Dernière modification :
Auteur : |
Beauchamp, 2020
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Âge : |
Néoarchéen
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Stratotype : |
Aucun
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Région type : |
Régions du lac Cadieux et de l’île Bohier (feuillets SNRC 33A02 et 33A01)
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Province géologique : | |
Subdivision géologique : | |
Lithologie : | Tonalite, gneiss, diorite, gabbro, amphibolite, péridotite |
Catégorie : |
Lithodémique
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Rang : |
Complexe
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Statut : | Formel |
Usage : | Actif |
Aucune
Historique
Le Complexe de Maingault est un nouveau lithodème introduit suite aux travaux de cartographie du Ministère menés en 2018 (Beauchamp, 2020). Il comprend les roches tonalitiques (I1Da) identifiées dans le sud du feuillet SNRC 33A01 lors des travaux de cartographie de l’île Bohier (Beauchamp et al., 2018). Le nom de l’unité provient du lac Maingault situé dans le même secteur.
Description
Le Complexe de Maingault représente un ensemble de roches intrusives et gneissiques, localement migmatitisées. Trois unités informelles ont été isolées au sein du complexe. La superficie la plus importante est occupée par l’unité de tonalite et de diorite quartzifère, rubanées à gneissiques, à biotite et hornblende (nAmng1). Un ensemble mafique de gabbro, de diorite et d’amphibolite foliés à pyroxène et hornblende (nAmng2) et un ensemble ultramafique comprenant des filons-couches péridotitiques foliés à structure de cumulat (nAmng3) affleurent de façon moins significative.
Complexe de Maingault 1 (nAmng1) : Tonalite et diorite quartzifère foliées, rubanées à gneissiques, à biotite et hornblende
L’unité nAmng1 regroupe un assemblage de tonalite et de diorite quartzifère rubanées, localement gneissiques et faiblement migmatitisées. De couleur gris moyen en surface altérée et gris clair à moyen en cassure fraîche, la roche est foliée et granoblastique. La granulométrie varie de moyenne à fine. On note des niveaux et/ou des enclaves de diorite granoblastique à hornblende au sein de l’unité et trois types d’injection granitique : de minces rubans (millimétriques à centimétriques) de granite à hornblende qui s’apparentent à du mobilisat, du granite massif à grain moyen et du granite massif plus tardif, à grain grossier à pegmatitique, qui coupe tous les faciès. Dans l’unité nAmng1, le quartz (20 à 30 %) forme des plages polycristallines à extinction roulante. Le feldspath potassique est peu présent (<5 %) et forme des petits grains interstitiels. Le plagioclase maclé est faiblement à modérément altéré (surtout en bordure des cristaux) avec la formation de fines paillettes de séricite. La tonalite contient 5 à 15 % de biotite variablement chloritisée, couramment accompagnée d’épidote et de magnétite. De la hornblende pœciloblastique hypidiomorphe est aussi présente dans quelques occurrences de tonalite et dans la diorite quartzifère. Les minéraux ferromagnésiens sont légèrement alignés selon la foliation principale. La structure granoblastique est particulièrement bien développée en lame mince et est marquée par la jonction triple à 120° des bordures de grains. Les principaux minéraux accessoires sont l’allanite, l’apatite, le zircon, le sphène, l’hématite, les oxydes de fer et les minéraux opaques.
Complexe de Maingault 2 (nAmng2) : Gabbro, diorite et amphibolite foliée à pyroxène et hornblende
Cette unité comprend du gabbro, de la diorite et de l’amphibolite foliés, granoblastiques et rubanés. Un rubanement plus ou moins continu causé par des variations dans les proportions et la composition des minéraux ferromagnésiens est communément observé. Les roches sont mésocrates, vert noirâtre en patine altérée et contiennent jusqu’à 5 % de leucosome. Le gabbro, la diorite et l’amphibolite présentent une granulométrie moyenne et renferment 40 à 80 % de minéraux ferromagnésiens. Des dykes et des injections subconcordantes felsiques contenant de la biotite, de l’amphibole et du clinopyroxène coupent les roches mafiques. Les roches de l’unité nAmng2 sont granoblastiques, amphibolitisées et composées d’un assemblage de hornblende (15 à 50 %), de clinopyroxène (20 à 30 %), d’orthopyroxène (0 à 20 %) et de plagioclase (25 à 50 %). La hornblende est fraîche et hypidiomorphe. Le clinopyroxène est moyennement à fortement altéré en un assemblage de chlorite et de talc. De fines paillettes de séricite et des amas de clinozoïsite tapissent les grains de plagioclase. Les minéraux accessoires le plus communs sont la biotite (jusqu’à 5 %), l’épidote (jusqu’à 5 %), la magnétite, le sphène, le rutile, le zircon, l’apatite et les minéraux opaques.
Selon les données géochimiques (Beauchamp, 2020), la composition normative des roches de l’unité nAmng2 correspond à des gabbros et à des gabbros à olivine (Streckeisen, 1976) d’affinité tholéiitique (Irvine et Baragar, 1971). Ces roches sont légèrement enrichies en terres rares légères et présentent des anomalies positives en Nb, Ta, La, Ce et Ti ainsi que des anomalies négatives en P et Zr sur les diagrammes multiéléments normalisés au manteau primitif (McDonough et Sun, 1995).
Complexe de Maingault 3 (nAmng3) : Péridotite foliée, à structure de cumulat
L’unité nAmng3 comprend un ensemble d’intrusions ultramafiques, localement mafiques, interstratifiées. Cette unité coïncide spatialement avec des hauts magnétiques sur la carte du champ magnétique total. La lithologie principale est une péridotite foliée, rubanée et litée. De rares niveaux de pyroxénite, de hornblendite et d’amphibolite ont été observés. Les roches sont caractérisées par une patine d’altération brun orangé et une cassure fraîche vert foncé à noire. Des minéraux beiges visiblement altérés de 1 à 3 cm, généralement en relief positif ou négatif, correspondent à des pœciloblastes d’orthopyroxène remplacés par du talc ± serpentine ± amphibole. Des cristaux brun rouille millimétriques à 1 cm, aussi observables en relier positif, représentent des pseudomorphes de cumulat d’olivine. Les cristaux d’olivine, qui ont une forte biréfringence, sont visibles en lame mince. Ces derniers ont pour la plupart été remplacés par un assemblage de serpentine-magnétite ± talc. Un litage magmatique est marqué par l’alternance de niveaux riches en cumulats d’olivine avec des niveaux à grain fin ou très fin dépourvus de structure de cumulat. Les cumulats et les porphyroblastes sont plus ou moins étirés selon la foliation principale. La matrice des roches ultramafiques est riche en amphiboles calciques et ferromagnésiennes de la série actinote-trémolite (30 à 70 %). De la chlorite magnésienne est présente en proportions variables (2 à 15 %). Des feuillets idiomorphes de phlogopite (5 %) coupent la foliation principale. La phlogopite est plus abondante en bordure des phénocristaux altérés. Plusieurs veinules rectilignes ou sinueuses de serpentine et de magnétite coupent la fabrique principale de la roche. Les minéraux accessoires les plus communs sont la magnétite, le spinelle vert (hercynite), le spinelle brun, l’épidote et les autres minéraux opaques.
Les données géochimiques (Beauchamp, 2020) montrent que la composition normative des péridotites du Complexe de Maingault correspond à des lherzolites (Streckeisen, 1976) d’affinité tholéiitique (Irvine et Baragar, 1971), qui présentent des profils des terres rares normalisées aux chondrites (Palme et O’Neill, 2004) plats et des anomalies négatives en Nb et Ta sur le diagramme multiéléments normalisé au manteau primitif (McDonough et Sun, 1995).
Épaisseur et distribution
Le Complexe de Maingault se situe au dans la partie sud des feuillets 33A01 et 33A02. Il est en contact avec les roches sédimentaires du Complexe de Laguiche et est adjacent au Bassin d’Otish. Il mesure 35 km de longueur selon un axe E-W sur 4 km de largeur.
Datation
Aucune.
Relation(s) stratigraphique(s)
Le Complexe de Maingault pourrait être plus vieux que les roches métasédimentaires du Complexe de Laguiche. Une datation du complexe est nécessaire pour valider cette interprétation. Les conglomérats à cailloux de quartz d’âge paléoprotérozoïque appartenant au Supergroupe d’Otish (<2503 Ma et >2169 Ma; Hamilton et Buchan, 2016) reposent en discordance sur les roches archéennes du Complexe de Maingault.
Paléontologie
Ne s’applique pas.
Références
Publications accessibles dans Sigéom Examine
BEAUCHAMP, A.-M. 2020. Géologie de la région du lac Cadieux, sous-provinces d’Opatica et d’Opinaca, Eeyou Istchee Baie-James, Québec, Canada. MERN. BG 2019-02, 2 plans.
BEAUCHAMP, A.-M., MASSEI, F., DAOUDENE, Y. 2018. Géologie de la région de l’île Bohier, au contact entre les sous-provinces d’Opatica, d’Opinaca et le bassin d’Otish, au nord de Mistissini, Eeyou Istchee Baie-James, Québec, Canada. MERN. BG 2018-02, 2 plans.
Autres publications
HAMILTON, M.A., BUCHAN, K.L. 2016. A 2169 Ma U–Pb baddeleyite age for the Otish Gabbro, Quebec: implications for correlation of Proterozoic magmatic events and sedimentary sequences in the eastern Superior Province. Canadian Journal of Earth Sciences, volume 53, pages 119-128. doi.org/10.1139/cjes-2015-0131
IRVINE, T.N., BARAGAR, W.R.A. 1971. A guide to the chemical classification of common volcanic rocks. Canadian Journal of Earth Sciences; volume 8, pages 523-546. doi.org/10.1139/e71-055
MCDONOUGH, W.F., SUN, S.S. 1995. The composition of the earth. Chemical Geology; volume 120, pages 223-253. doi.org/10.1016/0009-2541(94)00140-4
PALME, H., O’NEILL, H.S.C. 2004. Cosmochemical estimates of mantle composition. In Treatise on Geochemistry. (Holland, H.D. and Turrekian, K.K. editors), Elsevier, Amsterdam, The Netherlands; volume 2, pages 1-38. doi.org/10.1016/B978-0-08-095975-7.00201-1
STRECKEISEN, A. 1976. To each plutonic rock its proper name. Earth-Science Reviews; volume 12, pages 1-33. doi.org/10.1016/0012-8252(76)90052-0
Citation suggérée
Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN). Complexe de Maingault. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-du-superieur/complexe-de-maingault [cité le jour mois année].
Collaborateurs
Première publication |
Anne-Marie Beauchamp, ing., M. Sc. anne-marie.beauchamp@mern.gouv.qc.ca (rédaction) Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. (coordination); Patrice Roy, géo., M. Sc. (lecture critique); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique); Céline Dupuis, géo., Ph. D. (version anglaise); Ricardo Escobar Moran (montage HTML). |