Historique

La Suite de Dervieux a été introduite dans la région du lac Gayot (feuillet SNRC 23M; Gosselin et Simard, 2000) pour désigner de grandes intrusions de granodiorite et de granite à biotite porphyroïdes et très magnétiques localisées dans la partie nord-ouest de la Sous-province d’Ashuanipi (Simard et al., 2008; Simard et al., 2015) . Elle a par la suite été reconnue dans le sud de la région de la rivière Sérigny (feuillets 24C et 23N; Simard et al., 2009a), dans le nord de la région du réservoir Caniapiscau (feuillet 23K et 23N; Simard et al., 2009b), et dans le NW de la région du lac Hurault (feuillet 23L; Simard et al., 2015).

Description

La Suite de Dervieux est constituée de granodiorite et de granite à biotite ± hornblende caractérisés par une structure porphyroïde bien définie par 5 à 20 % de phénocristaux de feldspath potassique de 1 à 5 cm de longueur (Gosselin et Simard, 2000; Simard et al., 2008; Simard et al., 2009a; Simard et al., 2009b; MRNF, 2009, 2010a-c; Simard et al., 2015). La roche est gris clair ou gris rosâtre, de granulométrie moyenne à grossière, massive à faiblement foliée, et elle possède une forte susceptibilité magnétique. La roche renferme de 10 à 15 % de minéraux ferromagnésiens constitués de biotite plus ou moins chloritisée, de magnétite et de hornblende (Gosselin et Simard, 2000; MRNF, 2010c; Simard et al., 2015).

En lame mince, le quartz contenu dans la granodiorite forme des plages à extinction roulante prononcée et le feldspath potassique est en phase interstitielle ou en phénocristaux (Simard et al., 2009a). Les structures myrmékitiques et perthitiques sont communes. La granodiorite est fortement altérée en séricite, en chlorite, en hématite et en épidote. Elle est, localement, recoupée par des veinules de calcite. Les minéraux accessoires les plus communs sont la magnétite, l’apatite, le sphène, l’allanite et la muscovite. La magnétite est omniprésente et associée à la biotite (Gosselin et Simard, 2000).

À plusieurs endroits, la granodiorite a une structure hétérogranulaire (Simard et al., 2009b) ou un aspect plus ou moins rubané produit par l’alternance de bandes centimétriques de biotite et d’injections centimétriques à décimétriques de granite parallèles à la foliation (Simard et al., 2009a). Elle contient régulièrement des enclaves centimétriques à décimétriques de paragneiss (Gosselin et Simard, 2000; Simard et al., 2009b). Ces enclaves, très étirées et absorbées par l’intrusion, donnent à l’affleurement un aspect hétérogène similaire à celui des diatexites de la Suite d’Opiscotéo. La phase rubanée pourrait également correspondre à une phase plus évoluée de la diatexite de la Suite d’Opiscotéo (Simard et al., 2009a).

Épaisseur et distribution

La Suite de Dervieux forme des masses kilométriques dans le nord de la Sous-province d’Ashuanipi (majoritairement observées dans les feuillets 23M et 23N, ainsi que dans le nord des feuillets 23K et 23L et dans le sud du feuillet 24C).

Datation

Un âge de cristallisation Pb-Pb sur zircon de 2638 ±8 Ma a été obtenu dans un échantillon provenant d’un affleurement (1998-MS-95) de la région du lac Gayot (David et al., 2009). Au départ, cet échantillon avait été interprété comme provenant d’une diatexite homogène de la Suite d’Opiscotéo (Gosselin et Simard, 2000). Suite aux levés cartographiques subséquents, cet échantillon provenant d’une intrusion homogène et contenant peu d’enclaves (David et al., 2009) a été réassigné à la Suite de Dervieux. Ainsi, l’âge de 2638 Ma est interprété comme l’âge de cristallisation de cette intrusion (Parent, 2011) et correspond à l’âge de mise en place de la Suite de Dervieux.

Relations stratigraphiques

Les intrusions de la Suite de Dervieux sont possiblement équivalentes à celles de la Suite de Lataignant (Lamothe et al., 2000), qui sont constituées de granite mégaporphyrique (1 à 5 cm) à biotite, hornblende et magnétite et qui possèdent une forte susceptibilité magnétique (2638 ±2 Ma et 2642 +9/-5 Ma). Ces intrusions sont localisées à l’intérieur de la Sous-province d’Ashuanipi, tout près de ses limites sud et ouest (Simard et al., 2015).

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Citation suggérée

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