La Tonalite de Joutel est d’abord incluse dans une unité lithologique de roches volcaniques altérées et de roches intrusives associées (Wilson, 1940) située entre l’extrémité orientale du Pluton de Mistaouac et l’extrémité occidentale de la Suite intrusive de Marest (feuillet 32E08-200-0201). Remick (1964) cartographie une petite intrusion circulaire de granite, de syénite, de diorite et de roches hybrides dans la même région. Hocq (1990) cartographie cette intrusion comme du leucogranite rose à biotite (aplite). Dubé (1989, 1993) la nomme « Pluton de Joutel » et la décrit comme une masse composée principalement de leucotonalite pauvre en minéraux ferromagnésiens, à enclaves de volcanites felsiques, et d’une proportion moindre de gabbro. Rive (1994) reconnaît le Pluton de Joutel dans sa suite de tonalite, leucotonalite et granodiorite, mais ne le décrit pas. Le gabbro est réassigné au Complexe de Valrennes avoisinant alors que l’unité est redéfinie comme un ensemble de sills et de dykes plutôt qu’une masse ovoïde (Legault et al., 2000; Legault et al., 2002) et renommée « Tonalite de Joutel » (Legault et al., 2000; Legault et al., 2002; Legault, 2003; Beausoleil, 2005).  

La Tonalite de Joutel est typiquement rosâtre en patine d’altération, verdâtre à rosée en cassure fraiche et de granulométrie moyenne (Dubé, 1993). Elle est composée de quartz, de plagioclase et de proportions moindres de feldspath alcalin (<8 %) et d’amphibole (Dubé, 1989). De l’apatite (≤7 %) et du grenat (≤3 %) sont observés par endroits. La tonalite est caractérisée par une structure équigranulaire et granophyrique omniprésente matérialisée par des intercroissances de quartz et de plagioclase (Dubé, 1989, 1993; Legault et al., 2000; Legault et al., 2002). Cependant, cette structure est parfois masquée par une intense altération du plagioclase en séricite et en carbonates (Legault et al., 2000). Cette altération donne à la roche l’apparence d’une rhyolite porphyrique à quartz et explique la présence des enclaves de roches volcaniques felsiques mentionnées par Dubé (1989, 1993).

Des veinules de chlorite-épidote-pyrite-chalcopyrite associées à une intense chloritisation sont présentes localement et des veines de quartz-carbonates aurifères sont observées dans la partie NW de l’unité (Legault et al., 2000; Legault et al., 2002). D’un point de vue géochimique, la Tonalite de Joutel montre une affinité tholéiitique ainsi qu’une composition typique des tonalites issues d’arcs océaniques (Legault et al., 2000). Elle est semblable à d’autres intrusions felsiques rencontrées en association avec des minéralisations de sulfures massifs volcanogènes (SMV).

De la granodiorite est également mentionnée en forage (Alvi et al., 1987; Zalnierunas, 2000) ainsi que dans les travaux de cartographie de Legault (2003) et de Beausoleil (2005). La roche est mouchetée rose (pâle à foncé), gris et vert foncé à noir, de granulométrie moyenne à grossière et généralement massive (Alvi et al., 1987; Zalnierunas, 2000). Elle est mésocrate et composée de <10 % de quartz, de 60 à 80 % de plagioclase (avec du feldspath potassique rose ou des taches d’hématitisation) et de 15 à 30 % de minéraux ferromagnésiens. La granodiorite est localement chloritisée et possiblement faiblement épidotisée. Des veines de carbonates et de quartz peuvent être présentes.

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