Historique

La Suite de Coursolles a été introduite dans la région de Maricourt (feuillet 24D; Simard et al., 2001, 2002) pour décrire des affleurements de tonalite à hornblende-biotite auxquels est associée de la diorite précoce. Cette suite a été reconnue dans les régions du lac Aigneau (feuillets 24E et 24F; Berclaz et al., 2001, 2002), du lac Bienville (feuillet 33P; Gosselin et al., 2002a, 2004), du nord de la région du réservoir Laforge 1 (partie nord du feuillet 33I; Simard et Lafrance, 2011b), du lac Montrochand (feuillet 33O; Roy et al., 2004, 2006), des lacs des Loups Marins (feuillet 34A; Gosselin et al., 2001, 2002b), du lac à l’Eau Claire (feuillets 34B et 34C; Simard et al., 2004, 2005b) et du lac Minto (feuillets 34F et 34G; Simard et al., 2005a). Elle a également été reconnue plus à l’est dans la région de la rivière Sérigny (feuillet 24C; Simard et al., 2009). L’abondance de tonalite diminue vers l’ouest de sorte que dans les régions des lacs Montrochand, à l’Eau Claire et Minto, l’unité occupe une superficie restreinte dominée par la diorite. Au sud de la région de Maricourt, dans le nord de la région du lac Gayot (feuillet 23M), des affleurements de tonalite à hornblende et de diorite préalablement inclus dans la Suite de Favard ont été réassignés à la Suite de Coursolles (Simard et al., 2001, 2002; Gosselin et al., 2002a, 2004). À la suite des vérifications sur le terrain, Gosselin et al. (2002a, 2004) ont tracé la Suite de Coursolles dans le NW de la région du lac Gayot.

Description

La Suite de Coursolles comprend une unité précoce (nAcou1) constituée de diorite et de diorite quartzifère à hornblende-biotite, et une unité principale (nAcou2) constituée de tonalite à hornblende-biotite (Simard et al., 2001, 2002; Berclaz et al., 2001, 2002; Gosselin et al., 2001, 2002b; Gosselin et al., 2002a, 2004; Roy et al., 2004, 2006; Simard et al., 2004, 2005b; Simard et al., 2005a; Simard et al., 2008; Simard, 2008; Simard et al., 2009; MRNF, 2001, 2008, 2009, 2010a-m; Simard et Lafrance, 2011a-b). Les ensembles lithologiques de l’unité de diorite se trouvent en enclaves dans les tonalites et sont injectés par celles-ci, témoignant de leur caractère précoce par rapport aux tonalites. Les deux unités contiennent des enclaves centimétriques à métriques de composition intermédiaire à ultramafique (diorite, gabbro, amphibolite foliée, roches ultramafiques). Ces enclaves sont étirées dans la foliation et représentent généralement <5 % de l’affleurement, mais peuvent atteindre 35 % localement.

Suite de Coursolles 2 (nAcou2) : tonalite à hornblende-biotite

La tonalite à hornblende-biotite est la lithologie principale de la Suite de Coursolles. L’unité nAcou2 comprend également une proportion mineure de granodiorite et des roches intermédiaires à mafiques semblables à celles de l’unité nAcou1. La tonalite est homogène, gris moyen à gris foncé, à grain moyen à localement porphyroïde, généralement bien foliée. Elle renferme 10 à 25 % de hornblende verte et de biotite en proportions à peu près égales qui forment des amas ou des glomérocristaux étirés dans le sens de la foliation. L’apparence de la tonalite est très semblable à celle de la diorite et de la diorite quartzifère de l’unité nAcou1. Les constituants et les phénomènes d’altération sont également similaires; cependant, la tonalite renferme des proportions plus élevées de quartz (10 à 30 %) et plus faibles de minéraux ferromagnésiens.

Suite de Coursolles 2a (nAcou2a) : tonalite à hornblende migmatitisée

L’unité nAcou2a occupe les secteurs où la tonalite a été affectée par une migmatitisation d’intensité variable. Ce phénomène est du même type que la « granitisation » observée dans la Suite de Favard. Le mobilisat est de composition granodioritique à granitique et contient habituellement des phénocristaux de feldspath potassique (2 à 20 %); il constitue généralement 10 à 50 % du total de l’affleurement. Il se présente sous forme de rubans centimétriques à décimétriques, lenticulaires ou discontinus en contact graduel avec la tonalite. Il forme également des amas ou des poches de dimensions variables ainsi que de petits nodules ou amas centimétriques qui donnent localement un aspect porphyroïde à la roche. Le mobilisat est distribué de façon très hétérogène, aussi bien à l’échelle de l’affleurement que de l’échantillon. Il est gris clair à gris rosâtre, de granulométrie hétérogène et il renferme une proportion mineure de minéraux ferromagnésiens. Cette phase potassique moins riche en minéraux ferromagnésiens semble liée à la mise en place des suites granodioritiques et granitiques plus jeunes, dont fait partie la Suite de Maurel.

On note communément la présence de 5 à 15 % de rubans discontinus, centimétriques à décimétriques, gris foncé et très riches en minéraux ferromagnésiens. Ces rubans peuvent représenter des vestiges d’enclaves de composition mafique à intermédiaire ou encore provenir d’une ségrégation due à la migmatitisation.

Épaisseur et distribution

La Suite de Coursolles est localisée dans le sud de la Sous-province de Minto, dans les domaines de Bienville, Tikkerutuk et de Goudalie, et à l’extrémité nord de la Sous-province de La Grande. La diorite (nAcou1) forme des lentilles kilométriques et la tonalite (nAcou2) forme des corps lenticulaires, généralement de plus grandes dimensions et d’aspect plus ou moins plissé.

Datation

Deux échantillons de tonalite de la Suite de Coursolles ont livré des âges similaires de 2758 Ma et de 2756 Ma (David et al., 2009), alors qu’un échantillon de diorite a donné des âges plus jeunes de 2713 Ma et de 2711 Ma (David, 2012).

La datation U-Pb d’une granodiorite à hornblende-biotite (échantillon 406-02; Percival et al., 2001) prélevée dans l’unité nAcou2 a livré un âge de cristallisation de 2679 ±14 Ma et un âge d’héritage de 2723 ±10 Ma. L’âge de 2679 ±14 Ma pourrait dater la migmatitisation (« granitisation ») affectant les tonalites de la Suite de Coursolles. Toutefois, cette datation est à considérer avec prudence en raison de l’incertitude touchant sa localisation précise. 

Enfin, il est bon de mentionner que les âges de cristallisation de 2716 ±16 Ma et de 2712 ±10 Ma (David et al., 2009) obtenus sur une tonalite à hornblende (échantillon 1999-EN-3100A) avaient été assignés à la Suite de Coursolles par Simard et al. (2001, 2002), mais ces âges ont plus tard été réaffectés à la Suite de Desbergères (MRNF, 2010c). Simard et al. (2001, 2002) mentionnent que les granodiorites de la Suite de Desbergères ont généralement été décrites comme des tonalites homogènes sur le terrain en raison de la teinte communément blanchâtre du feldspath potassique.