Dans les premiers travaux de cartographie couvrant la région englobant le Pluton d’Espinay (feuillet SNRC 32G03; Retty et Norman, 1938; Freeman, 1940, 1943; Deland, 1955, 1956), ce dernier n’est pas différencié des plutons de Saint-Cyr et d’Hébert qui l’entourent. Ils sont alors simplement définis comme des roches granitiques, parfois gneissiques. Hocq (1990) l’inclut dans une série d’intrusions de composition d’orthogneiss tonalitique ou granodioritique à biotite ± hornblende. Le nom formel de Pluton d’Espinay apparaît dans les travaux de Bandyayera et al. (2002a, 2002b), en référence au lac Espinay situé à l’extrémité orientale du feuillet SQRC 32G03-200-0201, et adopté par Bandyayera et al. (2004) et Rhéaume et Bandyayera (2005a-b). Ces auteurs divisent le Pluton d’Espinay en trois unités informelles : pyroxénite (Aesp1), diorite (Aesp2) et granodiorite (Aesp3). Une pyroxénite (I4Ba) cartographiée en bordure SE du pluton (centre du feuillet 32G03; Bandyayera et al., 2002a, 2002b; Rhéaume et Bandyayera, 2005a, b) est intégrée à l’unité nAesp1 dans le cadre de la rédaction de cette fiche stratigraphique.

Le Pluton d’Espinay est principalement constitué de granodiorite à magnétite ± hornblende ± épidote (nAesp3) avec de la diorite (nAesp2) et de la pyroxénite (nAesp1) en bordure de la partie sud du pluton.

Pluton d’Espinay 1 (nAesp1) : Pyroxénite

La pyroxénite est gris verdâtre en surface altérée, verdâtre en cassure fraiche, massive, homogène, de granulométrie moyenne à grossière et magnétique (Bandyayera et al., 2004). Les grains de pyroxène atteignent localement 2 cm de longueur et sont systématiquement amphibolitisés (trémolite-actinote ou hornblende). La roche contient également 2 à 5 % d’épidote et d’apatite qui remplissent les espaces interstitiels entre les grains de pyroxène amphibolitisé ou qui remplacent le plagioclase. Localement, la pyroxénite renferme 4 à 8 % d’enclaves de diorite magnétique. L’unité est traversée par de nombreuses veines de plagioclasite et des dykes de pegmatite.

Pluton d’Espinay 2 (nAesp2) : Diorite, localement à enclaves de gabbro, d’amphibolite ou de pyroxénite

La diorite est grisâtre à verdâtre en surface altérée, verdâtre à brunâtre en cassure fraiche, massive, hétérogène et hétérogranulaire, sa granulométrie varie de moyenne à grossière (Bandyayera et al., 2004). Elle présente une structure subophitique bien préservée. Des veines d’épidote constituent 5 à 10 % de la roche. Tout comme la pyroxénite (nAesp1), la diorite est typiquement magnétique. Elle contient, localement, des enclaves de pyroxénite, de gabbro et d’amphibolite. En lame mince, la roche ressemble à un métagabbro. Elle est composée de plagioclase, de hornblende verte, d’amphibole, d’épidote, de séricite, de chlorite, d’apatite, de clinozoïsite et de biotite. Les minéraux ferromagnésiens constituent 30 à 70 % de la roche, alors que la proportion de quartz est inférieure à 5 %.

Pluton d’Espinay 3 (nAesp3) : Granodiorite à magnétite ± hornblende ± épidote

La granodiorite forme 90 % du Pluton d’Espinay (Bandyayera et al., 2004). Elle est rose blanchâtre en surface altérée, gris rosé en cassure fraiche, homogène, massive, de granulométrie moyenne à grossière, localement porphyroïde. La roche renferme typiquement de la magnétite et de la hornblende. Les autres constituants sont le plagioclase, le microcline, la biotite et l’épidote. Les phases minérales accessoires sont le sphène, l’apatite et le zircon. Quelques grains de muscovite sont associés à la biotite et la séricite, affectée par une faible chloritisation.