Historique

Description

La Formation de Lacroix est subdivisée en trois unités informelles : 

• komatiite magnétique massive, couramment vésiculaire, à fractures de refroidissement polyédriques (nAlcx1);
• basalte gloméroporphyrique massif ou coussiné, amphibolitisé; localement basalte komatiitique ou basalte andésitique (nAlcx2);
• tuf à lapillis ou à blocs de composition intermédiaire à felsique (nAlcx3).

Cette unité est formée de komatiite fortement magnétique, massive, typiquement vésiculaire et localement bréchique (Bandyayera et al., 2004). La susceptibilité magnétique de l’unité est très élevée et correspond à une forte anomalie magnétique positive orientée NW-SE. La roche est brun grisâtre en surface altérée et gris verdâtre en cassure fraîche. En surface altérée, la dissolution préférentielle des minéraux contenus dans ces fractures donne à la roche un aspect raviné. L’examen pétrographique révèle une composition minéralogique dominée par un assemblage de minéraux secondaires. La roche contient une amphibole incolore à vert pâle (5 à 50 %), de l’actinote (5 à 40 %), de la chlorite (10 à 40 %), du talc (5 à 30 %), des carbonates (5 à 30 %), de la magnétite (2 à 10 %), de l’olivine (1 à 15 %), et de l’iddingsite (1 à 7 %). L’olivine et la magnétite constituent les minéraux primaires localement bien préservés. Les cristaux d’olivine sont allongés (0,02 à 0,25 mm) et montrent par endroits une microstructure d’adcumulat.

Du point de vue géochimique, les laves komatiitiques montrent les concentrations suivantes : 20 à 30 % MgO, 0,26 à 0,33 % Cr₂O₃, 87 à 151 ppm V, 0,10 à 0,19 % Ni, 17 à 142 ppm Cu et des valeurs du nombre magnésien variant de 80 à 86, ce qui démontre un bon potentiel pour des minéralisations en ces éléments (p. ex. analyses 2003036409, 2003036407 et 2003036404), lequel a déjà été évoqué par Bandyayera et al. (2004).

Formation de Lacroix 2 (nAlcx2) : basalte gloméroporphyrique massif ou coussiné, amphibolitisé; localement basalte komatiitique ou basalte andésitique

L’unité nAlcx2 est constituée essentiellement de basalte gloméroporphyrique massif ou coussiné, localement magnétique (Bandyayera et al., 2004). On note également une certaine proportion de filons-couches synvolcaniques de gabbro magnétique, de granulométrie moyenne à grossière, localement pegmatitique. Le basalte gloméroporphyrique est vert grisâtre en cassure fraîche, gris verdâtre en surface altérée, amphibolitisé, folié et schisteux par endroits. La foliation est marquée par l’alignement de la hornblende et de l’épidote. Les coussins sont fortement aplatis (rapports atteignant 15 pour 1) et leurs bordures sont épidotisées. Par endroits, la roche est coupée par des veines de quartz ± épidote ± tourmaline ± pyrite ± pyrrhotite ± hématite. La roche est localement amygdalaire (1 à 5 %) avec un remplissage de quartz et de carbonates. Elle contient 1 à 20 % d’agrégats de cristaux de plagioclase prismatiques ou arrondis (0,2 à 10 cm) baignant dans une matrice aphanitique. Certains agrégats de plagioclase sont complètement remplacés par de l’épidote. Les cristaux de plagioclase ont enregistré la déformation et forment localement des sigmoïdes. En lame mince, la roche est composée de hornblende (35 à 70 %), d’actinote (2 à 10 %), de plagioclase (15 à 20 %), d’épidote (5 à 30 %), de chlorite (0 à 15 %), de quartz (2 à 10 %), de carbonates (1 à 3 %) et de minéraux opaques (1 %).

La zone minéralisée de cuivre de Rue Baker est encaissée dans cette unité.

Formation de Lacroix 3 (nAlcx3) : tuf à lapillis ou à blocs de composition intermédiaire à felsique

L’unité nAlcx3 est constituée de petits niveaux décamétriques de tuf interstratifiés avec le basalte gloméroporphyrique (Bandyayera et al., 2004). Le tuf est vert à gris clair en cassure fraîche et blanc grisâtre en surface altérée. Il est polygénique et contient 60 % de fragments de composition intermédiaire, de 10 à 20 % de fragments mafiques et <10 % de fragments felsiques. L’assemblage de grenat ± magnétite est localement observé dans les fragments et dans la matrice. En lame mince, le tuf à lapillis montre une microstructure granoblastique. Il se compose de plagioclase (45 à 50 %), de hornblende verte (5 à 10 %), de biotite (1 à 5 %), de grenat (1 à 3 %) et de quartz (5 à 10 %). Les porphyroblastes de grenat contiennent des inclusions de plagioclase, de zoïsite et de hornblende.

Épaisseur et distribution 

La Formation de Lacroix est orientée NW-SE à EW (feuillets 32B13 et 32G04). Elle occupe une synforme isoclinale de direction NNW-SSE (Bandyayera et al., 2004). L’unité nAlcx2 représente la majorité de la formation. Avec une épaisseur apparente de 1,5 km, elle s’étend sur une quinzaine de kilomètres selon un axe NW-SE. L’unité nAlcx1 s’étend sur 5 à 6 km avec une épaisseur apparente de 500 m. L’unité nAlcx3 est représentée par une seule lentille de 930 m de longueur sur 278 m de largeur.

Datation

Aucune.

Relations stratigraphiques

La Formation de Lacroix est séparée des formations de Chanceux (2727 Ma; feuillet 32G03) et de Fecteau (2791 Ma) par les tonalites du Complexe de Barry et est en contact intrusif au sud avec le Pluton de Kalm-Coursol. Elle se situe au même niveau stratigraphique que la Formation d’Obatogamau (2730 Ma) de la région de Chibougamau-Chapais, plus au nord. Toutefois, la Formation de Lacroix contient des roches komatiitiques qui ne sont pas reconnues dans la Formation d’Obatogamau (Rhéaume et al., 2007). Les formations de Lacroix et de Chanceux de la ceinture d’Urban-Barry constituent un premier cycle volcanique qui peut être corrélé avec le premier cycle volcanique de la région de Chibougamau (Rhéaume et Bandyayera., 2007).

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

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Collaborateurs