Historique

Retty et Norman (1938) ont cartographié, dans la région du lac Lacroix, un ensemble indifférencié de roches volcaniques, de tuf, d’agglomérat et de petit corps intrusifs. Dans les cartes de Milner (1939, 1943), le Complexe alcalin du Lac Lacroix actuel était inclus dans un ensemble granitique et gneissique. Dans celles de Freeman (1940,1943), il s’agissait plutôt de roches métavolcaniques et métasédimentaires. Joly (1990) a qualifié à son tour les roches correspondantes au complexe actuel comme étant majoritairement des tonalites généralement foliées. Par la suite, Bandyayera et al. (2004) ont regroupé l’ensemble des roches qui n’affleurent pas entre les failles de Ranan et de Lacroix dans une unité de roches volcaniques associée à la Formation de Chanceux. Cette unité sera subdivisée ultérieurement en trois unités distinctes : une unité d’amphibolite archéenne, une unité de tonalite à biotite assignée au Complexe de Barry et, enfin, une unité de roches calcosilicatées et de carbonatite à néphéline caractérisée par une anomalie magnétique positive correspondant à une intrusion alcaline très peu exposée. C’est à cette dernière qu’ils ont attribué le nom formel de Complexe alcalin du Lac Lacroix (Rhéaume et Bandyayera, 2005).

Le nom de l’unité réfère au lac Lacroix, situé dans le feuillet 32G03.

Description

D’après Augland et al. (2016), citant Rhéaume et al. (2004, inédit), le Complexe alcalin du Lac Lacroix correspond à « […] un ensemble de roches alcalines à caractère sodique contenant de 20 à 30 % de néphéline, de 10 à 20 % d’albite, de 20 à 25 % de phlogopite et de biotite verte et de 20 à 25 % de carbonate (calcite). L’abondance de carbonate grossièrement cristallisé et de néphéline ainsi que le caractère sodique de la roche sont des caractéristiques couramment observées dans les carbonatites. Par ailleurs, ces roches alcalines montrent un rubanement de composition centimétrique souligné par des variations importantes du contenu en biotite et en phlogopite. La foliation tectonique parallèle à la fabrique régionale fait un angle de 20° à 30° avec le rubanement de composition, ce qui laisse croire que cette intrusion est d’âge archéen et que sa mise en place est prétectonique à syntectonique. »

Épaisseur et distribution

Le Complexe alcalin du Lac Lacroix a une forme elliptique correspondant à une anomalie magnétique positive. Il mesure ~3 km sur 4 km.

Datation

Une analyse de trois échantillons (affleurement 2003-CG-4001, feuillet 32G03) a donné un âge de cristallisation de 2687,8 ±2,8 Ma (Augland et al., 2016).

Relations stratigraphiques

Le Complexe alcalin du Lac Lacroix est en contact faillé avec la Formation de Chanceux au nord (2727 Ma; Rhéaume et Bandyayera, 2007). Au sud, à l’est et à l’ouest, il est en contact avec le Complexe de Barry (Abry4). Selon Bandyayera et al. (2004), les roches du secteur seraient coupées par des roches intrusives mafiques. Le Complexe alcalin du Lac Lacroix partage les mêmes caractéristiques avec les carbonatites de Dolodau (Augland et al., 2016), dans le secteur de Chapais-Chibougamau. Les carbonatites du Complexe alcalin du Lac Lacroix sont contemporaines de la carbonatite du Lac Short (2691 +5/-3 Ma; Joanisse, 1994) et de la Syénite de Berthiaume (2687,9 ±1,2 Ma; Davis et al., 2005).

Paléontologie 

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

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