Le Pluton de Wilson est d’abord simplement cartographié comme une intrusion granitique gneissique dans les rapports préliminaires de Longley (1937, 1940) et Graham (1942) couvrant les régions de Grevet, de Tonnancourt-Holmes et du lac Wetetnagami. Dans les mêmes années, Sproule (1940) cartographie la partie nord de l’intrusion (feuillets 32F01-200-0101 et 32F02-200-0102). Quelques années plus tard, la composition de l’intrusion est précisée (Fairbairn, 1946; Graham, 1947) et le nom « Granite de Wilson » est proposé par Longley (1946) en référence à la rivière éponyme coulant dans le feuillet 32F02-200-0102. Lahusen (1969) conserve le nom et identifie des distinctions dans les roches de bordure, sans toutefois subdiviser l’intrusion. Hocq (1990) l’inclut dans une série d’intrusions de composition d’orthogneiss tonalitique ou granodioritique à biotite ± hornblende. C’est finalement Simard (1997a, 1997b) qui introduit le nom formel de Pluton de Wilson et propose les premières divisions informelles, suivi de Bandyayera et Daigneault (2003), Bandyayera et al. (2003), Grant (2003, 2004a-b), Hammmouche et Karris (2014) et Hammouche (20017). Bien que la composition de ces unités informelles soit généralement constante dans les travaux de ces auteurs, leurs limites ont été revues dans la cadre de la rédaction de cette fiche stratigraphique (voir le tableau des équivalences ci-dessous). 

Le Pluton de Wilson est divisé en cinq unités informelles, la granodiorite et la tonalite (unités nAwil5 et nAwil4) formant la majeure partie du pluton. Dans la partie occidentale de ce dernier, l’unité nAwil5 est bordée de diorite quartzifère (nAwil1), elle-même bordée dans sa pointe occidentale par de la diorite (nAwil2) et une phase d’étendue limitée formée de brèche d’intrusion à matrice dioritique (nAwil3). Le secteur SW du Pluton de Wilson présente un potentiel pour les minéralisations aurifères, notamment près du contact avec les roches volcaniques du Groupe de Quévillon (zones minéralisées Morono) (Simard, 1997b).

Pluton de Wilson 1 (nAwil1) : Diorite quartzifère foliée

L’unité nAwil1 est constituée de diorite quartzifère fortement foliée. La roche, de granulométrie fine à moyenne, présente une structure granoblastique (Hammouche, 2017). Elle contient près de 20 % de biotite marquant la foliation (Simard, 1997b), une proportion moindre de muscovite et de magnétite et des traces de sphène. Elle peut également contenir jusqu’à 5 % de hornblende actinolitique provenant de l’assimilation des roches basaltiques et andésitiques encaissantes (Groupe de Quévillon; Lahusen, 1969; Simard 1997b).

Pluton de Wilson 2 (nAwil2) : Diorite

L’unité nAwil2 est formée de diorite massive à grain moyen montrant une légère foliation marquée par l’alignement des feuillets de biotite (Simard, 1997b). La roche est plus foliée près des contacts et elle contient des petites enclaves de roches encaissantes.

Pluton de Wilson 3 (nAwil3) : Brèche d’intrusion à matrice dioritique

À l’extrémité ouest du pluton, l’unité nAwil3 regroupe des brèches d’intrusion composées de 30 à 50 % de fragments anguleux de basalte ou de tufs à blocs de 8 à 80 cm de diamètre qui baignent dans une matrice dioritique (Simard, 1997b).

Pluton de Wilson 4 (nAwil4) : Tonalite foliée ou gneissique; injections de granite, de pegmatite et d’aplite

L’unité nAwil4 est constituée de tonalite à biotite ± épidote, foliée ou gneissique. La roche est gris blanchâtre à gris clair en surface altérée, légèrement plus sombre en cassure fraiche, localement hématitisée et rougeâtre et de granulométrie fine à moyenne (Bandyayera et al., 2003; Bandyayera et Daigneault, 2003; Hammouche, 2017). La tonalite contient 2 à 5 % d’enclaves d’amphibolite (basalte) fortement déformée contenant 5 à 15 % de boules d’épidote (Bandyayera et al., 2003; Bandyayera et Daigneault, 2003). Elle est composée de quartz (25 à 40 %), de plagioclase (40 à 60 %), de feldspath potassique (<5 %), de biotite (2 à 15 %), d’épidote (2 à 3 %) et d’une très faible proportion de hornblende (Bandyayera et al., 2003; Hammouche, 2017). Les minéraux accessoires sont l’hématite, l’apatite, le zircon et la magnétite (traces). La foliation est marquée par l’alignement des grains de biotite et de quartz (Bandyayera et al., 2003).

La tonalite est coupée par plusieurs injections de granite, de pegmatite et d’aplite. Les dykes de pegmatite rose, orientés dans plusieurs directions, sont omniprésents et affichent des contours irréguliers (Bandyayera et al., 2003). En affleurement, ils occupent 5 à 20 % du volume de la roche. La pegmatite est constituée de feldspath potassique (60 %), de plagioclase (15 %), de quartz (20 %), de magnétite (3 %), de grenat (3 %), de muscovite (<1 %) et de tourmaline (<1 %).

Pluton de Wilson 5 (nAwil5) : Granodiorite et tonalite foliées à massives

L’unité nAwil5 est formée de granodiorite et de tonalite foliées à massives. La granodiorite est gris rosâtre à rougeâtre en cassure fraiche, gris rosâtre à rose blanchâtre en surface altérée, homogène, de granulométrie fine à moyenne et localement porphyroïde (Bandyayera et al., 2003; Bandyayera et Daigneault, 2003; Hammouche, 2017). Elle est composée de quartz (30 à 35 %), de plagioclase (30 à 40 %), de feldspath potassique (10 à 20 %), de biotite (3 à 7 %), de muscovite (2 à 5 %) et jusqu’à 10 % d’épidote localement (Bandyayera et al., 2003; Hammouche, 2017). Les minéraux accessoires les plus communs sont l’épidote, l’apatite et la titanite. Des traces de magnétite sont observées en lame mince (Hammouche, 2017). Une recristallisation partielle affecte le quartz et la foliation est soulignée par un alignement des micas. La roche est légèrement séricitisée et chloritisée.

Localement, la granodiorite contient des enclaves de tonalite à hornblende ± biotite foliée, de rares enclaves de diorite foliée et <1 % d’injections de pegmatite rose (Bandyayera et al., 2003). Elle est communément coupée par un granite à biotite-épidote ± muscovite, à grain moyen et massif (Hammouche, 2017). De rares enclaves d’amphibolite assimilées provenant du Groupe de Quévillon sont également observées dans cette unité.

La tonalite localisée dans la partie ouest du pluton est à grain grossier, massive et rarement foliée (Simard, 1997b). Dans la partie centrale et dans la partie nord de l’intrusion, la tonalite a une foliation bien développée, parfois même très intense, marquée par l’alignement des grains de biotite et de quartz. Au nord, elle est coupée par des dykes de granodiorite massive, non foliée, de plusieurs mètres d’épaisseur. Vers le sud, Longley (1946) mentionne que le Pluton de Wilson présente ordinairement une structure gneissique.

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