Historique

Description

Le Pluton d’Ulluvinaaluit est principalement constitué de gabbronorite homogène, à grain moyen, massive à légèrement foliée et magnétique. Elle a un aspect moucheté. La teinte en surface fraîche est caractéristique de l’unité, avec une cassure gris rosâtre foncé à brunâtre, qui la distingue des roches de composition similaire dans l’unité voisine de la Suite de Niviugak (pPnvk). Sa teinte en surface altérée varie selon le pourcentage de minéraux ferromagnésiens, de leucocrate (blanche) à mésocrate (noire). Certains affleurements présentent une structure porphyroïde, avec <5  % de cristaux idiomorphes subcentimétriques de feldspath potassique. L’assemblage typique, confirmé par des observations microscopiques, est composé de plagioclase, de clinopyroxène, d’orthopyroxème, de biotite et de magnétite et de proportions moindres de quartz, de feldspath potassique et de hornblende. La hornblende est secondaire et est systématiquement associée à l’ouralitisation des pyroxènes. La magnétite est étroitement associée aux pyroxènes. L’épidote et la chlorite sont présentes en altération des minéraux ferromagnésiens. Le plagioclase est particulièrement frais dans les lames minces examinées, ce qui permet de distinguer les roches du Pluton d’Ulluvinaaluit de celles de la Suite de Niviugak, dont le plagioclase est couramment affecté par une très forte séricitisation.

Cette unité de gabbronorite a une affinité magnésienne, calcique à calcoalcaline et métalumineuse, avec des profils multiéléments à pente légèrement négative et à anomalies négatives en Th, Nb, Ta, Zr et Hf (Debruyne et al., 2025).

Sur la carte du gradient vertical du champ magnétique (Intissar et al., 2014), le Pluton d’Ulluvinaalluit se distingue des unités environnantes par une forte susceptibilité magnétique à texture chagrinée, sans crêtes orientées (Lavoie, 2017).

Le Pluton d’Ulluvinaaluit renferme plusieurs zones minéralisées de cuivre associées à des veines rectilignes de quartz-carbonates (Psyche, Cybele et Nanuq-2). 

Épaisseur et distribution

En carte, le Pluton d’Ulluvinaaluit forme deux lobes situés dans la partie nord du feuillet 35G12. Le faible pendage de la foliation régionale suggère que ces deux lobes font partie d’un même pluton et que leur séparation est principalement due à des variations topographiques. Les limites du pluton vers le nord et vers l’ouest sont mal définies, car ces régions n’ont pas fait l’objet d’un levé géologique récent. Le lobe ouest possède des bordures irrégulières, mais représente grossièrement une forme arrondie de 7 km de diamètre. Quant au lobe est, il est encore plus échancré et couvre grossièrement 15 km de longueur sur 10 km de largeur.

Datation

Un âge de cristallisation U-Pb de 1858 Ma a été obtenu dans une roche gabbroïque localisée aux limites du lobe est du Pluton d’Ulluvinaaluit (Machado et al., 1991). Lors des levés de la région du lac Pingasulik de 2024, le Ministère a revisité l’affleurement où l’échantillon CP5 ayant donné ce résultat avait été prélevé (géofiches 19-GM-5202 et 24-TD-2181). Le site exact d’échantillonnage n’a pas été retrouvé, mais l’affleurement présente l’assemblage minéralogique à orthopyroxène typique de l’unité. Un échantillon a été prélevé dans le lobe ouest (affleurement 24-AO-4150) à l’été 2024 pour confirmer cet âge de mise en place et est en cours d’analyse. 

Relations stratigraphiques

La gabbronorite du Pluton d’Ulluvinaaluit partage des caractéristiques communes avec la diorite et la gabbronorite de la Suite de Niviugak, notamment la composition géochimique, l’aspect moucheté, le profil multiélément ainsi que l’emplacement géographique. Les données géochronologiques indiquent que le pluton est plus jeune que la Suite de Niviugak, datée à 1873 ±5 Ma (Davis, 2022). Peu de relations de recoupement entre ces deux unités ont été notées sur le terrain pour confirmer leur relation mutuelle. À l’affleurement 24-AO-4161, des enclaves de diorite à grain fin sont prises dans une brèche d’injection de gabbronorite à grain moyen, ce qui pourrait confirmer que le Pluton d’Ulluvinaaluit coupe la Suite de Niviugak.

Une petite intrusion arrondie de la Suite d’Illuinaqtuut (pPiqt) coupe le lobe ouest du Pluton d’Ulluvinaaluit. 

Le Pluton d’Ulluvinaaluit occupe la plus grande part de la Suite de Vanasse (pPvas), une unité dont la définition et l’extension sont en cours de révision dans le cadre d’une synthèse régionale à paraître.

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

Autres publications

Citation suggérée

Collaborateurs