Dernière modification :
Auteur(s) : | Hocq, 1979; Sanschagrin et Leduc, 1979 |
Âge : |
Néoarchéen
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Stratotype : |
Aucun
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Région type : |
Région de Davangus et du lac Caste (feuillets SQRC 32D07-200-0201 et 31D07-200-0202)
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Province géologique : | |
Subdivision géologique : |
Sous-province de l’Abitibi
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Lithologie : | Brèche polygénique |
Catégorie : |
Lithodémique
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Rang : |
Lithodème
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Statut : | Formel |
Usage : | Actif |
- Groupe de Timiskaming
- Formation de Duparquet
- Formation de La Bruère
- Formation de Granada
- Brèche de Davangus
Historique
Ambrose (1941, 1950) décrit un agglomérat volcanique dans le secteur de Davangus et du lac Caste (feuillets SQRC 32D07-200-0201 et 32D07-200-0202). Dimroth et al. (1973) introduisent la « brèche intrusive polygénique du Ruisseau Paré », qui regroupe les brèches de la formation du ruisseau Paré (maintenant Formation de Lanaudière) et les roches sédimentaires adjacentes. Quelques années plus tard, Hocq (1977, 1979) restreint l’unité à un agglomérat (brèche volcanique) polygénique à fragments de basalte-andésite, de komatiite, de rhyolite et de roche sédimentaire, et lui attribue le nom informel de « brèche de Davangus » (Hocq, 1979), en référence à un quartier de la ville de Rouyn-Noranda (feuillet 32D07-200-0202). La même année, Sanschagrin et Leduc (1979) décrivent la brèche de Davangus comme une brèche polygénique contenant des fragments de toutes les lithologies locales de la formation du ruisseau Paré (maintenant Formation de Lanaudière) et du groupe du lac Caste (Formation de Caste). Dans les travaux de compilation du Ministère, la brèche de Davangus est également polygénique et affiliée au Groupe de Timiskaming (Goutier, 1997, 2000a-b). Finalement, Pilote (2015) décrit l’unité comme un conglomérat polygénique accompagné de roches sédimentaires gréseuses. Jusque-là informelle, l’unité est formalisée dans le cadre de la rédaction de cette fiche stratigraphique.
Description
La Brèche de Davangus est une brèche polygénique, très mal triée, peu déformée et massive (Goutier, 1997). La roche présente une texture de bréchification intense, une faible perméabilité et une faible altération. La brèche n’est pas interstratifiée avec d’autres roches sédimentaires. Elle est composée de fragments anguleux à subarrondis dont la taille varie du granule au bloc métrique. Les fragments proviennent de basalte, de rhyolite, de komatiite, de gabbro, de chert noir, de mudrock et de porphyre quartzo-feldspathique (Sanchagrin et Leduc, 1979; Goutier, 1997). Les fragments sont jointifs et peuvent être directement associés aux lithologies avoisinantes. La surface de la roche présente une patine beige à brune (Goutier, 1997). L’une des caractéristiques de la texture en surface est la présence de blocs de rhyolite et de cailloux arrondis de chert noir, tous deux en relief positif (Sanchagrin et Leduc, 1979; Goutier, 1997). La brèche présente des variations d’un affleurement à l’autre au niveau de la granulométrie et de la composition. À certains endroits, la base de la brèche est presque monogénique sur 2 à 3 m, avec une dominance de fragments de la lithologie sous-jacente, puis elle devient polygénique par la suite. La matrice se compose d’une multitude de fins fragments très anguleux de roches et de cristaux de quartz, de feldspath et de pyroxène (faible proportion) dans une pâte microscopique (Goutier, 1997). Généralement, les cristaux de pyroxène dans la matrice et dans les fragments de komatiites sont très peu altérés, indiquant un faible transport. L’altération, généralement très faible, consiste en une carbonatation et une chloritisation fine.
Ambrose (1941, 1950) avait décrit la brèche polygénique comme un agglomérat volcanique, Dimroth et al. (1973), Larouche (1974) et Hocq (1977) comme une brèche intrusive alors que Dimroth et Rocheleau (1979), Sanchagrin et Leduc (1979) et Leduc et Dimroth (1985) l’interprètent comme une brèche de talus synvolcanique. Les relations de discordance angulaire et la présence de fragments de porphyre quartzo-feldspathique et de mudrock indiquent que la brèche polygénique n’est pas contemporaine au volcanisme du Groupe de Kinojévis (Goutier, 1997). Elle ne peut donc pas faire partie de la Formation du ruisseau Paré (maintenant Formation de Lanaudière) comme l’avaient indiqué les auteurs précédents. L’absence d’une matrice argileuse et la grande proportion de fragments anguleux, de taille très variée, ne favorisent pas l’hypothèse d’une mise en place par des processus sédimentaires comme une coulée de boue ou une brèche de talus. La texture s’apparente mieux à une brèche d’intrusion ou volcanique, mais la nature des contacts et la géométrie de la brèche suggèrent une mise en place à plat, comme si la brèche, produite par une explosion violente, s’était presque redéposée sur place.
Épaisseur et distribution
La Brèche de Davangus est située dans la partie SW de la Sous-province de l’Abitibi, plus précisément dans la partie sud du canton d’Aiguebelle, légèrement au nord de la cassure Duparquet-Destor-Manneville et grossièrement parallèle à celle-ci (feuillets 32D07-200-0201 et 31D07-200-0202) (Sanchagrin et Leduc, 1979). Elle est constituée de cinq corps isolés d’au plus 1,5 km d’envergure répartis sur une distance WNW-ESE de ~8,5 km. Il est très difficile de déterminer son épaisseur puisque l’on n’observe que le contact inférieur et que celui-ci est ondulant (Goutier, 1997).
Datation
Aucune.
Relations stratigraphiques
La Brèche de Davangus repose en discordance angulaire sur la séquence déversée de basalte andésitique, de rhyolite et de komatiite de la Formation de Lanaudière (Goutier, 1997). On peut aussi la trouver coincée dans une zone de failles comme l’indiquent les résumés de forages effectués sur la zone minéralisée Destorbelle. Un gabbro, une pyroxénite et une brèche monogénique sont en contact avec la zone centrale de la Brèche de Davangus (Goutier, 1997). Le gabbro et la pyroxénite sont clairement intrusifs, bien que le contact avec la Brèche de Davangus ne soit pas toujours franc. Ces intrusions sont à plusieurs endroits séparées de la Brèche de Davangus par une brèche monogénique métrique, composée de fragments subarrondis (0,5 à 15 cm) de gabbro et de pyroxénite. Le passage des intrusions à la Brèche de Davangus semble alors graduel en affleurement. Les relations de terrain et la pétrographie de la brèche monogénique exhibent des caractéristiques d’une brèche intrusive. La présence d’enclaves arrondies de la taille d’un caillou, de rhyolite dans le gabbro près du contact suggère que le gabbro a en partie digéré la Brèche de Davangus, ce qui indique la mise en place d’intrusions mafiques tardives. La brèche monogénique serait plutôt associée à la mise en place des intrusions qu’à un faciès de la Brèche de Davangus.
La relation de discordance angulaire et la texture béchique de la Brèche de Davangus présentent plusieurs similitudes avec la base de la Formation de Duparquet dans la région de la ville de Duparquet (feuillet 32D11-200-0102) (Goutier, 1997). Ces éléments permettent d’inclure la Brèche de Davangus dans le Groupe de Timiskaming et d’en faire l’une des plus jeunes unités stratigraphiques de la région.
Paléontologie
Pas de fossiles rapportés.
Références
Publications accessibles dans SIGÉOM Examine
DIMROTH, E., BOIVIN, P., GOULET, N., LAROUCHE, M., 1973. TECTONIC AND VOLCANOLOGICAL STUDIES IN THE ROUYN-NORANDA AREA, COUNTIES OF ROUYN-NORANDA, ABITIBI-WEST AND TEMISCAMINGUE. MRN; DP 138, 62 pages, 5 plans.
GOUTIER, J., 1997. GEOLOGIE DE LA REGION DE DESTOR (SNRC 32D/07). MRN; RG 96-13, 39 pages, 1 plan.
GOUTIER, J., 2000a. Compilation géologique 1/20 000 – 32D07-200-0201 DESTOR. In : MRNF, 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 32D. CG SIGEOM32D, 56 plans.
GOUTIER, J., 2000b. Compilation géologique 1/20 000 – 32D07-200-0202 LAC CASTE. In : MRNF, 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 32D. CG SIGEOM32D, 56 plans.
HOCQ, M., 1977. DEMIE SUD DU CANTON D’AIGUEBELLE (COMTE D’ABITIBI). MRN; DPV 544, 29 pages, 1 plan.
HOCQ, M., 1979. DEMIE NORD ET QUART SUD-OUEST DU CANTON D’AIGUEBELLE (COMTE DE ROUYN-NORANDA) – RAPPORT D’ETAPE. MRN; DPV 644, 45 pages, 1 plan.
PILOTE, P., 2015. GEOLOGIE – LAC CASTE. MERN; CG-32D07D-2015-01, 1 plan.
SANSCHAGRIN, Y., LEDUC, M.J., 1979. GEOLOGIE DU QUART SUD-EST DU CANTON D’AIGUEBELLE (COMTE DE ROUYN-NORANDA). MRN; DPV 676, 49 pages, 1 plan.
Autres publications
AMBROSE, J.W., 1941. Cléricy and La Pause Map-Areas, Quebec. Commission géologique du Canada; Mémoires 233, 86 pages, 4 feuilles. https://doi.org/10.4095/100791
AMBROSE, J.W., 1950. Régions de Clericy et de La Pause, Québec. Commission géologique du Canada; Mémoires 233, 110 pages. https://doi.org/10.4095/119962
DIMROTH, E., ROCHELEAU, M., 1979. Volcanology and sedimentology of Rouyn-Noranda area, Québec. Association géologique du Canada – Association minéralogique du Canada; livret-guide d’excursion A-1, Université Laval, Québec.
LAROUCHE, M., 1974. Étude stratigraphique, volcanologique et structurale de la région de Destor, Cléricy, Montbrun, Abitibi-ouest. Université Laval, Québec; mémoire de maîtrise, 69 pages.
LEDUC, M., DIMROTH, E., 1985. Synvolcanic faulting at the Duparquet-Destor break in the Archean Abitibi Belt, Quebec. Neues Jahrbuch für Mineralogie – Abhandlungen (Journal of Mineralogy and Geochemistry); volume 151, pages 283-299.
Citation suggérée
Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN). Brèche de Davangus. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-du-superieur/breche-de-davangus [cité le jour mois année].
Collaborateurs
Première publication |
Céline Dupuis, géo., Ph. D. celine.dupuis@mern.gouv.qc.ca (rédaction) Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. (coordination); Charles St-Hilaire, géo. stag., M. Sc. (lecture critique et révision linguistique). |