Le nom de « Suite de Causabiscau » est introduit par Bandyayera et al. (2022) à la suite des travaux de synthèse géologique et métallogénique de la Sous-province de Nemiscau pour regrouper des pegmatites blanches spatialement associées à la séquence sédimentaire du Complexe de Jolicoeur. Les premières descriptions des pegmatites blanches assignées à la Suite de Causabiscau proviennent des travaux de Franconi (1975, 1978), Valiquette (1974) et Pelletier (1975). Lors des travaux de cartographie de la région de la Basse Eastmain, une partie de ces pegmatites avait été assignée au Batholite d’Akakanipanuch (Akan2), tandis qu’une autre partie était assignée au Pluton de Kapiwak (Akai2 et Akai5) (Moukhsil et al., 2001; Moukhsil et Legault, 2002). Le regroupement de ces pegmatites blanches en une seule unité permet non seulement de mieux les caractériser, mais également de mieux cibler le potentiel des métaux critiques et stratégiques dont ils sont porteurs. Le tableau ci-dessous présente les unités actuelles et leur équivalence dans les travaux de Moukhsil et Legault (2002), Moukhsil et al. (2001) et Franconi (1975, 1978). Son nom est tiré du lac éponyme situé dans le feuillet 33C02.

La Suite de Causabiscau est principalement formée d’importantes masses de pegmatite granitique blanche à enclaves de paragneiss, englobant de nombreuses restites biotitiques du paragneiss partiellement assimilé. Ce sont des roches peralumineuses, de type S (origine sédimentaire), interprétées comme étant un produit de la fusion partielle des paragneiss auxquels elles sont exclusivement associées. Les pegmatites blanches forment également des filons et des amas diffus subconcordants aux paragneiss qu’elles injectent. Elles se composent de l’association de cristaux grossiers de microcline blanchâtre, de plagioclase et de quartz. Elles contiennent de la muscovite et du grenat, localement de biotite et de tourmaline, et accessoirement du béryl, du spodumène et de l’apatite. Certaines pegmatites contiennent de la cordiérite et de la sillimanite (Valiquette, 1974). Dans ces roches, des faisceaux de sillimanite atteignent 5 à 10 cm de longueur (Valiquette, 1974).
 
Suite à l’harmonisation des unités effectuée par Bandyayera et al. (2022), la Suite de Causabiscau a été divisée en deux unités informelles (nAcau1 et nAcau2).

Suite de Causabiscau 1 (nAcsb1) : pegmatite granitique blanche à muscovite-grenat ± biotite ± tourmaline

L’unité nAcsb1 est constituée de pegmatite granitique blanche à muscovite-grenat ± biotite ± tourmaline, contenant des enclaves métriques de paragneiss. Elle se distingue de l’unité nAcau2 par l’absence de spodumène. Elle contient cependant du béryl vert clair (1 à 3 %) mesurant de 0,5 cm à 1 cm. Les affleurements montrant béryl sont observés dans la partie nord des importantes masses de l’unité nAcau1. Des affleurements non pegmatitiques, à grain grossier, sont également observés dans cette unité. La roche contient généralement les minéraux suivants : quartz (35 %), plagioclase (24 %), microcline (31 %), muscovite (10 %), grenat (10 %), tourmaline (1 à 5 %). Le quartz est suturé entre les cristaux de plagioclase. Le plagioclase (An <17 %), peu zoné, est caractérisé par des cristaux polygonaux qui atteignent jusqu’à 3 mm de longueur. Ils sont légèrement résorbés au contact du quartz et du microcline et sont localement altérés en épidote et en séricite. Le feldspath potassique (microcline) est présent en gros cristaux hypidiomorphes (0,3 à 5,0 mm), pœcilitiques et dotés localement de structures perthitiques. La muscovite est en cristaux idiomorphes cristallisés entre les feldspaths et ne possède pas d’orientation préférentielle. L’apatite, la cordiérite, la sillimanite, le zircon et les minéraux opaques constituent des minéraux accessoires de cette unité.

Des filons de pegmatite de l’unité nAcsb1, concordants aux paragneiss, sont également injectés un peu partout dans le Complexe de Jolicoeur. Ceux-ci présentent une zonation granulométrique, soit plus grossière au centre et plus fine aux épontes, ou l’inverse. La présence de rubans riches en biotite et en muscovite parallèles aux épontes confère à certains de ces filons un rubanement marqué. À proximité des zones de déformation, ces injections de pegmatite sont par endroits boudinées.

L’unité nAcsb1 contient 1 à 30 % d’enclaves ou de niveaux métriques à décamétriques de paragneiss à biotite et muscovite riche en grenat, andalousite, cordiérite et sillimanite.

Suite de Causabiscau 2 (nAcsb2) : pegmatite granitique blanche à spodumène