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Complexe de Laguiche
Étiquette stratigraphique : [narc]lgi
Symbole cartographique : nAlgi
 

Première publication : 11 juin 2018
Dernière modification : 4 octobre 2022

 

Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.
 
nAlgi14 Granite d’anatexie à biotite ± magnétite
nAlgi13 Paragneiss magnétique avec localement grenat et biotite
nAlgi12 Paragneiss migmatitisé et localement paragneiss à biotite
nAlgi11 Gneiss à hornblende ou amphibole et biotite
nAlgi10 Conglomérat polygénique
nAlgi9 Formation de fer
nAlgi8 Ensemble de paragneiss dérivé de wacke, de paragneiss à magnétite, de niveaux de paragneiss altéré et cisaillé et de schiste à graphite et sulfures
nAlgi7 Wacke métamorphisé à biotite, folié, et alternance de wacke feldspathique et de mudrock
nAlgi6 Tuf felsique, conglomérat polygénique et formation de fer
nAlgi5 Amphibolite migmatitisée, localement d’origine gabbroïque, diorite migmatitisée
nAlgi4 Diatexite (migmatite dérivée d’un paragneiss)
nAlgi4b Diatexite de paragneiss et de roche intermédiaire et granite d’anatexie
nAlgi4a Diatexite de paragneiss à biotite, avec ou sans grenat, avec >50 % de mobilisat et localement de l’orthopyroxène et de l’amphibole
nAlgi3 Paragneiss et métatexite
nAlgi3b Paragneiss nodulaire migmatitisé
nAlgi3a Métatexite de paragneiss à biotite, avec ou sans grenat, avec 10 à 50 % de mobilisat et localement de l’orthopyroxène et de l’amphibole, paragneiss migmatitisé
nAlgi2 Paragneiss
nAlgi2c Paragneiss et métatexite de wacke et d’arénite à biotite, localement à grenat-cordiérite
nAlgi2b Paragneiss nodulaire à biotite ± hornblende ± grenat ± cordiérite ± sillimanite, avec <20 % de mobilisat
nAlgi2a Paragneiss de wacke à biotite, avec ou sans grenat, avec <10 % de mobilisat et localement de l’orthopyroxène, de l’amphibole et de la hornblende
nAlgi1 Amphibolite d’origine volcanique, localement coussinée
 
Auteur(s) :Bandyayera et Fliszár, 2007
Âge :Néoarchéen
Stratotype :Aucun
Région type :Région d’Eeyou Istchee Baie-James (feuillets SNRC 33A, 33B, 33C, 33F, 33G, 33H, 23D, 23E et 32O)
Province géologique :Province du Supérieur
Subdivision géologique :Sous-province d’Opinaca
Lithologie :Roches sédimentaires, métamorphiques, volcaniques et intrusives
Catégorie :Lithodémique
Rang :Complexe
Statut :Formel
Usage :Actif

 

 

 

 

Historique

 

Cette unité a été introduite par Eade et al. (1958 et 1966) afin de définir un grand ensemble de paragneiss, coupé de multiples intrusions de granite blanc à rose et de granite pegmatitique. Pour Lavoie et al. (1976), l’« Unité de Laguiche » correspond à un gneiss de l’unité de Grande Pointe et à son cortège de granitoïdes. Franconi (1978) a regroupé des roches métasédimentaires migmatitisées dans le « Groupe de Rossignol ». Par la suite, Fouques et Schumaker (1979) ont assigné le terme de « Série de Laguiche » aux roches métasédimentaires. Afin de regrouper toutes les roches métasédimentaires de la partie nord de la Sous-province d’Opinaca, Gauthier et al. (1997) ont introduit le terme de « Groupe de Rossignol-Laguiche ». Ce nom a été réduit au « Groupe de Laguiche » par Simard et Gosselin (1999) et Goutier et al. (2000). Plus récemment, Bandyayera et Fliszár (2007) ont défini le Complexe de Laguiche (nAlgi) pour regrouper l’ensemble des paragneiss migmatitisés de la Sous-province d’Opinaca.

Le tableau suivant regroupe les différentes appellations et équivalences des unités du Complexe de Laguiche à travers le temps ainsi que leur première mention dans un rapport du Ministère.

Franconi (1978)Simard et Gosselin (1999)Fallara et al. (1999)Goutier et al. (1999)Goutier et al. (2000)Goutier et al. (2001, 2002)Bandyayera et Fliszár (2007)Bandyayera et al. (2010)Goutier et al. (2011 à 2017)Talla Takam et al. (en préparation)Beauchamp (2020)Unités actuelles
   Alu  Algi1Algi1nAlgi1  nAlgi1
   AluAlu Algi2Algi2anAlgi2a  nAlgi2a
 Alu2   Alu2 Algi2bnAlgi2b  nAlgi2b
          nAlgi2cnAlgi2c
   AluAlu  Algi3anAlgi3a  nAlgi3a
 Alu2   Alu2 Algi3bnAlgi3b  nAlgi3b
       Algi4nAlgi4  nAlgi4
   AluAlu  Algi4anAlgi4a  nAlgi4a
          nAlgi4bnAlgi4b
 Alu5   Alu5  nAlgi5  nAlgi5
  Tuf felsique du Groupe de Yasinski  Alu6  nAlgi6  nAlgi6
 Alu1   Alu1  nAlgi7  nAlgi7
        nAlgi8  nAlgi8
 Alu 4 (formation de fer)      nAlgi9  nAlgi9
 Alu1   Alu1  nAlgi10  nAlgi10
Gneiss de la Gorge ProsperAlu3   Alu3  nAlgi11  nAlgi11
 Alu1      nAlgi12  nAlgi12
 Alu4      nAlgi13  nAlgi13
         nAlgi14 nAlgi14
 

 

Description

Le Complexe de Laguiche est une unité métasédimentaire majoritairement composée de paragneiss, de métatexite et de diatexite. Cette unité regroupe principalement des paragneiss à biotite provenant de la transformation progressive de wacke feldspathique et de mudrock. Quelques lits d’arénite arkosique ont aussi été observés dans le feuillet 33F07. Les lithologies mineures de cette unité sont le tuf felsique, la formation de fer et le conglomérat polygénique. Le Complexe de Laguiche contient de rares formations de fer interstratifiées avec les roches métasédimentaires. Le mobilisat est généralement granitique, mais sa composition peut varier de tonalitique à granodioritique. Ceci dit, une analyse des colorations ne fournit pas de résultats assez représentatifs pour estimer le pourcentage de mobilisat granitique ou tonalitique, et encore moins de fournir une possible répartition géographique de la composition du mobilisat.

Les paragneiss localisés dans la Sous-province d’Opinaca peuvent être confondus avec ceux de la Formation de la Rivière Salomon, dans la Sous-province de La Grande. Cependant, les paragneiss du Complexe de Laguiche peuvent contenir de l’orthopyroxène, contrairement à ceux de la Formation de la Rivière Salomon. Par ailleurs, la structure granoblastique est moins développée dans la Formation de la Rivière Salomon du fait d’une recristallisation plus faible. Enfin, les protolites des paragneiss du Complexe de Laguiche sont uniquement arkosiques, tandis qu’ils peuvent être quartziques ou arkosiques dans la Formation de la Rivière Salomon.

Les unités nAlgi2a, nAlgi3a et nAlgi4a sont définies en fonction du pourcentage de mobilisat observé en affleurement : 1) <10 % de mobilisat, soit un paragneiss dérivé de wacke (nAlgi2a); 2) de 10 à 50 %, soit une métatexite de paragneiss (nAlgi3a); et 3) >50 %, soit la diatexite de paragneiss (nAlgi4a) (Gigon et Goutier, 2016). Ces pourcentages sont valables pour la partie nord du Complexe de Laguiche (feuillets 33F, 33G, 33H et 23E), tandis que la partie SW est principalement basée sur un maximum de 20 % de mobilisat pour les unités nAlgi2a et nAlgi2b, et sur un intervalle de 20 à 50 % pour les unités nAlgi3a et nAlgi3b (Bandyayera et Lacoste, 2009; Bandyayera et al., 2010).

Les unités nAlgi12 et nAlgi13 proviennent d’études de terrain réalisées en 1997 par Simard et Gosselin (1999); la connaissance de la région n’a pas évolué depuis.

Complexe de Laguiche 1 (nAlgi1) : Amphibolite d’origine volcanique, localement coussinée

Suite à des travaux de compilation en 2021, la description de l’unité nAlgi1 a été modifiée, de « Amphibolite, formation de fer, gneiss mafique et localement métabasalte » à « Amphibolite d’origine volcanique, localement coussinée », afin de mieux différencier les amphibolites de l’unité nAlgi1 d’origine volcanique des amphibolites de l’unité nAlgi5, qui sont plutôt d’origine plutonique.

L’unité nAlgi1 est principalement composée d’amphibolite rubanée, identifiable par endroits comme du métabasalte coussiné. Localement, des formations de fer et des gneiss mafiques y sont associés. Dans les feuillets 33B13 et 23D14, les polygones de la carte ont majoritairement été tracés en suivant les hauts magnétiques.

Dans la région du lac Ewart, une bande de métabasalte de 2,6 km de longueur sur 320 m d’épaisseur a été circonscrite à la suite de la cartographie géologique du feuillet 33G04 en 2016. Cette bande forme une crête et présente une signature magnétique positive (Goldak Airborne Surveys, 2008). Elle est composée d’un métabasalte coussiné, massif et métamorphisé au faciès des amphibolites. La roche a une patine verte à gris foncé et une cassure fraîche vert foncé. La taille des coussins est généralement décimétrique. Quelques chambres de quartz sont visibles, suggérant une polarité stratigraphique vers le nord. Généralement, les coussins sont faiblement à moyennement déformés avec un aplatissement apparent en surface. Dans la partie nord, des niveaux plus déformés et rubanés sont notés. La base de cette séquence est composée d’un niveau métrique de chert sulfuré, de métawacke et de roche métasomatique à pyrrhotite-pyrite avec des traces de sphalérite et de chalcopyrite (affleurements 2016-RH-7305 et 2016-JG-2709). Du diopside, de la pyrrhotite, de la pyrite et de la tourmaline sont présents dans un échantillon de métawacke. Ces roches sont rouillées et stratifiées. Le contact entre cette unité et les paragneiss du Complexe de Laguiche n’a pas été observé.

Ces métabasaltes présentent couramment deux types d’altération sous forme de bandes centimétriques, soit : 1) altération blanchâtre sécante ou en bordure de coussins à plagioclase-quartz-hornblende-diopside ± grenat; 2) altération vert foncé et partiellement rouillée en bordure de coussins à hornblende-grenat-sulfures ± grunérite ± biotite ± quartz ± plagioclase. Du grenat disséminé est aussi observé dans les coussins. Un réseau de veinules quartzofeldspathiques millimétriques plus tardives, en relief positif, affecte les métabasaltes.

Une autre bande de métabasalte de ce type a été observée dans la région du lac Conviac lors de la cartographie géologique du feuillet 33B07, en 2021. Celle-ci n’est pas associée à une signature magnétique particulière ni à un relief topographique. Elle mesure près de 7 km de longueur et quelque 300 m d’épaisseur. On y trouve principalement de l’amphibolite rubanée, dont la composition géochimique suggère un protolite de basalte et de basalte andésitique, à hornblende et orthopyroxène. Des coussins légèrement aplatis sont observés sur un affleurement (2021-MK-3066). Ces métabasaltes andésitiques sont associés à de minces bandes de pyroxénite à cumulat.

Complexe de Laguiche 2 (nAlgi2) : Paragneiss

Complexe de Laguiche 2a (nAlgi2a) : Paragneiss de wacke à biotite, avec ou sans grenat, avec <10 % de mobilisat et localement de l’orthopyroxène, de l’amphibole et de la hornblende

L’unité nAlgi2a couvre la plus grande partie du Complexe de Laguiche et regroupe un ensemble de paragneiss de wacke à biotite avec ou sans grenat. Elle forme également l’unité la moins migmatitisée du complexe (<10 % de mobilisat, Goutier et al., en préparation). Cependant, hormis un rubanement compositionnel et granulométrique local qui pourrait correspondre à un litage primaire (Bandyayera et al., 2011), la structure primaire a totalement disparu, laissant place à une structure granoblastique.

Le paragneiss est finement grenu et son protolite est un wacke arkosique. La patine est brun rouille et la cassure fraîche est gris clair. Il est généralement composé de 10 à 60 % de quartz, 10 à 30 % de plagioclase, 1 à 2 % de feldspath potassique, 10 à 35 % de biotite et 7 à 15 % d’hypersthène avec localement du grenat, de la hornblende et des minéraux opaques de type pyrite ou magnétite (Hammouche et Burniaux, 2018). Des minéraux accessoires tels que la tourmaline, le rutile, le zircon, la monazite, l’apatite, l’allanite, la pyrrhotite, l’ilménite et le diopside sont aussi observés en lame mince (Gigon et al., 2020). Le niveau d’altération est visible par la séricitisation du plagioclase, l’ouralitisation de l’hypersthène et la faible serpentinisation des fissures de l’hypersthène.

Le mobilisat est blanchâtre, granitique et se présente soit en rubans fins (structure stromatique) parallèles à la foliation, soit de manière diffuse (contact diffus avec la restite). Il est communément affecté par des plis serrés ou ptygmatiques. En présence d’une granulométrie moyenne, la biotite et le grenat sont particulièrement visibles dans le paragneiss.

Complexe de Laguiche 2b (nAlgi2b) : Paragneiss nodulaire à biotite ± hornblende ± grenat ± cordiérite ± sillimanite, avec <20 % de mobilisat

L’unité nAlgi2b est un paragneiss nodulaire contenant <20 % de mobilisat. Simard et Gosselin (1999) l’ont défini comme l’unité Alu2 du « Groupe de Laguiche ». Cette unité est majoritairement présente dans la partie SW de la Baie-James (Bandyayera et al., 2010). Des occurrences ont été observées dans la partie nord, mais elles sont de trop petites dimensions pour être cartographiables. Le paragneiss nodulaire forme des bandes kilométriques peu migmatitisées. L’unité nAlgi2b diffère de l’unité nAlgi2a de par sa concentration en grenat : le paragneiss nodulaire est riche en aluminosilicates et en grenat. Les nodules correspondent à des porphyroblastes composés de cordiérite, d’andalousite ou de sillimanite. Ces nodules sont en relief positif en affleurement et peuvent mesurer jusqu’à 5 cm de diamètre. Ils soulignent également un rubanement entre des bandes respectivement riches et pauvres en aluminosilicates; ces bandes peuvent être interprétées comme la relique d’un litage primaire.

Complexe de Laguiche 2c (nAlgi2c) : Paragneiss et métatexite de wacke et d’arénite à biotite, localement à grenat-cordiérite

Cette unité a été identifiée (Beauchamp, 2020) dans les régions du lac Cadieux et de l’île Bohier, au sud de la Zone de cisaillement d’Eastmain-Sorbier (feuillets 33A07, 33A02 et 33A01). Elle correspond à des paragneiss et à des métatexites de wacke contenant de la biotite et localement des porphyroblastes de grenat et/ou de cordiérite. Généralement, le pourcentage de mobilisat est inférieur à 10 %. Localement, il peut atteindre jusqu’à 50 % et ces roches sont alors décrites comme des métatexites de wacke. En lame mince, la roche est majoritairement composée de quartz, de plagioclase, de feldspath potassique et de biotite. Le plagioclase est faiblement à moyennement damouritisé. Cette unité se caractérise par un pourcentage moins élevé de biotite (15 %) que dans l’unité nAlgi2a (20 à 25 %). La structure primaire est communément totalement oblitérée par la structure granoblastique. Un rubanement compositionnel et granulométrique pourrait représenter la relique d’un litage primaire. Des masses de pœciloblastes de cordiérite remplacée par de la pinnite, et en moindres proportions par de la chlorite, sont présentes dans certains lits plus pélitiques migmatitisés. Des couronnes métamorphiques de chlorite et de plagioclase se sont développées autour de certains pœciloblastes de cordiérite. Plusieurs lames minces présentent des intercroissances symplectitiques de biotite-quartz, de biotite-plagioclase et de biotite-cordiérite correspondant à des reliques de liquide anatectique. Les roches de l’unité nAlgi2c contiennent des traces de hornblende, d’apatite, de zircon, de muscovite, d’épidote (pistachite, allanite), de magnétite, d’ilménite, d’oxydes de fer et d’autres minéraux opaques.

Plusieurs générations de mobilisat sont présentes sur les affleurements. De minces rubans blanchâtres felsiques, d’épaisseur millimétrique à centimétrique, sont interprétés comme un mobilisat in situ. Des veines et des injections stromatiques décimétriques semblent correspondre à un mobilisat qui aurait migré de sa source initiale. Sur certains affleurements, il est cependant difficile de différencier les injections magmatiques des injections de mobilisat. Du granite blanchâtre folié à massif, homogène à hétérogène et hololeucocrate est répandu dans le bassin métasédimentaire. Sur plusieurs affleurements, on retrouve majoritairement du granite contenant des enclaves de paragneiss ou de métatexite. De petites masses intrusives appartenant à la Suite de Martel coupent les roches de l’unité nAlgi2c.

Complexe de Laguiche 3 (nAlgi3) : Paragneiss et métatexite

Complexe de Laguiche 3a (nAlgi3a) : Métatexite de paragneiss à biotite, avec ou sans grenat, avec 10 à 50 % de mobilisat et localement de l’orthopyroxène et de l’amphibole, paragneiss migmatitisé

L’unité nAlgi3a se différencie de l’unité nAlgi2a uniquement par la proportion de mobilisat (10 à 50 %) qui transforme le paragneiss en métatexite (Hammouche et Burniaux, 2018). La restite est de granulométrie fine et de composition arkosique, contenant 20 à 25 % de quartz, 10 % de feldspath, 10 à 15 % de biotite, 15 % d’hypersthène, 2 à 3 % de grenat, 2 à 5 % de cordiérite et 15 % d’amphibole par endroits. La biotite forme généralement des schlierens au contact du mobilisat. Les principaux minéraux accessoires sont le zircon, la magnétite et la pyrite. Le grenat, l’hypersthène et les amphiboles reflètent un assemblage métamorphique. Les phénomènes d’altération incluent la damouritisation du plagioclase, la chloritisation de la biotite et le remplacement de l’orthopyroxène par des phases hydratées telles que la biotite, la cummingtonite ou l’anthophyllite.

Le mobilisat varie de gris-blanc à gris rosé. Sa composition est granitique et sa structure est stromatique. De plus, il est possible d’observer des structures ptygmatiques, plissées ou phlébitiques. Un rubanement millimétrique est également observable, bien qu’il puisse s’agir d’injections tardives sans lien avec la fusion partielle de la roche.

La présence d’amas de leucosome riches en grenat grossier, d’inclusions de quartz dans le grenat et de bordure de mélanosome autour du leucosome constitue des évidences de fusion partielle in situ (Sawyer, 2008). De la cordiérite intimement associée au grenat est également observée en affleurement et en lame mince.

Malgré une migmatitisation intense, le paragneiss montre des rubanements compositionnels marqués pas l’alternance de lits riches en biotite et d’autres riches en hornblende pouvant refléter le litage primaire (Bandyayera et al., 2010).

Complexe de Laguiche 3b (nAlgi3b) : Paragneiss nodulaire migmatitisé

L’unité nAlgi3b correspond à un ensemble de paragneiss nodulaire migmatitisé avec 20 à 50 % de mobilisat (Bandyayera et al., 2010). Tout comme pour l’unité nAlgi2b, certaines occurrences sont observées dans la partie nord du complexe, mais elles ne correspondent qu’à des niveaux non cartographiables. L’unité nAlgi3b est très similaire à l’unité nAlgi2b, la différence réside dans la proportion de mobilisat. Cette unité est très restreinte géographiquement et les roches de cette famille n’apparaissent que dans les feuillets 33B12 et 33B13. Certains lits montrent des enrichissements en aluminosilicates an alternance avec des niveaux à biotite ± hornblende ± grenat. Des dykes pegmatitiques à grenat et tourmaline coupent l’ensemble de paragneiss.

Complexe de Laguiche 4 (nAlgi4) : Diatexite (migmatite dérivée d’un paragneiss)

L’unité nAlgi4 correspond à des diatexites dérivées de paragneiss. Elle concerne la partie SW du Complexe de Laguiche, dans la zone définie par Bandyayera et al. (2010). Ces diatexites sont composées à plus de 50 % de mobilisat.

Les unités nAlgi4 et nAlgi4a regroupent des roches similaires, mais correspondent à deux zones géographiques différentes. Bandyayera et al. (2010) définissent l’unité nAlgi4 dans le SW de la Baie-James, tandis que Gigon et Goutier (2016) et Hammouche et Burniaux (2015) utilisent l’unité nAlgi4a pour les diatexites avec >50 % de mobilisat dans la partie nord de la Baie-James.

Complexe de Laguiche 4a (nAlgi4a) : Diatexite de paragneiss à biotite, avec ou sans grenat, avec >50 % de mobilisat et localement de l’orthopyroxène et de l’amphibole

L’unité nAlgi4a est une unité de diatexite hétérogène et rubanée composée de biotite, de hornblende, de grenat et de pyroxène (Bandyayera et al., 2010). On y trouve les roches les plus migmatitisées, puisqu’elles sont composées à >50 % de mobilisat et d’injections. La composition de ce mobilisat varie de tonalitique à granodioritique. Le rubanement de la roche est chaotique au niveau de l’affleurement avec des zones enrichies en mobilisat et d’autres enrichies en enclaves étirées de paragneiss à biotite ± hornblende, localement à grenat ± pyroxène. Des cristaux de biotite, de hornblende, de magnétite et de grenat se trouvent en grandes concentrations aux abords des leucosomes, tandis que l’orthopyroxène et le clinopyroxène sont observés aussi bien dans le mobilisat que dans les enclaves ou les restites de paragneiss.

Au sein des diatexites, des enclaves préservées d’amphibolite et de tonalite sont visibles. Il existe également des injections multiphasées de mobilisat concordant ou discordant. Enfin, des intrusions tardives pegmatitiques (avec des cristaux à structure graphique allant jusqu’à 70 cm de diamètre) coupent l’ensemble et, entre autres, le rubanement migmatitique.

Complexe de Laguiche 4b (nAlgi4b) : Diatexite de paragneiss et de roche intermédiaire et granite d’anatexie

Cette unité a été introduite suite la cartographie de la région du lac Cadieux (Beauchamp, 2020). L’unité nAlgi4b comprend majoritairement la diatexite, le granite d’anatexie et, en moindre proportion, la métatexite. Ces roches migmatitisées seraient issues de la fusion de roches métasédimentaires (paragneiss de wacke) et de roches intrusives intermédiaires (diorite quartzifère et diorite). Il s’agit d’une unité très hétérogène et hétérogranulaire qui comprend des rafts, des schollens et des enclaves granoblastiques plus ou moins assimilées de paragneiss et de roches dioritiques. Un rubanement migmatitique irrégulier causé par du fluage s’est formé lors d’une déformation à un stade subsolidus sous contrainte. Du plissement ptygmatique et chaotique ainsi que des structures porphyroïdes isolant des cristaux de feldspath centimétriques dans une masse de biotite caractérisent les roches de l’unité nAlgi4b. Des structures stromatiques et des schlierens de biotite sont communes. Le mobilisat, de nature granitique à granodioritique selon la géochimie, est composé majoritairement de quartz, de plagioclase et de microcline. En lame mince, le quartz est suturé et à extinction roulante. Des myrmékites sont courantes. Des traces de chlorite, d’épidote, de muscovite, d’apatite, de zircon, de monazite, d’allanite, de magnétite, d’oxydes de fer et d’autres minéraux opaques ont aussi été observées. Des intrusions magmatiques de granite homogène blanc rosé à biotite ± magnétite ± amphibole sont aussi présentes au sein de l’unité.

Complexe de Laguiche 5 (nAlgi5) : Amphibolite migmatitisée, localement d’origine gabbroïque, diorite migmatitisée

L’unité nAlgi5 est une amphibolite à hornblende, avec ou sans diopside et biotite. La première définition de l’unité provient de Simard et Gosselin (1999) décrivant les unités d’amphibolite et de gneiss à amphibole (unité Alu5) intercalés dans les séquences de paragneiss. Ces niveaux sont généralement de petites dimensions et fortement injectés de mobilisat granitique.

Le protolite serait possiblement une roche intrusive intermédiaire à mafique métamorphisée au sein des roches métasédimentaires. Sa minéralogie principale est la hornblende (40 à 50 %), le diopside (1 à 5 %), les sulfures, le sphène et la biotite localement (Gigon et al., 2020). En affleurement, la roche a une patine grisâtre et la cassure est vert moyen à foncé. Elle est légèrement foliée, finement grenue et granoblastique. Un rubanement compositionnel est visible entre les niveaux plus riches en minéraux ferromagnésiens et ceux plus riches en plagioclase.

Complexe de Laguiche 6 (nAlgi6) : Tuf felsique, conglomérat polygénique et formation de fer

L’unité nAlgi6 correspond à une série de tufs felsiques, de conglomérats polygéniques et de formations de fer définie par Goutier et al. (2000). Elle affleure en bordure de la route Transtaïga, aux environs du kilomètre 85 (feuillet 33F09). Cette unité avait précédemment été assignée au Groupe de Yasinski (Fallara et al., 1999), mais des évidences de continuité stratigraphique entre ces roches et les roches sédimentaires du Laguiche ont été découvertes. Il s’agit de l’unité supérieure du Complexe de Laguiche, située au centre d’un synclinal déversé vers le sud. Son épaisseur maximale préservée est de 200 m.

Le type de roche dominante de l’unité Algi6 est un tuf felsique, lequel montre une patine blanche et à cassure fraîche gris brunâtre. Elle contient des cristaux millimétriques de plagioclase flottant dans une matrice quartzofeldspathique plus fine. Ces cristaux sont évidents en patine d’altération. Lorsque la surface de l’affleurement est propre et que les structures sédimentaires sont atténuées, la roche ressemble à une intrusion porphyrique à grain fin. Les phénocristaux de quartz sont peu abondants et ne totalisent pas plus que 7 % de la roche. Le tuf felsique se présente en lits minces à moyens, granoclassés, avec des laminations parallèles au sommet des lits. Lorsque les bancs sont épais et massifs, les contacts sont diffus. Des niveaux centimétriques à métriques de lits minces granoclassés de mudstone sont interstratifiés avec le tuf felsique. Les niveaux de pyroclastite à lapillis sont plus rares. Quelques dykes décimétriques à métriques de lamprophyre contenant des enclaves de tuf et de formation de fer coupent cette séquence. Ces dykes ont parfois été confondus avec des tufs à blocs (11144-C1, TRH-96-13; Fallara et al., 1999). Ils sont gris à verts, à grain fin, à matrice d’amphibole et contiennent un peu de biotite. La forme des fragments dans ces dykes varie d’anguleuse à arrondie.

L’une des particularités de l’unité nAlgi6 est la présence d’une formation de fer aurifère à oxydes-silicates et d’un conglomérat polygénique à fragments de chert. Ces deux lithologies sont communément adjacentes. Elles sont situées à côté du contact wacke-tuf felsique, dans chaque flanc du synclinal. L’épaisseur de l’ensemble formation de fer-conglomérat ne dépasse pas 5 m. Les bancs de conglomérat sont lenticulaires, tandis que la formation de fer est plutôt continue et montre une extension latérale décamétrique. Cette dernière se compose de lits millimétriques de magnétite et de chert avec une proportion variable de lits millimétriques à centimétriques riches en silicates (grunérite-hornblende ± grenat ± biotite). Le conglomérat polygénique est constitué principalement de cailloux et de galets lenticulaires et subanguleux de porphyre feldspathique blanc, de chert et d’amphibolite. Plus rarement, des fragments de formation de fer, d’andésite à amphibole et de mudstone sont observés. Les bancs sont massifs à granoclassés et les fragments sont généralement jointifs. La matrice est de teinte foncée à cause de la présence d’amphiboles.

Complexe de Laguiche 7 (nAlgi7) : Wacke à biotite métamorphisé, folié et alternance de wacke feldspathique et de mudrock

L’unité nAlgi7 est principalement constituée de wacke à biotite métamorphisé. Auparavant, cette unité faisait partie de l’unité Alu1 du « Groupe de Laguiche » définie par Simard et Gosselin (1999). Cette unité est présente dans le centre-est du feuillet 33F. Des structures sédimentaires primaires conservées au sein des wackes métamorphisés la distinguent des unités de paragneiss. De plus, la présence de chlorite donne une couleur verte à la roche en cassure fraîche, tandis que les paragneiss ont une cassure grisâtre. Le wacke est finement grenu, folié et homogène. Il est plus commun de trouver des carbonates et de l’épidote dans ce type de roche (Gigon et al., 2020).

Des structures de turbidite en lits minces à moyens et granoclassés sont observées à de nombreux endroits dans le wacke métamorphisé. La base de certains lits est formée de granules polygéniques telles qu’observées dans le secteur du lac Sakami (feuillet 33F07, Goutier et al., 2000). Le mudrock est interstratifié avec le wacke et plus abondant dans la région. Il a une patine brune ou verte et présente communément des laminations parallèles. La biotite fine est largement développée, tandis que le grenat et l’amphibole sont plus rarement observés. Quelques niveaux de conglomérat polygénique à granules de quartz, d’arénite, de schiste à biotite, d’amphibolite ou de roche felsique, sont intercalés dans le wacke.

Complexe de Laguiche 8 (nAlgi8) : Ensemble de paragneiss dérivé de wacke, de paragneiss à magnétite, de niveaux de paragneiss altéré et cisaillé et de schiste à graphite et sulfures

L’unité nAlgi8 est un assemblage de paragneiss dérivé de wacke, de paragneiss à magnétite, de niveaux de paragneiss altéré et cisaillé et de schiste à graphite et sulfures. Une zone géographique type décrit cette unité, localisée dans le coin SE du feuillet 33F08 et mesurant 3 km de longueur par 200 m de largeur (Gigon et al., 2020).

Les paragneiss sont généralement foliés et certains niveaux sont cisaillés. Le mobilisat est peu représenté dans cette unité. La particularité de celle-ci est la forte concentration de pyrrhotite, de graphite et d’amphibole dans la roche. Les niveaux de schiste dérivés de mudstone à graphite et sulfures montrent une matrice plus sombre et plus fine que les autres lithologies de paragneiss. Leur épaisseur varie de 25 à 75 cm. Des injections centimétriques à métriques de granite sont présentes et contiennent de la biotite, de la tourmaline et de la muscovite.

Des niveaux d’altération centimétriques à décimétriques, concordants et discordants, sont également inclus de cette unité. Ils contiennent du diopside, du quartz, du plagioclase, de la microcline, de l’amphibole et des sulfures.

Complexe de Laguiche 9 (nAlgi9) : Formation de fer

L’unité nAlgi9, localisée dans le feuillet 33F09, correspond à des formations de fer faisant antérieurement partie de l’unité Alu4 du « Groupe de Laguiche » établi par Simard et Gosselin (1999). Ces niveaux de formations de fer ont une épaisseur de quelques mètres et leur extension latérale est limitée. La formation de fer est rubanée avec une alternance de bandes de magnétite centimétriques à décimétriques et de lamines de chert recristallisé et blanchâtre.

Complexe de Laguiche 10 (nAlgi10) : Conglomérat polygénique

L’unité nAlgi10 est formée de quelques niveaux de conglomérat polygénique à granules et à cailloux jointifs intercalés dans le wacke. La lentille la plus importante est située au SE du lac Bonfait (feuillet 33F09). Elle se compose de bancs métriques de conglomérat polygénique à cailloux arrondis de lithologies diverses : basalte, gabbro, tonalite, quartz, arénite, schiste à biotite, amphibolite et roche felsique (Goutier et al., 2001). Une seconde lentille est située dans la portion NE du feuillet 33G05, en bordure de la route Transtaïga. Cette unité marque le contact entre les sous-provinces de La Grande et d’Opinaca. Elle a subi une déformation visible par la présence de tectonite en L/S ainsi que des traces de foliation et de cisaillement. La matrice est majoritairement composée de biotite (10 à 20 %), d’amphibole (5 à 20 %) ainsi que de traces de pyrite et de chlorite.

Dans le secteur du lac Cadieux (feuillet 33A02, affleurements 2018-AB-1053, 2018-AB-1056 et 2018-AB-1057), de minces niveaux de conglomérat polygénique à fragments flottants dans une matrice de paragneiss affleurent au sein de l’unité Algi2a (Beauchamp, 2020). Le conglomérat est granoblastique et possède une matrice de quartz, de feldspath et de biotite avec des proportions moindres de chlorite, de muscovite et de pœciloblastes de cordiérite pinnitisés. Les clastes les plus communs sont arrondis et consistent en roches intrusives felsiques (granodiorite ou tonalite) à grain moyen, lesquelles sont localement foliées (5 %). On note quelques clastes de diorite quartzifère à biotite et de paragneiss. Le conglomérat est faiblement à fortement migmatitisé. Il contient 2 à 40 % de minces leucosomes plissés, discontinus et boudinés.

 D’autres occurrences non cartographiables ont été identifiées lors des travaux réalisés en 2015 et 2016. Les occurrences de conglomérat appartenant au Complexe de Laguiche ont été identifiées dans la partie nord de la Sous-province d’Opinaca. De manière générale, elles sont concentrées à <10 km de la bordure de cette sous-province.

Complexe de Laguiche 11 (nAlgi11) : Gneiss à hornblende ou amphibole et biotite

Les Gneiss de la Gorge Prosper sont localisés dans les feuillets 33B01 et 33B02 et correspondent à l’unité Alu3 de Simard et Gosselin (1999), subséquemment remplacée par l’unité nAlgi11 lors de la présente compilation. Ils ont été nommés et décrits par Franconi (1983).

Selon Franconi (1983), la séquence typique est rubanée, par endroits à débit stratiforme, et composée d’une alternance de gneiss mésocrate, de gneiss finement rubané (répétition de niveaux centimétriques leucocrates et mélanocrates) et de gneiss mélanocrate riche en amphibole.

Le gneiss mésocrate constitue le faciès le plus répandu. Macroscopiquement, ce sont des roches homogènes, de granulométrie fine à moyenne, possédant une patine gris brunâtre à verdâtre et une cassure fraîche grisâtre. Elles contiennent 20 à 35 % de minéraux ferromagnésiens (amphibole et biotite) en petits cristaux trapus distribués de façon homogène, ce qui leur confère un aspect poivre et sel. Elles ne montrent pas de foliation accentuée; certains faciès riches en minéraux foncés montrent tout au plus une vague schistosité.

Le gneiss finement rubané, assez commun, consiste en alternance répétitive de niveaux leucocrates, à grain moyen, composés d’une association de cristaux de plagioclase et de quartz et de niveaux biotitiques moins épais (2 à 4 cm). Les niveaux leucocrates contiennent 8 à 10 % de biotite et ont un aspect induré. De plus, la patine et la cassure fraîche présentent une teinte verdâtre très clair.

Enfin, le gneiss mélanocrate à amphibole, moins répandu, est fortement rubané et contient des niveaux plus clairs de même composition que ceux qui caractérisent le gneiss finement rubané. Il est par endroits homogène et non rubané.

Complexe de Laguiche 12 (nAlgi12) : Paragneiss migmatitisé et localement paragneiss à biotite

L’unité nAlgi12 est composée de paragneiss migmatitisé et de paragneiss à biotite. À l’origine, Simard et Gosselin (1999) ont défini l’unité de paragneiss à biotite Alu1. Cette unité a également été définie par Goutier et al. (2001). Ce paragneiss est de granulométrie fine et composé de quartz, de plagioclase et de biotite. Les minéraux accessoires observés sont le grenat, la hornblende, la cummingtonite, la tourmaline, la cordiérite, la chlorite et la magnétite. La structure est généralement granoblastique et la foliation est visible par l’orientation des grains de biotite. Le degré de migmatitisation est très variable et n’est pas un critère pour la définition de cette unité. Cette unité reflète les travaux réalisés dans la région entre 1997 et 2000 où les intervalles de pourcentages de migmatisation n’avaient pas été encore définis.

Complexe de Laguiche 13 (nAlgi13) : Paragneiss magnétique avec localement grenat et biotite

L’unité nAlgi13 est une unité de paragneiss magnétique, anciennement définie en tant que l’unité Alu4 du « Groupe de Laguiche » par Simard et Gosselin (1999). Elle est facilement reconnaissable sur les cartes aéromagnétiques grâce à la concentration en grains de magnétite dans la roche. Autrement, cette unité est similaire à l’unité nAlgi12 décrite ci-haut.

Complexe de Laguiche 14 (nAlgi14) : Granite d’anatexie à biotite ± magnétite

L’unité nAlgi14 a été introduite par Talla Takam et al. (en préparation) pour regrouper les granites d’anatexie se trouvant au sein du Complexe de Laguiche. Ce sont des roches granitiques ayant subi une fusion partielle totale avant de recristalliser, communément avec une structure fluidale, ce qui les différencie des granites relativement massifs de la région. Cette unité n’a été observée que très localement. Les roches sont d’un blanc rosé à gris-blanc et montrent une granulométrie grossière. Elle possède une paragenèse typique des roches felsiques : quartz-feldspath potassique-plagioclase avec des schlierens de biotite et très localement de l’orthopyroxène ou du grenat. Le zircon a également été observé en lame mince.

Épaisseur et distribution

Le Complexe de Laguiche est l’unité dominante de la Sous-province d’Opinaca, dont elle occupe une superficie de 22 450 km². Elle couvre les feuillets 33A, 33B, 33C 33F, 33G, 33H, 23D, 23E et 32O.

L’unité nAlgi12 représente actuellement environ 40 % de la superficie du Complexe de Laguiche. Ce pourcentage pourrait cependant changer si un découpage selon les pourcentages de mobilisat est appliqué, comme pour les unités nAlgi2a, nAlgi3a et nAlgi4a. Les unités nAlgi2a et nAlgi3a représentent conjointement la moitié de la superficie de cette unité.

Datation

Les premiers travaux de datation (Machado, inédit, 1999) sur des zircons détritiques d’un échantillon de conglomérat polygénique à cailloux du Complexe de Laguiche prélevé à l’affleurement 1998-JG-2274 (feuillet 33F09) avaient fait ressortir des âges variés, dont certains sont aussi jeunes que 2648 ±50 Ma, et d’autres aussi vieux que 3284 ±75 Ma. Par la suite, de nombreuses datations isotopiques réalisées par laser ont permis de mieux préciser l’âge des unités datées.

 

UnitéNuméro d’échantillonSystème isotopiqueMinéralÂge maximal de sédimentation (Ma)(+)(-)Âge de cristallisation (Ma)(+)(-)Âge d’héritage (Ma)(+)(-)Âge métamorphique (Ma)(+)(-)Référence(s)
nAlgi2a2016-HH-1654U-PbZircon26981818         Davis et Sutcliffe, 2018a
Monazite         269266
2016-JJ-3689B U-PbZircon270477         David, 2018b
DL-97-1222APb-PbZircon272100         Wodicka et al., 2009
nAlgi42008-PR-6040DU-PbZircon2728     2844     David et al., 2011
2008-PR-6040EU-PbZircon   2671,6 (mobilisat)1,81,8      
nAlgi6SGNO-2003-09U-PbZircon27182,32,3   2738,31,11,1   Davis et al., 2005
nAlgi102015-JG-2605AU-PbZircon269799         David, 2018a
nAlgi142016-AS-6666AU-PbMonazite   267455      Davis et Sutcliffe, 2018a

 

Par ailleurs, plusieurs intrusions datées coupant le Complexe de Laguiche permettent également de contraindre l’âge de ses unités informelles : la Suite de Bezier (2712,3 ±5,8 Ma; David, communication personnelle, 2017; coupe nAlgi2a), le Pluton de la Frégate (2710,4 ±2,4 Ma, Augland et al., 2016; coupe nAlgi3a et nAlgi4a), l’unité de tonalite du Complexe de Mabille (nAmbi1, 2705 ±54 Ma, Davis, communication personnelle, 2019; coupe nAlgi2c), le Batholite de Macleod (2704 ±2 Ma, Davis, communication personnelle, 2019; coupe nAlgi2a), le Pluton de Casterne (2701,5 ±2,4 Ma, David, communication personnelle, février 2019; coupe nAlgi2a et nAlgi3a), la Suite de Cadieux (2700 ±3 à 2699 ±5 Ma, Davis, communication personnelle, 2019; Davis et Sutcliffe, 2018b; coupe nAlgi2a), le Pluton de Pichi (2693,2 ±5,4 Ma, Davis et al., 2018; coupe nAlgi3a), le Gneiss de Marjoulet (2689 ±4 Ma; David, communication personnelle, 2017; coupe nAlgi2a, nAlgi3a et nAlgi4a), la Suite de Wahemen (2640 ±10 Ma, Davis et Sutcliffe, 2018a; coupe nAlgi2a, nAlgi3a et nAlgi4a) et la Suite granitique du Vieux Comptoir (nAvcr2, 2640 Ma à 2613 Ma; David, communication personnelle, 2017; Goutier et al., 2000; Bogatu et Huot, 2016; coupe nAlgi2a, nAlgi3a, nAlgi4a et nAlgi7). Ainsi, l’unité nAlgi2a s’est déposée avant 2712 Ma, nAlgi3a et nAlgi4a avant 2710 Ma, nAlgi2c avant 2705 Ma et nAlgi7a avant 2640 Ma.

Relations stratigraphiques

La majeure partie du Complexe de Laguiche est séparée des autres unités par des zones de cisaillement, à l’exception du secteur du lac Bonfait (feuillet 33F09), où le wacke feldspathique (nAlgi7) est en contact normal avec des pyroclastites intermédiaires du Groupe de Yasinski.

Dans le feuillet 33G07, il est séparé des roches du La Grande par une zone de cisaillement majeure caractérisée par la mylonitisation des roches encaissantes et la transposition des dykes de composition intermédiaire à felsique.

Dans les feuillets 33F02 et 33F07, le wacke feldspathique et le paragneiss à biotite sont séparés des volcanites mafiques par des failles.

Les roches du Complexe de Laguiche sont coupées par les roches intrusives de la Suite de Bezier, du Complexe de Mabille, du Batholite de Macleod, du Pluton de Casterne, de la Suite de Cadieux, du Pluton de Pichi, du Gneiss de Marjoulet, de la Suite de Wahemen, de la Suite granitique du Vieux Comptoir et par les dykes de diabase néoarchéens à paléoprotérozoïques (Essaim de dykes de Matachewan, Essaim de dykes de Mistassini, Dykes du Lac Esprit, Dykes de Senneterre, Dykes de Shpogan).

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

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Citation suggérée

Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN). Complexe de Laguiche. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-du-superieur/complexe-de-laguiche [cité le jour mois année].

Collaborateurs

Première publication

Alban Duvernois, M. Sc.; Jean Goutier, géo., M. Sc. (rédaction)

Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. (coordination); anonyme (lecture critique); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique); Céline Dupuis, géo., Ph. D. (version anglaise); Ricardo Escobar Moran et Nathalie Bouchard (montage HTML). 

Révision(s)

Anne-Marie Beauchamp, ing., M. Sc. anne-marie.beauchamp@mern.gouv.qc.ca (rédaction; 21 janvier 2021)

Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. (coordination); Patrice Roy, géo., M. Sc. (lecture critique); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique); Céline Dupuis, géo., Ph. D. (version anglaise); André Tremblay (montage HTML).

 
11 juin 2018