Dernière modification :
Auteur : | Allard, 1976 |
Âge : | Néoarchéen |
Stratotype : | Décapages de référence des gisements Blackrock-Zone Armitage et Vanadium-Lac Doré, tous deux situés sur le flanc sud de l’Anticlinal de Chibougamau |
Région type : | Portion sud-est du feuillet SNRC 32G16 |
Province géologique : | Province du Supérieur |
Subdivision géologique : | Sous-province de l’Abitibi |
Lithologie : | Roches intrusives mafiques à ultramafiques |
Type : | Lithodémique |
Rang : | Lithodème |
Statut : | Informel |
Usage : | Actif |
- Suite intrusive du Lac Doré
Historique
L’unité est initialement nommée « zone ultramafique étagée » par Allard et Caty (1969), puis « zone litée » par Allard (1976). Elle est d’abord incluse dans la « Série litée » par Daigneault et Allard (1990); elle constitue maintenant un lithodème informel de l’Unité litée du Lac Doré (Leclerc et al., 2017).
Description
Les descriptions qui suivent sont rapportées de Daigneault et Allard (1990, p. 61-72). Elles réfèrent aux subdivisions P1, P2 et P3, ainsi que A1 et A2 de la zone litée. Ces subdivisions sont informelles puisque décrites à l’échelle du décapage; par conséquent, elles ne peuvent apparaître sur les cartes au 1/20 000 ou au 1/50 000 :
« La zone P1 est à la base de l’Unité litée du Lac Doré. Elle varie entre 30 et 90 m d’épaisseur et son importance économique réside dans le fait qu’elle est la seule à contenir des teneurs économiques en vanadium. Son contact avec la zone anorthositique de l’Unité inférieure est franc et abrupt : les gabbros anorthositiques grenus de la partie supérieure de cette unité contiennent des couches centimétriques riches en magnétite fine. Ces magnétites, très riches en vanadium, sont les précurseurs de celles de la zone P1. Un changement brusque de la granularité et de la composition modale marque le début de P1 : les anorthosites à gros plagioclases plus ou moins sphériques font place à des roches bien litées, riches en ferropyroxènes et/ou magnétite, où le plagioclase se présente en tablettes de 2 à 3 mm de longueur et de 1 ou 2 mm d’épaisseur. Le parallélisme entre les ferropyroxènes et les plagioclases produit une foliation magmatique primaire caractéristique.
La zone P1 est constituée de couches de ferrogabbro leucocrate, de ferrogabbro à magnétite, de ferropyroxénite, de ferropyroxénite à magnétite et de magnétitite. À l’intérieur d’une tranchée dans le canton de Rinfret, on a compté 289 couches différentes, dont plusieurs pourraient encore être subdivisées de nouveau. Les contacts entre les couches varient de nets sur les deux côtés à net sur un seul côté, à graduel sur l’un et/ou l’autre côté et à net sur un côté mais graduel sur l’autre. Deux contacts graduels produisent, au centre d’une couche, un horizon riche en magnétite. Les couches gabbroïques ont une couleur jaune verdâtre, causée par l’épidote ferrifère, qui contraste avec la clinozoïsite blanche des anorthosites (pauvres en fer). Les lits de magnétitite sont noirs et les couches de ferropyroxénite varient de vert foncé lorsque riches en ferrochlorite et ferropargasite, à vert plus pâle lorsque riches en ferroactinote. Sur la surface glaciaire polie, on constate que la texture de cumulat est parfaitement conservée en dépit des transformations minéralogiques intenses qu’ont connues ces roches. […]
La zone A1 est constituée d’une anorthosite gabbroïque très semblable à celle de l’Unité inférieure du Lac Doré. Elle a une puissance de 6 à 45 m. À certains endroits, on note des indices de litage et de texture poecillitique. […] Le contact supérieur de la zone A1 est particulier. La surface très irrégulière de ce dernier contraste avec les lits très continus et réguliers de magnétitite et de gabbro dans les zones P1, P2 ou P3. Ce type de contact est typique de tous les passages anorthositiques ne formant pas de zones particulières au sein de l’Unité litée du Lac Doré. La granulométrie et la morphologie des plagioclases cumulus dans cette zone contribuent probablement grandement à cette surface irrégulière et onduleuse. La sédimentation magmatique et la zone sus-jacente (P2) a provoqué la décantation des grains de plagioclase et de magnétite beaucoup plus petits et réguliers que ceux de la zone A1. Les premières couches de la zone P2 ont donc tendance à remplir les irrégularités à la surface de la zone A1, et les couches suivantes, à se déposer d’une façon régulière et rectiligne sur des longueurs de plusieurs mètres. Là où la surface de la zone A1 s’est avérée trop irrégulière, les lits de magnétitite de la zone P2 se sont déposés sur des pentes instables, provoquant des plis de glissement. Ces observations suggèrent une sédimentation magmatique gravitationnelle normale pour l’Unité litée du Lac Doré. On aurait de la difficulté à expliquer ces phénomènes par une cristallisation in situ ou par des convections charriant les grains parallèlement à la surface de cristallisation
La zone P2, d’une épaisseur de 9 à 60 m, ressemble grandement à la zone P1, sauf que les teneurs en vanadium y sont plus faibles. On y retrouve les mêmes lithologies et caractères sédimentaires. Son contact avec la zone A1 est très irrégulier, comme on vient de le décrire. Le ferrogabbro et la magnétitite prédominent dans sa partie inférieure alors que la ferropyroxénite et la magnétitite marquent sa partie supérieure. […]
La zone A2 est formée de roches ressemblant grandement à celles de la zone A1. Ce sont des anorthosites gabbroïques et des gabbros anorthositiques renfermant de petites quantités de quartz interstitiel. Cette zone varie de quelques mètres à 450 m, mais cette dernière valeur est probablement exagérée et peut s’expliquer par une répétition le long de la faille directionnelle qui passe par le lac Laugon (canton de Rinfret). Les cristaux cumulus de plagioclase sont grenus et plus ou moins ronds. Ils sont remplacés par l’albite et la clinozoïsite-épidote. L’actinote et la chlorite remplacent le pyroxène. Quelques grains de sphène et de quartz se retrouvent en position d’intercumulus.
La zone P3 est beaucoup plus épaisse que les zones P1 et P2 (180 à 360 m), mais l’absence de sondages en limite la connaissance. Elle est constituée de ferropyroxénite vert foncé interlitée avec de minces couches de ferrogabbro. La granulométrie est plus fine que dans les zones P1 et P2; cependant, quelques bancs irréguliers de gabbro anorthositique, près de la base de la zone ont la texture grenue commune à ces roches. Tout comme dans les autres zones de l’Unité lité du Lac Doré le litage magmatique rythmique est omniprésent. La zone P3 comprend une sous-zone à ilménite et ferrosilicates de couleur vert bouteille d’une épaisseur variant de 60 à 240 m. La ferropyroxénite y est interlitée avec de minces couches de ferrogabbro et le litage magmatique y est préservé et très régulier. On y remarque beaucoup moins de fragments que dans la ferropyroxénite de l’Unité inférieure et que dans la partie inférieure de l’Unité litée. La teneur en ilménite varie de 5 à 15 %. La sous-zone à ilménite et apatite ressemble beaucoup à la précédente, sauf qu’elle contient jusqu’à 15 % d’apatite. Cette apatite est associée à l’ilménite en position intercumulus et se présente en cristaux relativement idiomorphes d’un blanc laiteux suite à leur altération. La sous-zone à ilménite et apatite a à peu près la même épaisseur que la sous-zone précédente. On la reconnaît à la présence d’un champignon (fungus) gris sous la mousse qui recouvre l’affleurement. Cette espèce végétale semble devoir sa croissance à la haute teneur en phosphore de la roche. La sous-zone à quartz constitue le sommet de la zone P3. Les grains de quartz à texture granophyrique augmentent rapidement en quantité en remontant dans l’unité. On retrouve un bel exemple de cette sous-zone sur la route du lac Armitage, à 300 m de l’intersection avec la route du gisement Vanadium-Lac Doré. La ferropyroxénite y devient grise avec des teintes violacées et la teneur en quartz augmente rapidement. Le litage se fait de plus en plus difficile à reconnaître et l’on passe, en deux ou trois mètres, au granophyre sodique de l’Unité supérieure. En d’autres endroits, cette transition est graduelle à l’échelle décamétrique. ».
Épaisseur et distribution
La zone litée a été reconnue sous la forme de lambeaux discontinus sur le flanc nord de l’Anticlinal de Chibougamau. Sur le flanc sud du même anticlinal, la zone litée affleure sur une distance d’environ 30 km. L’épaisseur de la zone litée varie entre 100 et 450 m (Allard, 1976; Daigneault et Allard, 1990).
Datation
Un échantillon de pyroxénite quartzifère provenant de la zone litée a permis de déterminer un âge de 2728,3 +1,2/-1,1 Ma (Mortensen, 1993).
Système isotopique | Minéral | Âge de cristallisation (Ma) | (+) | (-) | Référence(s) |
U-Pb | Zircon | 2728,0 | 1,2 | 1,1 | Mortensen,1993 |
Relation(s) stratigraphique(s)
Les roches de la zone litée du Lac Doré apparaissent au sommet de la zone anorthositique (Unité inférieure du Lac Doré), mais à la base de la zone granophyrique (Unité Supérieure du Lac Doré).
Paléontologie
Ne s’applique pas.
Références
Auteur(s) | Titre | Année de publication | Hyperlien (EXAMINE ou Autre) |
---|---|---|---|
ALLARD, G.O. | Doré Lake Complex and its importance to Chibougamau geology and metallogeny. Ministère des Richesses naturelles, Québec; 486 pages, 2 plans. | 1976 | DPV 368 |
ALLARD, G.-O. – CATY, J.-L. | Géologie du Quart nord-est et d’une partie du Quart sud-est du canton de Lemoine, comtés d’Abitibi-Est et de Roberval. Ministère des Richesses naturelles, Québec; 25 pages, 1 plan. | 1969 | RP 566 |
DAIGNEAULT, R. – ALLARD, G.O. | Le Complexe du lac Doré et son environnement géologique (région de Chibougamau – Sous-province de l’Abitibi). Ministère de l’Énergie et des Ressources, Québec; 290 pages. | 1990 | MM 89-03 |
LECLERC, F. – ROY, P. – HOULE, P. – PILOTE, P. – BÉDARD, J.H. – HARRIS, L.B. – McNICOLL, V.J., VAN BREEMEN, O. – DAVID, J. – GOULET, N. | Géologie de la région de Chibougamau. Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, Québec; 97 pages, 6 plans. | 2017 | RG 2015-03 |
MORTENSEN, J.K. | U-Pb geochronology of the eastern Abitibi subprovince. Part 1 : Chibougamau – Matagami – Joutel region. Canadian Journal of Earth Sciences; volume 30, pages 11-28. | 1993 | Source |