contemporaines au volcanisme; (2) de remplissage des vésicules et du développement de la calcite et de la séricite dans la partie supérieure de l’empilement; (3) d’une altération métamorphique pleinement développée pendant l’enfouissement de l’empilement; et (4) d’un métamorphisme de contact autour du Pluton du Lac Dufault, ainsi que du développement ultérieur d’une schistosité séricitique locale le long de zones de cisaillement.
Membre de Héré 1 (nAhc1) : Rhyolite
La rhyolite massive est caractérisée par l’homogénéité de sa composition minéralogique et de sa texture ainsi que par l’absence de structures syngénétiques (Gélinas et al., 1978; Gélinas; 1980; Gélinas et al., 1982). Généralement jaune pâle à gris blanc en surface altérée, la roche est gris bleu en surface fraiche. En lame mince, la rhyolite comprend des phénocristaux de quartz (3 à 20 %, <0,2 à >2 mm) xénomorphes et des phénocristaux d’albite idiomorphes dans une mésostase microcristalline constituée principalement de quartz et d’albite (An0-An10). Des proportions mineures de chlorite, de séricite et de carbonates sont observées. Des textures sphérolitiques (absence d’éléments volatils) et granophyriques (présence d’éléments volatils) sont notées localement dans la mésostase, indiquant probablement la fin de la cristallisation de la rhyolite massive. La rhyolite est localement laminée, les laminations millimétriques à centimétriques étant communément accentuées par des lamines enrichies en chlorite (de Rosen-Spence, 1976).
Les principales masses de rhyolite massive possèdent des joints columnaires dont la direction et l’axe du plongement correspondent, en général, à la direction et au pendage de la stratification; dans certains cas, les colonnes ont une distribution en forme d’éventail (Gélinas et al., 1978; Gélinas; 1980; Gélinas et al., 1982). Cette orientation des joints contraste donc avec celle observée dans les coulées massives ou les filons-couches de gabbro, où les axes des colonnes sont perpendiculaires aux stratifications, lesquels coïncident avec les surfaces isothermes.
Le métamorphisme est faible : les assemblages minéralogiques appartiennent au faciès des schistes vers (zone de la biotite) (Gélinas et al., 1978; Gélinas; 1980; Gélinas et al., 1982). Une schistosité E-W, verticale, est observée localement dans les faciès à grain fin. La rhyolite de l’unité nAhc1 est l’hôte d’une zone minéralisée en argent de type sulfures massifs volcanogènes (SMV).
Membre de Héré 2 (nAhc2) : Rhyolite hétérogène
La rhyolite hétérogène est formée de bandes et d’amas podiformes, rarement de langues, de rhyolite massive homogène semblable à celle de l’unité nAhc3 dans une matrice de microbrèche altérée d’apparence variée (de Rosen-Spence, 1976). Dans le Membre de Héré, la matrice de microbrèche est généralement vert foncé et massive. Des fragments de 0,1 à 1 cm de ponce complètement chloritisée et de lave massive sont clairement visibles. Les bandes et amas podiformes peuvent être localement complètement désintégrés et leur présence n’est alors révélée que par une concentration locale de fragments angulaires dans la matrice. En lame mince, la matrice est cependant composée de zones quartzo-feldspathiques diffuses dans une mésostase principalement constituée de chlorite cryptocristalline.
Membre de Héré 3 (nAhc3) : Rhyolite massive, localement à joints columnaires et vésiculaire
La rhyolite massive est caractérisée par l’homogénéité de sa composition minéralogique, de sa couleur et de sa texture (de Rosen-Spence, 1976). Elle est généralement verte, localement mouchetée suite à une dévitrification irrégulière, aphyrique et vésiculaire. Les principales masses de rhyolite massive possèdent des joints columnaires de 10 à 20 cm de diamètre. Ces joints pourraient avoir été formés par l’engorgement et l’accumulation « en flaques » (ponding) de la coulée. Les vésicules sont rares à moyennement abondantes, ne dépassant pas 10 % de la roche. Elles varient en taille de 0,1 à 2 cm et atteignent exceptionnellement 5 à 10 cm.
Membre de Héré 4 (nAhc4) : Brèche de coulée rhyolitique
La brèche angulaire est constituée de fragments triangulaires à polygonaux généralement étroitement groupés, variant en taille de quelques millimètres à 50 cm, mais généralement entre 10 et 20 cm (de Rosen-Spence, 1976). Les fragments consistent en lave non altérée, en lave silicifiée et communément laminée et, plus rarement, en lave chloritisée, et le matériel interstitiel en fragments de plus petite taille et en chlorite ou en lave massive. Les fragments forment généralement un assemblage chaotique.
Gélinas et al. (1978), Gélinas (1980) et Gélinas et al. (1982) décrivent des volcanoclastites rhyolitiques comprenant des fragments de rhyolite massive (85 % de la fraction clastique grossière), de rhyolite porphyrique laminée (~5 %) et de roche plus mafique (« roche noire »; ~10 %). Les fragments de rhyolite massive sont généralement subanguleux. La rhyolite est jaune pâle, porphyrique, très siliceuse et vésiculaire (3 % en moyenne). Les laminations résultent des concentrations d’hématite et de carbonates de fer. Les caractères pétrographiques de ces fragments rhyolitiques sont comparables à ceux de la rhyolite massive (nAhc1). Les fragments plus mafiques sont gris sombre à noir, à relief négatif et de taille généralement inférieure à celle des fragments rhyolitiques. En lame mince, ils sont composés de phénocristaux de quartz et d’albite dans une mésostase de chlorite, de carbonates de fer et d’hématite.
Les volcanoclastites de l’unité nAhc4 sont stratifiées et généralement polygéniques, c.-à-d. qu’elles sont constituées de fragments de composition hétérogène, les fragments de rhyolite massive étant les plus communs (Gélinas et al., 1978; Gélinas; 1980; Gélinas et al., 1982). Les fragments, quelle que soit leur nature ou leur taille, possèdent une orientation préférentielle qui correspond à la direction générale des strates. Des structures syngénétiques, dont du granoclassement inverse et/ou normal ainsi que des stratifications parallèles et obliques, sont communément observées.
Membre de Héré 5 (nAhc5) : Andésite coussinée
L’andésite coussinée forme deux niveaux allongés dans la rhyolite hétérogène (nAhc2) du secteur NE (Dugas et Gilert, 1953). Elle est vert pâle à foncé, à grain fin et contient une bonne proportion d’amygdales remplies de quartz et de carbonate (Brown et Darling, 1979).
Épaisseur et distribution
Le Membre de Héré est situé dans la partie SW de la Sous-province de l’Abitibi, au nord de Rouyn-Noranda (feuillets 32D06-200-0102 E et 32D07-200-0101 W). Il est affecté par de nombreuses failles qui lui donnent une forme irrégulière ressemblant un peu à un nœud papillon. Il s’étend sur ~8 km selon un axe NE-SW et selon un axe NW-SE. Sa « largeur » N-S est minimale au centre (~1 km) et maximale à l’est (4,3 km).
Datation
La datation isotopique d’une rhyolite prélevée à l’affleurement 2007-JG-9042 a donné un âge de cristallisation de 2700,3 ±1,2 Ma (McNicoll et al., 2014).
Unité | Échantillon | Système isotopique | Minéral | Âge de cristallisation (Ma) | (+) | (-) | Référence(s) |
nAhc1 | 07-JG-9042 | Pb-Pb | Zircon | 2700,3 | 1,2 | 1,2 | McNicoll et al., 2014 |
Relations stratigraphiques
La rhyolite du Membre de Héré surmonte les laves de composition intermédiaires des membres d’Amulet, au NW, et de Powell, au sud (Gibson, 1989). Du côté est, il est en contact avec l’andésite du Membre de South Bay (nAsb1) principalement, ainsi qu’avec la rhyolite porphyrique de la Formation de Noranda (nAnd5a). Au nord et au NW, il est en contact faillé avec la rhyolite du Membre d’Insco. Lorsque visible, le contact entre les deux unités rhyolitiques est discordant : le Membre d’Insco, localement fracturé et bréchifié, est séparé du Membre de Héré par ~50 cm de brèche tectonique contenant des fragments du Membre d’Insco (de Rosen-Spence, 1976). Le Membre de Héré est coupé en plusieurs endroits par une importante masse de diorite quartzifère synvolcanique non différenciée (« Diorite/Gabbro de Dufresnoy »; Gibson, 1989; Mercier-Langevin et al., 2011). Finalement, il est coupé par quelques dykes de diabase paléoprotérozoïques de l’Essaim de dykes de Matachewan.
De Rosen-Spence (1976) propose une stratigraphie du camp de Noranda basée sur la succession de cinq zones (ou cycles) volcaniques felsiques (bimodales), séparées par des unités andésitiques intercycles. Telle qu’elle est définie aujourd’hui, la Formation de Noranda correspond en bonne partie aux cycles 3 et 4 de de Rosen-Spence (1976) (Sterckx, 2018). Selon de Rosen-Spence (1976) et les auteurs plus récents (Gibson, 1989; Gibson et Watkinson, 1990; Paradis, 1990; Péloquin et al., 1990; Péloquin et al., 2001), le « bloc de Flavrian » (Formation de Noranda) fait partie d’un chaudron qui s’est rempli en deux phases ou cycles. Gibson (1989) et Péloquin et al. (1990) suggèrent d’intégrer les andésites intercycles aux cycles bimodaux. Le Membre de Héré est rattaché à la « zone rhyolitique porphyrique » (4e cycle, post-chaudron) dans les blocs de Flavrian et de Powell (de Rosen-Spence, 1976; Gibson 1989; Gibson et Watkinson, 1990).
Selon les travaux de géochronologie, le Membre de Héré est rattaché au deuxième épisode (sur quatre) de volcanisme felsique, accompagné de volcanisme mafique à intermédiaire, de la caldera de Noranda (2698 à 2695 Ma; Mueller et al., 2012; McNicoll et al., 2014). Selon l’étude géochimique de Sterckx (2008), la rhyolite du Membre de Héré appartient au 2e (~2700 Ma) de cinq épisodes dont les membres sont essentiellement felsiques et d’affinité transitionnelle à calco-alcaline.
Paléontologie
Ne s’applique pas.
Références
Publications accessibles dans SIGÉOM Examine
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Autres publications
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WILSON, M.E. 1918. Timiskaming County, Quebec. Commission géologique du Canada; Carte série « A » 145A, 1 feuille. https://doi.org/10.4095/107983
Citation suggérée
Ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF). Membre de Héré. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-du-superieur/membre-de-here [cité le jour mois année].
Collaborateurs
Première publication |
Céline Dupuis, géo., Ph. D. celine.dupuis@mrnf.gouv.qc.ca (rédaction) Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. (coordination); Charles St-Hilaire, géo., M. Sc. (lecture critique et révision linguistique). |