Une intrusion granitique (Freeman, 1940; Remick, 1964) porphyroïde (Longley, 1938; Auger et Longley, 1939) est cartographiée à la limite sud du canton de Fraser (centre du feuillet 32F03). Hocq (1990) identifie deux phases distinctes : une phase principale de monzodiorite et granodiorite à hornblende-biotite, au nord, et une phase de plus petites dimensions, au sud, constituée de monzonite et syénite à hornblende-biotite. Lors de campagnes de forage, Sullivan (1978) mentionne la présence de granite ou de granodiorite, alors qu’Otton et al. (1987) y reconnaissent une tonalite. Toujours en forage, le Syndicat de Beehler définit le stock de Beehler comme une syénite (Faber et Koziol, 1995, 1996; Koziol et Faber, 1996; Faber et al., 1997), puis comme une roche de composition monzonitique (Brisbin et Faber, 1998) et monzonitique à granodioritique (Trudeau, 2001; Carrier et al., 2012). Rhéaume (2008a-c) et Rhéaume et al. (2010) cartographient une intrusion de granodiorite, sans plus de précision. Finalement, Guemache (2020) désigne formellement le Pluton de Beehler comme une intrusion regroupant le stock de Beehler et son extension vers le nord, le stock de Comptois (p. ex. Carrier et al., 2012). Il redéfinit les contours du pluton et le divise également en deux unités informelles, la partie septentrionale (unité nAbee1) regroupant la partie nord du stock de Beehler et le stock de Comptois, et la partie méridionale (unité nAbee2) correspondant à la partie sud du stock de Beehler.

Le Pluton de Beehler est principalement composé de granite à biotite porphyroïde à phénocristaux de feldspath potassique avec de la granodiorite et de la tonalite (unité nAbee1). La bordure méridionale regroupe de la monzonite, de la granodiorite et de la syénite porphyroïdes à phénocristaux de feldspath potassique (nAbee2).

Pluton de Beehler 1 (nAbee1) : Granite à biotite porphyroïde à phénocristaux de feldspath potassique, granodiorite, tonalite

L’unité septentrionale (nAbee1) du pluton est constituée principalement de granite à biotite porphyroïde à phénocristaux de feldspath potassique >2 cm de largeur (Auger et Longley, 1939) de faible susceptibilité magnétique (Guemache, 2020). Le granite est généralement gris, plus localement rose rougeâtre, et principalement massif. Il se compose essentiellement de plagioclase sodique et d’orthose, avec 20 à 25 % de quartz, 3 à 5 % de biotite, de l’épidote et une faible proportion de microcline, probablement secondaire. Les feldspaths sont zonés et considérablement séricitisés. La titanite, en gros grains à contours cristallins, est un minéral accessoire commun, ainsi que le zircon, l’apatite et la magnétite.

Près de la bordure nord du pluton, Sullivan (1978) mentionne la présence de granite ou de granodiorite, alors qu’Otton et al. (1987) y reconnaissent une tonalite (Guemache, 2020). La zone minéralisée en molybdène COM-10-378 est encaissée dans la partie NW du Pluton de Beehler. En se basant sur des données géochimiques, Guemache (2020) avance l’hypothèse qu’il puisse s’agir d’une minéralisation de type porphyre à molybdène. 

Pluton de Beehler 2 (nAbee2) : Monzonite, granodiorite, syénite à hornblende porphyroïdes à phénocristaux de feldspath potassique; enclaves d’amphibolite

L’unité méridionale (nAbee2) du pluton se distingue quant à elle par une susceptibilité magnétique relativement élevée (Guemache, 2020). Cette unité a été décrite comme une syénite (Koziol et Faber, 1995, 1996; Faber et Koziol, 1996; Faber et al., 1997), une monzonite (Brisbin et Faber, 1998) ou, plus récemment, une monzonite et une granodiorite (Trudeau, 2001; Carrier et al., 2012). La roche est grise à rose, massive, non foliée, porphyroïde et de granulométrie moyenne à grossière (Faber et al., 1997; Brisbin et Faber, 1998). Elle est principalement composée de feldspath potassique et de plagioclase et renferme 20 à 30 % de phénocristaux de feldspath potassique (5 à 20 mm) et jusqu’à 10 % de minéraux ferromagnésiens, essentiellement des bâtonnets de hornblende chloritisée et biotitisée (Brisbin et Faber, 1998; Carrier et al., 2012). La présence de ≤1 % de magnétite disséminée et interstitielle explique la susceptibilité magnétique rehaussée. La présence d’enclaves de roches mafiques (amphibolites) est également rapportée (Trudeau, 2001). Des dykes porphyriques à phénocristaux de feldspath et d’amphibole modérément magnétiques rattachés à ce pluton s’injectent dans les unités volcaniques encaissantes (Brisbin et Faber, 1998; Carrier et al., 2012). Des dykes d’aplite et de pegmatite coupent l’ensemble de ces roches (Carrier et al., 2012).

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