Dykes de Harp
Étiquette stratigraphique : [mpro]har
Symbole cartographique : mPhar
 

Première publication: 20 septembre 2018
Dernière modification:
Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.
 
Aucune
 
Auteur : Meyers et Emslie, 1977
Âge : Mésoprotérozoïque
Stratotype : Aucun
Région type : Région de Nutak au Labrador (feuillets SNRC 14F03,14F04 et 14C13)
Province géologique : Province de Churchill
Subdivision géologique : Domaines lithotectoniques de Mistinibi-Raude, de George and de Baleine
Lithologie : Gabbro à olivine ophitique
Catégorie : Lithodémique
Rang : Suite
Statut : Formel
Usage : Actif

Historique

Les Dykes de Harp ont été introduits par Meyers et Emslie (1977) au Labrador afin de regrouper un essaim de dykes de gabbro ophitique de direction NE-SW à ENE-WSW. Ils ont par la suite été subdivisés par Cadman et al. (1993) à partir de la géochimie. Ces dykes transcendent la frontière entre le Québec et le Labrador et ont été décrits par Hammouche et al. (2011, 2012) dans les régions du lac Bonaventure et du lac Zeni. Ils ont aussi été observés au nord dans la région du lac Résolution lors de vérifications effectuées dans le cadre de la synthèse du sud-est de la Province de Churchill (SEPC; Lafrance et al., 2018).

Description

Les Dykes de Harp ont été subdivisés en trois groupes par Cadman et al. (1993) à partir de diagrammes multi-éléments. Ces subdivisions ont été nommées selon trois localités types : Harp UT (Umiatoriak island), Harp PT (Pitsiutatsitikulluk Island) et Harp CO (Comma Island). Les dykes Harp UT et PT sont tous deux caractérisés par une anomalie positive en baryum mais les dykes PT ont en plus une anomalie négative en phosphore. Les dykes Harp CO sont aussi caractérisés par une anomalie négative en phosphore et montre une orientation légèrement différente des autres dykes, allant de NE-SW à N-S. A priori, les dykes échantillonnés au Québec semblent correspondre aux dykes de type Harp UT.

Les dykes affleurent peu et n’ont été observés que sur quelques affleurements isolés au Québec. Ils sont toutefois facilement identifiables sur les cartes aéromagnétiques où ils forment des anomalies linéaires positives. Les dykes se composent de gabbro à olivine, massif, de couleur gris noirâtre en cassure fraîche avec une patine d’altération jaune brunâtre. Le gabbro peut être de granulométrie moyenne au centre des dykes, ou très fine à aphanitique en bordure et dans les dykes moins larges. Du verre dévitrifié a été observé dans un petit dyke au Labrador (Meyers et Emslie, 1977). Les roches des deux faciès possèdent une structure ophitique hypidiomorphe et sont majoritairement composées de plagioclase, de clinopyroxène et d’olivine. En plus de ces minéraux, la matrice comprend de faibles quantités de feldspath potassique, de quartz, de biotite et d’apatite. Le plagioclase forment des lattes automorphes à subautomorphes et des grains interstitiels dans la matrice. Les lattes sont zonées et contiennent des inclusions d’olivine serpentinisée et de fins cristaux de clinopyroxène et de minéraux opaques. Le plagioclase est variablement saussuritisé. Les minéraux accessoires sont la chlorite, l’épidote et la zoisite ainsi que la serpentine et l’iddingsite, dans les fractures des grains d’olivine ou en remplacement complet localement. La serpentinisation s’accompagne de nombreux minéraux opaques très fins, possiblement de la magnétite, situés à l’intérieur et en périphérie de l’olivine.

Le faciès à grain fin renferme des phénocristaux disséminés de plagioclase et d’olivine. Plusieurs échantillons contiennent des amygdules submillimétriques remplies par du quartz, de la calcite et de l’épidote ou par de la chlorite et de la zéolite (Meyers et Emslie, 1977). Dans le faciès moyennement grenu, le clinopyroxène forme des masses pœcilitiques interstitielles, à inclusions d’olivine et à extinction polygonale.

Épaisseur et distribution

Meyers et Emslie (1977) mentionnent que la majorité des dykes ont une largeur de 50 m ou plus. Au Québec, les linéaments magnétiques suggèrent une largeur moyenne de 100 m et leur longueur peut atteindre plus de 65 km. Ces dykes sont localisés dans la partie sud-est du SEPC et dans la Province de Nain, au Labrador. Plus spécifiquement, au Québec, ils sont concentrés dans la partie sud-est du feuillet 23P ainsi que dans les feuillets 13M04, 13M05 et 13M12. Les dykes de Harp se concentrent majoritairement dans le Domaine lithotectonique de Mistinibi-Raude (14 dykes; Lafrance et al., 2019) mais ils ont aussi ont été observés dans les domaines de George (6 dykes; Charette et al., 2018) et de Baleine (2 dykes).

Datation

Un âge de mise en place de 1273 ±1 Ma sur baddeleyite et zircon (Cadman et al., 1993) a été obtenu sur un dyke mafique de type Harp UT coupant le bloc archéen de Hopedale au Labrador. Trois autres études géochronologiques sur des dykes identifiés comme faisant partie de l’essaim de Harp (Cadman et al., 1993) ont donné des âges de 1316 ±94 Ma (K-Ar; Wanless et al., 1978), 1350 ±280 Ma (R-Sr; Ashwal et al.,1986) et 1206 ±122 Ma (Voner, 1985).

Relation(s) stratigraphique(s)

Les Dykes de Harp représentent une des unités les plus jeunes du SEPC. Ils coupent, entre autres, le Batholite de Mistastin, la Supersuite de De Pas, la Suite de Dumans et les complexes d’Advance, de Zeni, de Saint-Sauveur, de Bourdon et de Mistinibi. Au Labrador, les Dykes de Harp coupent la Suite intrusive de Harp Lake (Meyers et Emslie, 1977; Kerr et Hamilton, 2014).

Paléontologie

Ne s’applique pas. 

Références

20 septembre 2018