Dernière modification :
| Auteur(s) : | De Beers Consolidated Mines, 1983 |
| Âge : | Jurassique |
| Stratotype : | Aucun |
| Région type : | Au SW du barrage hydroélectrique de la rivière des Quinze (feuillet SNRC 31M11) |
| Province géologique : | |
| Subdivision géologique : | Sous-province de Pontiac |
| Lithologie : | Kimberlite |
| Catégorie : | Lithodémique |
| Rang : | Lithodème |
| Statut : | Formel |
| Usage : | Actif |
Aucune
Historique
Dans les cartes de Wilson (1918) et de la Commission géologique du Canada (1943), la kimberlite fait partie, sans être individualisée, d’un ensemble indifférencié de laves et de roches pyroclastiques et intrusives. Au nord du lac à Forget (feuillet 31M11), Chagnon (1968) et Imreh (1978) décrivent du quartzite et du grauwacke. En 1981, puis en 1983 (Brunet, 1982, 1983), des campagnes de forage permettent à la société Monopros (aujourd’hui De Beers Canada Exploration) de découvrir la kimberlite (Hiyate, 2019). En 2003, la compagnie junior Tres-Or Resources acquiert les droits sur la propriété et réalise différentes campagnes d’exploration qui tendent à démontrer le bon potentiel diamantifère de la kimberlite. Le nom réfère à la localité de Guigues située dans le comté de Témiscamingue.
Description
En forage (Q-DH-83-2), Brunet (1982, 1983) décrit un lamprophyre gris foncé à grain fin constitué de mica (phlogopite) et de 5 à 10 % de calcite blanche microcristalline.
Selon les descriptions lithologiques de Tres-Or (document en ligne consulté en juillet 2023), les propriétés de la Kimberlite de Guigues sont variables en fonction du noyau et de la matrice rocheuse.
Le noyau de la kimberlite varie du gris bleuâtre foncé au noir grisâtre et au noir. Il présente une texture inéquigranulaire omniprésente, avec des zones plus ou moins riches en macrocristaux, généralement avec des limites graduelles entre les zones. Il est principalement constitué d’olivine, mais avec de nombreux grenats (présentant un large spectre de couleurs allant du violet au rouge et passant par le rose-rose et l’orange), du diopside chromifère, de la phlogopite (jusqu’à 8 cm de long) et de l’ilménite. L’olivine apparaît fraîche dans certaines zones riches en macrocristaux et complètement serpentinisée dans les autres.
Les xénolites du manteau et de la croûte sont abondants. Les xénolites du manteau comprennent de la lherzolite, de l’éclogite et probablement de la wehrlite. L’éclogite carbonatée contient jusqu’à 50 % de calcite ainsi que du diopside vert et du grenat orange particulièrement communs. Les xénolites de la croûte (principalement du calcaire paléozoïque), dont la couleur varie du gris au blanc, comprennent localement des fossiles (brachiopodes, crinoïdes, coraux et ammonites) mesurant moins de 1 cm à plus de 8 m.
Épaisseur et distribution
La Kimberlite de Guigues est localisée au SE de Notre-Dame-du-Nord, à ~12 km à l’est de la frontière Québec-Ontario et à 1,5 km au SW du barrage hydroélectrique de la rivière des Quinze (feuillet 31M11). Dans ses limites actuellement admises, elle est orientée N-S et mesure 385 m de long sur 170 m de large.
Datation
Une datation isotopique effectuée sur des pérovskites de la kimberlite a donné un âge de 142,3 ±6,6 Ma (Heaman et Kjarsgaard, 2000), soit jurassique supérieur, voire crétacé inférieur.
| Unité | Échantillon | Système isotopique | Minéral | Âge de cristallisation (Ma) | (+) | (-) | Référence(s) |
| Jkgg | Guigues | U-Pb | Pérovskite | 142,3 | 6,6 | 6,6 | Heaman, et Kjarsgaard, 2000 |
Relations stratigraphiques
La Kimberlite de Guigues est intrusive dans l’unité nApo1 du Groupe de Pontiac (<2683 ±1 Ma, Mortensen et Card, 1993; <2686,6 ±4,2 Ma à 2695 ±4,2 Ma, Davis, 2002).
Paléontologie
Ne s’applique pas.
Références
Publications accessibles dans SIGÉOM Examine
BRUNET, J. E., 1982. Report on work carried out in 1981-82. MONOPROS LTD, DIAPROS CANADA LTD, rapport statutaire soumis au gouvernement du Québec; GM 38515, 53 pages, 19 plans.
BRUNET, J. E., 1983. Assessment report on 4 mining claims in Guigues Township. MONOPROS LTD, rapport statutaire soumis au gouvernement du Québec; GM 40320, 27 pages, 1 plan.
CHAGNON, J. Y., 1968. Région des lacs des quinze et barrière, comte de Témiscamingue. MRN; RG 134, 120 pages, 1 plan.
CHAGNON, J. Y., 1968. Quinze lake-Barriere lake area, Temiscamingue County. MRN; RG 134(A), 117 pages, 1 plan.
IMREH, L., 1978. Canton de Baby et des parties des cantons de Guigues, Nédélec et Guérin. MRN; RG 185, 93 pages, 6 plans.
Autres publications
DAVIS, D.W., 2002. U-Pb geochronology of Archean metasedimentary rocks in the Pontiac and Abitibi subprovinces, Quebec, constraints on timing, provenance and regional tectonics. Precambrian Research; volume 115, pages 97-117. https://doi.org/10.1016/S0301-9268(02)00007-4
HEAMAN, L.M., B.A., KJARSGAARD, 2000. « Timing of eastern North American kimberlite magmatism: continental extension of the Great Meteor hotspot track? ». Earth and Planetary Science Letters; volume 178, 3-4, pages 253-268. https://doi.org/10.1016/S0012-821X(00)00079-0
HIYATE, A., 2019. Tres-Or drills Guigues kimberlite in Quebec. The Northern Miner; 25 nov. 2019. https://www.northernminer.com/news/tres-or-sees-a-victor-analogue-in-guigues-kimberlite
MORTENSEN, J.K., CARD, K.D., 1993. U-Pb age constraints for the magmatic and tectonic evolution of the Pontiac Subprovince, Quebec. Canadian Journal of Earth Sciences; volume 30, pages 1970-1980. https://doi.org/10.1139/e93-173
Citation suggérée
Ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF). Kimberlite de Guigues. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-du-superieur/kimberlite-de-guigues [cité le jour mois année].
Collaborateurs
Première publication | Thierry Ngatcha Yatchoupou, géo. stag., M. Sc. (rédaction) Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. (coordination et lecture critique); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique); André Tremblay (montage HTML). |