Historique

La Suite de Lataignant a été introduite par Lamothe et al. (2000) dans la région du lac Nitchequon (feuillet 23E) pour décrire un ensemble d’intrusions de granite alcalin mégaporphyrique associées à de fortes anomalies aéromagnétiques positives. La Suite de Lataignant incluait alors le Pluton de Nichicun situé dans la partie NE du feuillet SNRC 23E03 (Lamothe et al., 2000; Hammouche et Burniaux, 2015). Lamothe et al. (2000) ont également assigné à cette suite les batholites de Delmothe (région du lac Bermen, feuillet 23F; Leclair et al., 1998) et de Dusterlo (région du lac Vallard, feuillet 23C; Lamothe et al., 1998), même si ce dernier se trouve à l’intérieur de la Sous-province d’Opinaca et sa relation avec la Suite de Lataignant reste à établir (Simard et al., 2015). Plus tard, à partir de critères spécifiques du granite, Simard et al. (2015) ont réassigné à la Suite de Lataignant une partie des intrusions auparavant attribuées à la Suite de Gamart par Thériault et Chevé (2001) dans la région du lac Hurault (feuillet 23L). Enfin, une datation U-Pb réalisée sur le Pluton de Nichicun (David, 2018) a révélé que ce dernier est beaucoup plus jeune que les autres intrusions de la Suite de Lataignant, mais plus proche du Pluton d’Artigny (Suite d’Ango) (Talla Takam et al., en préparation). Le Pluton de Nichicun a donc été réassigné à la Suite d’Ango.

Description

La Suite de Lataignant est constituée d’intrusions de granite alcalin à biotite-magnétite ± hornblende à structure porphyroïde très bien développée reliée à la présence de 10 à 40 % de phénocristaux de feldspath potassique de 1 à 5 cm de longueur (Lamothe et al., 2000; MRNF, 2010; Hammouche et Burniaux, 2015; Simard et al., 2015). Ces intrusions fortement magnétiques sont bien visibles sur les cartes géophysiques. Le granite est homogène, brun jaunâtre ou blanc rosâtre et à granulométrie moyenne à grossière, localement très grossière. La roche est généralement massive et montre par endroits une faible foliation définie par la biotite et par l’alignement des phénocristaux. Cette foliation peut être d’origine magmatique ou tectonique post-magmatique (Lamothe et al., 2000). La roche contient également de la biotite (1 à 15 %), de la hornblende (≤12 %) et de la magnétite (2 à 5 %). Le sphène est présent comme phase accessoire (traces à 2 %). De l’orthopyroxène a été observé localement dans le Batholite de Delmothe (Leclair et al., 1998).

Épaisseur et distribution

La Suite de Lataignant regroupe plusieurs plutons de granite alcalin localisés dans le sud et l’ouest de la Sous-province d’Ashuanipi (Simard et al., 2015). Quelques lambeaux existent également dans la Sous-province de La Grande. Ces plutons, qui sont associés à de fortes anomalies aéromagnétiques positives, s’étendent sur 1 à 30 km de diamètre.

Datation

Un âge de cristallisation de 2638 ±2 Ma a été obtenu sur un granite mégaporphyrique (affleurement 1996-DL-8) du Batholite de Delmothe (nAdlm; David et Parent, 1997). Cet âge est considéré comme celui de la mise en place des intrusions de la Suite de Lataignant (Simard et al., 2015). La datation d’un échantillon du Batholite de Dusterlo (affleurement 1997-DL-88) a livré un âge de cristallisation comparable de 2642 +9/-5 Ma (nAdus; Parent, 1998).

Relations stratigraphiques

La Suite de Lataignant contient deux lithodèmes formels, le Batholite de Delmothe (Leclair et al., 1998) et le Batholite de Dusterlo (Lamothe et al., 1998), qui sont contemporains ou légèrement plus jeunes que les intrusions de la Suite de Gamart (2647 +3/-1 Ma; Simard et al., 2015). Dans la partie nord-ouest de la Sous-province d’Ashuanipi, des roches équivalentes et en partie du même âge ont été assignées à la Suite de Dervieux (Gosselin et Simard, 2000). Les intrusions de la Suite de Lataignant sont parmi les plus tardives du secteur. Seules les roches de la Suite de Viau, datées à 2572 Ma (Parent, 1998), sont plus récentes. 

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Citation suggérée

Collaborateurs