Les roches de la Suite de Castonguay sont d’abord cartographiées par Longley (1940, 1946) dans la région du lac Cuvillier (feuillets SQRC 32C15-200-0202 et 32C16-200-0201). Dans ce secteur, Longley (1940, 1946) décrit une bande de granite gneissique à hornblende et biotite qu’il associe au Granite de Wilson. Par la suite, Bertolus (1972, 1976) distingue des masses de granite dans les secteurs à l’ouest et au sud du lac Faillon (feuillet SNRC 32C07). Hocq (1990) inclut ces roches dans une unité de composition d’orthogneiss tonalitique ou granodioritique à biotite et à biotite et hornblende. Dans les compilations antérieures du Ministère (Grant, 2003a-b; Grant et Beausoleil, 2004a-b), les roches de la Suite de Castonguay sont en partie incluses dans les batholites de Josselin et de Doussin dans les régions du lac Cuvillier, de la rivière Delestres (feuillet 32C10) et au sud du lac Faillon (voir tableau ci-dessous). Dans la région à l’ouest de ce dernier, elles sont décrites comme étant constituées de granite hétérogène. Par la suite, Hammouche et Kharis (2014) cartographient une masse distincte de granite massif à grain fin initialement associée au Batholite de Josselin entre les lacs Cuvillier et Passavant (feuillet 32C15-200-0202). 

Au cours de ses travaux dans la région du lac Cuvillier, Hammouche (2017) introduit la Suite de Castonguay pour décrire un ensemble d’intrusions granitiques non déformées. Il prend également la décision d’abandonner le Batholite de Doussin et d’inclure les roches associées dans les unités informelles de la Suite de Castonguay. À la suite d’une réanalyse des données disponibles dans le cadre de la rédaction de cette fiche stratigraphique, le Batholite de Doussin est finalement réactivé et intégré dans la Suite de Castonguay (H. Hammouche, communication personnelle, 26 août 2021). Par la même occasion, la Suite de Castonguay est divisée en deux unités informelles : granite à biotite, pegmatite et aplite (nAcat1); et granite hétérogène (nAcat2). Elle comprend également une unité non subdivisée de granite à biotite, massif, contenant des enclaves d’amphibolite et de tonalite foliées (nAcat).

Le nom de l’unité fait référence au lac Castonguay (feuillet 32C16-200-0101).

La Suite de Castonguay est constituée d’une série d’intrusions alcalines non déformées de composition granitique. Ces intrusions présentent un assemblage minéralogique primaire formée de quartz-feldspath-biotite ± hornblende avec de la chlorite en remplacement de la biotite et une proportion mineure d’épidote. Les roches de la Suite de Castonguay ne sont pas ou très peu affectées par le métamorphisme (Hammouche, 2017).

Suite de Castonguay non subdivisée (nAcat) : Granite à biotite, massif, avec enclaves d’amphibolite et de tonalite foliées

Cette unité est essentiellement constituée de granite à biotite, à grain fin, massif et équigranulaire. La roche est rose clair en surface fraiche et montre communément une patine d’altération rougeâtre due à une hématitisation. Elle contient 3 à 8 % de biotite très fine, une proportion mineure d’épidote, des traces de muscovite et de l’hématite secondaire. Le granite contient des enclaves d’amphibolite et de tonalite foliées et est coupé par des dykes de pegmatite granitique rose montrant localement des structures graphiques (Hammouche, 2017). La masse de granite située au SE du lac Cuvillier (feuillet 32C15-200-0202) contient deux grandes enclaves, de ~1,5 km de longueur, formées de gabbro métamorphisé. 

Suite de Castonguay 1 (nAcat1) : Granite à biotite, pegmatite et aplite

L’unité nAcat1 est principalement constituée de granite à biotite associé à une pegmatite rose abondante et à de l’aplite. La roche est blanche ou rose, de granulométrie moyenne (2 à 5 mm), généralement homogène, grenue et légèrement foliée localement (Bertolus, 1972, 1976). Elle se compose de quartz (20 à 45 %), de plagioclase (45 % en moyenne), de microcline (5 à 30 %), de biotite (7 à 20 %) et d’épidote (0,5 à 3 %). Les minéraux accessoires sont l’apatite, le sphène, le zircon, l’allanite et la magnétite.

En lame mince, le quartz se présente en grains interstitiels et en grandes plages plus ou moins étirées. Il contient de nombreuses inclusions de plagioclase, de biotite, de muscovite et d’épidote. Une extinction ondulante est localement observée. Le plagioclase forme des grains millimétriques xénomorphes et automorphes. Il est généralement plus grossier que les autres constituants et est couramment altéré en séricite et épidote. De la myrmékite est observée en faible proportion. Le microcline est frais et forme des plages interstitielles, lobées et légèrement allongées. Il contient de nombreuses inclusions des autres minéraux constituant la roche. La biotite est généralement répartie de façon homogène dans la roche. Elle est localement altérée en chlorite. L’épidote se présente sous forme de grains xénomorphes arrondis ou de prismes incolores (1 à 2 mm) (Bertolus, 1976).

Suite de Castonguay 2 (nAcat2) : Granite hétérogène

Cette unité est constituée de granite hétérogène généralement de couleur pâle. La roche est de granulométrie moyenne à grossière et présente localement un litage magmatique flou et discontinu. Le granite est composé de quartz, de plagioclase et de biotite communément chloritisée. Il contient de nombreux schlierens de biotite et d’amphibole, de petites enclaves arrondies de gneiss à biotite, de gneiss à amphibole, d’amphibolite de même que de grands amas de chlorite. Des filons de composition mafique, de teinte foncée et à grain fin coupent le granite (Bertolus, 1972, 1976).