La Suite intrusive de Janin est introduite par Bandyayera et Fliszár (2007) lors d’une campagne de cartographie au 1/50 000 dans la région du lac Janin (feuillets SNRC 33C09 et 33C16) pour décrire plusieurs masses intrusives qui affleurent au sommet des collines au travers des paragneiss migmatitisés du Complexe de Laguiche. Ils subdivisent la Suite intrusive de Janin en trois ensembles lithologiques qui sont décrits dans le tableau ci-dessous. Bandyayera et Lacoste (2009) délimitent une extension de la Suite intrusive de Janin lors de travaux de cartographie dans la région du lac Bernou (feuillet 33C15). Ils ajoutent alors la subdivision Ajni4 et retravaillent la classification dans la cartographie précédente de l’unité. Bandyayera et al. (2010) poursuivent l’extension de cette unité dans les feuillets 33B12 et 33B13 lors d’une campagne de cartographie dans la région du lac Gladman. Goutier et Gigon (2016) font de même lors de leurs travaux dans la région du lac Sakami (feuillet 33F02).

À la suite d’une campagne de cartographie au 1/50 000 dans la région du lac Cadet, Côté-Roberge et Chartier-Montreuil (2022) définissent les limites de nouvelles intrusions appartenant à l’unité dans le feuillet 33B11. Ils apportent aussi des modifications majeures à la Suite intrusive de Janin. Afin de séparer les granites de type S, lesquels proviennent d’une source sédimentaire, des granites de type I provenant d’une source ignée, l’unité nAjni1 est réattribuée à la Suite intrusive de Gladman (nAglm). L’unité nAjni3, de par sa composition davantage intermédiaire, est réassignée à l’unité nAfer2 de la Suite de Féron. Les anciennes unités nAjni2 et nAjni4 sont alors renommées nAjni1 et nAjni2 respectivement, et leur description est mise à jour.

Le nom de la Suite intrusive de Janin provient du lac éponyme situé au niveau de l’une des intrusions (partie nord du feuillet 33C16).

La Suite intrusive de Janin est subdivisée en deux unités : 1) granite et granodiorite rosées à biotite, massifs, hétérogènes et pegmatitiques, contenant des enclaves de paragneiss migmatitisé (nAjni1); 2) granite rosé à biotite-magnétite, massif, homogène et à grain moyen (nAjni2).

Suite intrusive de Janin 1 (nAjni1) : Granite et granodiorite rosés à biotite, massifs, hétérogènes et pegmatitiques

L’unité nAjni1 correspond à un ensemble hétérogène de granite et de granodiorite. Ces roches sont rosées, massives à faiblement foliées, hétérogènes et hétérogranulaires, passant de finement grenues à pegmatitiques. Elles sont constituées de 1 à 5 % de biotite, localement de magnétite et accessoirement d’allanite et d’apatite. La roche peut être hématitisée et épidotisée. Par endroits, l’unité contient jusqu’à 10 % d’enclaves de paragneiss, notamment près du contact avec l’unité encaissante, le Complexe de Laguiche.

Suite intrusive de Janin 2 (nAjni2) : Granite rosé à biotite-magnétite, massif, homogène et à grain moyen

L’unité nAjni2 est formée de granite rose, principalement du syénogranite, à biotite. La roche est massive et présente une granulométrie moyenne, par endroits grossière. Elle se distingue principalement de l’unité nAjni1 par son homogénéité et sa granulométrie relativement constante. Sa proportion de biotite est aussi généralement moindre (1 à 3 %) et la magnétite est systématiquement présente. Cette dernière peut localement atteindre des proportions de 10 % et être disséminée ou en amas (Bandyayera et Lacoste, 2009). Ainsi, ces roches présentent généralement sur les cartes géophysiques une susceptibilité magnétique élevée. Quelques rares enclaves de paragneiss ont été relevées dans l’unité, surtout à proximité du contact avec le Complexe de Laguiche.